Traditions de l'École polytechnique

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Photo des bâtiments historiques
Fronton des bâtiments historiques, rue Descartes à Paris.

Les traditions de l'École polytechnique sont pour la plupart nées lors de la militarisation de l'École par Napoléon Ier en 1804. En constante évolution, elles n'ont cessé d'exister depuis, à l'exception d'une perte de certaines traditions entre 1968 et 1985. Ces différentes traditions structurent l'École et façonnent sa représentation dans l'imaginaire collectif en France.

Esprit de corps[modifier | modifier le code]

Armes de l'École Polytechnique, dessinées par Henri Dupray, gravées par Henri Thiriat, dans l'Histoire de l'École polytechnique de Gaston Pinet, Paris, 1887.

La première des traditions est le concours d'entrée, sorte de rite de passage[1]. Il est suivi d'autres traditions, pour la plupart apparues avec le casernement de l'École en 1804[2] et qui ont évolué par la suite. Cependant, en 1968 les plus importantes traditions — comme le bahutage et le Code X — se sont perdues[3]. De plus lors du transfert à Palaiseau en 1976 la direction déplaça le service militaire si bien que les promotions 1974 et 1975 ne se rencontrèrent pas. Ce changement, dû à une volonté d'éviter tout désordre lors du transfert, fort impopulaire parmi les élèves, amena la perte des dernières traditions[4]. Néanmoins à partir de 1985 les traditions, en particulier le bahutage et la Khômiss, sont remises au goût du jour[5].

Les différentes traditions structurent le parcours du polytechnicien et permettent la construction d'une identité du groupe. « L’esprit de corps » des polytechniciens tend ainsi à constituer un véritable « État dans l’État »[1].

Une ancienne règle de savoir-vivre veut que le tutoiement soit de rigueur entre anciens élèves appartenant à des promotions de moins de dix ans d'écart, ou à l'initiative du plus ancien en cas d'écart supérieur[6],[7],[8].

Incorporation[modifier | modifier le code]

L'incorporation des élèves (autrefois appelée initiation, absorption, « bahutage »[9], bizutage[10] ou cryptage) puise ses origines dans la militarisation de l'École. En effet, dès la seconde année de casernement commença ce qu'on appelait alors l'initiation[2] :

« Les anciens exigeant des conscrits (c'est le nom qu'on commença à leur donner, et il est resté) des témoignages de respect qu'ils imposèrent quelquefois par la force. Des questions baroques de science leur étaient adressées. On leur infligeait mille vexations, les huées, les arrosements, l'enlèvement et la destruction des effets de casernement, d'habillement ou d'étude, l'infection des chambrées, et surtout la bascule et les postes. Ces initiations couvraient du nom de jeu de véritables désordres ; elles ont occasionné plusieurs fois des voies de fait et des duels. Elles duraient ordinairement deux mois, de novembre à janvier, après lesquelles les anciens traitaient de pair avec les nouveaux. »

