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Torpille Mark 8 Bliss-Leavitt

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Torpille Mark 8 Bliss-Leavitt
Image illustrative de l'article Torpille Mark 8 Bliss-Leavitt
Torpille Mark 8 sur le pont d'une vedette lance-torpille PT21
Présentation
Pays d'origine États-Unis
Type torpille anti-navires
Conflit(s) Première Guerre Mondiale

Seconde Guerre Mondiale

Époque 1911-1945
Concepteur Frank McDowell Leavitt
Fabricant Naval Undersea Warfare Center

Washington Navy Yard

Date de création 1911
Poids et dimensions
Masse 1 179 kg
Longueur(s) 6,51 m
Diamètre 533 mm
Caractéristiques techniques
Explosif TNT, Mark 8 Mod 4
Quantité d'explosif 211 kg
Mise à feu Mark 3 Mod 2, détonation au contact
Portée maximale 14 600 m
Vitesse initiale 36 nœuds (70 km/h)
Variantes Mod 1[1]
Mod 2
Mod 2A
Mod 2B
Mod 3[2]
Mod 3A
Mod 3B
Mod 3C
Mod 3D
Mod 5
Mod 6
Mod 8

La torpille Mark 8 Bliss-Leavitt était la première torpille de 21 pouces (53,34 cm) sur 21 pieds (6,4 m) utilisée par la marine américaine[3]. Bien que sa conception, en 1911, soit antérieure à la Première Guerre mondiale, elle fut principalement utilisée par des vedettes-torpilleurs pendant la Seconde Guerre mondiale. La torpille fut conçue par Frank McDowell Leavitt pour la E. W. Bliss Company (en), et sa production de masse commença à compter de 1913 dans Naval Torpedo Station de Newport, Rhode Island, le U.S.N. Gun Factory de Washington Navy Yard puis dans la U.S. Naval Torpedo Station, Alexandria (en).

Elle fut déployée sur des destroyers et des cuirassés pendant la Première Guerre mondiale, ainsi que sur certains croiseurs construits dans les années 1920. Cependant, tous les cuirassés américains et la plupart des croiseurs ayant vu leurs tubes lance-torpilles retirés en 1941, la Mark 8 resta en service pendant la Seconde Guerre mondiale sur des destroyers plus anciens, de classe Wickes et Clemson, ainsi que sur des vedettes-torpilleurs durant les premières années de la guerre, avant d'être remplacée par la Mark 13 courant 1943[4].

En vertu de la loi sur le prêt-bail, près de 600 torpilles Mark 8 furent livrées au Royaume-Uni pour être utilisées sur une cinquantaine de destroyers antérieurs aux années 1930 livrés par les États-Unis dans le cadre de l'accord Destroyers for Bases[5].

Le projet, à l'origine, visait la création d'une torpille devant être lancée depuis des destroyers, dans le cadre de leur lutte contre les navires de surface. À la date de sa conception, il s'agissait d'une torpille extrêmement avancée pour son époque - cependant, lorsque la Seconde Guerre mondiale éclata, elle se montrait déjà incapable de rivaliser avec les armements plus modernes. Lui était notamment reprochée sa faible vitesse : la torpille japonaise de Type 93, par exemple, était à la fois nettement plus rapide (70 km/h contre 96 km/h) et plus difficile à repérer.

Difficultés de déploiement

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La torpille Mark 8 souffrait de nombreuses difficultés techniques, rendant son utilisation extrêmement malaisée pour les membres d'équipage[6].

Le processus de lancement de la torpille, présentait de nombreux écueils. Le gyroscope de la torpille était sensible lors de son premier lancement et il devait être lancé à partir d'une quille stable, au risque de voir la torpille perdre de sa stabilité lorsqu'elle percutait l'eau.

Le mécanisme de lancement n'était pas non plus sans difficultés : la torpille devait être propulsée hors du tube par une charge de poudre noire - un problème notamment dans le Pacifique Sud, où le climat humide provoquait des ratés d'allumage, ne permettant parfois pas d'éjecter entièrement l'appareil en dehors du tube. Un des risques de ces détonations ratées était le « hot running » (fonctionnement à chaud), où le moteur de la torpille se mettait en marche sans que celle-ci ait quitté son tube. Bien que l'ogive ne puisse pas exploser, le moteur surchauffait et finissait par exploser faute d'eau pour le refroidir, envoyant des shrapnels sur le pont.

Enfin, une difficulté supplémentaire était que les tubes de lancement étaient fortement lubrifiés avec de l'huile et de la graisse pour garantir que la torpille était lancée en douceur. De fait, il arrivait que, lors du lancement, la charge explosive enflammait ces substances, provoquant un incendie interne et émettant une fumée noire qui révélait l'emplacement du torpilleur.

Torpille Bliss-Leavitt Mark 8 (avant)
Torpille Bliss-Leavitt Mark 8 (arrière)

En outre, la torpille pâlissait également au regard de la puissance explosive des modèles plus récents. Elle transportait moins de 220 kg d'explosif à base de TNT, ce qui était loin d'être suffisant pour assurer la destruction des bâtiments ennemis. Cette faible puissance de frappe se révéla frustrante pour de nombreux capitaines, qui, malgré un tir parfaitement ajusté sur la cible et une torpille détonant correctement, voyaient le navire ennemi prendre la fuite en raison de l'insuffisance des dommages causés.


Notes et références

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  1. « United States of America Torpedoes Pre-World War II » (consulté le )
  2. « The Mark VIII Torpedo » [archive du ] (consulté le )
  3. (en) « Torpedoes of the United States of America : Pre-World War II » [« Torpilles des Etats-Unis d'Amérique »] Accès libre, sur navweaps.com (consulté le )
  4. (en) Robert J. Bulkley, At Close Quarters: PT Boats in the United States Navy [« A faible distance : les vedettes-torpilleurs dans la marine des États-Unis »], Édition indépendante, , 393 p. (ISBN 978-1521367254)
  5. https://maritime.org/doc/jolie/part2.php
  6. (en) « The Mark VIII Torpedo » [« La torpille Mark VIII »] [archive du ] Accès libre, sur pt.king.gdinc.com