Aller au contenu

Université centrale de l'Équateur

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Université centrale de l'Équateur
Campus de l'UCE, avenue América
Histoire
Fondation
[1],[2]
Statut
Type
Nom officiel
Universidad Central del Ecuador
Fondateur
Compagnie de Jésus (charte royale de Philippe III)[3]
Recteur
Patricio Espinosa del Pozo (depuis 2024)[4],[5]
Devise
Omnium potentior est sapientia
Site web
Chiffres-clés
Étudiants
29 993 (QS)[6]
Localisation
Pays
Campus
Urbain (Ciudadela Universitaria, av. América)[7]
Ville
Carte

modifier - modifier le code - modifier WikidataDocumentation du modèle

Le Centre culturel métropolitain de Quito, installé dans l'ancien complexe jésuite lié à la charte de 1620 de l'université San Gregorio Magno, antécédent direct de l'UCE.

L'Université centrale de l'Équateur (en espagnol : Universidad Central del Ecuador) est une université publique située à Quito en Équateur. Par sa lignée institutionnelle, elle compte parmi les plus anciennes des Amériques : son origine remonte à la charte royale de 1620 qui autorise la Real y Pontificia Universidad de San Gregorio Magno des jésuites ; en 1786–1788, celle-ci fusionne avec l'université dominicaine de Santo Tomás de Aquino pour former la Real y Pública Universidad de Santo Tomás. Sous la Grande Colombie, la loi générale du 18 mars 1826 réorganise l'établissement comme Universidad Central de Quito, et un décret de 1836 fixe l'appellation actuelle Universidad Central del Ecuador[10],[11].

L'UCE délivre des diplômes de premier, deuxième et troisième cycles dans les domaines de l'architecture et de l'urbanisme, des arts, des sciences de la santé et de la médecine, de l'économie, de l'ingénierie, du droit et des sciences politiques, de l'éducation, ainsi que des sciences naturelles et sociales. Elle dispose d'un système intégré de bibliothèques et d'un référentiel institutionnel en accès ouvert (RI-UCE)[12],[13].

Histoire

[modifier | modifier le code]

Origines (XVIe siècle–XIXe siècle)

[modifier | modifier le code]

Avant San Gregorio, l'université de San Fulgencio (ordre de Saint-Augustin) est autorisée en 1586 et ouvre effectivement l'enseignement en 1603 ; elle est considérée comme le premier centre d'études universitaires de l'audience royale de Quito[14]. La charte royale (cédula) du 5 septembre 1620 autorise ensuite la Real y Pontificia Universidad de San Gregorio Magno ( jésuites) à Quito ; l'obedecimiento formel et l'implantation stable de l'enseignement suivent au cours du XVIIe siècle[3]. En 1786–1788, la Couronne approuve la fusion de San Gregorio avec l'université dominicaine de Santo Tomás de Aquino (fondée entre 1686 et 1688), donnant naissance à la Real y Pública Universidad de Santo Tomás[15]. Sous la Grande Colombie, la loi générale sur l'éducation publique du 18 mars 1826, promulguée par le Congrès de Cundinamarca sur ordre de Simón Bolívar, établit des Universités Centrales dans les capitales des départements de Cundinamarca, Venezuela et Quito, réorganisant ainsi l'établissement comme Universidad Central de Quito[10],[16]. Un décret de 1836, sous la présidence de Vicente Rocafuerte, fixe l'appellation actuelle Universidad Central del Ecuador[11].

Période républicaine et campus

[modifier | modifier le code]

Aux XIXe et XXe siècles, l'université traverse plusieurs interventions politiques tout en consolidant ses facultés (notamment médecine et droit) et en s'implantant sur un campus urbain moderne le long de l'avenue América. Les anciens bâtiments coloniaux jésuites abritent aujourd'hui le Centre culturel métropolitain[17].

Organisation et formation

[modifier | modifier le code]

L'UCE comprend des facultés et instituts couvrant les sciences de la santé, les sciences exactes et naturelles, l'ingénierie, les sciences sociales, le droit et les humanités. Elle propose des licences, masters et doctorats, ainsi que des programmes professionnalisants et de formation continue[18].

