Thérèse Bertrand-Fontaine

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Thérèse Bertrand-Fontaine
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Thérèse Bertrand, première femme médecin des hôpitaux de Paris, en 1930.

Naissance
Paris 6e (France)
Décès (à 92 ans)
Paris 14e (France)
Nationalité française
Domaines Médecine, pneumologie, hépatologie, néphrologie
Institutions Hôpital Broussais
Hôpital Lariboisière
Hôpital Fernand-Widal
Hôpital Beaujon
Diplôme Internat des hôpitaux de Paris
Praticien hospitalier
Distinctions Membre titulaire de l'Académie nationale de médecine
Grand officier de la Légion d'honneur
Médaille de la Résistance

Thérèse Bertrand-Fontaine, née le à Paris 6e et morte le à Paris 14e, est un médecin français.

Première femme médecin des hôpitaux de Paris, elle étudie notamment les pneumonies, les maladies hépatiques et rénales, l'amylose. Chef de service hospitalier pendant vingt ans, elle préside la Société médicale des hôpitaux. Elle est la première femme membre de l'Académie nationale de médecine en tant que médecin.

Biographie[modifier | modifier le code]

Thérèse Marcelle Bertrand, née en 1895, est la fille du géologue Marcel Bertrand (1847-1907), le fondateur de la tectonique moderne, et de Mathilde Mascart[1]. Son père et ses deux grands-pères sont membres de l'Académie des sciences[2].

Elle fait ses études au collège Sévigné, puis à la faculté de médecine de Paris. En 1919, elle épouse Philippe Fontaine, industriel[1],[3], fils de l'ingénieur et mécène Arthur Fontaine, président de l'OIT[3]. Elle ajoute alors au sien le patronyme de son mari. Elle réussit en 1921 le concours de l'internat[4].

Première femme médecin des hôpitaux de Paris[modifier | modifier le code]

Interne des hôpitaux de Paris de 1922 à 1926, elle est reçue en 1928 au concours du clinicat ; elle est en 1930 la première femme à devenir médecin des hôpitaux de Paris[1],[5]. Elle exerce alors à l'hôpital de la Charité, puis à l'hôpital Broussais[6]. Elle est également chef de laboratoire de Henri-Hartmann[7]. Elle met en place les confrontations anatomo-chirurgicales, en plus des séances anatomo-cliniques[7].

Thérèse Bertrand-Fontaine axe principalement ses travaux de recherche clinique sur les pneumonies, les maladies hépatiques, les maladies rénales, l'amylose[1].

Chef de service, résistante[modifier | modifier le code]

Au début de la Seconde Guerre mondiale, elle a la responsabilité de la défense passive de l'hôpital Lariboisière et du quartier. Elle est ensuite choisie pour remplacer un professeur mobilisé[8].

Elle participe à la Résistance et fait partie du « Comité de la Résistance médicale »[9]. Elle est à cette époque chef de service à l'hôpital Fernand-Widal, alors appelé la Maison Dubois[6].

Après la guerre elle passe à l'hôpital Beaujon, où elle est également chef de service, pendant quinze ans, jusqu'en [10]. Après sa retraite, elle continue à travailler régulièrement à l'hôpital Émile-Roux et y dirige un service de malades chroniques[7].

Académie nationale de médecine[modifier | modifier le code]

Elle est présidente de la Société médicale des hôpitaux jusqu'en 1961[2].

Thérèse Bertrand-Fontaine est élue en 1969 membre titulaire de l'Académie nationale de médecine. Elle est la troisième femme, après Marie Curie en 1922, et Gabrielle Renaudin en 1941, à devenir membre de cette institution[5], et la première femme à l'être en tant que médecin[11].

Décès, postérité[modifier | modifier le code]

Elle est morte le , à 92 ans[2]. Elle était grand officier de la Légion d'honneur[11],[12].

  • De son mariage avec l'industriel Philippe Fontaine, elle a deux enfants[3] :
    • Martine Fontaine (1920-1996), médecin ophtalmologiste, professeur des universités[13],[14] ;
    • Rémi Fontaine (1923-1945), déporté politique pendant l'Occupation, mort en sanatorium peu après sa libération[3].

