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Interactions Transformation Personnelle - Transformation Sociale (Interactions TP-TS) est un projet qui a pris naissance en 2001 au sein du réseau Transversales Science/Culture, sous l’impulsion de Jacques Robin, Patrick Viveret, Philippe Merlant et Laurence Baranski.

Le projet Interactions TP-TS s’inscrit dans la filiation intellectuelle du groupe des dix et de la pensée complexe proposée par Edgar Morin. Il trouve son originalité dans sa volonté d’expérimenter des modes de relations de nature à faire émerger des collectifs, des organisations et des sociétés responsables et solidaires. Il affirme que la question de la qualité des relations entre les personnes est une question politique à part entière qui doit être intégrée avec conscience et conviction à tout projet politique à l’aube du XXIème siècle.

En concevant et en facilitant l’accès à des dispositifs qui visent à éclairer, à vulgariser et à expérimenter la « grammaire relationnelle » aujourd’hui indispensable au « vivre ensemble », la dynamique Interactions TP-TS se situe sur le terrain politique de l’innovation sociale.


Projet politique[modifier | modifier le code]

Les fondateurs du projet Interaction TP-TS résument ainsi leur intention :

« Nous sommes nombreux à souhaiter que notre monde évolue vers plus de justice et d'humanité, dans le respect des différences culturelles qui font sa richesse. Mais nous pouvons constater qu'à ce jour, la grande majorité des projets de réforme ont buté sur le fait :

  • soit qu'ils se fondaient sur le pari du changement des sociétés par la seule vertu de structures nouvelles, et souvent en les imposant de façon autoritaire aux individus pour leur plus grand bien présumé,
  • soit qu'ils visaient la seule transformation individuelle sans tenir compte de la dimension collective et sociétale,
  • soit que les comportements individuels, notamment ceux des "visionnaires" et "missionnaires", n’étaient pas cohérents avec ce qu’ils prônaient pour les autres.

Sur la base de ce constat, nous faisons l'hypothèse qu'il est indispensable de :

  • favoriser les interactions transformatrices positives entre les personnes et les sociétés,
  • faire l'effort de nous transformer individuellement en traduisant ces transformations dans nos actes,
  • y être encouragés par l'organisation et le fonctionnement des collectifs et des sociétés dans lesquels nous intervenons et vivons.

Ce souhait, ce constat et cette hypothèse ont donné naissance au projet Interactions Transformation Personnelle-Transformation sociale ».


Animée de la volonté d’être force de propositions en matière d’innovation sociale, le projet Interactions TP-TS promeut l’idée selon laquelle la santé des sociétés et des collectifs (associations, institutions, entreprises...) est directement liée à la qualité des relations interpersonnelles que leurs membres entretiennent les uns avec les autres, et que la santé de ces personnes est directement liée à la santé des collectifs et sociétés auxquels ils participent.

Le projet affirme ainsi que la question de la qualité relationnelle est une question politique qui doit être intégrée dans tout projet politique dont l’ambition est de faire émerger des sociétés responsables et solidaires.

Interactions TP-TS a fait, dans cette perspective, des propositions d'ordre culturel, social, institutionnel, politique et économique, avec l’objectif d’introduire ces propositions dans le débat public, citoyen et démocratique. Les intentions du projet Interactions TP-TS, liées au souhait d’une mise en cohérence entre les valeurs et les actes, ont rencontré un écho positif notamment dans l’espace de la société civile. Elles ont également trouvé un écho favorable auprès de Chico Whitaker co-fondateur du processus de Forum Social Mondial.

Filiation intellectuelle et humaniste[modifier | modifier le code]

La filiation du projet Interactions Transformation Personnelle-Transformation Sociale (Interactions TP-TS) remonte à 1966 avec la création du Groupe des Dix, initiative de réflexion transdisciplinaire mêlant économie (René Passet), philosophie, biologie (Henri Laborit), écologie, technologie(Joël de Rosnay), sociologie (Edgar Morin) … Actif pendant 10 ans (jusqu’en 1976), ce groupe, créé par Jacques Robin et Robert Buron, s’est prolongé au travers de différentes initiatives dont le GRIT (Groupe de Recherche Inter et Transdisciplinaire)[1] et Transversales Science/Culture (revue transdisciplinaire traitant des mutations contemporaines et réseaux d’acteurs).

