Teodor Meleșcanu

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Teodor Meleșcanu
Illustration.
Teodor Meleșcanu en avril 2017.
Fonctions
Président du Sénat de Roumanie

(4 mois et 24 jours)
Législature 8e
Prédécesseur Șerban Valeca (intérim)
Călin Popescu-Tăriceanu
Successeur Titus Corlățean (intérim)
Anca Paliu Dragu
Ministre des Affaires étrangères

(2 ans, 6 mois et 20 jours)
Premier ministre Sorin Grindeanu
Mihai Tudose
Mihai Fifor (intérim)
Viorica Dăncilă
Gouvernement Grindeanu
Tudose
Dăncilă
Prédécesseur Lazăr Comănescu
Successeur Ramona Mănescu

(8 jours)
Premier ministre Victor Ponta
Gouvernement Ponta III
Prédécesseur Titus Corlățean
Successeur Bogdan Aurescu
Ministre de la Justice
(intérim)

(1 mois et 14 jours)
Premier ministre Călin Popescu-Tăriceanu
Gouvernement Popescu-Tăriceanu
Prédécesseur Tudor Chiuariu
Successeur Cătălin Predoiu
Ministre de la Défense

(1 an, 8 mois et 17 jours)
Premier ministre Călin Popescu-Tăriceanu
Gouvernement Popescu-Tăriceanu
Prédécesseur Sorin Frunzăverde
Successeur Mihai Stănișoară
Ministre des Affaires étrangères

(4 ans et 22 jours)
Premier ministre Nicolae Văcăroiu
Gouvernement Văcăroiu
Prédécesseur Adrian Năstase
Successeur Adrian Severin
Biographie
Nom de naissance Teodor Viorel Meleșcanu
Date de naissance (83 ans)
Lieu de naissance Brad (Roumanie)
Nationalité Roumaine
Parti politique PSD (jusqu'à 1997)
APR (1997-2001)
PNL (2001-2012)
Indépendant (2012-2016)
ALDE (2016-2019)
Indépendant (depuis 2019)
Profession Universitaire

Teodor Meleșcanu
Présidents du Sénat de Roumanie

Teodor Viorel Meleșcanu (né le à Brad), est un homme politique roumain. Il est ministre des Affaires étrangères entre 1992 et 1996, de la Défense de 2007 à 2008, puis de nouveau des Affaires étrangères en et de 2017 à 2019. Il est ensuite élu président du Sénat.

Biographie[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Teodor Meleșcanu est diplômé en droit (1964) et en relations internationales (1966) de l'université de Bucarest. Il a plus tard étudié en Suisse où il a obtenu en 1973 un doctorat en science politique et droit international de l'université de Genève.

Parcours académique[modifier | modifier le code]

Il a été professeur à la faculté des sciences politiques de l'université de Bucarest entre 1994 et 2010. Il a publié de nombreux articles sur la science politique et les relations internationales. Son départ a été présenté par certains comme un licenciement pour des raisons politiques[1].

Carrière diplomatique[modifier | modifier le code]

Teodor Meleșcanu entre en 1966 dans la carrière diplomatique au sein du ministère des Affaires étrangères, au sein de la Direction juridique des traités. Il occupe ce poste jusqu'en 1970, puis exerce successivement diverses fonctions et gravit peu à peu les échelons.

Entre 1970 et 1978, il est troisième secrétaire du département des Organisations internationales et du Désarmement. Entre 1978 et 1985, il est deuxième secrétaire de la délégation permanente de la Roumanie aux Nations Unies. Entre 1985 et 1990, il est premier secrétaire du département de la Sécurité internationale et du Désarmement.

D’ à , il est sous-secrétaire d'État aux relations avec l'Amérique latine, l'Asie et l'Afrique, avec le grade de conseiller diplomatique.

Entre et , il est secrétaire d'État auprès du ministre des Affaires étrangères. Il obtient le grade d'ambassadeur[2].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Ministre des Affaires étrangères (1992-1996)[modifier | modifier le code]

Entre et , Teodor Meleșcanu est ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement Văcăroiu.