Principales publications[modifier | modifier le code]

  • Étude clinique et anatomique des pneumopathies à pneumo-bacilles de Friedländer, thèse de médecine, Paris, Amédée Legrand, 1926.
  • Signe d'Argyll-Roberston, Poitiers, 1930 (avec René Moreau et Raymond Garcin).
  • Tumeur de la moelle cervicale évoluant sous les traits d'une sclérose latérale amyotrophique, ablation, guérison, Poitiers, 1933 (avec Raymond Garcin, D. Petit-Dutaillis et J. Laplane).
  • Sur trois cas de sarcomes à cellules géantes du sein, Paris, Masson, 1933 (avec H. Hartmann et P. Guérin).
  • Hémophilie et hémogénie, s.l., 1934 ; tirage à part d'un extrait de la Revue odontologique, .
  • Ptérygium colli, Bobigny, 1943 (avec Marcel Fèvre).
  • Tumeurs du sein, Paris, Masson, 1951 (avec Henri Hartmann et Paul Guérin).
  • Les Néphrites ascendantes, Paris, Masson, 1955.

Hommages et distinctions[modifier | modifier le code]

Sources bibliographiques[modifier | modifier le code]

  • « Bertrand-Fontaine, Thérèse : Médecin française », dans Béatrice Didier, Antoinette Fouque, Mireille Calle-Gruber et al., Le Dictionnaire universel des créatrices, Paris, Éditions des femmes, (ISBN 2721006517 et 9782721006516).
  • Raymond Bastin, Éloge de Thérèse Bertrand-Fontaine (1895-1987), Paris, Académie nationale de médecine, 1987 – paru ensuite dans le Bull. de l'Académie de médecine : Raymond Bastin, « Éloge de Thérèse Bertrand-Fontaine (1895-1987) », Bulletin de l'Académie nationale de médecine, G. Masson éditeur, Libraire de l'Académie de médecine, vol. 173, no 4,‎ , p. 485-494 lire en ligne sur Gallica.
  • Roselyne Febvre, Le cœur des femmes, Boulogne, Timée Éditions, 2004 (Chapitre 4 – Femmes de savoirs).
  • « Bertrand-Fontaine (Thérèse) », dans Who's Who in France - 1973-1974, Paris, 1973, p. 242.
  • Who's Who in France, XXe siècle, Levallois-Perret, Lafitte, 2001.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Who's Who in France - 1973-1974, Paris, 1973, p. 242.
  2. a b et c Bastin 1989, p. 485.
  3. a b c et d Michel Cointepas, Arthur Fontaine, 1860-1931: un réformateur, pacifiste et mécène au sommet de la troisième république, Presses Universitaires de Rennes, 2008, p. 332.
  4. Bastin 1989, p. 486.
  5. a et b Josette Dall'ava-Santucci, Des sorcières aux mandarines - Histoire des femmes médecins, Calmann-Lévy, 2004 [lire en ligne (page consultée le 2 juin 2013)].
  6. a et b Bastin 1989, p. 488.
  7. a b et c « Bertrand épouse Fontaine, Thérèse Marcelle », sur cths.fr, Comité des travaux historiques et scientifiques, 21 décembre 2008, septembre 2021 (consulté le ).
  8. Jean-Paul Martineaud, Une histoire de l'hôpital Lariboisière ou Le Versailles de la misère, L'Harmattan, 1998, p. 245 [lire en ligne].
  9. Antoine Prost (dir.), La Résistance, une histoire sociale, Paris, Éditions de l'Atelier et Éditions ouvrières, 1997 (ISBN 2708233246 et 9782708233249), p. 168, 171 [lire en ligne].
  10. Bastin 1989, p. 485, 488.
  11. a b c et d Anaïs Dupuy-Olivier, « Portraits de femmes - V : Thérèse Fontaine née Bertrand (1895-1987) », Bibliothèque de l'Académie nationale de médecine, .
  12. a et b Who's Who in France, XXe siècle, Levallois-Perret, Lafitte, 2001.
  13. « Fontaine, Martine Anne Claude », dans Who's who in Europe, 1980-1981, International Publications Service, 1980, p. 876.
  14. Bulletins et mémoires de la Société française d'ophtalmologie, volume 96, Masson, 1984, p. clxxxi.
  15. Ordre de la Libération - base des médaillés de la Résistance française, « Fiche Thérèse Bertrand-Fontaine » (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]