Théorème de Slutsky
En probabilités, le théorème de Slutsky[1] étend certaines propriétés algébriques de la convergence des suites numériques à la convergence des suites de variables aléatoires.
Le théorème porte le nom d'Eugen Slutsky[2]. Le théorème de Slutsky est aussi attribué à Harald Cramér[3].
Énoncé
{Xn}, {Yn} sont des suites de variables aléatoires à valeur respectivement dans Rp et Rq.
Théorème de Slutsky — Si Xn converge en loi vers X, et si Yn converge en probabilité vers une constante c, alors le couple (Xn,Yn) converge en loi vers le couple (X,c).
Par exemple, si les {Xn}, {Yn} sont des vecteurs ou des matrices pouvant être ajoutés ou multipliés, on a la convergence en loi de Xn + Yn vers X + c, et de YnXn vers cX.
Remarque — Dans l'énoncé du théorème, l'hypothèse « Yn converge en probabilité vers une constante c » est en fait équivalente à l'hypothèse « Yn converge en loi vers une constante c »[4].
Notes :
- L'hypothèse selon laquelle Yn converge vers une constante est importante — si la limite était une variable non dégénérée, le théorème ne serait plus valide.
- Le théorème reste valide lorsqu'on remplace toutes les convergences en loi par des convergences en probabilité.
À voir
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Bibliographie
- (en) G. Grimmett et D. Stirzaker, Probability and Random Processes, Oxford, , 3e éd.
- (en) Allan Gut, Probability: a graduate course, Springer-Verlag, (ISBN 0-387-22833-0)
- (de) E. Slutsky, « Über stochastische Asymptoten und Grenzwerte », Metron, vol. 5, no 3, , p. 3–89 Zbl 51.0380.03
Notes
- Grimmett 2001, Exercise 7.2.5
- Slutsky 1925
- Si l'on en croit la remarque 11.1 de Gut 2005, p. 249, le théorème de Slutsky est aussi appelé théorème de Cramér.
- Voir Patrick Billingsley, Convergence of Probability Measures, p.27