Thérèse-Marguerite du Sacré-Cœur de Jésus

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Thérèse-Marguerite
du Sacré-Cœur de Jésus
Image illustrative de l’article Thérèse-Marguerite du Sacré-Cœur de Jésus
Sainte
Naissance
Arezzo, grand-duché de Toscane
Décès (à 22 ans) 
Florence, grand-duché de Toscane
Nom de naissance Anna Maria Redi
Nationalité Drapeau de l'Italie Italienne
Ordre religieux Ordre des Carmes déchaux
Vénéré à Florence, monastère des carmélites déchaussées, Via dei Bruni,
Béatification
par Pie XI
Canonisation
par Pie XI
Vénéré par l'Église catholique romaine, Ordre du Carmel
Fête 1er septembre

Anna Maria Redi (en religion Thérèse-Marguerite du Sacré-Cœur de Jésus), née le à Arezzo, en Toscane et morte le à Florence, est une religieuse carmélite italienne. Grande contemplative, elle a été déclarée sainte par l'Église catholique en 1934[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance[modifier | modifier le code]

Anna Maria Redi est née le à Arezzo, en Toscane dans une famille noble : les Redi. Son père est Ignace Redi.

Elle est baptisée le . Très jeune elle fait preuve d'une grande piété, et elle pose souvent la question autour d'elle « Dites-moi, qui est ce Dieu ? »[2].

Elle étudie chez les bénédictines de Florence. Bien que celles-ci pronent le Jansénisme, Anna Maria découvre chez elles la dévotion au Sacré-Cœur de Jésus[3]. Durant ses récréations, elle a cette réflexion : « Pendant que nous nous amusons, Jésus pense à nous ! ».

Un an après la fin de ses études et son retour dans sa famille, elle exprime son désir de rentrer au Carmel. Son père, très pieux, a le cœur brisé par cette annonce, mais il choisit de ne pas s'opposer à la volonté de sa fille[4].

Le Carmel[modifier | modifier le code]

Anna Maria Redi entre au couvent de Sainte-Thérèse à Florence le (elle a 17 ans). Elle reçoit l’habit de carmélite le sous le nom de sœur Thérèse Marguerite du Sacré-Cœur de Jésus. Carmélite, elle vit dans la prière et la pénitence.

Elle se voit chargée la mission d’infirmière dans sa communauté. Elle prodigue ses soins sans mouvement d’humeur et avec patience.

Bien qu'elle ait d'habitude une bonne santé, le elle ressent quelques douleurs qui sont mal diagnostiquées. Il s'agit en fait d'un début de gangrène.

Alors qu'elle souffre atrocement, elle trouve encore la patience et la charité de s'occuper des religieuses malades en prodiguant des conseils à une autre sœur sur les soins à leur donner. Après 18 heures de souffrances affreuses, elle meurt d'une gangrène généralisée ce même à l'âge de 23 ans[2]. Malgré ses terribles souffrances, elle meurt paisiblement, le regard fixé sur son crucifix qu’elle tient en ses mains[4].

L'incorruptibilité du corps[modifier | modifier le code]

À sa mort, le corps de la carmélite est déjà très altéré et enflé (par la gangrène), à tel point qu’on songe à ne pas exposer sa dépouille à la grille du parloir (comme c’était la coutume pour les carmélites). Mais dès que les religieuses commencent à transporter son corps, un changement se produit : la couleur bleuâtre de son visage et de son cou fait place à une délicate pâleur, le visage prend un éclat rosé, le corps devient mince et souple. La défunte semble d’une beauté rayonnante plus qu’elle ne l’avait été de son vivant. Du coup, on retarde l’inhumation de 15 jours pour permettre un plus grand nombre de visites, et le corps de Thérèse Marguerite du Sacré-Cœur de Jésus demeure dans le même état. Son corps en répand même un parfum agréable[4].

Son corps, maintenant desséché mais toujours intact, repose maintenant dans une châsse en verre au monastère de Florence[5]. Il s'agit d'un des nombreux cas d'incorruptibilité[6].