Ces initiatives ont alimenté les réflexions et les actions de citoyens, praticiens, chercheurs sur des questions aussi variées que les déséquilibres écologiques, les enjeux des technologies numériques, les nanotechnologies, la marchandisation des activités humaines, la pauvreté et la précarisation grandissante dans les sociétés occidentales… Elles se rapprochent de l’écologie politique.

Au début des années 2000, une approche renouvelée dans la manière d’aborder les difficultés que rencontrent nos sociétés et la question de leur possible transformation émerge au sein du réseau Transversales Science/Culture sous l’influence notamment du philosophe et essayiste altermondialiste Patrick Viveret. Il écrit : « La vraie valeur, au sens étymologique du terme, est celle qui donne force de vie aux humains. Encore faut-il que l’humanité cesse de dévaloriser sa propre condition et cesse de chercher cette valeur introuvable dans des machines ou des signes monétaires. Ce que nous apprennent la mutation informationnelle et les nouvelles frontières de la connaissance et du vivant est que la vraie richesse, demain plus encore qu’hier, sera celle de l’intelligence du cœur. »[2]

Cette approche fait entrer, avec plus de force qu’elle ne l’avait fait pas le passé, la question « humaine » dans le champ politique. Dans le même temps, cette question est mise en avant par Edgar Morin : « Aujourd’hui la bataille se mène sur le terrain de l’esprit. Le problème de la réforme de la pensée, c'est-à-dire de l’esprit, est devenu vital ».[3]

C’est dans ce contexte que Jacques Robin, Patrick Viveret, le journaliste Philippe Merlant[4] et Laurence Baranski[5] initient, avec d’autres chercheurs et praticiens, le projet Interactions Transformation Personnelle-Transformation Sociale.

La première réunion fondatrice du projet a eu lieu le 4 juillet 2001.[6] En 2002, le projet Interactions TP-TS devient l’association Interactions TP-TS, association loi de 1901 à but non lucratif.

C’est au travers de cette filiation que le projet et les idées qu’il met en avant prennent tout leur sens.

Liens avec la Pensée Complexe (Edgar Morin)[modifier | modifier le code]

Bien que proche d’Interactions TP-TS, Edgar Morin n’est pas officiellement le parrain du projet. En revanche, sa pensée, la pensée complexe, en est « la marraine ». Certaines de ses propositions simples sont des repères essentiels pour la dynamique Interactions TP-TS :

  • Proposition relative à l’interaction entre la transformation personnelle et la transformation sociale : « Comment peut-on songer à améliorer durablement les relations humaines sur le plan social, sur le plan planétaire, si nous sommes incapables de le faire au niveau interindividuel ? C'est normal, dira-t-on, les relations humaines sont comme cela ; mais cette réduction du tout au plus mesquin, au plus bas, au plus petit, n'est pas normale du tout. Il manque ce minimum de régulation psychique et de ce fait notre vie est empoisonnée par les incompréhensions….. La question devient donc : comment créer des groupes, des réseaux, des connexions en fonction de cette idée de la réforme personnelle, de l'esprit, des mentalités ? »
  • Proposition relative à la transformation personnelle : « La réforme individuelle doit être intégrée dans une conception d'ensemble de l'anthropologie de l'humain… En fait, cette réforme de l'esprit touche à tout. C'est un aspect nucléaire mais de quelque chose qui est relié à tout le contexte humain. Il faut le prendre "par tous les bouts" mais en commençant par le problème de l'auto-examen. »
  • Proposition relative à la transformation collective : « Toute assemblée doit s'auto-examiner elle-même : où en sommes-nous ? Pourquoi ne nous comprenons-nous pas sur ce point ? Qui sommes-nous ici et que faisons-nous ? Cela est indispensable et doit être systématisé. Tout mouvement doit surmonter à chaque instant le péril de la désintégration par sectarisme. C'est l'aventure de la vie, c'est l'auto-régénération du mouvement par lui-même ».[3]

Domaines d’étude et d’expérimentation[modifier | modifier le code]

Interactions TP-TS et éducation[modifier | modifier le code]

Interactions TP-TS met en avant l’importance de la prise en compte et le développement des compétences psycho-sociales des différents acteurs du monde de l’éducation. L’ensemble des réflexions est réuni dans l’ouvrage « Ecole Changer de cap. Contributions à une éducation humanisante »,[7] ouvrage collectif placé sous la direction d’Armen Tarpinian, Laurence Baranski, Georges Hervé et Bruno Mattéi.