Sous la Restauration, l'administration voulut supprimer l'initiation, mais ne pouvant y parvenir elle choisit finalement de fermer les yeux sur ces pratiques. Si bien que les initiations devinrent alors publiques. Les initiations duraient deux mois, de novembre à janvier. Elles se terminaient par une cérémonie où étaient caricaturées les autorités de l'École. Vers 1840, malgré les inquiétudes du Préfet de police, les initiations continuèrent, mais sous le nom d'absorption. Puis en 1871 l'absorption, sans connaître de grand changement, devient « bahutage ». Il n'y eut pas de modification jusqu'en 1939. Les cérémonies essentielles étaient les « amphigueules » et la « séances des Cotes ». Au cours des amphigueules les conscrits subissaient les sarcasmes de leurs anciens (notamment des calembours sur certains patronymes), tandis que la séance des Cotes était l'occasion pour la Khômiss d'attribuer des notes et récompenses aux nouveaux arrivants (major et minor de promotion, plus petit et plus grand élève, plus vaniteux…). Cette séance était suivie par la lecture du Code X et la remise des tangentes. Une autre tradition était celles des monômes : les élèves étaient rassemblées et entraînés en file indienne dans une course effrénée à travers les bâtiments, cours et caves de l'École. Un parcours des égouts ou des catacombes s'effectuait dans des conditions similaires. Il était jalonné de postes de peintures, où la Khômiss passait toute la promotion à la couleur des anciens. Après la Seconde guerre mondiale, la durée du bahutage est réduite à moins d'une semaine et deux nouvelles traditions apparaissent : la déportation et la course au trésor. La déportation consistait à enlever un conscrit au cours de la nuit, à le transporter en voiture jusqu'à un point éloigné de l'École où il était abandonné et d'où il devait rentrer par ses propres moyens, avant l'appel du matin. La course au trésor était un jeu au cours duquel les conscrits, constitués en différentes équipes, devaient rapporter des objets hétéroclites et insolites demandés par un jury d'anciens. La fin du bahutage était marquée par un « magnan de la réconciliation », soirée amicale entre les deux promotions[9],[11].

Cette tradition a été interrompue de 1968 à 1985. En juin 1968, un projet amendé de bahutage pour octobre 68 fut adopté par la promotion 1967. Ce projet ne fut pas appliqué du fait de l’envoi de la promotion 1967 en écoles militaires d’application en octobre 1968[12]. Le bahutage de la promotion 1968 se réduisit à une « visite » nocturne des sous-sols de l’école. Ainsi s’interrompit la tradition du bahutage. L'incorporation actuelle, remise en place progressivement à partir de 1985, est organisée par la Khômiss et la Kès. Elle s'inspire du cryptage tel qu’il existait sur la Montagne Sainte-Geneviève mais ne dure qu'une semaine. Elle commence par un premier gag qui égaye la première intervention du nouveau Commandant de Promotion. Ensuite vient la Nuit des Souterrains, adaptation de l’ancienne visite des catacombes parisiennes. Celle-ci consiste en une soirée complète, organisée par la Khômiss, et encadrée par les élèves. Au cœur de cette soirée les « très obligés successeurs» (TOS) font une visite des souterrains de l’École, entrecoupée d’un discours du GénéK et suivie du partage d’un verre de vin chaud au BôBar. En fin de semaine, une chasse au trésor est organisée dans Paris. Enfin, la Khômiss a adapté le parachutage (anciennement déportation) à l’incorporation d’aujourd’hui. Il s’agit maintenant pour le major de la filière MP et le minor de la filière PC de rejoindre le camp militaire de La Courtine par leurs propres moyens, depuis le lieu où ils ont été abandonnés par la Khômiss (Vintimille en 2011, le Jura ou Amsterdam les années précédentes)[13].

Parallèlement à leur propre incorporation, les élèves de la nouvelle promotion se rendent dans leur ancienne prépa pour y causer des chahuts. Cette tradition remonte au moins à 1913. À l'époque cela avait lieu de nuit et les polytechniciens couvraient les murs et tableaux de grands X[14].

Uniforme[modifier | modifier le code]

Bicorne.
Bicorne

Tous les élèves ingénieurs (français ou non) possèdent un uniforme spécifique à l'X, appelé « Grand Uniforme » ou « GU », et réalisé sur mesure. Celui-ci comporte notamment un bicorne et une épée appelée « tangente ». Il est revêtu pour les cérémonies militaires et d'autres manifestations comme le bal de l'X. Les élèves ne portent plus l'uniforme lors des enseignements, sauf lors de conférences importantes où sont invités des intervenants extérieurs. Cet uniforme a connu de nombreuses évolutions au cours de l'histoire[15]. L'uniforme actuel est confectionné par la société Balsan et coûte 1 300 [16]. Depuis l'entrée des femmes à l'École polytechnique en 1972 l'uniforme se décline en une version féminine. Les femmes portaient le tricorne jusqu'en 1996, date à partir de laquelle ce dernier fut remplacé par un bicorne identique à celui des hommes[17] La jupe de l'uniforme féminin de 1972 évolue au fil des années jusqu'à être remplacée par un pantalon pour la promotion X2020[18].

