Urbès

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Urbès
Urbès
La mairie d'Urbès.
Blason de Urbès
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Grand Est
Collectivité territoriale Collectivité européenne d'Alsace
Circonscription départementale Haut-Rhin
Arrondissement Thann-Guebwiller
Intercommunalité Communauté de communes de la Vallée de Saint-Amarin
Maire
Mandat
Stéphane Kuntz
2020-2026
Code postal 68121
Code commune 68344
Démographie
Population
municipale
438 hab. (2021 en augmentation de 1,15 % par rapport à 2015)
Densité 35 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 53′ 02″ nord, 6° 57′ 24″ est
Altitude Min. 442 m
Max. 1 225 m
Superficie 12,68 km2
Type Commune rurale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Cernay
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
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Urbès

Urbès (prononcé [yrbɛs] ou [urbɛs] ; en alsacien Urwes) est une commune française située dans la circonscription administrative du Haut-Rhin et, depuis le , dans le territoire de la Collectivité européenne d'Alsace, en région Grand Est.

Cette commune se trouve dans la région historique et culturelle d'Alsace.

Géographie[modifier | modifier le code]

Dernier village alsacien avant le col de Bussang, Urbès occupe un vallon encaissé d'origine glaciaire.

C'est une des 188 communes[1] du parc naturel régional des Ballons des Vosges.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat de montagne, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[2]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat semi-continental et est dans la région climatique Vosges, caractérisée par une pluviométrie très élevée (1 500 à 2 000 mm/an) en toutes saisons et un hiver rude (moins de °C)[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 366 mm, avec 13,9 jours de précipitations en janvier et 10,7 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Markstein Crete », sur la commune d'Oderen à 3 km à vol d'oiseau[4], est de 6,3 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 489,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 30,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −20,4 °C, atteinte le [Note 1],[5],[6].

Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[7]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Urbès est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[9],[10],[11]. La commune est en outre hors attraction des villes[12],[13].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (91 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (91 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (84,6 %), zones agricoles hétérogènes (3,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (3,7 %), zones urbanisées (3 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (2,7 %), zones humides intérieures (2,2 %)[14]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie[modifier | modifier le code]

Urbeis (1216), Vrbeis (1357), Zu ober Vrbays (1495), Urbis (1576), Urbs (1580), Urbis (1654), Urbes (1793), Urbay (1801).
En alsacien Urwes.

Histoire[modifier | modifier le code]

Citée sous le nom d'Urbeis dès 1192, la localité faisait partie de la commune de Mollau, territoire de l'abbaye de Murbach, jusqu'à la Révolution. Des mines de cuivre y étaient exploitées du XVIe au XVIIIe siècle, puis l'industrie textile s'y implanta au XIXe siècle.

Le projet d'un tunnel ferroviaire devant traverser le massif des Vosges fut mené sur plus de 4 km à partir de 1932, mais abandonné en 1938[15],[16],[17].

Cette galerie fut aménagée sur 1 800 m par les nazis pour servir d'usine fabriquant des pièces pour moteurs d'avions pour le compte de Daimler-Benz. Près de 1 000 déportés provenant de toute l'Europe y furent déportés entre mars et . Ce camp fut une annexe de Dachau et du Struthof.

Les nazis édifièrent un barrage à 1 860 m de l'entrée pour capter les eaux de ruissellement. Aujourd'hui, cette importante réserve d'eau potable alimente une grande partie des communes de la Communauté de communes de la Vallée de Saint-Amarin[18].

Patrimoine et sites[modifier | modifier le code]

Le Sée d'Urbès.
orgues datant de 1850[20],[21],
presbytère[22].
  • Monuments commémoratifs :
Monument aux morts, Plaque commémorative du 3e R.T.A., Mémorial du tunnel d'Urbès, Monument commémoratif des Fusillés au Col de Bussang, Carré militaire dans le cimetière communal, Tombes militaires : trois tombes de soldats allemands situées dans le cimetière communal[23],
Mémorial du tunnel d'Urbès[24],
Cimetière[25].

Héraldique[modifier | modifier le code]


Blason d'Urbès

Les armes d'Urbès se blasonnent ainsi :
« Coupé de sinople et de gueules, à la roue de voiture à huit rais d'or en chef, à la lampe antique de mineur d'argent en pointe, à la fasce ondée d'argent brochante sur la partition. »[26]

Armoiries créées en 1978. Le sinople évoque les prairies et les forêts, la face ondée symbolise le See, l'ancien lac devenu tourbière, tandis que la roue de voiture rappelle le trafic actif dès le Moyen Âge. La lampe est celle des mineurs du cuivre.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Budget et fiscalité 2015[modifier | modifier le code]

L'église d'Urbès, consacrée en octobre 1847.