Sénateur (1996-2000 et 2004-2008)[modifier | modifier le code]

En , Teodor Meleșcanu est élu sénateur dans la circonscription de Prahova (30e circonscription). Il appartient au groupe parlementaire du Parti de la social-démocratie en Roumanie (PSD) jusqu'en , date à laquelle il quitte le parti et siège comme sénateur non inscrit. Il est membre de la commission parlementaire des Affaires étrangères. Jusqu'en , il participe à la délégation roumaine à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe[3]. Candidat à l'élection présidentielle de 2000, il remporte 1,9 % des suffrages exprimés au premier tour.

Le , Teodor Meleșcanu est élu sénateur pour le Parti national libéral dans la circonscription de Prahova (désormais 31e circonscription). Il appartient au groupe parlementaire de l'Alliance libérale.

Il est vice-président du Sénat pendant la session parlementaire de -.

Entre et , il est membre de la commission parlementaire à la Justice (commission « nominations, discipline, immunités et validations »). Il est ensuite membre de la commission parlementaire des Affaires étrangères. Il participe aux groupes parlementaires d'amitié avec l'Albanie et avec l'Algérie[4].

Ministre de la Défense (2007-2008)[modifier | modifier le code]

Teodor Meleșcanu avec Robert Gates, en septembre 2008.

Le , Teodor Meleșcanu est nommé ministre de la Défense dans le gouvernement Popescu-Tăriceanu II.

Le , il est nommé ministre de la Justice à titre intérimaire jusqu'au , dans un contexte de crise politique entre le Président et le Premier ministre sur la nomination de Norica Nicolai à ce poste. Il cumule cette fonction avec celle de ministre de la Défense[5].

En , Teodor Meleșcanu effectue une visite officielle de trois jours en Arménie. Il préconise un renforcement des relations bilatérales entre la Roumanie et l’Arménie, notamment dans le domaine militaire, et un rapprochement de cette dernière avec l'OTAN. Un plan de coopération est prévu pour l’année 2008 qui inclut un renforcement de la base juridique permettant une action commune, ainsi qu'une coordination de la formation et de l’entraînement du personnel militaire[6].

Le , pendant la conférence intergouvernementale qui prépare le traité de Lisbonne, il déclare que le futur traité représente un progrès en matière de défense européenne. Il réaffirme son engagement à inclure la Roumanie dans l'Europe de la défense, et sa conviction que les États membres peuvent donner l'impulsion politique nécessaire au bon fonctionnement des institutions européennes. Il déclare : « Nous avons besoin d'une politique de sécurité et de défense commune, et le nouveau traité qui sera adopté à Lisbonne et que nous espérons voir ratifié représente une avancée importante. »[7]

En , Teodor Meleșcanu annonce que la Roumanie ne participera pas à l’opération militaire conduite par l’Union européenne au Tchad, EUFOR Tchad, car le pays souhaite réduire sa présence militaire internationale. Teodor Meleșcanu déclare : « Nous sommes à la limite de nos possibilités et nous n’avons pas pour l’instant la possibilité de nous impliquer dans un théâtre d’opération. »[8]

Teodor Meleșcanu quitte ses fonctions en , après les élections législatives du 30 novembre qui ont conduit à la formation du gouvernement Boc I.

Sénateur (2008-2012)[modifier | modifier le code]

Teodor Meleșcanu est réélu sénateur en 2008, à nouveau dans la circonscription de Prahova. Il est vice-président du Sénat à partir de [9].

Teodor Meleșcanu préside la commission parlementaire de la Défense au Sénat[10]. Il est membre de la délégation roumaine à l'Assemblée parlementaire de l'OTAN. Il participe aux groupes parlementaires d'amitié avec l'Égypte, la France, la Géorgie et l'Iran[9].

