Triméthyldiborane

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Triméthyldiborane
Image illustrative de l’article Triméthyldiborane
Structure du triméthyldiborane
Identification
No CAS 21107-27-7
Propriétés chimiques
Formule C3H12B2
Masse molaire[1] 69,749 ± 0,017 g/mol
C 51,66 %, H 17,34 %, B 31 %,

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

Le triméthyldiborane est un composé organoboré de formule chimique CH3HBH2B(CH3)2. À température ambiante, il est à l'équilibre avec le méthyldiborane H2BH2BHCH3, le 1,1-diméthylborane H2BH2B(CH3)2, le 1,2-diméthyldiborane CH3HBH2BHCH3, le tétraméthyldiborane (CH3)2BH2B(CH3)2 et le triméthylborane B(CH3)3, de sorte qu'il est difficile de disposer de triméthyldiborane pur[2]. Il se présente comme liquide pyrophorique dont le point de fusion est de −122,9 °C et le point d'ébullition de 45,5 °C[3].

Histoire et préparation[modifier | modifier le code]

Les méthylboranes ont été préparés pour la première fois dans les années 1930[4],[5].

Le tétraméthylplomb Pb(CH3)4 réagit avec le diborane à température ambiante dans le diméthoxyéthane pour donner une série de diboranes à substituants méthyle pour aboutir au triméthylborane mais avec du 1,1-diméthyldiborane H2BH2B(CH3)2 et du triméthyldiborane. Les autres produits sont l'hydrogène et le plomb[6].

La chromatographie en phase gazeuse peut être utilisée pour déterminer les proportions de boranes méthylés dans un mélange. La séquence d'extraction est la suivante : diborane, méthyldiborane, triméthylborane, 1,1-diméthyldiborane, 1,2-diméthyldiborane, triméthyldiborane et tétraméthyldiborane[7].

On peut également obtenir des méthyldiboranes en chauffant du triméthylborane en présence d'hydrogène. Le triméthylborane réagit avec les sels métalliques de borohydrure en présence de chlorure d'hydrogène HCl, de chlorure d'aluminium AlCl3 ou de trichlorure de bore BCl3. Il y a libération de méthane avec le borohydrure de sodium NaBH4, mais pas avec le borohydrure de lithium LiBH4[5]. Le diméthylchloroborane BCl(CH3)2 et le méthyldichloroborane BCl2CH3 sont également des produits gazeux de ces réactions.

La réaction de Cp2Zr(CH3)2 avec du borane BH3 dissous dans le tétrahydrofurane (THF) conduit à l'insertion d'un groupe borohydro dans la liaison ZrC et à la production de dérivés méthylés du diborane[8].

Réactions[modifier | modifier le code]

Le triméthylborane B(CH3)3 se dismute partiellement à température ambiante en quelques heures pour donner du tétraméthyldiborane (CH3)2BH2B(CH3)2 et du 1,2-diméthyldiborane CH3HBH2BHCH3. Il se forme également du 1,1-diméthyldiborane H2BH2B(CH3)2 au bout de quelques semaines[3],[9] :

4 CH3HBH2B(CH3)2    3 (CH3)2BH2B(CH3)2 + H2BH2BH2 ;
2 CH3HBH2B(CH3)2 + H2BH2BH2    3 H2BH2B(CH3)2.

Le 1,2-diméthyldiborane s'hydrolyse en acides méthylboronique CH3B(OH)2 et diméthylboronique (CH3)2BOH[2].

Le triméthyldiborane réagit avec l'ammoniac liquide en formant des anions méthylborohydrure CH3BH3 et des cations (CH3)2B(N3)2+[10],[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. a et b (en) R. P. Bell et H. J. Emeléus, « The boron hydrides and related compounds », Quarterly Reviews, Chemical Society, vol. 2, no 2,‎ , p. 132-151 (DOI 10.1039/QR9480200132, lire en ligne)
  3. a et b (en) Thomas Onak, F. G. A. Stone et Robert West, Advances in Organometallic Chemistry, Academic Press, janvier 1966, p. 284. (ISBN 978-0080580043)
  4. (en) H. I. Schlesinger et A. O. Walker, « Hydrides of Boron. IV. The Methyl Derivatives of Diborane », Journal of the American Chemical Society, vol. 57, no 4,‎ , p. 621-625 (DOI 10.1021/ja01307a009, lire en ligne)
  5. a et b (en) L. H. Long et M. G. H. Wallbridge, « 646. The chemistry of boron. Part VI. New preparative methods and decomposition studies relating to methyldiboranes », Journal of the Chemical Society (Resumed),‎ , p. 3513-3520 (DOI 10.1039/JR9650003513, lire en ligne)
  6. (en) A. K. Holliday et G. N. Jessop, « The reaction of tetramethyllead with diborane », Journal of Organometallic Chemistry, vol. 10, no 2,‎ , p. 291-293 (DOI 10.1016/S0022-328X(00)93089-4, lire en ligne)
  7. (en) G. R. Seely, J. P. Oliver et D. M. Ritter, « Gas-Liquid Chromatographic Analysis of Mixtures Containing Methyldiboranes », Analytical Chemistry, vol. 31, no 12,‎ , p. 1993-1995 (DOI 10.1021/ac60156a032, lire en ligne)
  8. (en) John A. Marsella et Kenneth G. Caulton, « Dealkylation of zirconium(IV) by borane: the intimate mechanism of an alkyl transfer reaction », Journal of the American Chemical Society, vol. 104, no 9,‎ , p. 2361-2365 (DOI 10.1021/ja00373a005, lire en ligne)
  9. (en) Walter J. Lehmann, Charles O. Wilson Jr. et I. Shapiro, « Infrared Spectra of Alkyldiboranes. V. Tri‐ and Tetramethyl‐ and Ethyldiboranes », The Journal of Chemical Physics, vol. 34, no 3,‎ , p. 783-792 (DOI 10.1063/1.1731675, Bibcode 1961JChPh..34..783L, lire en ligne)
  10. (en) J. C. Sheldon et B. C. Smith, « The borazoles », Quarterly Reviews, Chemical Society, vol. 14, no 2,‎ , p. 200-219 (DOI 10.1039/QR9601400200, lire en ligne)
  11. (en) H. I. Schlesinger, Leo Horvitz et A. B. Burg, « Hydrides of Boron. VI. The Action of Ammonia on the Methyl Diboranes », Journal of the American Chemical Society, vol. 58, no 3,‎ , p. 409-414 (DOI 10.1021/ja01294a008, lire en ligne)