Train blindé

Train blindé MBV D-2 soviétique construit par l'usine Kirov à la fin des années 1930, capturé et utilisé par les Allemands sur le front de l’Est en .
Le terme train blindé recouvre différentes utilisations du chemin de fer en temps de guerre.
Le chemin de fer est classiquement utilisé à partir des années 1850 par la logistique, afin d'accélérer les transports de troupe et de ravitaillement.

Une chenillette TKS utilisée sur une draisine pour la reconnaissance, un moyen de surmonter la limitation de mobilité du train blindé.
Caractéristiques
Le train blindé connaît différentes formes selon l'utilisation qui en est faite :
- commandement : dans un contexte incertain (guerre civile), afin que le commandement soit toujours au plus près des zones de combat, mais en même temps protégé, le train blindé offre une triple protection : la mobilité, le blindage, l'embarquement d'une puissance de feu ;
- soutien : le train blindé permet d'apporter rapidement un soutien, à la fois par son feu direct (artillerie embarquée) et par les troupes de descente, mais aussi par le ravitaillement et la logistique embarquée.
- protection : le train blindé permet de défendre les convois ferroviaires de ravitaillement qui traversent des zones faiblement peuplées et de surveiller les voies de chemin de fer elles-mêmes.
Exemples d'utilisation
- Pendant la Guerre civile chilienne de 1891, lors du combat d'Huara par les troupes de la Junte congressiste.
- Par les Britanniques durant la Seconde guerre des Boers (1899). L'un d'entre eux fit une sortie de la ville pour débouler au cœur du camp boer lors du siège de Mafeking. Winston Churchill fut capturé à l'occasion du déraillement de l'un d'eux dans la Colonie du Natal.
- Lors du siège d'Anvers de 1914, six trains assemblés à la hâte et utilisés en soutien lors de sorties[1]. Quatre parvinrent à être évacués et servirent aux côtés d'autres trains blindés pendant la suite du conflit.
- Par Léon Trotski durant la guerre civile russe : il combine les deux aspects, à la fois de commandement et de soutien.
- Par l'armée estonienne pendant la guerre d'indépendance de la Lettonie.
- Par le comité révolutionnaire provisoire polonais (été 1920).
- Toujours durant la guerre civile russe, pour lutter contre la révolte de Tambov.
- Par l’armée polonaise, elle compte 10 trains blindés en 1939.
- Par l'armée rouge durant la Grande Guerre patriotique.
- Par l'armée allemande durant la Seconde Guerre mondiale, en particulier sur le front russe pour protéger les convois de ravitaillement contre les attaques des partisans dans des zones isolées.
- Par l’armée française pendant la guerre d'Indochine : les 1er et 2e trains blindés de la Légion étrangère.
- Durant la révolution cubaine (1958).
- Pendant la guerre en ex-Yougoslavie (1994-1995) : le Krajina Express.
Notes et références
- « Feo 13 - 1914 – 1918 : Le rail dans la grande tourmente ! », sur quenovel.be, .
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- Alexis Neviaski, « L’audace du rail : les trains blindés du Sud-Annam », dans Revue historique des armées, no 234, 2004 (en ligne)
- Paul Malmassari, Les Trains blindés français : de la révolution industrielle à la décolonisation : 1826-1962: étude technique et tactique comparée, Saint-Cloud, Soteca, , 271 p. (ISBN 978-2-916385-38-9)