Teresa Barata Salgueiro

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Teresa Barata Salgueiro
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Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Université de Chicago
Faculté de lettres de l'université de Lisbonne (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité
Autres informations
A travaillé pour
Université de Lisbonne ( - )Voir et modifier les données sur Wikidata
Distinctions
Médaille du Mérite scientifique (d) ()
Prix Mercúrio (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Teresa Barata Salgueiro, née en à Lisbonne, est une géographe portugaise pionnière dans l'étude de la construction clandestine au Portugal. Le ministère de la Science, de la Technologie et de l'Enseignement supérieur du gouvernement portugais (pt) lui décerne la médaille du mérite scientifique en 2017.

Biographie[modifier | modifier le code]

Photo de Bernadette Mérenne-Schoumaker
Bernadette Mérenne-Schoumaker.

Teresa Barata Salgueiro est née à Lisbonne en 1948[1]. Passionnée par les cartes qui la font rêver et voyager, elle fait ses études de géographie à l'université de Lisbonne[2]. Elle découvre la géographie humaine à la française avec Orlando Ribeiro, la géographie urbaine avec Isabel Medeiros, ici aussi influencée par l'apport de Jacqueline Beaujeu-Garnier[2]. Intéressée par la théorie des places centrales, qui voit une région polarisée par une ville et organisée en système, soit l'opposé du concept de région selon l'école française, elle part étudier à l'université de Chicago[2]. Elle y découvre le positivisme, les travaux de David Harvey et de Manuel Castells sur la géographie radicale[2]. Peu après son retour au Portugal se déroule la révolution des œillets[2]. Elle participe au mouvement, et fait la synthèse des différents courants et théories pour leur mise en pratique concrète[2]. Elle s'appuie sur la géographie économique ainsi que sur le rôle des acteurs et processus sociaux issus de la géographie radicale pour ses recherches portant sur l'urbanisme, et travaille notamment sur la notion de « ville informelle », sur les politiques du logement et sur les luttes urbaines[2]. Elle s’intéresse ensuite au commerce, à travers les travaux de Bernadette Mérenne-Schoumake qui a un grand impact sur sa réflexion[2]. Elle soutient sa thèse, Le marché d'habitation et la structure urbaine dans la banlieue de Lisbonne en 1983[3].

Elle est membre fondatrice de l'Institut de géographie et d'aménagement du territoire de l'Université de Lisbonne et la directrice jusqu'en 2013[4],[5].

Travaux[modifier | modifier le code]

Lisbonne vue de haut : ensemble de bâtiments couleur brique
Vue de Lisbonne.

Les recherches de Teresa Barata Salgueiro portent sur la ville et sa construction par les différents acteurs : ses transformations, l'organisation socio-spatiale, la résilience et la durabilité[4]. Elle l'étudie sous l'angle du commerce et de la consommation, du logement, du tourisme et de l'immobilier[4]. Elle publie en 1992 le livre Villes au Portugal : Une géographie urbaine, issu de sa thèse, un ouvrage de référence sur l'urbanisme portugais[6]. Elle écrit de nombreuses parties de Geografía de Portugal sur les villes, la construction de Lisbonne et ses dynamiques urbaines[7],[8]. Elle en fait l'historique, retrace son placement parmi les différents systèmes de villes et son appropriation par sa population[9].

Tout au long de sa carrière de chercheuse, elle se consacre à l'étude des dynamiques sociales et économiques qui se produisent dans les villes, à savoir les phénomènes qui conduisent à l'émergence de quartiers illégaux, notamment sur l'interaction entre le centre et la périphérie[10],[11].

Elle est la première géographe à étudier les quartiers clandestins portugais, dont ceux qui ont émergé autour de Lisbonne.