Interactions TP-TS et entreprise[modifier | modifier le code]

L’approche proposée par Interactions TP-TS dans le monde des entreprises rejoint celle de Peter Senge[8] reprise par le réseau des organisations apprenantes SOL (Solving Organizations Learning).[9] Les pistes de réflexion relatives au fonctionnement des entreprises proposées par Interactions TP-TS sont exposées dans l’ouvrage collectif « Comment jouer collectif »[10] préfacé par Hervé Sérieyx et co-écrit par Annie Batlle : « Seuls les échanges renouvelés en permanence, équilibrés, permettent, dans la mise en synergie de toutes les intelligences d’affronter les turbulences d’un environnement de plus en plus complexe, d’inventer, d’apprendre, de changer en profondeur et de durer. De jouer collectif. Et d’assurer simultanément l’indispensable autonomie et l’implication des différents acteurs, en osant une organisation apprenante ». Cette vision ouvre aussi sur une autre idée de la compétition : comme le dit Albert Jacquard « elle pourrait se jouer non pas les uns contre les autres, mais les uns avec les autres » et la performance devrait être « d’arriver à être meilleur que soi, plutôt que meilleur que l’autre ».

Interactions TP-TS et valeurs émergentes[modifier | modifier le code]

Le chantier « Valeurs émergentes » est lancé en octobre 2002, suite à la parution en France de l’ouvrage « L’émergence des Créatifs Culturels – Enquête sur les acteurs d’un changement de société »[11], traduction en français d’une étude publiée en 2000 aux Etats-Unis.[12] Béatrice Quasnik[13] et l’éditeur de l’ouvrage Yves Michel créent un groupe de travail visant à mener une étude similaire en France, avec le concours du sociologue Jean-Pierre Worms. L’étude qui rend compte de l’enquête pour la France est publié en 2007 sous le titre « Les Créatifs Culturels en France[14] ». Il rend compte des valeurs en émergence qui commencent à s’exprimer avec de plus en plus de force dans la société civile : soin pour la Terre et pour l’humain sous toutes ses formes, développement personnel, médecines douces, solidarité, engagement dans la société, bénévolat, cohérence et intégrité ...[15]

Interactions TP-TS contribue en parallèle à une étude dirigée par le socio-anthrophologue Alain de Vulpian[16], intitulée “Vers la société rêvée"vii et publiée en 2005.

De 2004 à 2007, Interactions TP-TS propose le séminaire Reconnexions, conçu et animé par Béatrice Quasnik inspirée du travail de l’éco-philosophe Joanna Macy[17], et dont le but est de faire exprimer par les participants eux-mêmes les valeurs et choix d’actions qu’ils souhaitent développer dans la société. Ce séminaire évolue en 2008 pour devenir une véritable formation[18] en plusieurs modules co-animés avec Yolande Brossard.

Enfin, le magazine Qualitique[19] publie chaque mois depuis janvier 2005 la chronique de Béatrice Quasnik “Ces valeurs émergentes qui transforment notre vision du monde” où, à partir d’observations de nos contemporains dans la cité et dans les entreprises, sont décryptés les signaux faibles qui témoignent d’une volonté d’un nombre grandissant de personnes de tisser une société davantage respectueuse de la vie.

Interactions TP-TS et coopération[modifier | modifier le code]

Sur le modèle des cafés philosophiques, des cafés scientifiques, et des cafés littéraires, des « cafés coopératifs » ont été régulièrement animés entre décembre 2003 (premier café coopé) et novembre 2006 (lors du carrefour des interactions), à l’initiative d’Eric Langevin et Isabelle Groneman, proposant au public d’expérimenter et de partager des jeux et des pratiques de coopération apportés par des professionnels de l’accompagnement et des artistes.

