Trevor Cadieu

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Trevor Cadieu
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Fonction
Directeur
Strategic Joint Staff (Canada) (d)
depuis le
Biographie
Naissance
Nom dans la langue maternelle
Trevor John CadieuVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activité
Autres informations
Arme
Unités
Grade militaire
Distinctions

Trevor John Cadieu, né au Saskatchewan, au Canada, est un officier général canadien. Il atteint le rang de lieutenant-général dans l'Armée canadienne et s'engage dans des affectations opérationnelles en Bosnie-Herzégovine, en Afghanistan et en Israël. En 2021, après avoir été directeur de l'État-major interarmées stratégique à partir de 2019, il estnommé futur commandant de l'Armée canadienne. Cependant, avant de prendre ses fonctions, il prend sa retraite à cause d'accusations le concernant à propos d'une affaire de nature sexuelle. En , il se rend en Ukraine afin de combattre du côté ukrainien contre l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Il revient au Canada en .

Carrière[modifier | modifier le code]

Forces armées canadiennes[modifier | modifier le code]

Cadieu est né dans la province de la Saskatchewan et a été élevé à Vernon, en Colombie-Britannique[1]. Il est sorti du Collège militaire royal du Canada en 1995 et dès lors sert comme commissioned officer du régiment blindé Lord Strathcona's Horse (Royal Canadians) dans l'Armée canadienne[2].

Il a été envoyé en Bosnie en 1997, puis a combattu en Afghanistan (d'abord à Kandahar en tant que capitaine d'un escadron de reconnaissance) de 2002 à 2007 où il est commandant d'un escadron blindé de Léopards au sein du 1er bataillon de groupe d'attaque du Royal Canadian Regiment. En 2010-2012, il est commandant du régiment Lord Strathcona's Horse (Royal Canadians). De 2012 à 2016, il commande le 1er Groupe-brigade mécanisé du Canada. Ensuite, il commande les forces canadiennes stationnées en Jordanie. Il est nommé en 2017 commandant de la 3e Division du Canada[2].

Le 24 juin 2019, Cadieu est nommé directeur de l'État-major interarmées stratégique (en anglais : Strategic Joint Staff) dont l'aspect renseignement est essentiel pour conduire des analyses stratégiques[3]. Il est nommé fin commandant de l'Armée canadienne (commandant des forces terrestres canadiennes); mais la cérémonie au cours de laquelle il devait officiellement recevoir ses pouvoirs le est annulée au dernier moment à cause d'une plainte à son endroit concernant une affaire sexuelle et déposée le [4],[5],[6],[7] . L'enquête court à partir de faits ayant eu lieu dès 1994 au Collège militaire royal du Canada et Cadieu nie ces accusations[8].

Cadieu a quitté les Forces armées canadiennes le , après trente ans de services. Il s'est rendu en Ukraine[8]. Cette décision fait suite à un ordre interdisant aux militaires canadiens de se joindre aux milliers d'étrangers arrivés récemment dans ce pays pour combattre l'invasion russe[9],[10]. Même si auparavant, le Service national des enquêtes des Forces canadiennes (SNEFC) avait eu du mal à contacter Cadieu, les autorités militaires canadiennes étaient au courant de sa décision de se rendre en Ukraine et le SNEFC était en contact avec lui. La victime présumée de Cadieu a critiqué la décision de lui permettre de quitter le Canada pendant l'enquête, affirmant que la retraite de Cadieu de l'armée avait été gardée secrète. Société Radio-Canada a annoncé sa retraite le [8].

Forces armées ukrainiennes[modifier | modifier le code]

Cadieu s'est rendu en Ukraine le . Depuis, il fait l'objet de désinformation[11]. Le , l'agence de presse russe TASS a rapporté que le porte-parole de la milice populaire de la république populaire de Donetsk (RPD), Edouard Bassourine (en), a déclaré à la chaîne de télévision publique russe Pervi Kanal que Cadieu faisait partie des combattants ukrainiens assiégés dans l'aciérie d'Azovstal à Marioupol[12]. Son nom est parfois écrit en russe : Кадиер, Kadier par les sources russophones[11].