Le , Teodor Meleșcanu s'associe au président Traian Băsescu pour accepter la proposition américaine d'installer un bouclier antimissiles sur le sol roumain[11]. L'administration Obama avait abandonné en le projet de bouclier antimissiles en Pologne et en Tchéquie[12], et proposé à la place d'installer dans les Balkans des missiles terrestres SM-3, afin de contrer la menace nucléaire iranienne sans paraître provocant aux yeux de la Russie. Teodor Meleșcanu déclare : « Le projet de bouclier antimissile a été modifié avec l'administration Obama et a créé les conditions pour la Roumanie de participer à ce projet, auquel seront associés la Russie et d'autres pays de l'OTAN. La décision de participation de notre pays à ce programme aura l'appui du Parlement[13]. »

En , Teodor Meleșcanu dirige les travaux du Sénat sur le Rapport sur la stratégie de défense présenté au Parlement par le président Traian Băsescu[14],[15]. Il met en garde contre le risque d'atteintes à la liberté de la presse que constituent certaines propositions du rapport visant à lutter contre les campagnes de presse contre les représentants de l'État. Teodor Meleșcanu affirme néanmoins que le rapport est globalement satisfaisant : « C'est un document intéressant, avec une vision moderne de la défense et de la sécurité, mais avec les défauts inhérents à tout document de première main. Même s'il a été retravaillé, des améliorations substantielles peuvent encore être apportées, sur le fond et sur la forme[16]. »

En , Teodor Meleșcanu demande que soient inclus dans les priorités de la stratégie de défense la lutte contre les écoutes illégales et l'espionnage des courriers électroniques. Il déclare : « Une des sources de vulnérabilité les plus importantes est l'enregistrement illégal des conversations électroniques, l'interception des courriers postaux et des courriers électroniques, et des conversations privées en général. Cette vulnérabilité devrait être un sujet d'intérêt et de préoccupation majeur pour le gouvernement roumain et notre stratégie de défense[17]. »

Teodor Meleșcanu souligne également la question du financement de la Défense, qui est insuffisamment abordée dans le rapport de l'exécutif. « Il est difficile de discuter d'une stratégie de défense qui ne définit pas clairement les moyens à fournir pour son accomplissement. Elle ne contient pas un mot sur la mauvaise gouvernance ou sur les réductions de salaire, et aucune ressource supplémentaire n'est accordée pour le futur système de défense, d'ordre public et de sécurité. Dans ces conditions, on voit mal quelle est la crédibilité de cette stratégie[17] ». Il annonce que les sénateurs vont proposer au président des amendements sur la stratégie de défense.

Le , Teodor Meleșcanu annonce l'audition imminente du ministre de l'Intérieur Traian Igaș après la révélation d'un scandale de corruption de la police dans la ville de Piatra Neamț[18]. Le ministre de l'Intérieur a annoncé le même jour le licenciement du chef de la police Drum Peter et du secrétaire d'État à la police Dan Fatuloiu[19].

Le , Teodor Meleșcanu critique l'attitude de l'armée lors de la parade militaire célébrant la fête nationale, qui constitue « une violation du protocole sur les honneurs militaires ». Pendant la cérémonie, les honneurs ont été rendus au Premier ministre Emil Boc ; or le protocole prévoit qu'en l'absence du président, ils auraient dû être rendus au président du Sénat Mircea Geoană[20]. Cet incident survient au cours d'une cohabitation difficile entre le gouvernement et le Parlement. Pour Teodor Meleșcanu, il s'agit d'un mauvais signal donné par le gouvernement, qui risque de déboucher sur une crise politique[21].

Teodor Meleșcanu participe à la commission mixte de la Chambre des députés et du Sénat pour la révision constitutionnelle[22]. Le , son parti, le Parti national libéral, propose la suppression de la Cour constitutionnelle. Ses pouvoirs seraient transférés à la Cour de cassation, qui est composée de juges indépendants alors que la Cour constitutionnelle est composée de personnalités issues du monde politique[23]. Le député européen Cristian Preda répond à cette proposition sur son blog en ironisant sur le fait que Meleșcanu avait quelques mois auparavant été candidat au poste de juge constitutionnel, qu'il n'avait pas obtenu. Il déclare : « J'espère que le parti libéral ne va pas demander l'abolition de toutes les institutions dont il a perdu l'élection[24] ».