Interactions TP-TS et accompagnement des collectifs[modifier | modifier le code]

Le projet baptisé Cercle bleu/Reliances citoyennes, émanation d’Interactions TP-TS, s’est donné pour but d’accompagner les collectifs (associations, institutions…) dont les membres souhaitent mieux travailler ensemble, mettre leurs valeurs en action, et avancer dans une transformation qui fasse revivre leurs intentions premières. Cercle bleu/Reliances citoyennes propose ainsi aux collectifs, depuis 2005, de créer des espaces, des lieux, ou s’expérimentent une autre façon de s’écouter, de se parler, de vivre la rencontre autour d’échanges d’idées, de projets, d’actions, pour co-construire un futur différent. Cercle bleu/ Reliances citoyennes a été initié par Ivan Maltcheff[20]. Basé au départ exclusivement sur le don de temps, le projet a évolué progressivement vers un échange avec le partenaire qualifié de « juste échange », combinant échanges monétaires et non monétaires. Les membres de Cercle bleu/Reliances citoyennes ont pris la décision de ne pas constituer de structure juridique mais de consolider en 2011 un réseau social d’accompagnement des collectifs citoyens et associations ou organisations en quête d’alignement avec leur essentiel, basé sur un protocole de fonctionnement, des valeurs et une intention partagée.

Interactions TP-TS et société[modifier | modifier le code]

L’intérêt de la dynamique TP-TS à l’échelle de l’organisation et de la gestion des sociétés humaines est restitué dans l’ouvrage « L’urgence de la métamorphose »[21] de Jacques Robin et Laurence Baranski. Cet ouvrage présente des propositions d’évolution sociale en partant de l’idée selon laquelle les enjeux politiques, économiques, sociaux et culturels d’aujourd’hui, à l’aune de notre entrée dans l’ère de l’information, ne peuvent faire l’économie d’un nouveau regard et d’un traitement radicalement différent, notamment en matière d’économie, d’évaluation et de partage des richesses, et d’exercice du pouvoir. Cet ouvrage a été réédité en 2008 par les Editions InLibroVeritas[22] sous licence art libre, avec le soutien du collectif LibreAccès.[23]

Interactions TP-TS et responsabilité citoyenne[modifier | modifier le code]

La manière de prendre en compte l’interaction entre la transformation personnelle et la transformation sociale dans la vie quotidienne des citoyens est présentée dans l’ouvrage « Le livre blanc. A la découverte de la personne socialement responsable »[24], né d’une réflexion collective animée par Nicole Van der Elst.

Plus largement, Interactions TP-TS propose de généraliser dans la vie sociale et citoyenne les pratiques qui favorisent le respect de la parole de l’autre, l’écoute, la gestion pacifiée et constructive des désaccords, la production d’intelligence collective, la co-création,… C’est ainsi qu’Interaction TP-TS a construit sa propre charte relationnelle. Son objectif est faire naître au sein d’un groupe un questionnement l’aidant à maintenir la cohérence entre son action et les valeurs dont il affirme être animé.

En matière de relations sociales, l’approche d’Interactions TP-TS rejoint des approches aujourd’hui véhiculées par un grand nombre de disciplines notamment l'écoute active, la communication non-violente, la médiation, la deep ecology…. Pour Interactions TP-TS, l’exercice et l’appropriation de ces pratiques relationnelles par les citoyens sont des chemins conduisant au mieux-être individuel et collectif. Elles redonnent leur place aux relations humaines et au respect de l’être. Il appartient à chacun et à chaque collectif de se les approprier en toute connaissance, conscience, imagination, et responsabilité, au service du développement de sociétés responsables et solidaires.

