Tito Tettamanti

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Tito Tettamanti
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Tito Tettamanti (né le à Lugano) est un avocat, politicien, et homme d'affaires suisse.

Biographie[modifier | modifier le code]

Tito Tettamanti, né à Lugano en Suisse, est le fils d’un banquier suisse. Il a étudié à la faculté de droit de l’Université de Berne de laquelle il est sorti diplômé en 1953, à 23 ans, pour ensuite passer l’examen d’entrée au barreau en 1955 et devenir avocat.

Carrière politique[modifier | modifier le code]

Il a été membre du Parti démocrate-chrétien suisse et a été élu membre du Grand Conseil du canton du Tessin. Puis, en 1959, il a été élu membre du Conseil d’État du même canton, poste qu’il a occupé jusqu’au . Il est démis de son mandat politique pour des faits de fraude fiscale[1].

Carrière dans les affaires[modifier | modifier le code]

En 1959, Tettamanti fonde le cabinet d’avocats et de notaires Tettamanti-Spiess-Dotta puis, à la fin de l’année 1960, il crée la société fiduciaire Fidinam SA, qui a initialement pour but de complémenter les activités du cabinet Tettamanti-Spiess-Dotta en fournissant des services administratifs et comptables à ses clients, société qui deviendra ensuite l’une des dix plus importantes fiduciaires suisses. Il a été le directeur général de Fidinam pendant 25 ans et est encore aujourd’hui président honoraire du groupe Fidinam[2].

Au cours des années 1960 et 1970, il entreprend des activités d’investisseur immobilier, notamment au Tessin mais aussi au Canada, et au cours de la même période il collabore avec Banca della Svizzera Italiana, société dans laquelle il comptait parmi les actionnaires plus importants. Dans les années 1980, il transfère le centre de ses activités d’investissement à New York[3], restant actif sur Wall Street jusqu’en 1987.

Considéré dans les années 1990 comme le « roi de l’offshore », Fidinam a longtemps bénéficié de sa position stratégique sur un axe entre l'Italie et le Liechtenstein, puis, à partir de là, tous les paradis fiscaux. La société est apparue dans les années 1990 et 2000 dans plusieurs scandales politico-financiers (Tangentopoli, Parmalat, Enimont, etc.). Elle a également été impliquée dans une affaire de financement occulte du parti d’extrême droite Ligue lombarde[1].

Tettamanti rentre en Suisse dans les années 1990 pour se spécialiser dans l’acquisition et la gestion de grosses sociétés suisses comme Sulzer, Saurer (entre 1988 et 1992 il a occupé les fonctions de président de Saurer Group Holding AG et de Saurer Group Investment Ltd, puis en il est nommé membre du conseil d’administration et ensuite président honoraire jusqu’en 2000), Rieter, Ascom Holding, et SIG. Au printemps 2010, Tettamanti acquiert le journal Basler Zeitung[4], la publication majeure du nord-ouest de la Suisse, qu’il contrôlera, mis à part une courte période d’interruption, jusqu’à cession définitive de sa participation en 2014.

De jusqu’à fin 2006, Tettamanti a été l’actionnaire majoritaire de la maison d’édition suisse Jean Frey AG[5], participation ensuite cédée à la maison d’édition Axel-Springer-Verlag[6].

Du au , Tettamanti a été membre et président du conseil d’administration de la société de conseil pharmaceutique Interpacific International Limited.

Tettamanti a assuré la présidence du conseil d’administration de Sterling Strategic Value Limited[7] jusqu’en 2012 puis en , Sterling Strategic Value Limited a été convertie en une société en fonds d’investissement alternatif réservé du droit luxembourgeois dont Tettamanti est toujours président honoraire. Il a également occupé les fonctions de président du conseil d’administration de plusieurs autres sociétés telles que ST Group Holding Inc., ST Real Estate Holding Inc., et ST Services Holding Inc. et est actuellement président honoraire de ST Real Estate Holding Inc., ST Australia Real Estate Inc., et ST USA Real Estate Inc.

