Utilisateur:Daniel Alexandre/Brouillon

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Définition[modifier | modifier le code]

La cinétique chimique est l'étude de la vitesse des réactions chimiques.

Certaines réactions sont totales et très rapides voire violentes, comme les explosions. D'autres sont tellement lentes qu'elles durent plusieurs années (comme la formation de la rouille), voire plusieurs siècles (comme la formation du charbon ou du pétrole). Certaines sont même tellement lentes que les réactifs de départ sont considérés comme stables, par exemple la transformation du diamant en carbone graphite. On parle alors d'états « métastables ».


Importance et intérêt de la cinétique chimique[modifier | modifier le code]

Importance pratique[modifier | modifier le code]

Connaitre la vitesse des réactions chimiques et être capable de la calculer est de toute première importance dans toutes les applications de la chimie.

Quelques exemples :

  • La vitesse de combustion des mélanges utilisés dans les moteurs à explosion, les réacteurs d'avions, les moteurs fusées.
  • La vitesse de prise des colles, des ciments, de polymérisation, de durcissement.
  • La vitesse de dégradation des matériaux, d'oxydation des métaux.
  • La vitesse des réactions chimiques mises en oeuvre dans les usines de production de produits chimiques.
  • Les vitesses d'action, de dégradation et d'élimination des médicaments (pharmaco-cinétique).
  • Les vitesses de formation de transformation et d'élimination des polluants dans l'environnement.
  • etc..

La maîtrise de la vitesse de réactions est fondamentale pour un bon usage des substances chimiques et éviter des catastrophes : emballement des réactions, explosions.

Intérêt théorique[modifier | modifier le code]

La cinétique chimique permet d'établir des lois de vitesse (voir plus loin) qui servent à valider ou infirmer des hypothèses sur les mécanismes réactionnels des réactions chimiques.

Vitesse de réaction[modifier | modifier le code]

Considérons une réaction dont l'équation bilan s'écrit :


, et sont les coefficients stœchiométriques qui sont généralement des entiers naturels.

Lorsque la réaction progresse, les réactifs de départ disparaissent alors que les produits se forment en respectant la stœchiométrie de la réaction, c'est à dire les proportions indiquées par les coefficients de l'équation bilan.

Si à la date t, la progression de la réaction se traduit par une variation des quantités  ;  ; le respect de la stœchiométrie permet d'écrire que tous les rapports sont égaux au signe près.

Ce rapport défini la variation de l'avancement de la réaction (noté ξ) entre son état initial (avancement nul) et son l'état final (avancement maximal). [1]

La vitesse de réaction est définie par la dérivée de l'avancement de la réaction ξ par rapport au temps: .[2] Elle s'exprime donc en mole par unité de temps. (Nota : on utilise souvent à la place de ).

Dans le cas fréquent de réactions s'effectuant dans un système de volume constant (c'est en particulier les cas des réactions en solution), la vitesse est définie par rapport à la variation de la concentration. On l'appelle alors vitesse volumique de réaction : .

  • est la concentration de l'espèce i
  • est son coefficient stoechiométrique. Dans cette relation (tout comme dans la définition de l'avancement de réaction) est affecté du signe - pour les réactifs et du signe + pour les produits qui se forment.

Dans les unités du Système International la vitesse volumique s'exprime en mol.m-3.s-1 ou en mol.L-1.s-1. (Nota : lorsqu'il n'y a pas risque de confusion on omet souvent le qualificatif "volumique").

Pour les réactions en phases gazeuse, on peut définir la vitesse par rapport à la dérivée de la pression partielle . étant la pression partielle du constituant i . Dans les unités du Système International elle s'exprime en Pa.s-1. (Nota : on utilise souvent à la place de ).

Facteurs influençant la vitesse des réactions[modifier | modifier le code]

La vitesse des réactions est sous la dépendance de plusieurs facteurs. On peut citer:

  • la température,
  • la quantité des réactifs présents (en solution c'est la concentration des réactifs qui intervient),
  • la pression pour les réactions en phase gazeuse,
  • le degré de mélange des réactifs (ségrégation),
  • la présence d'un catalyseur qui peut accélérer la réaction ou d'un inhibiteur qui peut la ralentir.

Le facteur le plus important est la température, l'énergie thermique permet en effet dans de nombreux cas de franchir la barrière énergétique qui existe entre le système dans son état initial (mélange de réactifs) et son état final (produits formés). Un autre paramètre important est l'état de la matière. De ce point de vue, les réactions les plus favorisées sont les réactions qui se déroulent au sein d'une seule phase (liquide : solution, mélange de liquides miscibles ou gazeuse). En en effet, dans ces cas, les molécules des réactifs sont dans une même phase et peuvent donc facilement entrer en contact pour réagir. Dans le cas de systèmes hétérogènes, c'est-à-dire de réactions entre:

  • un solide et un gaz,
  • un solide et un liquide,
  • un solide et un solide,
  • un liquide et un gaz,
  • deux liquides non miscibles,

la réaction ne peut avoir lieu qu'aux surfaces de séparation des phases (interfaces).
Lorsque les produits sont fractionnés, la réaction est plus rapide, c'est le cas notamment des:

  • aérosols (fines gouttelettes de liquide ddispersés dans un gaz),
  • émulsions (fines gouttelettes d'un liquide dans un autre liquide, dans le cas de liquides non miscibles),
  • mélanges de poudres finement broyées (fins grains de solides),
  • lysoles (poudre dans un liquide),
  • mousses et écumes (bulles dans un liquide).