En 2015, le budget de la commune était constitué ainsi[27]:

  • total des produits de fonctionnement : 476 000 , soit 1 037  par habitant ;
  • total des charges de fonctionnement : 521 000 , soit 1 135  par habitant ;
  • total des ressources d’investissement : 285 000 , soit 622  par habitant ;
  • total des emplois d’investissement : 210 000 , soit 458  par habitant.
  • endettement : 393 000 , soit 854  par habitant.

Avec les taux de fiscalité suivants :

  • taxe d’habitation : 10,65 % ;
  • taxe foncière sur les propriétés bâties : 15,54 % ;
  • taxe foncière sur les propriétés non bâties : 107,69 % ;
  • taxe additionnelle à la taxe foncière sur les propriétés non bâties : 0,00 % ;
  • cotisation foncière des entreprises : 0,00 %.

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1946 1966 Antoine Weber   Démissionnaire pour raison de santé
décembre 1966 mars 1983 Eugène Neff (1916-2007)   Contremaître à la Manufacture d'impression de Wesserling
mars 1983 mars 2001 Gilbert Ehlinger    
mars 2001 2020 Claude Ehlinger    
2020 En cours Stéphane Kuntz    
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1800. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[28]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[29].

En 2021, la commune comptait 438 habitants[Note 3], en augmentation de 1,15 % par rapport à 2015 (Haut-Rhin : +0,59 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851 1856
4485506788719078901 0001 0361 035
1861 1866 1871 1875 1880 1885 1890 1895 1900
1 0961 0631 056931863823781811774
1905 1910 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
799800730676659834640616613
1968 1975 1982 1990 1999 2004 2006 2009 2014
562541493502486473487467434
2019 2021 - - - - - - -
438438-------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[30] puis Insee à partir de 2006[31].)
Histogramme de l'évolution démographique

Economie[modifier | modifier le code]

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Antoine de Genssane, chef de la Compagnie des mines d’Alsace et de Franche-Comté qui a créé une filiale locale "la société des mines d’Urbès"[32],[33].

Photographies[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Les records sont établis sur la période du au .
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Cartes[modifier | modifier le code]

  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références[modifier | modifier le code]

  1. Liste des 188 communes adhérentes au parc naturel régional des ballons des Vosges, 3e Charte 2012 - 2024
  2. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  3. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  4. « Orthodromie entre Urbès et Oderen », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Markstein Crete », sur la commune d'Oderen - fiche climatologique - période 1991-2020. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  6. « Station Météo-France « Markstein Crete », sur la commune d'Oderen - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  7. « Les nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020. », sur drias-climat.fr (consulté le )
  8. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.com, (consulté le )
  9. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  11. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  12. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  13. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  14. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
  15. Le tunnel d'Urbès. Camp de concentration nazi
  16. On le sait, le train a failli passer par Urbès
  17. Le tunnel d'Urbès : le chantier des apprentis du CFA BTP de Cernay
  18. Un pont sans rien, ni route, ni rail
  19. « église paroissiale Saint-Wendelin », notice no IA68003151, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  20. Notice no IM68006375, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture, de Joseph Callinet(facteur d'orgues)
  21. Inventaire de l'orgue
  22. « presbytère », notice no IA68003155, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  23. Monument aux Morts, Plaque commémorative du 3e R.T.A., Mémorial du tunnel d'Urbès, Monument commémoratif des Fusillés au Col de Bussang, Carré militaire dans le cimetière communal, Tombes militaires : Trois tombes de soldats allemands situées dans le cimetière communal
  24. Urbès - Haute Alsace. Mémorial de la Déportation : Projet 2012 à 2016 : Le tunnel – Kommando du Kl Natzweiler/Struthof
  25. « cimetière », notice no IA68003157, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  26. Archives Départementales du Haut-Rhin
  27. Les comptes de la commune de Urbès « Copie archivée » (version du sur Internet Archive).
  28. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  29. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  30. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  31. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  32. Mine Saint Antoine située à Urbès, entre le Tunnel ferroviaire inachevé et le Col de Bussang
  33. Antoine de Genssane deviendra correspondant de l'Académie Royale des Sciences en 1757
  34. en mémoire de l'exécution de résistants par les nazis