Unité radicale

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Unité radicale était une organisation politique d'orientation nationaliste révolutionnaire créée en juin 1998 par l’alliance du Groupe union défense (GUD), de Jeune Résistance et de l’Union des cercles de résistance, alliance qu’avaient rejointe des cadres et dirigeants dissidents de l’Œuvre française comme Thierry Maillard, ou du Parti nationaliste français et européen (PNFE), critiquant l’inaction, le folklorisme et le passéisme de leurs ex-organisations.

Historique[modifier | modifier le code]

En , prenant acte de l'impossibilité de faire exister par lui-même un mouvement nationaliste-révolutionnaire et « anticapitaliste », les dirigeants du mouvement Nouvelle Résistance, dont Christian Bouchet, décident d'impulser une structure souple. Il s'agit de privilégier une stratégie d'entrisme dans la droite nationale. Le nouveau groupe agrège rapidement des militants venus de tous horizons : le Groupe union défense (GUD), plusieurs sections de l'Œuvre française et les débris du Parti nationaliste français et européen[1].

Le but de cette alliance était de structurer la tendance radicale et extraparlementaire de l'extrême droite en France. Le groupe disposait de deux organes de presse : Résistance ! et Jeune Résistance, un site internet unite-radicale.com et surtout une importante production d'autocollants traitant de nombre de sujets d'une manière jugée très provocatrice [réf. nécessaire].

En 1999, après la crise du Front national (FN), Unité radicale a apporté un soutien total, bien que critique, à Bruno Mégret et à la création du Mouvement national républicain (MNR).

Progressivement, deux lignes politiques s'affrontèrent au sein d'Unité radicale : l'une purement nationaliste-révolutionnaire animée par son secrétaire général Christian Bouchet et son secrétaire général adjoint Sébastien Legentil ; l'autre, représentée par des cadres du Sud-Est de la France comme Fabrice Robert, Philippe Vardon et Richard Roudier, se réclamant des thèses de Guillaume Faye. Les échanges se soldent par une empoignade violente entre les meneurs des deux camps, l’un manquant de crever l’œil de l’autre avec une fourchette[2].

Cela entraîna une crise du mouvement qui dura tout le premier semestre 2002. Eddy Marsan, un des conseillers régionaux du mouvement, le quitta en premier pour rejoindre le Front national. Christian Bouchet quitta lui Unité radicale en avril pour contribuer à fonder le Réseau radical et le site Vox NR à la fin juin. À la nouvelle direction du mouvement s'affrontèrent alors des partisans de la création d'une nouvelle structure et d'autres voulant intégrer le Front national (FN).

Dissolution du mouvement[modifier | modifier le code]

Après l'attentat raté du contre le président Jacques Chirac par Maxime Brunerie, membre du MNR et d'Unité radicale[3], le mouvement fut dissous le par décret en application de la loi du 10 janvier 1936 pour cause d'idéologie raciste et discriminatoire, antisémitisme, encouragement de la discrimination, de la haine et de la violence[4].

Les cadres et militants d'Unité radicale se dispersèrent, rejoignant le Réseau radical comme Lionel Placet, Hervé Ryssen et Pierre-Marie Le Diberder, le Parti communautaire national-européen comme Alain Avello, ou créant de nouvelles organisations comme le cercle organisé à Toulouse autour du bulletin bimestriel Rébellion (fondé par Richard Bessière, Olivier Gnutti et Alexandre Faria), le Front des patriotes à Limoges et Bourges (créé par Sébastien Legentil) et le Bloc identitaire (créé par Fabrice Robert, Philippe Vardon, André-Yves Beck, Richard Roudier, José-Marie Santamaria et Guillaume Luyt).

