Toupie (jouet)

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Deux toupies - À gauche, modèle à rotation entre les doigts - À droite, modèle entraîné par une ficelle.

Une toupie est un jouet destiné à tourner sur lui-même le plus longtemps possible, en équilibre sur sa pointe.

Jouet connu depuis l'Antiquité, c'est un jeu traditionnel populaire en Chine, où faire tourner une toupie consiste à fouetter continuellement l'objet conique pour le faire tourner sur la glace ou sur un terrain lisse. Des noms variés sont donnés à ce sport en Chine.[Lesquels ?]

Historique[modifier | modifier le code]

La toupie. Gravure dans Les jeux et plaisirs de l'enfance, par Claudine Bouzonnet-Stella (1657).

En 1926, une toupie en poterie fut déterrée des ruines culturelles Huitiling, dans le village de Xiyin, district de Xiaxan (Shanxi), ce qui prouve que les toupies existaient en Chine depuis plus de 4 000 ans. Ce jeu populaire chinois s'est étendu en Corée, au Japon et dans d'autres pays avant le Xe siècle. En Angleterre au XVe siècle, chaque village possédait une toupie géante qui servait uniquement à des courses populaires, lors du Mardi gras[1],[2].

Principe[modifier | modifier le code]

Ce jouet est connu depuis au moins l'Antiquité.

Les toupies sont faites en différentes matières, comme en poterie, en pierre, en bois, en bambou et en terre cuite.

Pour y jouer, il faut tenir, d'une main, un fouet enroulé étroitement autour de la partie supérieure de l'axe et empoigner la toupie de l'autre. Puis tirer le fouet en arrière jusqu'à ce que la toupie tombe par terre et tourne et la fouetter continuellement pour la garder en mouvement.

Toupie japonaise.

Il existe de nombreuses formes de toupies, mais le principe de base est toujours le même :

  • une masse équilibrée (centre de gravité sur l'axe de rotation) ;
  • un grand moment d'inertie par rapport à l'axe (masses réparties loin de l'axe) ;
  • contact ponctuel sur l'axe (ou très proche) avec le sol (diminution des effets du frottement) ;
  • un système de mise en rotation (tige, ficelle…) permet de lancer la toupie. Une fois en rotation, la toupie se comporte comme un gyroscope.

On peut jouer de différentes façons avec une toupie. On peut soit tenir compte de la durée de rotation, soit de la longueur parcourue, soit encore pratiquer le jeu de massacre dont le but est de faire tomber le maximum de quilles[a].

Le temps de rotation peut être augmenté en abaissant le centre de masse, en minimisant la friction au niveau de l'embout et en répartissant la masse loin du centre (grand moment d'inertie).

Toupies spéciales[modifier | modifier le code]

On distinguera cependant les toupies, qui doivent tourner le plus longtemps possible (et sont des jeux du corps), des totons – et donc aussi des dreidel – qui sont des générateurs de hasard (sortes de dés), et doivent tomber vite, afin de révéler un nombre ou une lettrre… C'est improprement que ces derniers sont qualifiés de toupies.

  • Fidget spinner (ou hand spinner), toupie plate sur un axe avec plusieurs branches lestées;
  • Sabot : sorte de toupie que les enfants font tourner en la fouettant avec une lanière;
  • Sevivon (ou dreydel), toupie à 4 faces, jouée traditionnellement pour la fête juive d'Hanoucca;
  • Toton, monté sur une tige permettant de le faire tournoyer;
  • Trompo, toupie espagnole à ficelle;
  • Toupie de précision, d'apparition récente, généralement utilisée par les collectionneurs. Ces toupies très dispendieuses (jusqu'à plusieurs centaines de dollars) sont usinées avec des précisions égalant celles de l'industrie spatiale. Elles sont construites avec des métaux ou des alliages, parfois avec des matériaux rares comme le tungstène, le titane, le zircon, et parfois aussi avec un assemblage de plusieurs parties de compositions différentes. Pour augmenter les temps de rotation, leur pointe est généralement munie d'une minuscule bille parfaitement lisse réalisée en matériau dur (céramique, carbure de tungstène, rubis…). Ce genre de toupie, même limitée à un diamètre d'un pouce (2,54 cm), permet avec un peu d'entraînement de dépasser les 10 minutes de rotation.
  • Toupie carrousel ou toupie à crémaillère (https://musees-occitanie.fr/oeuvre/la-toupie-a-cremaillere-ou-toupie-carrousel/)
  • Toupie tippe-top, dont le corps est une sphère tronquée partiellement évidée terminée par un manche court;
  • Virolon
  • Levitron, toupie magnétique permettant de « léviter » au-dessus de sa base
  • Beyblade: Metal Fusion. Cette toupie consiste à assembler 5 pièces, et donc à personnaliser la toupie à sa guise pour modifier son inertie, son aspect, son lanceur, etc. pour la rendre plus performante.

