Tragulidae

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Les Chevrotains comptent parmi les plus petits des Ruminantia.

Description[modifier | modifier le code]

Dimensions : de 44 à 48 cm pour 1,7 à 2,6 kg pour le petit tragule malais (plus petite espèce), à 70 à 80 cm pour 8 à 13 kg pour le chevrotain aquatique (le plus grand). Les tragules sont parmi les plus petits ongulés et ne sont pas plus gros qu'un lièvre[1].

Aspect : Ils ont des pattes très fines et des pieds minuscules qui supportent un corps assez arrondi. Leur pelage va du roux (petit et grand tragule malais) au brun-roux noirâtre (chevrotain aquatique) avec des taches et des raies blanches sur les flancs. Les mâles disposent de canines supérieures saillantes mais ils ne portent ni cornes, ni bois.

Répartition[modifier | modifier le code]

Afrique équatoriale et occidentale pour le chevrotain aquatique ; Inde, Sri Lanka et Asie du Sud-Est pour les 3 autres espèces.

Reproduction[modifier | modifier le code]

Gestation : 5 mois pour les espèces asiatiques, 6 à 9 mois pour le Chevrotain aquatique.

Comportement[modifier | modifier le code]

Vivant dans les forêts tropicales ombrophiles, ils sont essentiellement nocturnes. Les 3 espèces asiatiques préfèrent les espaces rocheux alors que le chevrotain aquatique, bon nageur et bon plongeur, préfère les lieux humides. Il se nourrit de fruits tombés à terre, de feuillage et surtout de poissons qu'il chasse sous l'eau, présentant de nombreuses caractéristiques de non-ruminants (absence de cornes ou de bois, croissance permanente des canines supérieures, prémolaires à couronne aiguë, quatre doigts bien développés et palmés, en immersion une membrane transparente recouvre l'œil et les narines se ferment , son pelage ne retient pas l'eau ), amenant à les considérer comme des ruminants archaïques adaptés au milieu aquatique. Par certains traits de caractères (comportement sexuel simple, absence de signaux visuels dans leur communication, glandes odorantes sous les yeux et entre les doigts), ils s'apparentent aux suidés, notamment le chevrotain aquatique (le plus primitif) dont la peau de la croupe a la particularité de former un bouclier épais contre les canines des prédateurs (grands serpents, crocodiles, aigles, félins forestiers)

Chevrotains s'accouplant, zoo de Singapour

Chez le chevrotain aquatique et le grand tragule, la reproduction a lieu toute l'année, avec un petit par portée, dissimulé dans les plantes basses après sa naissance, qui est sevré à trois mois (la maturité sexuelle étant atteinte respectivement pour les deux espèces à 10 et 4-5 mois). Les soins maternels sont limités à l'allaitement.

Chez le grand tragule, l'accouplement a lieu dans les jours qui suivent la mise bas.

En dehors de la période de reproduction, les chevrotains aquatiques sont solitaires, ne se portant aucune agressivité particulière (les combats entre mâles se réduisant à quelques bousculades et morsures) et aucune hiérarchie sociale n'est donc établie. Le territoire des chevrotains aquatiques (seule espèce dont on connaît la manière d'occupation de l'espace) est surtout terrestre et aquatique là ou ils se réfugient en cas de danger. Les territoires (13 à 14 hectares pour les femelles, 23 à 28 hectares pour les mâles) ne se recoupent pas et ne sont d'ailleurs pas défendus.

Avenir[modifier | modifier le code]

Le chevrotain aquatique est sur les listes de la CICED. Comme pour de nombreuses autres espèces forestières, la survie des chevrotains dépend du maintien de leur habitat et de la limitation de la chasse.

Le réchauffement climatique contribue également à une modification de leur habitat, par exemple plus en altitude (1000 m au lieu de 600 maximum) dans la Réserve naturelle de Gaoligongshan, en Chine[2].

Liste des espèces[modifier | modifier le code]

La famille des tragulidés (Tragulidae) est constituée de trois genres et quatre espèces :


Espèce fossiles[modifier | modifier le code]

Fossilworks liste d'autres genres et espèces fossiles :

De plus, le genre †Choilodon a également été classé parmi les tragulidés.

Phylogénie au sein des cétartiodactyles[modifier | modifier le code]

Phylogénie des familles des Cétartiodactyles actuels (Cétacés non développés)[3],[4],[5] :

Cetartiodactyla 
 Tylopoda 

Camelidae (Chameaux, lamas…)



 Artiofabula 
 Suina 

Suidae (Porcins)



Tayassuidae (Pécaris)



 Cetruminantia 
Cetancodonta 

Cetacea (Baleines, dauphins ...)



Hippopotamidae (Hippopotames)



 Ruminantia

Tragulidae (Chevrotains)


 Pecora 


Antilocapridae (Antilocapres)



Giraffidae (Girafes, okapi...)





Cervidae (Cerfs, rennes...)


 Bovoidea 

Bovidae (Bovins, Caprins et antilopes)



Moschidae (Cerfs porte-musc)









Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. J. et K. MacKinnon (trad. Janine Cyrot), Les animaux d'Asie : Ecologie de la région indo-malaise, Fernand Nathan, , 172 p., pages 50 et 51
  2. (en)Patrick Scally, Wildlife survey: Rare animal sightings "encouraging" dans le site Gokunming, publié le 14 avril 2016, consulté le 28 août 2020.
  3. (en) Samantha A Price, Olaf R P Bininda-Emonds et John L Gittleman, « A complete phylogeny of the whales, dolphins and even-toed hoofed mammals (Cetartiodactyla) », Biological Reviews, Wiley, vol. 80, no 3,‎ , p. 445-73 (ISSN 1464-7931, PMID 16094808, DOI 10.1017/S1464793105006743, lire en ligne Accès libre [PDF])Voir et modifier les données sur Wikidata
  4. (en) Michelle Spaulding, Maureen A O'Leary et John Gatesy, « Relationships of Cetacea (Artiodactyla) among mammals: increased taxon sampling alters interpretations of key fossils and character evolution », PLOS One, PLoS, vol. 4, no 9,‎ , e7062 (ISSN 1932-6203, OCLC 228234657, PMID 19774069, PMCID 2740860, DOI 10.1371/JOURNAL.PONE.0007062)Voir et modifier les données sur Wikidata
  5. (fr + en) Alexandre Hassanin, Frédéric Delsuc, Anne Ropiquet, Catrin Hammer, Bettine Jansen van Vuuren, Conrad Matthee, Manuel Ruiz-Garcia, François Catzeflis, Veronika Areskoug, Trung Thanh Nguyen et Arnaud Couloux, « Pattern and timing of diversification of Cetartiodactyla (Mammalia, Laurasiatheria), as revealed by a comprehensive analysis of mitochondrial genomes », Comptes Rendus. Biologies, Académie des sciences, vol. 335, no 1,‎ , p. 32-50 (ISSN 1768-3238, OCLC 49200702, PMID 22226162, DOI 10.1016/J.CRVI.2011.11.002)Voir et modifier les données sur Wikidata