Interactions TP-TS et développement personnel[modifier | modifier le code]

Interactions TP-TS invite à travailler sur le lien à l’autre, dans le respect inconditionnel de l’autre et de soi-même. Ce travail favorise la prise de conscience sur soi, bouscule les certitudes, suscite les émotions, touche la sensibilité. Pour autant Interactions TP-TS n’est pas un espace thérapeutique : chacun prend en charge la poursuite de son propre chemin de développement personnel, sa quête d’équilibre, de mieux être. La dynamique Interactions TP-TS aide à avancer dans ce processus mais ne s’y substitue pas.

Interactions TP-TS remet au goût du jour l’idée que Platon prête à Socrate selon laquelle « pour prétendre gouverner la cité, il faut apprendre à se gouverner soi-même ». En concevant et en facilitant l’accès à des dispositifs qui visent à éclairer et à vulgariser la grammaire relationnelle indispensable au « vivre ensemble au XXIe siècle », Interactions TP-TS se situe sur le terrain politique de l’innovation sociale.

Modes de fonctionnement proposés par Interactions TP-TS[modifier | modifier le code]

Une des affirmations d’Interactions TP-TS est de dire qu’il ne peut y avoir aujourd’hui de projet politique sans une exigence éthique. La conscience de cette exigence apparaît au travers des moyens que se donne le groupe, le collectif, la société porteuse de ce projet politique, quelle que soit sa taille, pour mettre en cohérence ses objectifs avec ses modes de fonctionnement. S’agissant d’Interactions TP-TS, deux principes ont été retenus :

  1. Les membres qui participent au groupe doivent s’organiser de façon à ce que les modes de relations entre eux et avec l’environnement soient des modes co-évolutifs et coopératifs. Ces modes de fonctionnement coopératifs sont expérimentés en permanence et en premier lieu par la structure animatrice du groupe. Régulièrement, des temps d’observation des pratiques permettent de dégager des enseignements et d’enrichir les modes de fonctionnement et de relations. Cette observation prend le nom de « bilan relationnel » et s’appuie sur une « charte relationnelle ».
  2. Pour toute action, les personnes impliquées dans la vie du groupe sont invitées à porter une attention équivalente à la qualité de l’objectif à atteindre et à la manière dont elles l’atteignent. Cette prise en compte du fond (l’objectif) et de la forme (la manière de « faire ensemble ») est un garant de la cohérence et de la dynamique d’ensemble.

Découlent de ces principes les deux propositions que sont la charte relationnelle et le bilan relationnel.

Le statut associatif[modifier | modifier le code]

Le projet Interactions TP-TS s’est développé à partir de 2002 dans un cadre juridique : l’association Interactions TP-TS, association loi de 1901 à but non lucratif. Afin de fonctionner en cohérence avec ses valeurs, l’association s’est dotée d’une charte relationnelle et d’un collectif d’animation.

Les activités d’Interactions TP-TS se sont développées dans ce cadre juridique jusqu’à la dissolution de l’association le 13 janvier 2011 : publications, groupes de réflexion et d’expérimentation, rencontres thématiques, manifestations… Sa dynamique s’est ensuite poursuivie dans les autres groupes, réseaux et initiatives avec lesquels le projet avait tissé des liens pendant ses dix années d’existence. Les travaux de l’association et le reflet des expérimentations ont été progressivement mis à disposition sur le site de l’association.[25]

En 2010, les archives de l’association ont été confiées à l’IMEC, Institut Mémoires de l’Edition Contemporaine.[26]

Le dernier collectif d’animation de l’association était composé en 2011 notamment de Yolande Brossard, Béatrice Quasnik, Dominique Hébert, Ivan Maltcheff, Annie Berra, Isabelle Groneman, Laurence Baranski.

Charte relationnelle[modifier | modifier le code]

La charte relationnelle d’Interactions TP-TS[27] est un référentiel de cohérence entre action et valeurs. Ce référentiel constitue un faisceau de repères utilisable pour apprécier et rendre conscients les processus relationnels au sein d’un groupe. Il est adaptable et transformable par tout collectif. Loin d’être un carcan contraignant, il se veut une source d’inspiration.

