Aller au contenu

Teona Strugar Mitevska

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Teona Strugar Mitevska
Teona Strugar Mitevska lors de la présentation du film When the Day Had no Name à la Berlinale 2017.
Biographie
Naissance
Nom dans la langue maternelle
Теона Стругар МитевскаVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Bruxelles, Belgique
Formation
Activités
Fratrie
Autres informations
Organisation
Sisters and Brother Mitevski Production
Site web
Œuvres principales

Teona Strugar Mitevska, née en 1974 à Skopje, est une réalisatrice et scénariste macédonienne.

Entre 6 et 12 ans, Teona Strugar Mitevska commence une carrière d'actrice à la télévision macédonienne et au théâtre. Elle étudie un temps la conception graphique avant de travailler comme directrice artistique, puis s'installe à New York en 1998 pour étudier le cinéma. En 2001, elle est diplômée d'un Master of Film Arts de la Tisch School of the Arts, rattachée à l'Université de New York[1].

Réalisatrice engagée, elle se définit telle une FEMARTIVIST, mêlant au féminisme ses engagements et une dimension artistique[1]. Prônant davantage d'égalité dans la création cinématographique, elle cite les travaux de Lucrecia Martel, Claire Denis, Maya Deren, Kira Muratova, Athina Rachel ou Ursula Meier comme exemples à suivre[2].

Sa sœur l'actrice et productrice Labina Mitevska interprète le personnage d'Afrodita dans le film de son aînée, Je suis de Titov Veles. Vuk Mitevski est spécialisé dans la sculpture, la peinture et la conception graphique. Depuis 2008, il mène également une carrière dans la réalisation de films d'animation. Ensemble, la fratrie créée en 2001, la société de production Sisters and Brother Mitevski Production[3].

Carrière professionnelle

[modifier | modifier le code]

En 2001, Teona Strugar Mitevska fait ses débuts en tant que réalisatrice avec le court métrage Veta, lauréat du prix spécial du jury à la Berlinale[4].

Son premier long métrage, Comment j'ai tué un saint, est présenté en avant-première lors du Festival international du film de Rotterdam en 2004. Le film présente une partie de la vie macédonienne en 2001, année où l'ex-république yougoslave a contourné la guerre civile avec ses citoyens albanais. L'histoire repose sur l'amour d'un frère et d'une sœur contrarié par des idées politiques différentes[5]. Tourné dans un style caché et voyeuriste pratiquement dépourvu de gros plans, la réalisatrice transmet avec réalisme l'inquiétude omniprésente d'un pays au bord de la guerre civile[6].

Teona Strugar Mitevska entourée de ses acteurs pour la première mondiale du film When the day had no name à Berlin, en février 2017.

En 2008, Teona Strugar Mitevska retrouve la Berlinale avec Je suis de Titov Veles (Јас сум од Титов Велес, J̌as sum od Titov Veles). Projeté dans plus de 80 festivals à travers le monde, le long métrage a remporté près de 20 prix internationaux[2]. Situé dans la ville pittoresque de Veles, trois sœurs en plein deuil paternel, tentent d'échapper à l'environnement étouffant de leur communauté[7]. Le scénario décrit une histoire contemporaine de désintégration urbaine dans la Macédoine post-communiste[8].

Dans The Woman Who Brossed Off Her Tears sorti en salles en 2012, Victoria Abril et Labina Mitevska interprètent deux mères de famille dont les histoires personnelles et parallèles convergent malgré une distance géographique certaine[9].

En 2017 avec When the day had no name, la réalisatrice s'appui comme point de départ sur un fait réel, le meurtre non résolu de quatre adolescents[10]. Le film vise à explorer le machisme retranché, l'agression et les tensions culturelles qui nuisent à son pays[11]. Le film est projeté en avant-première dans la section Panorama du 67e Festival international du film de Berlin[12].

En 2019, elle obtient le prix du jury œcuménique de la Berlinale avec Dieu existe, son nom est Petrunya, inspiré par un incident qui a eu lieu en 2014 lorsqu'une femme avait repêché une croix lancée dans un fleuve lors de l'Epiphanie, alors que la tradition réserve ce rituel aux hommes. C'est pour la réalisatrice une occasion de dénoncer la mentalité patriarcale encore présente en Macédoine du Nord.

Filmographie

[modifier | modifier le code]
  • 2001 : Veta (Court métrage)
  • 2004 : Comment j'ai tué un saint (Како убив светец, Kako ubiv svetec)
  • 2009 : Je suis de Titov Veles (Јас сум од Титов Велес, J̌as sum od Titov Veles)
  • 2012 : Louves (The Woman Who Brushed Off Her Tears)
  • 2017 : When the day had no name (Кога денот немаше име)
  • 2019 : Dieu existe, son nom est Petrunya (Господ постои, името ѝ е Петрунија, Gospod postoi, imeto i' e Petrunija)
  • 2022 : L'Homme le plus heureux du monde (Најсреќниот Човек На Светот, Najsreḱniot Čovek na Svetot)

Distinctions

[modifier | modifier le code]

Parmi une sélection non exhaustive :

Notes et références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b (en) « Teona Strugar Mitevska : I am an artist, an activist and a proud feminist, I am a FEMARTIVIST. », sur pro.festivalscope.com, .
  2. a et b (en) Marina Lazarevska, « EFP Europe! Voices of Women in Film: Teona Strugar Mitevska, Republic of Macedonia », sur filmneweurope.com, .
  3. (en) « About Us - Sisters and Brother Mitevski Production »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur sistersandbrothermitevski.com.
  4. (en) Sarah Ward, « Sydney Film Festival picks 10 female directors to watch »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur screendaily.com, .
  5. (en) Deborah Young, « Review : ‘How I Killed a Saint », sur variety.com, .
  6. (en) Jeannette Catsoulis, « Siblings Trapped in a Loud and Messy Crossfire in 'How I Killed a Saint' », sur nytimes.com, .
  7. Sandro Dokic, « Je suis de Titov Veles : une histoire de femmes », sur cineuropa.org, .
  8. (en) « Je suis de Titov Veles (2007) - Synopsis », sur imdb.com, .
  9. (en) Leslie Felperin, « Review : ‘The Woman Who Brushed Off Her Tears’ », sur variety.com, .
  10. « When the Day Had No Name : quand la société échoue à tous les tests », sur cineuropa.org, .
  11. (en) Wendy Ide, « A real-life murder inspires this blunt, bleak examination of Macedonia’s cultural tensions », sur screendaily.com, .
  12. (en) Vladan Petkovic, « Teona Strugar Mitevska returns to Berlin with When the Day Had No Name », sur cineuropa.org, .
  13. Prix LUX 2019. Actualités du Parlement européen, site europarl.europa.eu (Consulté le 24/12/2019)

Liens externes

[modifier | modifier le code]