Elle montre que les processus d'exclusion ne sont pas uniquement liés aux personnes mais aussi aux entreprises[2]. Ses recherches montrent que certains lieux cumulent les désavantages et sont marginalisés par l'immobilier et les investisseurs[12],[13]. Elle module l'analyse de l'école de Chicago sur un centre unifié socialement ségrégé et propose la notion de « ville fragmentée »[2]. Pour elle, la ville est davantage le fruit d'un processus de coupures, cassures, fragmentations économiques et sociales[2]. Ce travail sur le lien entre commerce et urbanisme est récompensé par le prix Mercúrio en 2019[11].

Hommages et récompenses[modifier | modifier le code]

  • Prix Mercúrio, catégorie recherche, en 2019[14],[11] ;
  • Médaille du mérite scientifique en 2020 par le Ministère de la Science, de la Technologie et de l'Enseignement supérieur du gouvernement portugais[10] ;
  • Médaille d'honneur de l'université de Lisbonne ;
  • Teresa Barata Salgueiro est membre de l'Académie des sciences de Lisbonne.

Publications[modifier | modifier le code]

Teresa Barata Salgueiro est l'autrice de plus de 150 publications dont[15] :

Livres[modifier | modifier le code]

Articles scientifiques[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Obras de Teresa Barata Salgueiro na Biblioteca Nacional de Portugal », catalogo.bnportugal.gov.pt (consulté le )
  2. a b c d e f g h i j et k Teresa Barata-Salgueiro, « La géographie : Pourquoi ? Comment ? », Bulletin de la Société Géographique de Liège,‎ (ISSN 0770-7576 et 2507-0711, lire en ligne, consulté le )
  3. Suzanne Daveau, « Coup d’oeil sur la pratique de la géographie au Portugal, selon un important ouvrage récent », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest. Sud-Ouest Européen, vol. 25, no 1,‎ , p. 11–23 (lire en ligne, consulté le )
  4. a b et c (pt) ceg, « Teresa Barata-Salgueiro », sur CEG (consulté le )
  5. (de) « Wahl in Portugal: Die Formel des Sozialisten Costa geht nicht ganz auf », sur www.fr.de (consulté le )
  6. Álvaro Ferreira da Silva, « A cidade em Portugal », Análise Social, vol. 28, no 122,‎ , p. 699–705 (ISSN 0003-2573, lire en ligne, consulté le )
  7. Isabelle Pato e Silva, « Géographie du Portugal : Carlos Alberto Medeiros (dir), Geografía de Portugal, Vol. 1, 2, 3 et 4 », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest. Sud-Ouest Européen, vol. 24, no 1,‎ , p. 143–144 (lire en ligne, consulté le )
  8. Mayté Banzo, Isabelle Pato e Silva et Elodie Valette, « Lisbonne en ses périphéries, Introduction », Revue géographique des Pyrénées et du Sud-Ouest. Sud-Ouest Européen, vol. 24, no 1,‎ , p. 1–5 (lire en ligne, consulté le )
  9. Matthieu Giroud, « Teresa Barata Salgueiro, Lisbonne. Périphérie et centralités », Lusotopie. Recherches politiques internationales sur les espaces issus de l’histoire et de la colonisation portugaises, no XV(2),‎ , p. 267–269 (ISSN 1257-0273, lire en ligne, consulté le )
  10. a et b (pt) « Despacho 1103/2021, 2021-01-27 », Diário da República Eletrónico (consulté le )
  11. a b et c (pt) CEG, « Teresa Barata-Salgueiro é distinguida com o Prémio Mercúrio », CEG, (consulté le )
  12. (pt) « Expo 98 faz vinte anos: ainda se lembra de como era aquela zona antes da exposição? », sur NiT (consulté le )
  13. René-Paul Desse, « Quelle résilience pour les espaces commerciaux? Le cas français », GOT, Revista de Geografia e Ordenamento do Território, no 6,‎ , p. 45–69 (ISSN 2182-1267, DOI 10.17127/got/2014.6.005, lire en ligne, consulté le )
  14. (pt) « Prémio Mercúrio – O melhor do Comércio e Serviços » (consulté le )
  15. « ID REF », sur ID REF