Dans l'imaginaire populaire, l'École polytechnique est symbolisée par le Grand Uniforme et ses accessoires (bicornes et épée)[19] et s'illustre notamment lors du défilé du .

Frise chronologique représentant l'évolution du Grand Uniforme de l'École polytechnique de 1796 à 1874.
Évolution du Grand Uniforme de l'École polytechnique de 1796 à 1874.

À l'origine, les élèves sont assimilés aux gardes nationaux, sous la tutelle du ministère de l'Intérieur et doivent porter l'uniforme de canonnier de la garde nationale (chapeau à cocarde tricolore porté en bataille et sabre[20]). Cependant, le manque de moyens ne leur permet pas de mettre cette mesure à exécution. Un décret de thermidor an IV () prévoit l'uniforme suivant : habit à chasles fermé par cinq boutons, coupé à la française, veste et pantalon couleur bleu national et chapeau à trois cornes[21]. Les élèves portent de 1804 à 1809 le premier type d'uniforme « Premier Empire » (chapeau à cocarde tricolore porté en bataille et sabre, plus fusil d’infanterie à baïonnette) et de 1809 à 1815 l’uniforme « Premier empire » (deuxième type) avec shako et sabre ou briquet ainsi que le fusil d’infanterie à baïonnette. Pendant la Restauration, ils portent le frac. Ils portent le haut-de-forme sous Louis XVIII et retrouvent l’uniforme militaire (habit de drap noir et bicorne porté en colonne – comme actuellement) sous Charles X. Les sergents portent alors seuls l’épée, puis tous les élèves à partir de 1830[20].

Défilé du 14 Juillet[modifier | modifier le code]

Garde au drapeau
La garde au drapeau de l'École, lors du défilé militaire du .

Une délégation d'élèves de l'École polytechnique défile le 14 Juillet en tête de l'Armée française sur les Champs-Élysées, et ce depuis la présidence de Sadi Carnot en 1887[22]. Le chef de corps défile en tête d'une unité composée de 260 personnes[23]. Jusqu'en 1994, ce défilé était l'occasion d'un gag, souvent en forme de clin d'œil à l'actualité. La tradition rapporte en outre que divers objets pouvaient être lâchés, dans le but de perturber la cadence des élèves de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, défilant juste derrière. L'encadrement met tout en œuvre pour empêcher ces perturbations et l'École des officiers de la gendarmerie nationale est désormais intercalée entre Saint-Cyr et l'X[23].

Parmi les gags de défilé du 14 juillet, on note en 1983 le port de lunettes de soleil par certains élèves[24] ; en 1989, un lâcher de fumigènes tricolores[5] ; en 1991, le port d'un bouquet de cresson au baudrier en hommage à Édith Cresson, Premier ministre de l'époque[5] ; en 1992 le port d'un autocollant aux couleurs de l'Europe sur le bicorne à l'occasion du traité de Maastricht[25] ; en 1994 le port d'un ruban rouge, symbole de la lutte contre le sida[26].

Drapeau et devise[modifier | modifier le code]

Photo du drapeau de l'École polytechnique
Envers du drapeau de l'École polytechnique.
Photo de la devise de l'École sur le fronton du pavillon Joffre
« Pour la patrie les sciences et la gloire », sur le fronton du pavillon Joffre, jardin Carré, Paris.

