Traduction juridique

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La traduction juridique est la traduction technique ou spécialisée du discours relatif au droit ou aux sciences juridiques.

Histoire de la traduction juridique[modifier | modifier le code]

Le droit s'est écrit de manière très différente selon les époques et les pays[1]. À travers l'histoire, les juristes ont toujours été confrontés aux difficultés liées à la diversité linguistique du monde[2]. Les traducteurs juridiques ont dû, par exemple, transposer le droit romain, écrit en latin, dans de nombreuses autres langues afin de permettre sa diffusion et sa compréhension. Parfois, ils ont également dû traduire un droit coutumier formulé oralement dans une langue locale vers un droit écrit dans une autre langue. La traduction juridique apparaît dès lors comme "un enjeu permanent" et "une activité inhérente à la science du droit"[2].

Problématiques de la traduction juridique[modifier | modifier le code]

Dans le domaine des textes juridiques, en particulier des textes de valeur internationale (exemples : conventions internationales, brevet, engagement, étiquetage ou contrats de valeur transfrontalière) ou d'application transfrontalière (exemples : directive ou règlement européen), des enjeux particuliers et importants de « bonne traduction » existent, avec parfois des processus de certification conforme (traduction conforme)[3].

Le langage et sa précision ont une importance majeur dans le droit. Le traducteur peut parfois pour améliorer son travail s'appuyer sur les jurisconsultes, des travaux de philosophie du droit, et surtout de sémiotique et de linguistique juridique[4].

Cependant certains concepts juridiques ne sont pas universellement partagés et alors difficile à traduire ; d'autre part certains pays comme la Suisse ont choisi pour leur code civil d'utiliser le langage commun pour écrire le droit alors que d'autres comme l'Allemagne ou le Portugal quand il a récemment réécrit son droit ont choisi d'utiliser un langage très technique et précis (jargon, vocabulaire et tournures « non-populaires »), mais peu compréhensible pour un individu moyen[3].

S'il est relativement facile pour un traducteur compétent dans le droit de transposer ou traduire un texte juridique abscons mais précis en un texte plus clair pour chacun, l'inverse est plus délicat[3]. Le traducteur, même s'il est lui-même juriste doit ainsi souvent interpréter[5].

Références[modifier | modifier le code]

  1. David, R., Jauffret-Spinosi, C. (1992), Les grands systèmes de droit contemporain ; 10e éd., Dalloz, Paris
  2. a et b Hugo Beuvant, Thérence Carvalho et Mathilde Lemée, Les traductions du discours juridique. Perspectives historiques, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, , 204 p. (ISBN 978-2-7535-6511-1)
  3. a b et c J. Pelage (2000) La traductologie face au droit ; International Colloquium, 'Legal translation, theory/ies, consulté 2013-05-19
  4. Cornu, Gérard (1990), Linguistique juridique ; Paris, Mont Chrestien
  5. Seleskovitch, D., Lederer, M. (1984), Interpréter pour traduire ; Paris, Didier Erudition

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Hugo Beuvant, Thérence Carvalho, Mathilde Lemée (dir.), Les traductions du discours juridique : perspectives historiques, Rennes, Presses Universitaires de Rennes, 2018.
  • Claude Bocquet, La traduction juridique : fondement et méthode, Bruxelles, De Boeck, 2008.
  • Simone Glanert, De la traductibilité du droit, Paris, Dalloz, 2011.
  • Frédéric Houbert, Guide pratique de la traduction juridique : anglais/français, La Maison du dictionnaire/Dicoland, 2005.
  • Sylvie Monjean-Decaudin, Traité de juritraductologie : épistémologie et méthodologie de la traduction juridique, Villeneuve-d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion, 2022.
  • Jacques Pelage, Éléments de traductologie juridique : application aux langues romanes, Fontenay-sous-Bois, 2001.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]