Fondements théoriques, valeurs du groupe Questions d’évaluation
Le principe d’humanité : tout être humain a droit à la dignité et à la reconnaissance Chaque membre se sent-il reconnu dans le groupe ?
La construction de l’autonomie Chacun bénéficie-t-il, à titre individuel, du travail réalisé en commun ?
Développer un pouvoir créateur et non un pouvoir captateur Comment le groupe traite-t-il, en interne, les problèmes de pouvoir ?
La pensée complexe et l’organisation apprenante Comment le groupe développe-t-il l’esprit critique de ses membres et favorise-t-il la production d’intelligence collective ?
La coopération et la solidarité Comment le groupe déjoue-t-il la logique de guerre ?
La culture du débat et la démocratie plurielle : la solution naît de la pluralité des points de vue Le groupe sait-il rendre, entre ses membres, les désaccords féconds ?
L’innovation sociale et la créativité Comment le groupe se met-il en capacité d’inventer au lieu de répéter ?
La démocratie : par "tous" et pour "tous"; la valorisation des différences Comment les membres du groupe intègrent-ils les "autres ", "les forcément différents", "les marginaux"?
Le modèle du réseau Le groupe reste-t-il ouvert aux autres groupes ?
La responsabilité sur le long terme : la durabilité Le groupe garde-t-il le sens de son projet ?
L’évaluation : discussion démocratique sur les valeurs et leur traduction Comment le groupe évalue-t-il son action au regard de son objectif ?

Bilan relationnel[modifier | modifier le code]

Le bilan relationnel est une pratique qui permet d’apprécier régulièrement si le fonctionnement du groupe reste cohérent avec sa finalité, ses intentions de départ et ses valeurs. Pour réaliser un bilan relationnel, les questions proposées par la charte de fonctionnent d’Interactions TP-TS constituent une base à partir de laquelle les membres du groupe peuvent investiguer l’écart entre leurs pratiques et leurs valeurs. Ces questions peuvent être posées à l’occasion d’un libre échange en groupe, ou selon d’autres modalités. Ainsi, dans le cadre de l’association Interactions TP-TS ont été utilisés :

  • Le théâtre : au travers de la mise en scène de saynètes qui s’inspirent du vécu du groupe au cours de l’année écoulée, jouées par les membres du groupe (avec l’aide d’une professionnelle des techniques du théâtre forum), les membres visualisent la nature des relations qu’ils entretiennent les uns avec les autres, et leurs impacts. Ces saynètes sont suivies d’échange en groupe.
  • Le questionnaire en ligne : chaque membre du groupe est invité à répondre à un questionnaire qui reprend les questions de la charte relationnel. Les résultats sont ensuite consolidés. Il s’agit d’une technique intéressante pour mesurer quantitativement le degré de satisfaction relationnelle, mais insuffisante pour redynamiser les liens interpersonnels si les « résultats » ne font pas l’objet d’une discussion en groupe.
  • L’expression individuelle écrite. Après la lecture d’une poésie par exemple pour poser une ambiance, les membres répondent par écrit à trois questions relatives au vécu de la vie au sein du groupe. Puis les feuilles sont réparties au hasard entre les participants. Chacun lit le texte qu’il a en main, sans que les textes ne soient ensuite commentés. Cette technique permet de faire apparaître la richesse et la diversité des sensibilités dans le groupe, puis d’en discuter librement. Cette technique ouvre l’imaginaire collectif et permet d’apprécier la sensibilité collective du groupe.
  • L’échange en binôme. Chacun est invité, en s’adressant à l’autre, à répondre une même question tirée de la Charte relationnelle, par exemple : « en quoi je te reconnais ?».

Le bilan relationnel ne prémunit pas le groupe de toute pathologie relationnelle, mais il permet de rééquilibrer les relations et de prévenir certaines dérives relationnelles. Parce qu’elle prend du temps, la pratique du bilan relationnel oblige à ralentir individuellement et collectivement le rythme d’avancement du groupe pour revenir à l’essentiel des relations humaines et des intentions du groupe. Elle régénère le lien avec les autres: « l’être » prend sa place à côté du « faire », le « chemin » est revalorisé par rapport au seul « but ».