Stratégie[modifier | modifier le code]

La stratégie de l'organisation était ainsi définie :

« En l’état actuel de notre développement, notre stratégie n’est pas une stratégie de prise de pouvoir (nous laissons cela au Mouvement national républicain ou au Front national) mais une stratégie de développement interne et d’influence externe. En clair, nous voulons créer une structure nationaliste radicale — structurée, conséquente et conquérante — qui par son existence même, et par son poids, influe sur les décisions et les prises de position du mouvement national dans son entier.Par ailleurs, nous voulons diffuser nos idées dans la jeunesse populaire — théoriquement la plus réceptive à nos idéaux — par des campagnes militantes ciblées et par un combat culturel adapté. Ce faisant nous voulons contribuer à une « renationalisation » de la jeunesse, par imprégnation idéologique, de la même manière que la propagande des divers groupes d’extrême-gauche qui n’a pas de débouché politique immédiat, contribue à une imprégnation idéologique favorable au métissage et à la société multiculturelle [réf. nécessaire]. »

Idéologie[modifier | modifier le code]

Unité radicale revendiquait de larges filiations idéologiques et historiques, affirmant notamment :

« Même s’il a des racines plus profondes, on peut estimer que notre courant politique apparaît en France lors de la Révolution dans les milieux patriotes radicaux, et qu’il se concrétise dans la seconde moitié du XIXe siècle avec la fusion idéologique des courants nationalistes et socialistes-révolutionnaires. En conséquence, nous sommes les héritiers des bras-nus de 1793, de Blanqui et de Proudhon, de Barrès, de La Cocarde et du Cercle Proudhon. Mais aussi des « non-conformistes des années 30 » et de Valois, ainsi que d’autres expériences européennes comme l’hédillisme et le ramirisme en Espagne, le futurisme et les manifestes de Vérone et du Saint-Sépulcre en Italie, ainsi que de la Révolution conservatrice allemande dans sa diversité. En France, notre courant s’est incarné — d’une manière plus ou moins parfaite — depuis le début des années 60 dans des organisations comme la « Fédération générale des étudiants européens », « Jeune Europe », l’organisation « Lutte du peuple », les « Partisans européens », les « Groupes action jeunesse », le « Mouvement nationaliste révolutionnaire », « Troisième Voie » et « Nouvelle Résistance ». On aura conscience, par ailleurs, que notre courant doctrinal est universel et se retrouve sous des formes diverses, dans quasiment tous les pays étrangers. Les exemples les plus connus étant l’Argentine avec le péronisme et les pays arabes avec le nassérisme et le baassisme [réf. nécessaire] . »

Définissant « ses principaux ennemis », Unité radicale écrivait :

« Notre ennemi, c’est le système occidental. Celui-ci est la résultante d’une homogénéisation idéologique au niveau planétaire. Les valeurs de la société marchande, de la démocratie libérale et de l’esprit bourgeois sont devenus la seule référence à la fois politique, éthique et culturelle mondiale. Il n’y a pas un « chef d’orchestre inconnu » ou « une main cachée qui dirige » mais des castes dirigeantes politiques, économiques, religieuses, médiatiques, qui défendent les mêmes concepts idéologiques, base de leur domination. Ces concepts sont de surcroît acceptés (d’une manière variable suivant le niveau de développement économique des pays) par une très large partie des populations, cela soit d’une manière consciente, soit du fait de l’influence des mass médias. Si les premières manifestations de l’idéologie marchande et bourgeoise remontent au Moyen Âge, et prennent de l’ampleur avec les révolutions bourgeoises anglaise et française, et avec la déclaration d’indépendance américaine, la victoire totale du système est cependant récente. Elle est le fait de la colonisation progressive de l’ensemble de la planète par les intérêts yankees. Une colonisation parfois militaire, mais le plus souvent culturelle qui dans ce cas est multiforme : sectes néo-protestantes, produits culturels véhiculant l’idéologie occidentale (film, BD, dessins animés, fast foods, etc.), élites du Tiers-Monde formées dans les universités de l’Occident et acquises de ce fait à ses valeurs et à son mode de vie, etc. L’effondrement soudain du bloc communiste a notablement renforcé la puissance du système occidental qui est maintenant le seul modèle possible. Doivent être considérées comme des vecteurs du système toutes les structures internationales (ONU, FMI, Interpol, OTAN, par exemple), toutes les entreprises multinationales, tous les gouvernements du Grand Occident et tous leurs laquais (y compris les partis politiques)… De plus, il faut avoir conscience que la grande force de ce système repose sur son infinie capacité à récupérer ses adversaires. L’éventualité de prébendes entraîne le reclassement naturel de certains (les ex-maos du Rotary, par exemple), les autres voient leurs combats canalisés dans des ghettos politiques où ils regroupent les révoltés, jouant ainsi à la fois un rôle de soupape de sécurité et de réserve de provocateurs et d’épouvantails (tel est le triste sort de la quasi-totalité des groupuscules de droite ou de gauche, dont on vise à ce que les forces s’annihilent grâce à l’opposition des extrémistes [réf. nécessaire] !…) »

