Thierry Hermès
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Thierry Hermès, né le à Krefeld et mort le à Neuilly-sur-Seine, est un chef d'entreprise français, fondateur de la marque de luxe française qui porte son nom.
Issu d'une famille modeste, il s'établit à Pont-Audemer, en Normandie, où il apprend le métier de sellier harnacheur. En 1837, il s'installe à Paris et ouvre un atelier spécialisé dans la création de harnais pour chevaux, un domaine dans lequel il obtient une reconnaissance lors de l'Exposition universelle de 1867. À sa mort en 1878, son entreprise est déjà reconnue pour son excellence dans la sellerie de luxe.
La descendance de Thierry Hermès joue un rôle crucial dans le développement d'Hermès International, puisque lui succèderont son fils unique, Charles-Émile, et son petit-fils Émile-Maurice Hermès. Plus tard, les gendres d'Émile, notamment Robert Dumas, contribuent significativement à l'expansion d'Hermès. Hermès est dirigé depuis 2013 par Axel Dumas, membre de la sixième génération.
Biographie
[modifier | modifier le code]Enfance et début de carrière
[modifier | modifier le code]Thierry Dietrich Hermès naît le dans le département français de la Roer à Krefeld, près de Düsseldorf en Allemagne[1]. Il est le sixième enfant d'un aubergiste protestant et d'une mère d'origine rhénane, Agnese Kuhnen[2],[3]. Après la mort de ses parents en 1821, il s'installe quelques années à Pont-Audemer, en Normandie, ville réputée pour le travail des peaux[1]. Il y entre comme apprenti chez un artisan sellier harnacheur[1].
Hermès
[modifier | modifier le code]Devenu maître artisan harnacheur sellier, Thierry Hermès regagne Paris en 1837 où il ouvre son premier atelier, au 56 rue Basse-du-Rempart (aujourd'hui disparue), près de l'église de la Madeleine[4]. C'est à l'origine une manufacture de harnais, métier fondateur de l'entreprise Hermès[5].
L'idée de créer cette manufacture lui était venue lors d'un précédent voyage à Paris, après avoir constaté que les mouvements des chevaux utilisés à des fins de transport étaient entravés par des harnais mal dimensionnés[6]. Thierry Hermès met alors au point des harnais à la fois robustes, confortables et épurés, qui seront récompensés lors de l’Exposition universelle de 1867[6]. Dès lors, Thierry Hermès accède à une clientèle aisée et internationale, notamment le tsar Nicolas II[7].
Thierry Hermès meurt à Neuilly-sur-Seine en 1878[8]. Cette année-là, la maison se distingue à l'Exposition universelle par une médaille d'or, deuxième au classement sur sept récompenses[9]. Cela lui vaudra d'accéder à une clientèle aristocratique et internationale[10]. Charles-Émile Hermès, son fils, reprend la direction de l'entreprise et étend ses activités à la sellerie[10]. Il développe l’entreprise en lançant les lignes de maroquinerie et de bagage et l’installe au 24 rue du Faubourg Saint-Honoré[11].
Descendance
[modifier | modifier le code]Il n'a qu'un seul fils, Charles-Émile, et deux petits-fils, Adolphe et Émile-Maurice[12]. Adolphe s'éloigne progressivement de l'entreprise familiale, permettant à Émile de prendre le contrôle en 1919 puis, trois ans après, de racheter les parts de son frère[12].
Par la suite, Émile Hermès et Julie Hollande, son épouse, n'ont que des filles : Yvonne (née en 1902), qui épouse Francis Puech ; Jacqueline (née un an après Yvonne), mariée à Robert Dumas ; et Aline (née en 1907), l'épouse de Jean-René Guerrand[12].
Émile s'associe avec ses trois gendres, qui contribueront à une descendance nombreuse[12]. Les années 1930 voient les gendres jouer un rôle majeur dans le développement d'Hermès, apportant leur créativité[12]. Robert Dumas est notamment le créateur des carrés de soie et du sac Kelly, tandis que Jean-René Guerrand se lance dans les cravates et les parfums en 1951 avec Eau d'Hermès ou Calèche[12].
C'est finalement Robert Dumas qui succède à Émile Hermès à sa mort en 1951[12]. En 1978, Jean-Louis Dumas, fils de Robert, prend les rênes de l'entreprise, dont il augmente considérablement le chiffre d'affaires[12].
La maison Hermès est aujourd'hui dirigée par la sixième génération des descendants, en particulier Axel Dumas, neveu de Jean-Louis, qui en a repris les rênes en 2013[13]. Beaucoup de ses membres occupent des postes de direction dans l'entreprise, comme Pierre-Alexis Dumas qui en est le directeur artistique ou Guillaume de Seynes, directeur général pôle amont et participations[14].
Références
[modifier | modifier le code]- Lou Garçon, « Thierry Hermès à Pont-Audemer, une histoire méconnue que la ville veut ressusciter », Le Parisien, (lire en ligne
, consulté le )
- ↑ Kerlau 2016
- ↑ "Costados", D. Gonçalo de Mesquita da Silveira de Vasconcelos e Sousa, Livraria Esquina, 1.ª Edição, Porto, 1997, no 7.
- ↑ Bénédicte Tassart, « Hermès, une marque de luxe au rayonnement mondial », RTL, (lire en ligne
, consulté le )
- ↑ Anne-Sophie Leurquin, « Hermès, le galop de l’excellence », Le Soir, (lire en ligne
, consulté le )
- Marine de la Horie, « Une divine idylle entre Hermès et le cheval », L'Opinion, (lire en ligne
, consulté le )
- ↑ (en) Laura Jacobs, « From Hermes to Eternity », Vanity Fair, (lire en ligne
, consulté le )
- ↑ Pierre Sommet, Sur les traces de Thierry Hermès : Une histoire franco-allemande par excellence, Paris, Éditions Complicités, (ISBN 235120543X)
- ↑ Hector de Backer, Rapports des membres des jurys, des délégués et des ouvriers sur l'Exposition universelle de Paris en 1878, vol. 5, Bruxelles, Commission belge de l'Exposition, (lire en ligne)
- Claire Hamoir-Vannier, « Hermès : le luxe à fleur de peau », France Info, (lire en ligne
, consulté le )
- ↑ Isabelle Chaboud, « Pourquoi Hermès entre-t-il au CAC 40 ? », Les Échos, (lire en ligne
, consulté le )
- Odile Esposito, « Hermès : les secrets et les failles d'une forteresse attaquée », La Tribune, (lire en ligne
, consulté le )
- ↑ Thiébault Dromard, « Les 4 priorités du nouveau patron d'Hermès », Challenges, (lire en ligne
, consulté le )
- ↑ « Les héritiers d'Hermès se réuniront vendredi », Le Figaro, (lire en ligne
, consulté le )
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Sources
[modifier | modifier le code]- Yann Kerlau, « Les fondateurs : Thierry (1801-1878), Charles-Émile (1831-1917) et Émile (1871-1951) », dans Les dynasties du luxe, Paris, Perrin, (ISBN 9782262068202, lire en ligne), p. 293-304.
- Pierre Sommet, Sur les traces de Thierry Hermès. Une histoire franco-allemande par excellence, éditions Complicités, 2023.
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Liens externes
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- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :