Theodor von Fircks

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Theodor von Fircks
Nom de naissance Ernst Theodor Carl August Eduard von Fircks
Alias

D. K. Schedo-Ferrotti

Fiodor Ivanovitsch Firks
Naissance
Libau, Gouvernement de Courlande
Drapeau de l'Empire russe Empire russe
Décès (à 60 ans)
Dresde
Drapeau du Royaume de Saxe Royaume de Saxe
Nationalité Russe
Pays de résidence

Russie
Belgique

Allemagne
Profession
Ingénieur du génie
Responsable aux douanes
Journaliste
Auteur
Langue d’écriture Français

Œuvres principales

Études sur l’avenir de la Russie

Theodor von Fircks (1812-1872), aussi connu sous le nom Фёдор Иванович Фиркс ou Fiodor Ivanovitch Firks, était un écrivain ayant écrit sous le pseudonyme de Schedo-Ferrotti sur l'Empire russe et les différentes réformes à accomplir.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Issu d'une famille de barons baltes couroniens, il fait des études d’ingénierie civile à Saint-Pétersbourg[1].

Carrière[modifier | modifier le code]

Après ses études, il entre au Bureau des Communications chargé de l'entretien de la voirie.

En 1840, il est muté de la Livonie à la Nouvelle-Russie et en Bessarabie, où il travaille sur l'amélioration des routes et la construction de chemins de fer[1],[2].

En 1854, il est muté aux douanes à Riga puis est envoyé à Bruxelles au service du ministère des Finances ; il y écrira la majeure partie de son œuvre[1].

Écriture[modifier | modifier le code]

Sujets traités[modifier | modifier le code]

En 1857, le baron von Fircks commença sa carrière d'écrivain avec le premier volume de la série Études sur l'avenir de la Russie, consacré au servage et à son abolition[3], qui sera publié sous le pseudonyme D. K. Schédo-Ferrotti, question sur laquelle il reviendra plus tard[4].

Il en publia d'autres, notamment sur les réformes à apporter à l'administration[5],[6], à l'armée[7], s'exprimant notamment sur la question des vieux-croyants[8] et sur la question polonaise[9].

Parallèlement, il écrit sur les chemins de fer en Russie[2] ainsi que sur le nihilisme[10].

Idées défendues[modifier | modifier le code]

Des positions libérales[modifier | modifier le code]

Le baron von Fircks est en faveur de plus de libertés pour les sujets de l'Empire russe : son premier livre à pour sujet l'abolition du servage[3][4] et ses ouvrages suivants défendent la liberté religieuse[8] et l'autonomie du royaume du Congrès[9] ; parallèlement à cela, il s'exprime en faveur d'une réforme de l'État et de l'administration, de réduire le rôle du tchine, de « dégraisser » la bureaucratie, de lutter contre la corruption, de réformer l'armée et d'améliorer le sort des soldats[7].

Dans les communes paysannes, il est en faveur de transférer aux membres l'usufruit de leurs terres afin de favoriser les progrès agricoles qu'un repartage pourrait empêcher[11].

Il écrit également des réponses publiques à d'autres publicistes russes tels que Katkoff et Herzen[12].

Un substrat conservateur[modifier | modifier le code]

Cependant il reste un partisan convaincu du tsarisme, désireux de protéger la monarchie, qui, sous la forme de l'autocratie, lui parait être le pilier de la grandeur de la Russie : ainsi, s'il est en faveur de la libération des paysans, il veut en même temps la faire en ménageant l'ordre nobiliaire qui pour lui est un pilier de la monarchie, et cela en l'étalant sur vingt ans et en conservant aux propriétaires la propriété des terres[3] ; cette même noblesse devra se voir accorder le monopole de la grande propriété terrienne à l'aide de majorats ainsi que le rôle dirigeant par rapport à l'administration rurale sur le modèle des provinces baltiques[13].

De même, s'il désire que la Pologne se voit accorder plus de libertés et d'autonomie, il est toujours en faveur du maintien de la Pologne dans l'Empire russe et envisage pour cela une noblesse polonaise ayant des pouvoirs ainsi qu'un prestige réduit auprès des paysans[9], même s'il confesse avoir voulu l’indépendance pour empêcher une guerre avec les puissances européennes à la suite de l'insurrection polonaise de 1861-1864.

