Utilisateur:EdouardHue/Notes/Visite de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle

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Visite guidée de la Basilique Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle de Rennes par Philippe Bohuon (adjoint à l'animateur de l'architecture et du patrimoine à l'Office de tourisme et des Congrès de Rennes Métropole) et le père Roger Blot (responsable de la Commission diocésaine d’art sacré), le .

Histoire de la construction[modifier | modifier le code]

Situation au milieu du XIXe siècle : dans ce quartier se trouve le couvent des Jacobins, fondé au XIVe siècle par les bourgeois rennais et le duc Jean de Montfort mais occupé par l’armée depuis la Révolution. Le pèlerinage qu’il recevait s’est déplacé vers l’église Saint-Aubin voisine, à laquelle a été remis le tableau vénéré de Notre-Dame de Bonne Nouvelle. Le vœu d’argent de 1634, détruit pendant la Révolution, est reconstitué en 1849 et également confié à l’église Saint-Aubin. L’afflux de pèlerins est trop important pour cette église à vocation paroissiale. La ville et la fabrique s’accordent à lancer un projet de construction d'une église vouée au pèlerinage.

Le projet s’inscrit dans la période du renouveau gothique, initié en Bretagne par la basilique Saint-Nicolas de Nantes au milieu du XIXe siècle et marque l’abandon du style néo-classique. Le choix du gothique est lié au courant hygiéniste qui recherche des volumes plus importants, une bonne circulation de l’air et des fidèles… Le projet a le soutien de Mgr Godefroy Brossay-Saint-Marc et un projet basilical est promis par le Saint-Siège. Il devra accueillir le vœu de la ville et le tableau de Notre-Dame de Bonne Nouvelle. La vocation de l’édifice est basilicale avant d’être paroissiale.

Jean-Baptiste Martenot devient architecte municipal en 1858, sous Edgar Le Bastard. La ville lui laisse toute latitude et lui permet d’exercer à titre privé. Martenot a la folie des grandeurs [sic]. Quand la ville lui ordonne l’expertise de l’église Saint-Aubin (XVIIe siècle–XVIIIe siècle), il estime qu’elle est foutue [sic].

Le coût d’érection d'une église standard est alors compris entre 200 000 francs-or et 280 000 francs-or. Le premier devis de Jean-Baptiste Martenot s’élève à 900 000 francs-or sans la façade ni le mobilier. Un second projet, en 1875, comprend deux tours de façade, contre une seule à Nantes et aux environs de Rennes. Martenot renonce aux chapelles absidioles, pour ne pas qu’on lui reproche de construire une cathédrale. Le matériau utilisé est le granit de Languédias.

L’adjudication de marché a lieu en 1892 (remporté par Poivrel, entrepreneur). Le projet nécessite l’acquisition de terrains, la ville exproprie pour 600 000 francs-or. La première pierre est posée en mai 1894. On découvre une ancienne carrière, remblayée, dont l’existence nécessite des fondations renforcées. Martenot est remplacé par Emmanuel Le Ray en 1895, sans lui transmettre le plan de l’édifice. Il estime à 550 000 francs-or l’achèvement de l'édifice. Le chantier est arrêté entre 1896 et 1897, par manque de fonds. La fabrique lance des souscriptions, sous forme d’actions de 300 francs-or puis de « bons de Marie » de 1 000 francs-or. Ces derniers engagent leurs 250 souscripteurs à des versements échelonnés sur 10 ans. Les subventions municipales reprennent en 1902.

L'église est inaugurée en 1904 dans un état provisoire, avec une façade comblée par des pans de bois. Le démantèlement de l’ancienne église commence la même année.

Les chapiteaux du chœur sont sculptés pendant la Première Guerre mondiale, mais les travaux s’arrêtent au milieu du transept et les chapiteaux restant ne seront jamais achevés, de même que les frontons des ports du chœur.

Le tableau de la Vierge à l’Enfant est couronné en deux fois en 1908, en préambule à l'érection en basilique, qui a lieu en 1916.

Au total, la construction de l’église aurait coûté 1 000 000 francs-or à la ville et 1 500 000 francs-or à la paroisse, voir 2 500 000 francs-or avec le mobilier.

L’idée de terminer la construction est définitivement abandonnée vers 1950.

Étude du mobilier[modifier | modifier le code]

Triptyque des vitraux du chevet[modifier | modifier le code]

Représente la victoire de Jean de Montfort sur Charles de Blois à la Bataille d'Auray par l’intercession de la Vierge.