Tettamanti est le fondateur de l’Association Société civile de la Suisse italienne (Associazione Società Civile della Svizzera Italiana)[8], et en resté le président jusqu’en 2013. Il a également exercé les fonctions de gouverneur et vice-président du European Policy Forum, basé à Londres. Depuis 2008, Tettamanti est le président de Fondazione Fidinam[9], une entité à but non lucratif dont la vocation est de soutenir des initiatives dans les domaines de l’éducation, de la recherche, de la santé ainsi que d’autres projets socio-économiques au canton du Tessin et d’autres régions suisses. La Fondazione Fidinam est supervisée par le département fédéral de l'Intérieur suisse. Le conseil de Fondazione Fidinam est aussi composé de Massimo Pedrazzini, Roberto Grassi, Tiziano Moccetti, Alessandra Niedecker et Konrad Hummler. Depuis 2009, il est président de la Fidinam International Charity Foundation.

Après plusieurs années passées à Londres, Tettamanti rentre en 2010 à Lugano. Il participe souvent à des conférences, débats publics, émissions de télévision et de radio. Passionné et érudit de politique, de culture et d’économie internationale, il écrit régulièrement comme chroniquer pour les journaux Corriere del Ticino et Die Zeit, traitant des sujets socio-économiques.

En 2018 le patrimoine personnel de Tettamanti était estimé à 950 millions de francs suisses[10].

En octobre 2021, son nom est cité dans les Pandora Papers[11].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Tettamanti est l’auteur de plusieurs livres. Ses travaux incluent Quale Europa?, publié en 1993 par Giampiero Casagrande Editore en italien (ISBN 88-7795-082-X), en allemand (ISBN 3-250-10229-6), (ISBN 9783250102298) et en français (ISBN 2-84100-021-4). Avec Alfredo Bernasconi en 1996 il écrit Manifesto per una società liberale, publié en allemand par Ammann Verlag, Zurich, (ISBN 3-250-10296-2) et en italien en 1995 par Sperling & Kupfer, Milan, (ISBN 88-200-2103-X). En 2002 il écrit en italien un livre intitulé Les sept péchés du Capital, publié par Sperling & Kupfer, Milan (ISBN 88-200-3484-0) ), également publié en allemand Die sieben Sünden des Kapitals, Bilanz, Zurich, 2003 (ISBN 3-909167-94-2). Ses commentaires publiés dans le Corriere del Ticino de 2004 à 2015 ont été réunis dans l’ouvrage Un Suisse libre, publié par Edizioni San Giorgio, Muzzano, 2015 (publication hors commerce). En 2017 il écrit avec Alfondo Tuor en italien un livre intitulé T contro T - Te lo do io il liberismo, publié par Edizioni San Giorgio, Muzzano (ISBN 88-905-0701-2) et en 2018 un livre intitulé Flash, publié par Armando Dado' Editore, Locarno (ISBN 978-88-8281-506-6). En 2019 il écrit avec Alfondo Tuor en italien un livre intitulé T contro T - disuguaglianza, disagio e democrazia, publié par Edizioni San Giorgio, Muzzano (ISBN 978-88-90507-03-8), tandis qu’en 2020, ses commentaires publiés dans le Corriere del Ticino de 2015 à 2020 ont été réunis dans l’ouvrage Un Suisse (toujours) libre, publié par Edizioni San Giorgio, Muzzano, 2020 (publication hors commerce). Son dernier livre, écrit avec Alfonso Tuor, intitulé T contre T - Un monde en crise - révoltes ou révolution?, a été publié en 2021 par Edizioni San Giorgio, Muzzano (ISBN 978-88-90507-08-3).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Thomas Lemahieu, « Pandora papers. En suisse, l’évasion fiscale prospère pépère », sur L'Humanité,
  2. « Fidinam - Consulenza Fiscale, Aziendale, Immobiliare », sur fidinamgroup.com (consulté le ).
  3. « Giornale del popolo - Gdp.ch: "Fidinam: poker d'assi da 50 anni in Ticino. Tito Tettamanti ne racconta la storia" » (consulté le )
  4. « Ticinonline - Tio.ch: "Tito Tettamanti rileva la Basler Zeitung, opinioni contrastanti" » (consulté le )
  5. Financier Tettamanti ist neuer Hauptaktionär der Jean Frey AG: Nachrichten - NZZ.ch
  6. Die Axel Springer AG übernimmt Mehrheit der Schweizer Jean Frey AG Axel Springer SE
  7. (en) « SSVF », sur sterlingstrategicvalue.com (consulté le ).
  8. l’Association Société Civile de la Suisse Italienne
  9. Fondazione Fidinam
  10. (de) « People: Tito Tettamanti », sur bilanz.ch, bilanz.ch (consulté le )
  11. « En Suisse, les Pandora Papers révèlent les artisans du camouflage de richesses », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )