Traité de Senlis (1475)

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Traité de Senlis (1475)
Signé
Senlis
Parties
Parties France Bretagne
Signataires Louis XI, roi de France François II de Bretagne

Le traité de Senlis, appelé également « Paix de Senlis », est un traité de paix conclu par François II de Bretagne avec le roi de France Louis XI le et ratifié le à l'abbaye royale Notre-Dame-de-la-Victoire près de Senlis.

Contexte politique[modifier | modifier le code]

François II tente de maintenir l'indépendance du duché de Bretagne et affiche les attributs de la souveraineté. Il cherche à partir de 1463 à constituer avec la Bourgogne, l'Angleterre et de grands princes français des alliances qui se révèlent aussi fragiles que la ligue du Bien public (en 1465), à laquelle il n'apporte qu'une adhésion tardive et insuffisante. Il obtient cependant par le traité de Saint-Maur la renonciation de Louis XI au droit de régale sur les évêchés bretons.

En 1468, malgré une trêve avec Louis XI[1], François II entre en campagne militaire avec Charles de Guyenne, frère cadet de Louis XI rebelle à l'autorité du roi, pour la conquête de la Normandie et du Poitou. Leurs succès initiaux tournent mal et par le traité d'Ancenis avec le roi Louis XI, toutes leurs actions sont annulées[2] ; le duc d'Alençon meurt en 1476 et Charles le Téméraire en 1477 (entraînant la fin de la Bourgogne). Les Anglais occupés par la guerre des Deux-Roses ne peuvent intervenir comme précédemment, tandis que l'Anjou, le Maine et la Provence sont intégrés au domaine royal à la mort du « Bon roi René » et de ses éphémères successeurs. Ces disparitions inversent les rapports de force et permettent au roi de prendre l'initiative.

Le traité de paix[modifier | modifier le code]

Malgré le traité d'Ancenis de 1468, François II s'est de nouveau soulevé en 1472, mais la mort d'un de ses alliés, le prive d'appuis importants : Charles de Guyenne, réconcilié avec son frère aîné, meurt en 1472 quant au duc d'Alençon il finira par faire allégeance au roi de France en 1476. Dans la lutte qui oppose Louis XI et Charles le Téméraire, duc de Bourgogne, François II de Bretagne s'est allié avec le roi Édouard IV d'Angleterre aux côtés du Téméraire. Louis XI négocie le rembarquement des Anglais au traité de Picquigny en , puis la trêve de Soleuvres en septembre marque la fin des hostilités contre le Téméraire. Seul contre les armées du roi qui envahissent le duché de Bretagne, François II signe la paix de Senlis[3].

Au traité de Senlis conclu le [4] et signé le [5],[6], ses tentatives d'indépendance sont bridées (le , Louis XI le nomme lieutenant général du royaume de France[7]) : François II s'engage à soutenir le roi de France dans ses guerres, ne pourra lui faire la guerre, et sa politique étrangère s'alignera sur celle du roi. François II met un terme à toute alliance anglo-bretonne. Ce traité est confirmé par ceux d'Arras (1482) et de Bourges (1485).

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Lettres de Louis XI, Montilz-lèz-Tours, le 20 février 1468 (1467 avant Pâques) (lire en ligne).
  2. Lettres de Louis XI, Compiègne, le 18 septembre 1468 (lire en ligne).
  3. Traités et accords médiévaux
  4. "le traité conclu à Senlis par ses ambassadeurs le 29 septembre restait à ratifier." : Jean Favier, Louis XI p.688, Fayard, Paris 2001
  5. Lettres patentes de Louis XI, Abbaye Notre-Dame-de-la-Victoire-lèz-Senlis, le 9 octobre 1475 (lire en ligne).
  6. Lettres patentes de Louis XI, Arras, le 27 juillet 1477 ; ainsi qu'Archives nationales, K71, no 48. Publié par D. Morice, Mémoires pour servir de preuves à l'histoire de Bretagne, tome III p.287, selon Joseph Vaesen et Étienne Charavay, Lettres de Louis XI tome VI p. 98 note no 3, Librairie Renouard, Paris 1898 (lire en ligne).
  7. Lettres patentes de Louis XI, Abbaye Notre-Dame-de-la-Victoire-lèz-Senlis, le 16 octobre 1475 (lire en ligne).