L’inscription du bilan relationnel dans les textes statutaires[modifier | modifier le code]

La pratique régulière du bilan relationnel accroît progressivement la maturité individuelle et collective. La proposition d’Interactions TP-TS est d’inscrire l’obligation de la réalisation d’un bilan relationnel, au même titre que celle de l’établissement d’un bilan d’activité et d’un bilan financier. Cette proposition s’adresse aux associations, mais également à tout type de collectif (institution, entreprise, équipes…) Cette obligation doit être mise en œuvre avec souplesse (en terme de méthode, de rythme…) afin de ne pas devenir un carcan obligatoire, mais une piste de régénération relationnelle.

Les expériences conduites par Interactions TP-TS montrent que l’inscription d’un bilan relationnel dans les textes fondamentaux d’une association et de tout collectif est un levier pour :

  • que chacun puisse légitimement en rappeler l’importance (notamment quand le groupe tend à négliger le bilan relationnel, convaincu que tout le monde est sur la même longueur d’onde) ;
  • que chacun puisse légitimement demander que l’ensemble du groupe prenne le temps de travailler sur le lien relationnel (la forme) et pas seulement des thèmes de travail et la production (le fond) ;
  • que la conscience relationnelle soit progressivement intégrée aux pratiques du groupe.

Publications[modifier | modifier le code]

  • Annie Battle et Laurence Baranski, Préface Hervé Sérieyx, Comment jouer collectif, Editions d’Organisation, 2005 (ISBN-10: 2708132997, ISBN-13: 978-2708132993)
  • Ouvrage collectif, Le livre blanc. A la découverte de la personne socialement responsable, Editions Années Lumière, 2006
  • Ouvrage collectif placé sous la direction d’Armen Tarpinian, Georges Hervé, Laurence Baranski, Bruno Mattéi, Ecole Changer de cap. Contributions à une éducation humanisante, Editions Chronique Sociale, 2007 (ISBN-10: 2850086541, ISBN-13: 978-2850086540)
  • Jacques Robin et Laurence Baranski, Préface René Passet, Postface Edgar Morin, L’urgence de la métamorphose, 2007, réédition 2008 aux Editions In Libro Veritas (ISBN-10: 2352091853, ISBN-13: 978-2352091851)

Liens externes[modifier | modifier le code]

Le site de l'association Interactions TP-TS

Archives d’Interactions TP-TS disponibles à l’IMEC

Des sites partenaires ou s’inscrivant dans une mouvance transformatrice proche de celle impulsée par Interactions TP-TS

Références[modifier | modifier le code]