En effet, dans le cas de la matière fractionnée, la surface de contact entre les réactants est importante, donc les possibilités de réaction nombreuses. Pour les solides, on quantitife ceci par la surface spécifique, qui est la surface libre par unité de masse ; une poudre, un solide poreux ou une mousse (filaments imbriqués) ont une grande surface spécifique. Lorsque les réactants ne sont pas dans le même état (par exemple solide-gaz, solide-liquide, liquide-gaz), on parle de réaction hétérogène.

Cas de l'activation thermique[modifier | modifier le code]

La température est le facteur ayant la plus grande influence sur la vitesse des réactions chimiques. Dans un très grand nombre de cas la vitesse de la réaction augmente d'un facteur 2 à 3 lorsque la température augmente de 10 degrés. La dépendance de la vitesse de réaction en fonction de la température a fait l'objet d'études expérimentales intensives à la fin du XIXième siècle. Plusieurs équations empiriques ont alors été proposées, mais c'est la Loi d'Arrhenius qui s'est imposée au début du XXième siècle. Cette loi a été vérifiée depuis pour un très grand nombre de réactions.
Selon la loi d'Arrhénius, la température intervient dans un facteur exponentiel dans lequel est appelé "énergie d'activation d'Arrhénius", R la constante des gaz parfaits et T la température.
Outre son importance pratique, la Loi d'Arrhenius une grande importance théorique car elle est compatible avec la théorie des collisions qui permet de jeter un pont entre la représentation microscopique (à l'échelle des molécules) de la réaction chimique et l'observation macroscopique de sa vitesse. A noter que toutes les réactions ne suivent pas la loi d'Arrhénius. C'est en particulier le cas descatalysées par les enzymes, ou ayant d'autres modes d'activation que l'activation purement thermique (activation par des rayonnement, par électrochimie ou par les micro ondes)

Loi de vitesse et Ordre de réaction[modifier | modifier le code]

On appelle loi de vitesse la relation qui existe entre la vitesse et tous les facteurs qui ont une influence sur celle-ci.
Parmi ces facteurs, on distingue d'une part les facteurs physiques (et en particulier la température) et, d'autre part, les quantités (ou les concentrations) des substances présentes dans le milieu réactionnel(et en particulier les réactifs).
La loi de vitesse peut se mettre sous la forme d'un produit de deux fonctions : . Le premier facteur est le coefficient de vitesse (ou constante de vitesse) qui dépend notamment de la température, le second est une fonction des quantités (ou des concentrations) des substances présentes dans le milieu réactionnel.
La loi de vitesse doit être établie expérimentalement à partir de séries d'expériences judicieusement conçues en faisant varier les différents facteurs

Dans certains cas, la fonction peut se mettre sous la forme d'un monôme : On dit alors que la réaction admet un ordre et l'on appelle ordre de réaction la somme n des exposants :. L'exposant est l'ordre partiel de la réaction par rapport à l'espèce i.

A noter que les ordres partiels ne sont pas nécessairement égaux aux coefficients stœchiométriques, il ne sont même pas nécessairement entiers ni positifs, ce peut être des nombres fractionnaires et même des nombres réels.

Si la loi de vitesse ne peut pas se mettre sous la forme d'un monôme avec les concentrations comme facteurs, on dit que la réaction n'admet pas d'ordre.

Cinétique d'une réaction élémentaire[modifier | modifier le code]

Une réaction est dite élémentaire si les réactifs réagissent simultanément en un même point pour donner directement les produits sans former d'espèces intermédiaires. La vitesse de réaction dépend donc de la probabilité de rencontre des réactifs donc de la fréquence des chocs. Cette fréquence est proportionnelle à leur concentration. Par ailleurs, plus la température est élevée, plus les rencontres sont probables (agitation thermique) et plus l'énergie cinétique des réactifs au moment du choc est élevée ce qui permet de franchir la barrière d'activation, donc la température a également un rôle important.

On appelle molécularité le nombre d'entités (molécules, ions) qui entrent simultanément en contact lors d'une réaction élémentaire. Les réactions élementaires sont dites monomoléculaires, bimoléculaire ou trimoléculaire selon la valeur de leur molécularité (respectivement 1, 2 ou 3). Comme la probabilité que plus de 3 entités se trouvent simultanément en un même point est quasiment nulle, on considère qu'il n'existe pas de réaction élémentaire de molécularité supérieure à 3. (La probabilité de chocs triples étant elle-même très faible, l'existence de réactions élémentaires trimoléculaires est discutée).