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

  • La série de manga et d'anime Beyblade se base sur des combats de toupies.
  • La toupie apparaît dans le film Inception (2010) de Christopher Nolan pour symboliser le fait que la scène se déroule ou non en rêve. Le film se termine sur une toupie en train de vaciller sans que le spectateur sache si elle finit par s'arrêter[3],[4].
  • Dans la série humoristique Bloqués (épisode 36, « Le toupisme », 2015), le personnage d'Orel (Orelsan) crée une nouvelle religion qu'il appelle le « toupisme », basant ses actions sur le résultat qu'il obtient en lançant une toupie[5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Commentaire : Le jeu du Moine. Jeu consistant à propulser une toupie actionnée par une ficelle ou une tige afin de faire tomber des quilles miniatures. Le jeu peut également être joué sur une surface (de bois ou autre) encadrée de bandes. Cette dernière peut inclure des espaces partiellement fermés qui permet, si la toupie y accède, d'obtenir des points additionnels.

Références[modifier | modifier le code]

  1. François Bon, « Autobiographie des objets », sur Google Books, Le Seuil, .
  2. Sud Ouest au collège c'est la toupie mania. 16/02/2013 Michel Décla.
  3. « Inception : la fin expliquée par Christopher Nolan », sur hitek.fr.
  4. « Un fan aurait percé le mystère de la fin d’« Inception » », sur L'Obs.
  5. « Bloqués #36 - Le toupisme » [vidéo], sur YouTube.com, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Crabtree, H. "An Elementary Treatment of the Theory of Spinning Tops and Gyroscopic Motion". Longman, Green and C), 1909. Re-publié par Michigan Historical Reprint Series.
  • (en) Perry J. "Spinning Tops". London Society for Promoting Christian Knowledge, 1870. Re-publié par Project Gutemberg ebook, 2010.
  • (en) Provatidis, Christopher, G. (2012). Revisiting the Spinning Top, International Journal of Materials and Mechanical Engineering, vol. 1, no 4, p. 71–88, en accès libre sur http://www.ijm-me.org/Download.aspx?ID=2316 (ISSN Online: 2164-280X, ISSN Print: 2162-0695)
  • Michel Manson, « Jeux physiques et jouets d’adresse des enfants : du jeu libre à une éducation physique informelle (1730-1830): », Sciences sociales et sport, vol. N° 16, no 2,‎ , p. 31–46 (ISSN 1967-7359, DOI 10.3917/rsss.016.0031, lire en ligne, consulté le ).
  • Véronique Dasen, « Jeux de l’amour et du hasard en Grèce ancienne », Kernos. Revue internationale et pluridisciplinaire de religion grecque antique, no 29,‎ , p. 73–100 (ISSN 0776-3824, DOI 10.4000/kernos.2390, lire en ligne, consulté le ).
  • Guillaume Louis Gustave Belèze, Jeux des adolescents, L. Hachette, (lire en ligne).
  • Françoise Girard, « Les toupies des Buang de la Nouvelle-Guinée », Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, vol. 6, no 1,‎ , p. 109–110 (DOI 10.3406/jatba.1959.2538, lire en ligne, consulté le ).
  • Marco Giuman, La trottola nel mondo classico: archeologia, fonti letterarie e iconografiche, Giorgio Bretschneider, (ISBN 978-88-7689-324-7).
  • Louis Esquieu, Les jeux populaires de l'enfance à Rennes, H. Caillière, (lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]