  1. http://grit-transversales.org/
  2. Patrick Viveret, Reconsidérer la richesse, Editions de l’Aube, 2002 (ISBN-10: 2815900653, ISBN-13: 978-2815900652)
  3. a et b « La réforme de la pensée passe par une réforme de l’être ». Article publié dans Transversales Science Culture, décembre 2000, propos recueillis par Laurence Baranski. Affirmation à laquelle le philosophe et journaliste André Gorz, proche du réseau Transversales Science Culture répond par une question : « Qui mènera la nécessaire bataille de l’esprit ? » André Gorz, L’immatériel, Galilée, 2003 (ISBN-10: 2718605928, ISBN-13: 978-2718605920)
  4. Philippe Merlant et Luc Chatel, Médias : La faillite d’un contre-pouvoir, Editions Fayard, 2009, (ISBN-10: 2213635072, ISBN-13: 978-2213635071)
  5. Laurence Baranski, Le manager éclairé, Comment piloter le changement, Editions d’Organisation, 2001, 2ème édition 2005 (ISBN-10: 2708133438, ISBN-13: 978-2708133433)
  6. La première réunion fondatrice du projet Interactions TP-TS, le 4 juillet 2001, réunissait : Annie Batlle, Jacques Boussin, Karine Boyer, Daniel Brabis, Henryane de Chaponay, Pascale Delille, Claire Héber-Suffrin fondatrice des Réseau d'Échanges Réciproques de Savoirs, Marie Seguette, Jean-Paul Karsenty, Célina Whitaker, Philippe Lefèvre Wittier, Éric Langevin, Laurence Mermet, Didier Minot, Dominique Picard, Danielle Salomon, Armen Tarpinian et Anne-Corinne Zimmer.
  7. Ouvrage collectif placé sous la direction d’Armen Tarpinian, Laurence Baranski, Georges Hervé et Bruno Mattéi, « Ecole, Changer de cap ! Contributions à une éducation humanisante », Editions Chronique Sociale, 2007 (ISBN-10: 2850086541, ISBN-13: 978-2850086540). Travaux repris sur le site http://www.ecolechangerdecap.net.
  8. Peter Senge, La Cinquième Discipline. L'Art et la manière des organisations qui apprennent, Editions Générales First, 1992 (ISBN-10: 287691168X, ISBN-13: 978-2876911680)
  9. http://www.solfrance.org/
  10. Annie Battle et Laurence Baranski, Préface Hervé Sérieyx, Comment jouer collectif , Editions d’Organisation, 2005 (ISBN-10: 2708132997, ISBN-13: 978-2708132993)
  11. Paul Ray et Sherry Ruth Anderson, L’émergence des Créatifs Culturels – Enquête sur les acteurs d’un changement de société, Editions Yves Michel, 2001 (ISBN-10: 291349210X, ISBN-13: 978-2913492103)
  12. Etude publiée en 2000 aux Etats-Unis après 14 années d’enquête et réalisée en collaboration par un sociologue, Paul H. Ray et une psychologue, Sherry Ruth Anderson, elle même spécialiste des itinéraires de transformation. (référence ?)
  13. Béatrice Quasnik, Libérez vos énergies, Editeur FIRST, 1995 (ASIN: B0045C2E8A). Cet ouvrage jetait les premières bases d’un concept analogue dans les entreprises, associant développement des personnes et développement des organisations.
  14. Association Biodiversité Culturelle, Préface Jean-Pierre Worms, Les Créatifs Culturels en France, Editions Yves Michel, 2006 ( ISBN-10: 2913492444ISBN-13: 978-2913492448)
  15. Une série de présentations publiques contribue à populariser le terme de Créatifs Culturels : Mains d’œuvres à Saint-Ouen (http://www.mainsdoeuvres.org/), Maison des métallos, Séminaire international : à la recherche d’une économie fraternelle à Rennes (12-14 décembre 2003 organisé par le réseau Pekea à l’université de Rennes 1, http://fr.pekea-fr.org/)
  16. Alain de Vulpian, Préface Christian Blanc, A l’écoute des gens ordinaires, comment ils transforment le monde, Editions Dunod (ISBN-10: 2100072390, ISBN-13: 978-2100072392 )
  17. Joanna Macy, Ecopsychologie pratique et rituels pour la Terre, Editeur Le Souffle d'Or, 2008 (ISBN-10: 2840583496, ISBN-13: 978-2840583493 ) traduction de l’ouvrage “Coming back to life – Practices to Reconnect Our Lives, Our World” paru en 1998.
  18. Deux séquences adaptées pour le public français ont tout particulièrement fait l’objet de reprises dans différents lieux de rencontre de la société civile. Citons “la complexité en 3D” dans les séminaires proposés par Sol France dans le cadre de sa formation “Les Fondamentaux de l’Organisation Apprenante” de 2006 à 2010 ainsi que “Dis-moi cher Ancêtre” proposé aux Journées de la Terre à Paris en 2007, dans le cadre des Ateliers de la citoyenneté en 2008 et aux “Dialogues en Humanité“ à Lyon en 2009.
  19. http://www.qualitique.com/
  20. Ivan Maltcheff, Les nouveaux collectifs citoyens, Editions Yves Michel, 2011
  21. Jacques Robin et Laurence Baranski, L’urgence de la métamorphose, 2007, réédition 2008 aux Editions In Libro Veritas (ISBN-10: 2352091853, ISBN-13: 978-2352091851)
  22. http://www.inlibroveritas.net/
  23. http://www.libreacces.org/
  24. Ouvrage collectif, Le livre blanc. A la découverte de la personne socialement responsable, Editions Années Lumière, 2006
  25. http://www.interactions-tpts.net/
  26. http://www.imec-archives.com
  27. [1]Charte relationnelle d'interactions TP-TS