Le bataillon de l'École polytechnique reçut son drapeau au cours de la distribution des aigles au Champ-de-Mars le [27]. La tradition prétend qu'il fut remis à François Arago par Napoléon. Sur ce drapeau fut brodée la devise de l'École : « Pour la Patrie, les Sciences et la Gloire »[28]. Depuis la bataille de Paris (], le drapeau porte depuis, comme seul fait d'armes : « Défense de Paris, 1814 », un drapeau que les élèves brûlent solennellement dans la cour de l'École après que par l'ordonnance du 12 mai 1814, Louis XVIII a rétabli le drapeau blanc de la Monarchie[a]. Le , dans la cour de l'École, est remis à l'élève Marcel Louis Jean Japiot (1879-1961), major de sa promotion, le second drapeau de l'École par Émile Loubet, président de la République, accompagné du général André, ministre de la Guerre[29],[30].

Le , les polytechniciens assistèrent, à Vincennes, à la remise des insignes de la croix de la Légion d'honneur à la hampe du drapeau de l'École, en présence du président de la République, Raymond Poincaré, du roi d'Angleterre George V et de la reine Mary, du ministre des Affaires étrangères britannique et de l'ambassadeur de Russie. Le , l'École reçut la décoration de la croix de guerre 1914-1918 avec la citation suivante : « l'École polytechnique, par la science et l'héroïsme des officiers qu'elle a formés, a contribué, de la façon la plus glorieuse, au succès de nos armes ; s'est montrée digne, au cours de la Grande Guerre, de son fier et noble passé. »[22] En 1949, en présence du général Pierre Brisac, commandant l'École, M. René Pleven, ministre de la Défense nationale, épingla la croix de guerre 1939-1945 sur le drapeau de Polytechnique[31], en vertu d'une citation à l'ordre de l'armée du [32] : « L'École polytechnique, fidèle à son prestigieux passé, a formé une pléiade de chefs qui, par leur haute culture, leur patriotisme et leur sens élevé du devoir ont, au cours de la guerre 39-45 compté parmi les meilleurs artisans de la libération et de la renaissance de la France ; a grandement contribué à la victoire au prix de multiples sacrifices, tant aux armées que dans la clandestinité et s'est ainsi acquis de nouveaux titres à la reconnaissance du pays. »

En octobre, soit quelques mois après l'arrivée de la nouvelle promotion à Palaiseau, a lieu la cérémonie de présentation au drapeau. Puis l'année suivante, en avril, a lieu la cérémonie de passation du drapeau[33].

Le drapeau dit "de Napoléon", fac similé ou original de celui remis en 1804, est conservé dans la salle des Conseils de l’École, en très mauvais état et sous verre. C'est devant lui que chaque jeune polytechnicien signe à son incorporation son contrat militaire, comprenant l'engagement de servir l'État pendant 10 ans.

Couleurs[modifier | modifier le code]

Deux promotions d'élèves ingénieurs se trouvent simultanément à l'École polytechnique, l'une étant une promotion « jône », l'autre « rôuje ». Il était autrefois possible de savoir à quelle promotion appartenait un élève en regardant la couleur du liseré de son uniforme d'intérieur : il était jaune pour ceux entrés une année impaire et rouge pour ceux entrés une année paire. Si les uniformes d'intérieur ont depuis longtemps disparu, l'habitude d'appeler jônes les élèves issus de promotions impaires et rôujes ceux de promotions paires s'est maintenue : la promotion d'un élève correspond à son année d’entrée à l'École, contrairement à de nombreuses autres écoles d'ingénieurs. Les deux couleurs rouge et jaune font désormais partie de l'identité de l'X et on les retrouve notamment sur le logo officiel de l'association des anciens de l'École. La couleur de la promotion quant à elle figure à l'intérieur du bicorne, sur le ruban sur lequel figure le matricule de l'élève, correspondant en général au classement d'entrée. Les élèves ayant fait partie de deux promotions successives (par exemple pour cause de redoublement) sont appelés « oranje » car à la fois jônes et rôujes[34].

Patronage[modifier | modifier le code]

La patronne de l'École est sainte Barbe, célébrée le 4 décembre, patronne des sapeurs-pompiers, des mineurs, des artilleurs et des sapeurs. La célébration de la sainte Barbe à l'Ancienne École marquait la grande réconciliation : la fin du bahutage d'une promotion par une autre[35].