Pour une réaction élémentaire, son ordre est égal à sa molécularité.

Par exemple pour une réaction élémentaire : A + B → C (bimoléculaire) La loi de vitesse prendrait la forme : d'ordre global 2 (ordre partiel 1 par rapport à chaque réactif). Evidemment, il est également possible de définir la vitesse sur les constituants B ou C.

k est le coefficient de vitesse dépendant notamment de la température et éventuellement d'autres facteurs physiques.

Les réactions composées[modifier | modifier le code]

Au cours d'une transformation chimique, plusieurs réactions élémentaires peuvent avoir lieu simultanément ou successivement. On appelle réaction composées des ensembles de réactions élémentaires qui se combinent selon un des trois schémas simples suivants: série, opposé ou parallèle.

Réactions séries[modifier | modifier le code]

Le ou les produit(s) d'une réaction peuvent eux même être les réactifs d'une autre réaction. Cela constitue un système de réactions dites séries.

Pour une réaction possédant plusieurs étapes, la vitesse globale de formation du produit final est déterminée par la vitesse de l'étape la plus lente.

Réactions opposées[modifier | modifier le code]

Certaines réactions peuvent se produire dans les deux sens. On les appelle des réactions opposées. Dans ce cas, le système évolue vers un état d'équilibre dynamique.

Du point de vue macroscopique, la réaction semble terminée puisque la composition du système ne varie plus. Le taux d'avancement α est alors compris entre 0 et 1 et la réaction n'est pas totale. Mais du point de vue microscopique les réactions directes et inverses continuent de se produire avec des vitesses égales.

Réactions parallèles[modifier | modifier le code]

On appelle réactions parallèles des systèmes de réactions distinctes qui ont les mêmes réactifs mais des produits différents. La vitesse de transformation des réactifs est alors la somme des vitesse de chacune des réactions.

Les réactions complexes[modifier | modifier le code]

Définition[modifier | modifier le code]

Lorsqu'une réaction chimique se produit par la combinaison de plusieurs réactions élémentaires (trois au moins) qui ne correspondent pas à un des schémas des réactions composées, on dit qu'on a à faire à une réaction complexe.

Cinétique des réactions complexes[modifier | modifier le code]

Une réaction complexe peut se décomposer en plusieurs réactions élémentaires. On appelle mécanisme de la réaction l'ensemble des réactions élémentaires mises en jeu. Ce mécanisme ne peut pas être observé directement, il constitue donc une hypothèse qui doit être confrontée à l'ensemble des observations que l'on peut faire sur le déroulement de la réaction.
La loi de vitesse établie expérimentalement dépend du mécanisme par lequel la réaction a lieu.La cinétique est donc une approche incontournable pour vérifier la validité des mécanismes réactionnels.
Cependant il peut arriver (mais cela est assez rare pour une réaction complexe) qu'on retrouve une loi de vitesse qui admette un ordre : comme cela a été précisé plus haut les ordres partiels ne sont pas nécessairement égaux aux coefficients stœchiométriques, il ne sont même pas nécessairement entiers ni positifs.

Exemple de mécanisme complexe : H2 + Br2 -> 2HBr[modifier | modifier le code]

La réaction entre le dihydrogène gazeux et le dibrome gazeux est un excellent exemple de réaction complexe. Dans ce cas précis, la réaction fait intervenir deux intermédiaires radicalaires H. et Br. dans une réaction en chaîne. La loi de vitesse n'a pas la forme simple d'un monôme. On dit qu'elle n'admet pas d'ordre. Voir liens externes.


Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Loi de vitesse pour H2 + Br2 -> 2HBr, en anglais : http://www.people.man.ac.uk/~mbdsspmb/PDF%20files/H2-Br2%20DERIVATION.pdf


Références[modifier | modifier le code]

  1. Nota : dans l'équation bilan les coefficients stœchiométriques sont positifs, tandis que dans la définition de l'avancement de réaction on affecte le signe - aux coefficients des réactifs (qui disparaissent), et le signe + aux coefficients des produits (qui se forment)
  2. IUPAC. Quantities, Units and Symbols in Physical Chemistry - the Green Book - Second Edition, Blackwell Sciences, (1993) page 55
    Traduction française: Manuel des symboles et de terminologie des grandeurs et des unités physicochimiques. Société Chimique de France. Supplément à L'actualité chimique, 1982,N°9

Paul Arnaud ; Cours de chimie physique, Dunod (1990).

Marc Laffitte et Françoise Rouquérol ; La Réaction Chimique Tome 2: aspects thermodynamiques (suite) et cinétiques, 306 pages ; Masson, Paris (1991), ISBN : 2-225-82156-9