L'organisation définissait ainsi ses « principaux alliés » :

« Nous savons que nous n’avons pas l’exclusivité de l’opposition au système et nous reconnaissons bien volontiers la présence dans des secteurs différents, mais dont les intérêts convergent, d’autres forces radicales ou plus modérées d’opposition : mouvements nationaux à caractère électoralistes, mouvements régionalistes ou autonomistes, environnementalistes et écologistes non-ralliés au système, socialistes patriotes, militants ethnistes, etc. L’objectif des cadres et militants d’Unité radicale doit être dans toutes les circonstances de veiller à la constitution ponctuelle de fronts (circonstanciels) unis anti-système qui incarnent dans la lutte la possibilité d’union des véritables opposants au système. Cette volonté frontiste doit aller de pair avec une dénonciation sans trêve de toutes les formations réformistes qui visent à modérer les luttes ou à les récupérer pour le bien du système [réf. nécessaire]. »

Cette idéologie fut abandonnée dès le départ des nationaux-révolutionnaires d'Unité radicale et remplacée par un credo occidentaliste et pro-USA inspiré des thèses de Guillaume Faye. C'est la manifestation sans fard de celui-ci qui entraîna la dissolution du mouvement [réf. nécessaire] .

Relations internationales[modifier | modifier le code]

Unité radicale était membre du Front européen de libération. Celui-ci, qui était présent dans une dizaine de pays européens, était l’héritier des précédentes expériences transeuropéennes que furent le premier Front européen de libération de Francis Parker Yockey, le Mouvement populaire européen d'Otto Strasser et Jeune Europe de Jean Thiriart. Unité radicale participait aussi à une structure internationale appelée Ligue de coordination des nationalistes-révolutionnaires [réf. nécessaire] .

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Christophe Bourseiller, "Les risques de la spirale", in: Maxime Brunerie/Christian Rol, Une vie ordinaire, Paris: Denoël, 2011, 224 p., p. 8-15.
  2. https://www.liberation.fr/france/2019/09/08/rn-vardon-un-nerveux-en-bomber-devenu-candidat-nicois_1750047
  3. José Fort, « Le tireur a été candidat MNR aux municipales », sur L'Humanité, (consulté le ).
  4. Décret du 6 août 2002 portant dissolution d'un groupement de fait, JORF no 184 du , p. 13582, texte no 3, NOR INTX0205830D, sur Légifrance : « (…) Considérant que le groupement de fait "Unité radicale" propage, dans ses publications, intitulées Résistance ! et Jeune Résistance, ainsi que lors des rassemblements qu'il organise, des idées tendant à encourager la discrimination, la haine et la violence à l'égard de certains groupes de personnes, notamment des étrangers présents sur le territoire français et des Français issus de l'immigration ; qu'il prône également l'antisémitisme ;
    Considérant que, pour des raisons inhérentes aux nécessités de l'ordre public, il convient de réprimer les manifestations d'une idéologie raciste et discriminatoire ;(…) »
    .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]