La Khômiss[modifier | modifier le code]

La Khômiss[b] est un groupe d'élèves qui existe depuis 1811-1812, malgré une éclipse entre 1966 et 1986[13],[36]. Autrefois appelée « commiss »[37], son nom vient de la « commission des cotes », après apocope et spécialisation orthographique, car la khômiss organisait la « séance des cotes » : cérémonie comique, qui mettait fin au bahutage et au cours de laquelle étaient attribuées des mentions telles que cote major, cote bébé, cote binette, etc. Elle est composée d'une dizaine de membres, les missaires (appelés pitaines aux XIXe et XXe siècles[38]) qui agissent masqués d'une cagoule rouge[34] (auparavant la cagoule était rouge ou jaune selon la promotion) et souvent armés d'une hache, à l'exception de leur chef, le GénéK, qui est élu par la promotion, porte un képi de général de corps d'armée. Ce dernier désigne ses missaires, chargés de perpétuer « le désordre et les traditions » : apprendre aux nouveaux les valeurs de l'École, exprimer les revendications des élèves lorsque les voies traditionnelles de requête ont échoué, égayer les cérémonies militaires (dont la présentation au drapeau et la passation du drapeau) et organiser les soirées de traditions (remise des bicornes et du Code X[39], remise des tangentes…). Ils organisent, conjointement avec la Kès, le JTX, le Styx et le BôBar, l'incorporation des élèves lors de la première semaine à Palaiseau[5],[38].

Code X[modifier | modifier le code]

D'après L'argot de l'X, publié cent ans après la création de l'École, le Code X est le « recueil de règlements établis par les élèves et qui, sous une forme plaisante, ont pour objet de maintenir intactes les traditions et la vieille réputation de l'École ». Il a été créé en 1852[40] mais est tombé en désuétude vers 1968. Réactualisé en 1999 par la Khômiss, bien que le code n'ait qu'un caractère moral, il est respecté pour l'essentiel par la majorité des élèves[41].

Argot de l'X[modifier | modifier le code]

Au fil des années s'est développé à l'École un argot donc voici quelques exemples :

Argot Signification Origine Référence
Casert Logement des élèves Casernement [42]
Cocons Élèves de l'X d'une même promotion Co-conscrit [43]
Magnan Restaurant des élèves Une magnanerie est un lieu d'élevage des vers à soie, donc des cocons, c'est-à-dire des élèves de l'X, cf. définition de « cocon » ci-avant.

Il est néanmoins plus probable qu'en réalité Magnan tire initialement son nom de Jacques François Lemeignan, qui fut au XIXe siècle préposé aux vivres de l'intendance de l'École ; la théorie des cocons aurait cependant alors tout-à-fait pu stimuler l'adoption de ce nom, ou expliquer son orthographe.
Une autre explication attribue l'origine à Fernand Magnan, (X1876), "amateur de bonne chère" et sans doute commissaire.

[44]


[45]