Des affirmations concernant la présence de Cadieu au siège de Marioupol et à l'usine d'Azovstal ont circulé par la suite. Les rumeurs de sa tentative d'évasion par un tuyau d'égout, de sa capture par les Russes, de son implication antérieure dans le programme d'armes biologiques à Azovstal et de sa déportation à Moscou pour y être jugée sont toutes infondées. Aucune affirmation de ce genre n'a jamais été faite par un fonctionnaire russe[11],[13],[14],[15],[16],[17].

Le , le bureau du Grand Prévôt des Forces canadiennes a déclaré que le SNEFC a porté deux chefs d'accusation d'agression sexuelle contre Cadieu[18],[19],[20]. Cadieu est accusé d'avoir violé une femme de 18 ans en 1994, alors qu'ils étaient élèves-officiers. Dans un courriel au Ottawa Citizen, Cadieu déclare : « Je prends des dispositions pour revenir au Canada depuis l'Ukraine, et je continue de coopérer à ce processus, comme je l'ai fait depuis le début »[19],[20].

Retour au Canada[modifier | modifier le code]

Selon l'Ottawa Citizen du 2022, Cadieu était de retour au Canada. Il a été arrêté puis relâché ; une comparution devant le tribunal de Kingston est prévue en août 2022[21]. Un autre officier est également accusé d'avoir participé au même incident en 1994[22].

Références[modifier | modifier le code]

  1. (en-CA) Claire Theobald, « Return to 3rd Canadian Division feels like coming home, says new commander », Edmonton Journal,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. a et b « Senior Serving Strathcona », sur www.strathconas.ca (consulté le )
  3. « Mars 2020 - État-major interarmées stratégique - Major-général Trevor Cadieu », sur www.canada.ca, (consulté le )
  4. (en-CA) David Pugliese, « Incoming Canadian Army commander under investigation for sexual misconduct », Ottawa Citizen,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. (en-CA) Marieke Walsh et Menaka Raman-Wilms, « Incoming commander of Canadian army faces sexual misconduct investigation », The Globe and Mail,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. (en-GB) Leyland Cecco, « Canada army commander pick is latest to be accused of sexual misconduct », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. Ludovic Hirtzmann, « L'armée canadienne décimée par les scandales sexuels », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. a b et c (en-CA) David Pugliese, « Retired Canadian lieutenant-general under police investigation for alleged sexual misconduct is now in Ukraine », Ottawa Citizen,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. Lee Berthiaume, « Un officier canadien faisant l'objet d'une enquête s'est rendu en Ukraine », La Presse,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. (en-US) « Canadian military officer retires and heads to Ukraine amid sexual misconduct probe », Global News,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. a b et c (it) « No! Il generale canadese Trevor "Kadier" non era a capo dei fantomatici laboratori biologici di Azovstal », Open,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. (en) « Retired Canadian army general may be holed up in Azovstal steel plant — DPR militia », TASS,‎ (lire en ligne)
  13. « Ukraine : cette photo ne montre pas l'arrestation d'un général canadien à l'usine Azovstal », Les Observateurs - France 24,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. (it) « Fuori Contesto - Questa foto non mostra l'arresto di un ex generale canadese in Ucraina », Facta,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. (nl) Arno van 't Hoog, « Oekraïne-reis van Canadese ex-generaal Trevor Kadier genereert nepnieuws », Nieuwscheckers,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. (es) Marcos Martínez Chacón, « No existe evidencia de que exgeneral canadiense haya sido arrestado en Ucrania », Associated Press,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. (it) « Generale americano catturato in Ucraina dai russi: la bufala su Olson fra i prigionieri di Azovstal », La Notizia,‎ (lire en ligne, consulté le )
  18. Défense nationale, « Déclaration du Bureau du Grand Prévôt des Forces canadiennes », sur www.canada.ca, (consulté le )
  19. a et b (en-CA) David Pugliese, « Retired Lt. Gen. Trevor Cadieu charged with two counts of sexual assault », Ottawa Citizen,‎ (lire en ligne, consulté le )
  20. a et b « Le lieutenant-général à la retraite Trevor Cadieu accusé d’agression sexuelle », Radio-Canada.ca,‎ (lire en ligne, consulté le )
  21. (en-CA) David Pugliese, « Anger grows as Canadian military officers rally around general accused of sexual assault », Ottawa Citizen,‎ (lire en ligne, consulté le )
  22. (en-CA) David Pugliese, « Second retired officer charged with sexual assault in connection with 1994 Royal Military College case », Ottawa Citizen,‎ (lire en ligne, consulté le )