Recherche, publications et classement

[modifier | modifier le code]

La Dirección de Investigación coordonne les appels à projets, les soutiens et la diffusion scientifique (revue Investiga UCE)[19]. Le système intégré de bibliothèques et le référentiel RI-UCE assurent la découverte, la conservation et l'accès ouvert aux thèses, articles et jeux de données[12],[13].

Au niveau international, l'UCE figure dans le QS World University Rankings (groupe 1201–1400 en 2025) et dans les classements régionaux QS pour l'Amérique latine et les Caraïbes[6]. Dans SCImago Institutions Rankings 2025 (universités), l'UCE se classe parmi les dix premières au niveau national et septième en éducation en Équateur[20].

Campus et transports

[modifier | modifier le code]

Le campus principal s'étend le long de l'avenue América. Depuis 2023, la station Universidad Central du métro de Quito dessert directement l'université[21].

Sports

[modifier | modifier le code]

La Universidad Central del Ecuador est à l'origine de l'un des clubs de football les plus importants d'Équateur. En octobre 1918, des étudiants de la Faculté de Médecine fondent le Club Universitario, équipe représentant l'université[22]. Le 11 janvier 1930, lors d'une réunion présidée par le recteur de l'UCE, Aurelio Mosquera Narváez, le club est officiellement refondé sous le nom de Liga Deportiva Universitaria (LDU).

Le club conserve aujourd'hui les surnoms d'« Universitarios » et « Centrales » en référence à ses origines à l'UCE. Son premier écusson arborait les lettres UC (Universidad Central) dans un triangle aux couleurs de Quito. LDU est devenu l'un des clubs les plus titrés d'Équateur, remportant notamment la Copa Libertadores 2008 et deux Copas Sudamericanas (2009, 2023).

Personnalités liées

[modifier | modifier le code]

Anciens étudiants et professeurs

[modifier | modifier le code]
  • Gabriel García Moreno (1821–1875), président de l'Équateur ; juriste, puis recteur de l'université[23].
  • Jerónimo Carrión (v. 1801–1873), président de l'Équateur ; docteur en jurisprudence après des études à Loja, Cuenca et Quito[24].
  • José Mejía Lequerica (1775–1813), député aux Cortes de Cadix ; formé à la Real y Pública Universidad de Santo Tomás de Quito[25].
  • Pedro Vicente Maldonado (1704–1748), scientifique et cartographe des Lumières ; diplômé maestro en Artes de l'université de San Gregorio (1720/1721)[26].
  • Juan Montalvo (1832–1889), écrivain et essayiste ; études à l'université de Quito[27].
  • Isidro Ayora (1879–1978), président de l'Équateur (1926–1931) ; médecin diplômé de l'UCE (1905), recteur de l'université[28].
  • José María Velasco Ibarra (1893–1979), cinq fois président de l'Équateur ; docteur en jurisprudence (1922)[29].
  • Benjamín Carrión (1897–1979), écrivain et diplomate ; fondateur de la Maison de la culture équatorienne[30].
  • Camilo Ponce Enríquez (1912–1976), président de l'Équateur (1956–1960) ; études de jurisprudence à l'UCE, diplômé de l'université du Chili[31].
  • Eduardo Kingman (1913–1997), peintre et muraliste ; diplômé de l'École nationale des Beaux-Arts de Quito[32].
  • Oswaldo Guayasamín (1919–1999), peintre et sculpteur ; diplômé de l'École nationale des Beaux-Arts de Quito, intégrée plus tard à la faculté des Arts de l'UCE[33].
  • Rodrigo Borja Cevallos (1935–), président de l'Équateur (1988–1992) ; docteur en jurisprudence de l'UCE[34].

