Thibaut de La Tocnaye

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Thibaut de La Tocnaye
Illustration.
Thibaut de La Tocnaye en 2021.
Fonctions
Conseiller régional du Centre-Val de Loire
En fonction depuis le
(2 ans, 9 mois et 15 jours)
Élection 27 juin 2021
Circonscription Cher
Président François Bonneau
Groupe politique RN et alliés
Conseiller municipal de Cavaillon

(7 ans, 5 mois et 1 jour)
Élection 30 mars 2014
Réélection 28 juin 2020
Maire Jean-Claude Bouchet
Gérard Daudet
Successeur Jean-Michel Virag
Conseiller communautaire de la communauté d'agglomération Luberon Monts de Vaucluse

(6 ans, 1 mois et 29 jours)
Élection 30 mars 2014
Président Gérard Daudet
Conseiller régional de
Provence-Alpes-Côte d'Azur

(29 ans, 2 mois et 26 jours)
Élection 22 mars 1992
Réélection 15 mars 1998
28 mars 2004
21 mars 2010
13 décembre 2015
Circonscription Vaucluse
Président Jean-Claude Gaudin
Michel Vauzelle
Christian Estrosi
Renaud Muselier
Groupe politique FN puis RN
Biographie
Nom de naissance Thibaut de Bougrenet de La Tocnaye
Date de naissance (65 ans)
Lieu de naissance Algérie française
Nationalité Française
Parti politique FN/RN (depuis 1988)
Père Alain de La Tocnaye
Diplômé de École centrale de Lyon
HEC Paris
Profession Enseignant
Résidence Bourges

Thibaut de La Tocnaye, né le en Algérie française, est un homme politique français.

Enseignant et ingénieur, il combat dans les années 1980 au Liban, au Nicaragua et en Croatie. Membre du Front national depuis 1988 (devenu Rassemblement national en 2018), il est conseiller municipal d'opposition à Avignon pendant 12 ans et à Cavaillon de 2014 à 2020, conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur de 1992 à 2021 et conseiller régional du Centre-Val de Loire depuis 2021.

Ascendance[modifier | modifier le code]

Il est le fils d'Alain de La Tocnaye[1], un des auteurs de l'attentat du Petit-Clamart contre Charles de Gaulle en 1962[2],[3],[4].

Formation[modifier | modifier le code]

Thibaut de La Tocnaye est diplômé en 1982 de l'École centrale de Lyon[5],[6] et d'HEC Paris[7].

Combattant au Liban dans les années 1980[modifier | modifier le code]

Par l'intermédiaire d'un enseignant en gymnastique du Grand Lycée franco-libanais d'Achrafieh, où il enseigne les mathématiques en tant que coopérant de 1982 à 1984[6], Thibaut de la Tocnaye rejoint les Phalanges libanaises[8], milice chrétienne d'inspiration fascisante[9]. Il combat lors de la guerre du Chouf, contre les Druzes, en 1983-1984[1],[10]. Il dirige également, avec Bernard Antony, un « camp de travail » pour les jeunes volontaires[8]. La spécialiste de l'extrême-droite Fiametta Venner le présente comme un nostalgique des Croisades[6]. Selon Marie-José Chombart de Lauwe et Madeleine Rebérioux, il compare alors le FN aux Phalanges libanaises ainsi que les immigrés en France, aux Palestiniens, et il défend « une image paniquante d'un complot ourdi par l'Islam et le marxisme contre la chrétienté »[8].

Combattant au Nicaragua[modifier | modifier le code]

Il effectue également des opérations militaires au Nicaragua aux côtés des Contras contre le gouvernement sandiniste[1],[11], vers 1985[12].

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Il occupe plusieurs postes de responsabilité dans l'ingénierie nucléaire (USSI-SGN) en tant que responsable des essais[5]. Il est également chef de projet sur plusieurs chantiers, notamment à La Hague, à Marcoule et à Cadarache[5]. Il prend en 1993 la direction technique d'Otim, société de tuyauterie et de chaudronnerie industrielles[5]. Il devient directeur général d'Apageo Segelm en 1995, puis président-directeur général en 1996[5].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Au sein du FN, devenu RN[modifier | modifier le code]

Thibaut de La Tocnaye adhère au FN en 1988[13].

Partisan de Bruno Gollnisch face à Marine Le Pen en vue du XIVe congrès du Front national (2011), il est élu en troisième position au comité central du parti[14],[15].

Lors de la campagne présidentielle de 2012, il est l’un des conseillers politiques de Marine Le Pen pour son programme économique[1].