Exil[modifier | modifier le code]

La publication du volume de ses études consacré à la Pologne provoque une campagne de presse violente contre lui, le contraignant à la démission et à l’exil[Note 1].

Il meurt à Dresde le .

Œuvre[modifier | modifier le code]

Série "Études sur l'avenir de la Russie"[modifier | modifier le code]

  • Theodor von Fircks, Étude sur l'avenir de la Russie, vol. 1 : La Libération des paysans, Berlin, Librairie B. Behr, , 81 p. (lire en ligne)
  • Theodor von Fircks, Étude sur l'avenir de la Russie, vol. 2 : Les principes du gouvernement et leur conséquences, Berlin, Librairie B. Behr, , 3e éd., 68 p. (lire en ligne)
  • Theodor von Fircks, Étude sur l'avenir de la Russie, vol. 3 : Malversations et remèdes, Berlin, Librairie B. Behr (no 3), , 2e éd., 160 p. (lire en ligne)
  • Theodor von Fircks, Étude sur l'avenir de la Russie, vol. 4 : La Noblesse, Berlin, Librairie B. Behr, , 2e éd., 139 p. (lire en ligne)
  • Theodor von Fircks, Étude sur l'avenir de la Russie, vol. 5 : Le Militaire, la garde et l'armée, Berlin, Librairie B. Behr, , 176 p. (lire en ligne)
  • Theodor von Fircks, Étude sur l'avenir de la Russie, vol. 6 : Les serfs non encore libérés, Berlin, Librairie B. Behr, , 100 p. (lire en ligne)
  • Theodor von Fircks, Étude sur l'avenir de la Russie, vol. 7 : La tolérance et le schisme religieux en Russie, Berlin, Librairie B. Behr, , 441 p. (lire en ligne)
  • Theodor von Fircks, Étude sur l'avenir de la Russie, vol. 8 : Que fera-t-on de la Pologne?, Berlin, Librairie B. Behr, , 311 p. (lire en ligne)
  • Theodor von Fircks, Étude sur l'avenir de la Russie, vol. 9 : Le nihilisme en Russie, Berlin, Librairie B. Behr, , 332 p. (lire en ligne)
  • Theodor von Fircks, Étude sur l'avenir de la Russie, vol. 10 : Le patrimoine du peuple, Berlin, Librairie B. Behr, , 131 p. (lire en ligne)

Autres livres[modifier | modifier le code]

  • Theodor von Fircks, Lettres sur les chemins de fer en Russie, Berlin, Librairie B. Behr, , 58 p. (lire en ligne)
  • Theodor von Fircks, Lettre à Monsieur Herzen, Berlin, Librairie B. Behr, , 32 p. (lire en ligne)
  • Theodor von Fircks, Lettre d'un patriote polonais au gouvernement national de la Pologne, Berlin, E. Dentu, , 96 p. (lire en ligne)
  • Theodor von Fircks, Le Programme du Congrès Européen : essai d'une solution du problème que pose le discours du 5 novembre, Berlin, E. Dentu, , 23 p. (lire en ligne)
  • Theodor von Fircks, La question Polonaise au point de vue de la Pologne, de la Russie et de l'Europe, Berlin, Librairie B. Behr, , 130 p. (lire en ligne)

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Mikhaïl Katkov se scandalisa d'ailleurs d'un livre « signé d’un nom italien, comme il disait, écrit par un Allemand » et disant à la Russie comment elle devait traiter le problème polonais[14].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (ru) Encyclopédie Brockhaus et Efron [« Энциклопедический словарь Брокгауза и Ефрона »], t. 39, Saint-Pétersbourg,‎ (lire sur Wikisource, lire en ligne), « Schédo-Ferroti », p. 366-367
  2. a et b Lettre sur les chemins de fer
  3. a b et c Étude I
  4. a et b Étude VI
  5. Étude II
  6. Étude III
  7. a et b Étude V
  8. a et b Étude VII
  9. a b et c Étude VIII
  10. Étude IX
  11. Étude X
  12. Lettre à Herzen
  13. Étude IV
  14. Charles de Mazade, « La Société et le Gouvernement russes depuis l’insurrection polonaise », Revue des Deux Mondes,‎ , p. 291

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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