Thomas Dietrich

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Thomas Dietrich
Naissance (33 ans)
Altkirch
Activité principale
Distinctions
Prix Folire, Prix du jeune romancier
Auteur
Langue d’écriture français
Genres

Œuvres principales

  • Là où la terre est rouge
  • Les Enfants de Toumaï

Thomas Dietrich, né le à Altkirch (Haut-Rhin), est un romancier, journaliste et haut fonctionnaire français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Thomas Dietrich obtient un master en affaires publiques à l'Institut d'études politiques de Paris en 2014[1].

Ses deux romans ont pour cadre le continent africain, où il a vécu et travaillé. Le premier, Là où la terre est rouge, est publié en 2014 chez Albin Michel[2]. Il raconte le parcours d'un jeune européen asocial et mal dans sa peau qui, par le plus grand des hasards, va se retrouver conseiller d'un président africain[3]. La République du Tshipopo évoquée dans son roman ressemble à maints égards à la République centrafricaine, un pays que l'auteur connaît bien[4]. Là où la terre est rouge est sélectionné pour de nombreux prix littéraires et reçoit le Prix Folire[5]. Il devient délégué général de ce prix en 2015.

Son second roman, Les Enfants de Toumaï, a cette fois pour cadre le Tchad et narre une histoire d'amour impossible entre une jeune musulmane du nord du pays et un étudiant du sud, de parents chrétiens[6]. Ce livre est à mettre en résonance avec l'engagement de l'auteur, qui entend s'opposer au régime contesté du président tchadien Idriss Deby Itno[7]. En , sur TV5 Monde, il accuse ce dernier d'avoir soutenu « pendant de nombreuses années » la secte islamiste Boko Haram[8]. L'information est relayée et étayée par Mediapart[9], mais reste néanmoins sujette à caution[réf. souhaitée].

Thomas Dietrich est le porte-parole d'un mouvement d'opposition tchadien, le Mouvement du (M3F)[10], qui entend poursuivre l'action pacifique du leader disparu de l'opposition démocratique, Ibni Oumar Mahamat Saleh. Le , alors qu'il était venu apporter son soutien à l'opposition et à la société civile tchadiennes à l'occasion des élections présidentielles, Thomas Dietrich est arrêté à Ndjamena (capitale du Tchad) par la police politique du régime, l'Agence nationale de sécurité (ANS)[11]. Il est expulsé le lendemain vers le Cameroun sur décision du Ministre de la sécurité publique, non sans avoir été physiquement maltraité[12]. En , il est à nouveau arrêté mais cette fois au nord du Niger, à Agadez. Les autorités nigériennes, en bons termes avec Idriss Deby, disent vouloir l'empêcher de « déstabiliser le Tchad »[13]. L'auteur accuse quant à lui le président tchadien d'être le commanditaire de son arrestation, tout en réitérant son engagement pacifique aux côtés de l'opposition[14]. Il est expulsé vers la France le .

En 2016, Thomas Dietrich est élu Président d'honneur de l'association des écrivains tchadiens. Il crée et parraine le Prix de la nouvelle "Les enfants de Toumaï", un concours littéraire à destination de la jeunesse tchadienne. La première édition de ce prix se tient en , à Ndjamena[15].

Thomas Dietrich dénonce régulièrement la persistance des réseaux françafricains. Dans un article pour une revue de Sciences Po, il défend la thèse d'une intervention française en Centrafrique qui ne serait pas motivée par des motifs humanitaires, mais bien économiques et géostratégiques[16]. En sur Europe 1, il s'en prend au financement de la vie politique française par les « dictateurs » africains, et dont les deux pivots seraient le président du Tchad, Idriss Deby, et le président du Congo-Brazzaville, Denis Sassou-Nguesso[17].

Thomas Dietrich travaille de à au Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes à Paris. Il est responsable du secrétariat général de la Conférence nationale de santé, une instance consultative composée de l'ensemble des acteurs du champ de la santé et chargée d'orienter les politiques publiques dans ce domaine. Il démissionne de son poste le en publiant une contribution à un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales de 28 pages[18]. Il y dénonce notamment « la vaste mascarade »[19] qu'est devenue selon lui la démocratie en santé (à savoir la participation des citoyens à la décision publique en matière de santé). Plusieurs associations de patients et des syndicats de professionnels de santé le qualifient alors de lanceur d'alerte[20].

En 2018, il annonce être fiché S[21]. En 2020, il annonce la suppression de sa fiche S[22], après qu'il eut introduit un recours devant la Cour européenne des Droits de l'Homme.

Œuvre[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Sciences Po Alumni », sur asso.fr (consulté le ).
  2. Là où la terre est rouge - Editions Albin Michel
  3. La Chute d'Icare - Article de Livres Hebdo par Jean-Claude Perrier
  4. Entretien du jour du 17 février 2014 avec Thomas Dietrich sur 3A Télésud
  5. Le Prix Folire 2014 à Thomas Dietrich - Ouillade
  6. - Critique des Enfants de Toumaï dans la Vie
  7. Interview de Thomas Dietrich dans le Point du 25 février 2016 : "Pourquoi j'ai choisi l'Afrique"
  8. Boko Haram : Le Double Jeu tchadien ? - TV5 Monde
  9. Dans la lutte contre Boko Haram, le Tchad est jugé trop ambigu - Mediapart
  10. Intervention de Thomas Dietrich, porte-parole du M3F, sur Africa n°1
  11. Un français opposant à Deby arrêté au Tchad (Le Figaro)
  12. Thomas Dietrich revient sur son arrestation et son expulsion du Tchad (Interview TV5 Monde)
  13. « Au Niger, expulsion d’un écrivain français proche de l’opposition tchadienne », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  14. Mak, « Affaire Thomas Dietrich : Ndjaména et Paris accusés par l’écrivain - Makaila, plume combattante et indépendante », Makaila, plume combattante et indépendante,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Mak, « Tchad: Succès du premier prix littéraire "Les enfants de Toumaï" - Makaila, plume combattante et indépendante », Makaila, plume combattante et indépendante,‎ (lire en ligne, consulté le )
  16. Thomas Dietrich accuse Deby et la France (revue de Sciences Po)
  17. Les dictateurs africains financent toujours la vie politique française - Extrait d'Europe 1 Social Club animé par Frédéric Taddei
  18. Rapport de Thomas Dietrich "Démocratie en santé : les illusions perdues"
  19. La fracassante démission d'un haut cadre de la santé publique - Le Parisien
  20. Thomas Dietrich, que le SML qualifie de lanceur d'alerte, dénonce la mascarade de démocratie en santé
  21. « Ecrivain et fiché «S» », Libération
  22. Mak, « L’écrivain et journaliste Thomas DIETRICH défiché : la France recule ! », sur Makaila, plume combattante et indépendante (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]