En 2013, il rencontre des responsables de Svoboda pour le compte du FN, tandis que d'autres personnalités du FN dénoncent l'influence de ce parti en Ukraine[1].

Il indique avoir été pendant plusieurs années délégué national du FN aux études et argumentaires[16]. Il est ensuite membre du bureau politique[Quand ?][17] et, depuis 2018, du bureau national du FN devenu RN[18]. Il est également présenté comme le conseiller de Marine Le Pen à la Réindustrialisation[19],[16]. En 2017, il est membre du comité stratégique de campagne de Marine Le Pen[16].

Il est le détenteur de la société Cap stratégique, dont la mission est d’« accompagner le développement des entreprises » et qui réalise des prestations pour certains eurodéputés FN ainsi que pour les campagnes présidentielles de Marine Le Pen[16].

Au sein du FN, il s'oppose à Florian Philippot au sujet de la mémoire du général de Gaulle, mais considère que la « coopération » entre gaullistes et antigaullistes est possible[20]. En 2016, lors d'un débat au conseil régional de PACA sur la valorisation des harkis, il lance « Enfoiré de gaulliste ! » à l'adresse du président Christian Estrosi, avant de lui présenter ses excuses[17],[21]. Dans l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle de 2017, Emmanuel Macron met en cause « l’antigaullisme » du FN en faisant allusion à sa présence dans ses rangs et à la participation de son père à l'attentat du Petit-Clamart[21],[19].

Mandats locaux et candidatures électorales[modifier | modifier le code]

Il est pendant 12 ans conseiller municipal FN d'Avignon[22].

Lors des élections municipales de 2014, il est tête de liste à Cavaillon et considéré comme favori[1],[23]. Il mène campagne avec d'anciens policiers et fait de la sécurité le thème central de ses propositions[24]. Il arrive en 2e position au premier puis au second tour, derrière Jean-Claude Bouchet (divers droite), qui est élu maire[25]. Il est conseiller municipal d'opposition de 2014 à 2020[20],[26].

Il est conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA) de 1992 à 2021[17][source insuffisante].

Candidat aux élections législatives de 2017 dans la 2e circonscription de Vaucluse, il est battu au premier tour avec 22,49 % des voix[27].

Il figure en 35e position sur la liste du Rassemblement national pour les élections européennes de 2019[28].

Il figure en 6e position sur la liste du RN menée par Bénédicte Auzanot pour les élections municipales de 2020 à Cavaillon[29]. La liste échoue au second tour avec 34,81 % des voix face à celle de Gérard Daudet (LR)[30].

Il est élu au conseil régional du Centre-Val de Loire lors des élections régionales de 2021[31]. Candidat en binôme avec Élodie Babin dans le canton d'Auneau (Eure-et-Loir) lors des élections départementales qui se tiennent au même moment, il échoue au second tour avec 37,55 % des suffrages[32].

Chrétienté-Solidarité[modifier | modifier le code]

Il est vice-président de Chrétienté-Solidarité, association de Bernard Antony dont il est membre depuis les années 1980[1],[6].

Il dirige Chrétienté-Solidarité-Amérique centrale[33].

Il est chargé au sein des Chrétienté-Solidarité des questions liées à la Croatie vers 1991 ; les Croates catholiques se battent alors contre les Serbes communistes ; s'il avait participé directement au combat armé au Liban et au Nicaragua, Thibaut de la Trocnaye parle seulement de séjours en Croatie[6].

Il compare son engagement de jeunesse au Liban à la lutte contre l’organisation État islamique et reste en contact avec les Phalanges libanaises[10].

Autres activités[modifier | modifier le code]

En 2009, il est l'un des orateurs du 2e « congrès nationaliste » du Renouveau français[34].

Il est directeur de l’IFOREL (Institut de Formation des Élus Locaux) depuis 2017.

Publications[modifier | modifier le code]