Tangente Épée du polytechnicien Elle se porte tangente aux bandes du pantalon [46]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. « Une émouvante cérémonie patriotique vient d'avoir lieu : on a rendu aux polytechniciens leur drapeau qu'il n'avait plus depuis 1814. Après l'avoir vaillamment défendu contre les alliés aux portes de Paris, ils l'avaient, la Restauration venue, solennellement brûlé dans la cour de l'École. Arago, premier sergent de sa promotion, l'avait reçu, devant tous ses camarades assemblés, des mains mêmes de Napoléon, en 1805. Le nouveau drapeau porte comme l'ancien sur un côté : « Pour la Patrie, les Sciences et la Gloire » ; sur l'autre on a inscrit : « Défense de Paris 1814 ». M. Loubet accompagné de M. Combarieu, du général Dubois, du colonel Silvestre, du ministre de la guerre et de M. Crozier, chef du protocole l'a remis dans la cour d'honneur de l'École à M. Japiot, major de la promotion. La musique d'un régiment de la ligne jouait la Marseillaise, tandis que les élèves présentaient les armes. Après que le président se fut retiré ayant assisté quelques instants au cours de M. Becquerel, professeur de physique, le drapeau a été porté dans l'appartement du général Debatisse, commandant l'École. Il en sortira le 14 juillet pour la grande revue de la fête nationale, et les Parisiens le salueront, porté part ces jeunes gens si fiers de l'avoir reçu et si dignes de le conserver. » in Le Petit Journal. Supplément illustré du 07 Avril 1901, (p.1 et p.7).
  2. Aussi orthographié Khomiss, Kommiss ou Commiss.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Jean-Luc Chappey, « La Formation d’une technocratie. L’École polytechnique et ses élèves de la Révolution au Second Empire », Annales historiques de la Révolution française [En ligne], 337, juillet-septembre 2004, mis en ligne le 15 février 2006, consulté le 2 mars 2013. URL : http://ahrf.revues.org/1564
  2. a et b Callot et al., L'École polytechnique sur la montagne Sainte-Geneviève
  3. Callot et al., La réforme de 1970.
  4. Callot et al., L'École à Palaiseau.
  5. a b c et d Callot et al., À Palaiseau.
  6. Une règle de savoir-vivre qui date du fondateur, Monge. Pour mémoire se référer à l'article « Absorption » in L'instruction popularisée par l'illustration, Louis-Nicolas Bescherelle, Marescq et Cie, 1851 : « (…) cérémonie annuelle imaginée pour dépayser les nouveaux, les initier aux habitudes de l'École, les accoutumer au tutoiement. »
  7. L'Argot de l'X : 150 ans de la vie à l'École polytechnique, Albert Lévy, Gaston Pinet, Roger Smet, École polytechnique (France), Éditions du Layet, 1981
  8. Page 103 in La Décision politique : attention ! une république peut en cacher une autre, Michèle Alliot-Marie, Presses universitaires de France, 1983 : « Le tutoiement de mise, quels que soient les rapports hiérarchiques ou d'âge, entre des hommes issus de Polytechnique ou des Ponts, (…) »
  9. a et b Callot et al., Petite histoire du bahutage.
  10. Polytechnique : une caste en démocratie ?, émission du à 10 heures sur France Culture écouter en ligne
  11. Quatre ans sur la montagne, mémoires d'un X 1951 sur Polytechnique.org
  12. [La Jaune et la Rouge, Spécial »REFLEXIONS 68 », supplément au no 232, décembre 1968, page 164]
  13. a et b Aurélien Nober, « La Khômiss, deux cents ans et résolument moderne », La Jaune et la Rouge no 672, (consulté le ).
  14. Callot et al., Brans, Chahuts, Exploits et Exactions.
  15. L'Argot de l'X, Unif.
  16. Balsan fabrique le grand uniforme depuis plus de 50 ans, sur le site du Figaro
  17. Diane Dessalles-Martin, « Métamorphoses et exigences du Grand Uniforme féminin », La Jaune et la Rouge, no 677,‎ (lire en ligne).
  18. Bureau X au Féminin 2017, « De la réforme du GU féminin », Info-Kès, no 1315,‎ , p. 18.