Voir aussi

[modifier | modifier le code]
  • Liste des universités d'Équateur
  • Liste des universités coloniales en Amérique latine

Liens externes

[modifier | modifier le code]

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. ↑ (es) Sosa Freire, Rex T., « La cédula real de 1620 y los orígenes de la Universidad San Gregorio Magno de Quito », Americanía. Revista de Estudios Latinoamericanos, vol. 13,‎ , p. 47–80 (lire en ligne)
  2. ↑ (es) « La cédula real del 5 de septiembre de 1620, firmada por Felipe III... », sur Repositorio UCE (consulté le )
  3. ↑ a et b (es) Sosa Freire, Rex T., « La cédula real de 1620 y los orígenes de la Universidad San Gregorio Magno de Quito », Americanía, vol. 13,‎ , p. 47–80 (lire en ligne)
  4. ↑ (es) « Patricio Espinosa del Pozo asumió el rectorado de la Universidad Central del Ecuador », sur La Hora, (consulté le )
  5. ↑ (es) « Este es el perfil del nuevo rector de la Universidad Central del Ecuador », sur El Universo, (consulté le )
  6. ↑ a et b (es) « Universidad Central del Ecuador — Rankings & Profile », sur TopUniversities (QS) (consulté le )
  7. ↑ (es) « Arquitectura: edificios de la Universidad Central del Ecuador », sur Mundo Diners, (consulté le )
  8. ↑ (es) « Miembros — REDU », sur REDU (consulté le )
  9. ↑ (es) « Nuestros miembros », sur CEDIA (consulté le )
  10. ↑ a et b (es) « Gaceta de Colombia: Ley General sobre Educación Pública (18 de marzo de 1826) », sur Biblioteca Virtual, Banco de la República (Colombie) (consulté le )
  11. ↑ a et b (es) « Decreto orgánico de la enseñanza pública (1836) — notice catalographique », sur Biblioteca del Banco Central del Ecuador (consulté le )
  12. ↑ a et b (es) « Sistema Integrado de Bibliotecas (SIB) », sur Universidad Central del Ecuador (consulté le )
  13. ↑ a et b (es) « Repositorio Digital UCE », sur Universidad Central del Ecuador (consulté le )
  14. ↑ (es) « Universidad de San Fulgencio », sur Enciclopedia del Ecuador (consulté le )
  15. ↑ (es) Sosa Freire, Rex T., « La cédula real de 1620... », Americanía, vol. 13,‎ , p. 47–80 (lire en ligne)
  16. ↑ (es) « La influencia del pensamiento de Simón Bolívar sobre la educación y la creación de la Universidad Central de Quito », sur ResearchGate, (consulté le )
  17. ↑ (es) « Centro Cultural Metropolitano — Quiénes somos », sur Municipio de Quito (consulté le )
  18. ↑ (es) « Oferta académica », sur Universidad Central del Ecuador (consulté le )
  19. ↑ (es) « Dirección de Investigación », sur Universidad Central del Ecuador (consulté le )
  20. ↑ (es) « SCImago Institutions Rankings — Educación — Ecuador (Universidades) 2025 », sur SCImago (consulté le )
  21. ↑ (es) « Metro de Quito construirá un acceso a la Universidad Central », sur Metro de Quito, (consulté le )
  22. ↑ (es) « Liga Campeón 2007 - Historia », sur El Universo, (consulté le )
  23. ↑ « Gabriel García Moreno », sur Encyclopædia Britannica (consulté le )
  24. ↑ (es) « Dr. Jerónimo Carrión », sur Enciclopedia del Ecuador (consulté le )
  25. ↑ (es) « José Mejía Lequerica — síntesis biográfica », sur Asamblea Nacional del Ecuador (consulté le )
  26. ↑ (en) « Pedro Vicente Maldonado », sur Encyclopædia Britannica (consulté le )
  27. ↑ (en) « Juan Montalvo », sur Encyclopædia Britannica (consulté le )
  28. ↑ (es) « Isidro Ayora Cueva (1879-1978) », sur Municipio de Loja (consulté le )
  29. ↑ (en) « José María Velasco Ibarra », sur Encyclopædia Britannica (consulté le )
  30. ↑ (es) « Benjamín Carrión Mora », sur Enciclopedia del Ecuador (consulté le )
  31. ↑ (es) « Biografia de Camilo Ponce Enríquez », sur Biografías y Vidas (consulté le )
  32. ↑ (es) « Eduardo Kingman Riofrío (1913-1997) », sur Municipio de Loja (consulté le )
  33. ↑ (es) « 50 años de la Facultad de Artes de la UCE », sur Universidad Central del Ecuador (consulté le )
  34. ↑ (en) « Rodrigo Borja », sur Encyclopædia Britannica (consulté le )

Ce document provient de « https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Université_centrale_de_l%27Équateur&oldid=230325138 ».