  • La Décomposition de la Ve République, Paris, Éditions nationales, 1995, 123 p. (ISBN 2-909178-28-5) (BNF 36684547).
  • Les Peuples rebelles : itinéraire d’un Français aux côtés des combattants de la liberté, Paris, Godefroy de Bouillon, .
  • Délocalisations : ce n’est pas une fatalité !, direction ouvrage collectif, Paris, Godefroy de Bouillon, 2005.
  • Le Choix souverainiste, Atelier Fol'fer, 2019 (ISBN 978-2-3579-1118-5).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g « Thibaut de la Tocnaye et les milices chrétiennes au Liban », sur La Règle du jeu, (consulté le ).
  2. https://www.lopinion.fr/auteur/beatrice-houchard, « Le Général continue de diviser le FN », sur l'Opinion, (consulté le )
  3. « LEGISLATIVES A CAVAILLON. Thibault de la Tocnaye, candidat FN éliminé au 1er tour », sur France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur, (consulté le )
  4. « Le FN interrompt le conseil régional de Paca aux cris d'«enfoirés de gaullistes» », sur LEFIGARO, (consulté le )
  5. a b c d et e lesechos.fr, « Thibaut de la Tocnaye », sur lesechos.fr, (consulté le ).
  6. a b c d et e Fiammetta Venner, Extrême France, Grasset, , 526 p. (lire en ligne).
  7. « Présentation », sur Thibaut de La Tocnaye, (consulté le )
  8. a b et c Marie-José Chombart de Lauwe et Madeleine Rebérioux, Vigilance : vieilles traditions extrémistes et droites nouvelles, éditions de l'Atelier, , 206 p. (lire en ligne), p. 108.
  9. Gilbert Achcar, Les Arabes et la Shoah, Actes Sud Littérature, (ISBN 978-2-330-02631-8, lire en ligne)
  10. a et b Benjamin Barthe et Olivier Faye, « Les dessous du voyage de Marine Le Pen au Liban », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  11. (es) Carlos Yárnoz, « Le Pen rompe el boicot internacional con una visita a Líbano », El País,‎ (ISSN 1134-6582, lire en ligne, consulté le )
  12. « Au FN : la santonnière et le baroudeur », sur LaProvence.com, (consulté le )
  13. Xavier Alonso, « A toute vitesse, le FN se professionnalise pour 2017 », sur tdg.ch, (consulté le ).
  14. Romain Rosso, La Face cachée de Marine Le Pen, Flammarion, , 302 p. (lire en ligne).
  15. Laurent de Boissieu, « Chronologie du Front national », sur france-politique.fr (consulté le ).
  16. a b c et d Marine Turchi, « Campagne de Marine Le Pen: le florissant business de cadres FN et de leurs familles », sur Mediapart, (consulté le ).
  17. a b et c Sylvain Chazot, « VIDEO - Un élu FN, membre du bureau politique du parti, traite Christian Estrosi d'"enfoiré de gaulliste" », sur Le Lab, (consulté le ).
  18. Beatrice Houchard, « A Lille, Marine Le Pen met en place ses nouvelles équipes », sur L'Opinion, (consulté le ).
  19. a et b Amandine Réaux, « Emmanuel Macron cible le conseiller régional FN La Tocnaye, fils du "commanditaire" de l'attentat du Petit-Clamart », sur Le Lab, (consulté le ).
  20. a et b Béatrice Houchard, « Le Général continue de diviser le FN », sur L'Opinion.fr, (consulté le ).
  21. a et b François Reynaert, « Pourquoi Macron accuse le FN d'avoir "conduit les attentats contre De Gaulle" », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  22. Le Point, 2002, extrait en ligne
  23. « Municipales à Cavaillon : le FN Thibaut de la Tocnaye peut-il gagner la mairie ? #mun84300 », sur L'Internaute.com, (consulté le ).
  24. Aurélie Lagain et Daniel Morin, « Thibault de la Tocnaye (FN) mise sur la sécurité à Cavaillon », sur France Bleu.fr, (consulté le ).
  25. « Résultat municipales 2014 - Cavaillon », sur lemonde.fr (consulté le ).
  26. « Cavaillon Les élus », sur www.cavaillon.fr (consulté le )
  27. « Résultats élections municipales 2020 du second tour, listes des candidats, dates et résultats du premier tour. », sur Le Monde.fr (consulté le ).
  28. « Élections européennes : la liste des candidats du Rassemblement national », sur ouest-france.fr, (consulté le ).
  29. Daniel Morin, « Municipales à Cavaillon : Bénédicte Auzanot conduira la liste du Rassemblement national », sur Francebleu.fr, (consulté le ).
  30. « Résultats municipales 2020 à Cavaillon », sur lemonde.fr (consulté le ).
  31. « Voici les 77 nouveaux élus du Conseil régional de Centre-Val de Loire », sur leberry.fr, (consulté le ).
  32. Nathan Sportiello, « Départementales : Stéphane Lemoine et Annie Camuel, de la majorité départementale, vainqueurs dans le canton d'Auneau », sur lechorepublicain.fr, (consulté le ).
  33. Nicole Leibowitz, L'Affaire Carpentras, Plon (réédition numérique FeniXX), (ISBN 978-2-259-23846-5, lire en ligne)
  34. Laurent de Boissieu, « Renouveau Français (RF) », sur france-politique.fr (consulté le ).

Pour approfondir[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]