  19. Claudine Billoux et Marie-Christine Thooris, « Le Grand U dans tous ses états : l’uniforme de grande tenue des polytechniciens : 1794 - 2000 », Bulletin de la Sabix [En ligne], 21, 1999, mis en ligne le 02 août 2012, consulté le 16 février 2013. URL : [1].
  20. a et b Charles C. Gillispie, « L’École Polytechnique », Bulletin de la Sabix [En ligne], 42, 2008, mis en ligne le 27 août 2009, consulté le 03 mars 2013. URL : http://sabix.revues.org/117
  21. Callot et al., L'externat polytechnicien.
  22. a et b Bernard Villermet, « L'École polytechnique de 1914 à 1920 », Bulletin de la Sabix En ligne, 10, 1993, mis en ligne le 24 juillet 2011, consulté le 30 décembre 2012.
  23. a et b École polytechnique (X), sur le site des coulisses du défilé du 14 Juillet.
  24. JT 20h du 14 juillet 1983, de Antenne 2 [présentation en ligne], 04:40.
  25. 19/20 du 14 juillet 1992, de France Régions 3 [présentation en ligne], 01:19.
  26. Jacques Teyssier, « Un défilé pas tout à fait comme les autres », sur lhumanite.fr, (consulté le ).
  27. Callot et al., Militarisation de l'École.
  28. Emmanuel Grison, « François Arago et l'École polytechnique », Bulletin de la Sabix [En ligne], 4, 1989, mis en ligne le 09 avril 2011, consulté le 06 janvier 2013, lire en ligne
  29. « Le nouveau drapeau de l'École polytechnique », sur Le Figaro sur lire en ligne sur Gallica, .
  30. Alain Dautriat, Sur les murs de Paris : guide des plaques commémoratives, éditions L'Inventaire, , 167 p. (ISBN 978-2-910490-20-1, lire en ligne), p. 47.
  31. « La croix de guerre 1939-1945 à l'École Polytechnique », France-Illustration, le Monde illustré, Paris, no 217,‎ , p. 30 (ISSN 0996-2336).
  32. Callot et al., Évolution et réformes
  33. Les codes de… : Polytechnique, article du sur le site de L'Expansion
  34. a et b Serge Delwasse, « Pompon rouge et bonnet jaune », sur lajauneetlarouge.com, La Jaune et la Rouge (no 678, (consulté le ).
  35. Sainte Barbe, sur le site officiel de l'École polytechnique.
  36. un 200e anniversaire à l'École Polytechnique, sur le site des carnets de François Audouze
  37. L'Argot de l'X, Commiss.
  38. a et b Callot et al., La Kommiss
  39. « Cérémonie de la remise des bicornes », La Jaune et la Rouge no 628, (consulté le ).
  40. [PDF] Le patrimoine de l'École polytechnique, sur le site officiel de l'École polytechnique.
  41. Callot et al., Le Code X
  42. L'Argot de l'X, p. 83.
  43. L'Argot de l'X, p. 98.
  44. L'Argot de l'X, p. 189.
  45. Serge Delwasse, « Du "réfec" au Magnan », (consulté le )
  46. Définition de TANGENTE, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Ambroise Fourcy (préf. Jean Dhombres), Histoire de l'École polytechnique, Paris, éditions Belin, (1re éd. 1828), 516 p., 22 cm, couv. ill. en coul. (ISBN 2-7011-0640-0, BNF 36259623, lire en ligne).
  • Gaston Pinet (préf. Aimé Laussedat, ill. Henry-Louis Dupray, Henri Thiriat), Histoire de l'École polytechnique, Paris, Baudry, , 500 p., 27,5 cm (BNF 35018138, lire en ligne).
  • Albert Lévy et Gaston Pinet (préf. Armand Silvestre), L'Argot de l'X illustré par les X, Paris, Émile Testard, , 327 p. (lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • Paul Tuffrau, École polytechnique : livre d'or, Raymond Lacour, , 188 p..
  • Jean-Pierre Callot, Michel Camus, Bernard Esambert et Jacques Bouttes, Histoire et prospective de l'École polytechnique, Paris, Lavauzelle, , 2e éd. (1re éd. 1993), 471 p., 21 cm × 23 cm, relié avec jaquette, ill. (ISBN 978-2-7025-0350-8, OCLC 464063564, BNF 35607251). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
    Précédemment paru sous le titre : Histoire de l'École polytechnique : Ses légendes, ses traditions, sa gloire. - Bibliogr. p. 465-468.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]