Spiritualité[modifier | modifier le code]

Son directeur spirituel, le père Ildephonse de St-Aloysius Gonzaga, lors de son procès canonique expliquera son itinéraire spirituel : elle a suivi le chemin thérésien d’une « contemplation assidue de la sainte humanité de Jésus, Verbe incarné jusqu'au Verbe de Dieu au sein de la Trinité »[3]. Sa dévotion au Sacré-Cœur explique tous les aspects de sa spiritualité et de sa vie religieuse.

Dans l'Ordre du Carmel, Thérèse Marguerite Redi n'est pas considérée comme « un maître spirituel » mais comme « un témoin ». Elle a témoigné par sa vie au Carmel, dans son expression ascétique et contemplative la plus pure, que notre vie est capable de conduire l’âme à l’union la plus intime avec Dieu. Le Sacré-Cœur de Jésus, où elle a su se cacher pour aimer, est la demeure où elle nous invite[4].

Le père Ildephonse témoignera aussi que la sainte a eu une grande grâce contemplative un dimanche après la Pentecôte de 1767 qui l'a éclairée sur la compréhension de l'amour de Dieu et de la Trinité, éclairage qu'elle a pu partager avec le père, et par la même l'instruire[7].

Citation de Thérèse Marguerite du Sacré-Cœur de Jésus : « cet amour (dont Dieu nous aime) est l'amour même dont Dieu s'aime lui-même de toute éternité, c'est l'esprit de Dieu, qui est sa vie et son souffle, qui est l'Esprit Saint. ... En outre, quand il est dit que celui qui est dans la charité est en Dieu et Dieu en lui, cela signifie qu'il vit de la vie de Dieu, et Dieu, d'une certaine manière, la vie de sa vie »[7].

Canonisation[modifier | modifier le code]

Elle est béatifiée par le pape Pie XI le et canonisée toujours par Pie XI le .

Elle figure dans le Martyrologe romain au 7 mars, jour de sa mort (dies natalis), mais elle est fêtée le 1er septembre par l'Église catholique, et avec rang de mémoire pour l'Ordre du Carmel[8].

Portraits[modifier | modifier le code]

Les plus anciennes peintures de la sainte ont été réalisées par l'artiste A.Piatoli, immédiatement après la mort de Thérèse Marguerite Redi.

Ces peintures sont conservées dans le monastère Sainte-Thérèse de Florence[7].

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Breve Compendio della Vita della Serva di Dio Suor Teresa Margarita Redi del Cuor di Gesù Monaca Teresiana Dedicata Alla Sagra Real Maestà Di Carlo Ludovico Infante di Spagna Re di Etruria dalla Priora, e Religiose del suo Monastero di Firenze, Rome, Per Antonio Fulgoni, 1806. [lire en ligne]
  • Hervé Roullet, Sainte Thérèse-Marguerite Redi, Une spiritualité du Coeur de Jésus, Paris, Éditions Pierre Téqui, 2017. Première biographie complète en français.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Sainte Thérèse-Marguerite Redi », sur nominis.cef.fr, Nominis (consulté le ).
  2. a et b « Le martyrologe romain fait mémoire de Sainte Thérèse-Marguerite Redi », Magnificat, no 286,‎ , p. 43 (ISSN 1240-0971).
  3. a et b « Le martyrologe romain fait mémoire de Sainte Thérèse-Marguerite Redi », Magnificat, no 268,‎ , p. 113 (EAN 3700677945747).
  4. a b c et d « Thérèse Marguerite du Sacré-Cœur », sur lecarmel.org, Le Carmel au Québec (consulté le ).
  5. La photo de son sarcophage de verre est disponible sur le net, par exemple sur ce blog
  6. V.Battaglia, « L’incorruptibilité physique », sur dinosoria.com, Dinosoria.com, (consulté le ).
  7. a b et c (en) Herman Ancilli, « Teresa Margaret of the Sacred Heart of Jesus » [PDF], sur carmelnet.org, The Carmelites of the Province of the Most Pure Heart of Mary (USA) (consulté le ).
  8. Les heures du Carmel, Lavaur, Éditions du Carmel, , 347 p. (ISBN 978-2-84713-042-3, BNF 40060364), p184