Retable basilical[modifier | modifier le code]

Signé par Le Ray, l'éclairage électrique est d’origine. Réalisé avant l’autel paroissial. A coûté 50 000 franc-or, financé par les bonnes dames [sic] locales, conduites par la baronne[1] des Nétumières. L’entrepreneur est caennais (atelier Francis et Aymé Jacquier) mais la pierre provient des Ardennes.

Tableau de la Vierge à l’Enfant[modifier | modifier le code]

  • Tableau de bois peint, similaire aux icônes orthodoxes. Thème proche de la Vierge à l’oiseau et l’Enfant. Le premier dessin connu est de 1052. Stylistiquement, plutôt de la fin du XVe siècle que du XIVe siècle, période d’apparition du pélerinage. Dessin similaire à celui trouvé sur des gravures dominicaines du XVIIe siècle.
  • Une datation récente des couches superficielles attribue le tableau au XXe siècle. Incohérent avec l’histoire du tableau qui est attestée depuis le XIXe siècle. Empreinte d'une restauration récente ?[Interprétation personnelle ?]
  • Le Phylactère reprend l’introduction du Cantique des Cantiques.
  • Selon des témoignages trouvés aux archives départementales, on trouve l’appellation « Notre-Dame des Bonnes Nouvelles ». Possible raccrochage de la victoire de Jean IV à un culte préexistant.[Interprétation personnelle ?]
  • Les vraies couronnes sont conservées à l’archevêché. Elles ont été faites à partir de bijoux donnés par les mêmes bonnes dames que l’autel.

Chaire[modifier | modifier le code]

La chaire a été dessinée par Langlois[Qui ?] pour l’ancienne église. Son abat-son a été agrandi pour la nouvelle église, ce qui lui donne une allure disproportionnée.

Mobilier emprunté à l’ancienne église[modifier | modifier le code]

  • Le retable de l’autel Sainte-Anne
  • Le retable de l’autel Saint-Aubin, ancien maître-autel
  • L’autel de la chapelle des cathéchismes, ancien autel de la chapelle Notre-Dame (statues de saint Gonzague et saint Stanislas, jésuites, le dernier est patron de la paroisse ; fond de retable par Lanelois).
  • La plupart des tableaux
  • L'orgue de chœur, ancien orgue de tribune
  • Les volutes du baldaquin, stockées dans les combles

Chœur[modifier | modifier le code]

Le tapis de chœur a été offert en 1913 par les mêmes bonnes dames que l’autel basilical, en prévision de l'érection en basilique. Nombreux motifs : dates, représentation du vœu, armoiries…

Autels latéraux[modifier | modifier le code]

Les autels des bas-côtés sont de Le Ray, qui avait également projeté des autels pour le transept.

Statues[modifier | modifier le code]

  • Statues de saint Aubin et de sainte Anne par Jean-Baptiste Barré, en 1842.
  • Statues de saints dominicains autour du tableau de Notre-Dame, réalisées par les ateliers Jacquier, comme l’autel
    • Saint Dominique à gauche, son chapelet de nacre à été volé ;
    • Saint Vincent Ferrié à droite

Tableaux[modifier | modifier le code]

  • Tableau du baptême du Christ, derrière les fonds baptismaux. Commande d'état honorée par Isidore Pineau du Pavillon, dit Isidore Péan (1790-1856). Tableau réalisé en 1843[2] présenté et plébiscité à Paris, deux copies sont conservées par la Cathédrale Notre-Dame de Paris[3] et par l'église Saint-Martin de Fontenay-Trésigny[4]. Accroché en 1884[Information douteuse] après avoir été présenté à l’hôtel de ville.

Vitraux[modifier | modifier le code]

Réalisés par Emmanuel Rault, qui s’associe à Liniel. Les vitraux au dessus du monument au mort comptent l’histoire de Rennes.

Les vitraux du chœur proviennent de la verrière de l’ancienne église.

Vœu[modifier | modifier le code]

Réalisé en métal argenté par l’orfèvre de Napoléon III, Trioulier. Représente les édifices religieux et civils : le parlement, l’hôtel de ville (pièce volée), l’ancienne caserne de l’arsenal, les portes mordelaises et les églises, mais pas le couvent des jacobins.

Bannière de procession[modifier | modifier le code]

« VMSLC » : Vierge Marie, sauvez la cité.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. ou marquise…
  2. Notice no AR103788, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Arcade, ministère français de la Culture
  3. Notice no AR311686, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Arcade, ministère français de la Culture
  4. Notice no AR108561, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Arcade, ministère français de la Culture