De l'Alliance pour la Roumanie au PNL[modifier | modifier le code]

En 1997, Teodor Meleșcanu crée le parti Alliance pour la Roumanie avec d'autres membres du Parti social-démocrate (PDSR), qu'il préside jusqu'en .

En , l'Alliance pour la Roumanie fusionne avec le Parti national libéral (PNL). Teodor Meleșcanu devient le premier vice-président du nouveau Parti national libéral ainsi formé[25].

Élection présidentielle de 2014[modifier | modifier le code]

Il se présente, en tant que candidat indépendant, à l'élection présidentielle du . Il arrive neuvième du premier tour, sur 14 candidats, avec 1,09 % des suffrages exprimés.

Retour aux Affaires étrangères (2014 et 2017)[modifier | modifier le code]

Huit jours plus tard, le , il est nommé pour la deuxième fois au poste de ministre des Affaires étrangères, dans le troisième gouvernement de coalition de centre gauche de Victor Ponta. Il succède ainsi à Titus Corlățean, contraint à la démission après les protestations issues de la diaspora roumaine concernant l'organisation du scrutin présidentiel. Mais Teodor Meleșcanu renonce à sa fonction dès le , deux jours après le second tour de l'élection présidentielle, qui connaît les mêmes problèmes d'organisation et consacre la victoire du libéral Klaus Iohannis sur Ponta.

Il rejoint ensuite l'Alliance des libéraux et démocrates (ALDE), le nouveau parti de centre droit fondé en par Călin Popescu-Tăriceanu et Daniel Constantin.

Réélu sénateur au cours des élections sénatoriales du , Teodor Meleșcanu est désigné ministre des Affaires étrangères le , à 75 ans, dans le gouvernement de coalition de centre gauche du Premier ministre social-démocrate Sorin Grindeanu.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Il a été marié à la juriste et journaliste de télévision Felicia Meleșcanu jusqu’au décès de celle-ci en [26]. Il est père d'une fille.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Teodor Meleșcanu a fost dat afară de la Facultatea de Științe Politice »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  2. (ro) « Biografie - Teodor Meleșcanu », sur infoportal.rtv.net
  3. « STRUCTURE DU PARLEMENT DE ROUMANIE 1996-2000 », sur www.cdep.ro (consulté le )
  4. « STRUCTURE DU PARLEMENT DE ROUMANIE 2004-2008 », sur www.cdep.ro (consulté le )
  5. (ro) « Preşedintele Băsescu a acceptat interimatul lui Meleşcanu la Justiţie », sur Gazeta de Sud, 2008-01-15, (consulté le )
  6. « Coopération avec l'OTAN: l'expérience roumaine peut être utile à l'Arménie (premier ministre arménien) », sur Ria Novosti, .
  7. (en) « Teodor Meleșcanu, Minister for Defence, Romania » [vidéo], sur Dailymotion, .
  8. « Coup dur pour Eufor Tchad : la Roumanie renonce à envoyer des troupes »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur bruxelles2.eu, .
  9. a et b « STRUCTURE DU PARLEMENT DE ROUMANIE 2008-2012 », sur www.cdep.ro (consulté le )
  10. « Commissions du Sénat », sur www.cdep.ro (consulté le )
  11. « Bucarest s'associe au bouclier antimissile américain », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. « Obama sabre son bouclier antimissiles », sur Libération.fr, (consulté le )
  13. « Meleșcanu: Decizia de a avea un scut antirachetă în România va avea sprijinul Parlamentului », sur Realitatea, .
  14. « Rapport sur la stratégie de défense » [PDF], sur storage0.dms.mpinteractiv.ro
  15. (ro) « Presiunea trusturilor de presă pe decizia politică, o vulnerabilitate, conform Strategiei de Apărare », sur Mediafax.ro, (consulté le )
  16. (ro) « Meleşcanu: Încadrarea la "vulnerabilităţi" a campaniilor de presă la comandă, un precedent periculos », sur Mediafax.ro, 23 juin 2010. (consulté le )
  17. a et b (ro) « Melescanu: Interceptarile sa fie trecute ca vulnerabilitate in Strategia de aparare », sur Ziare.com, (consulté le )
  18. (ro) « Melescanu spune ca il va chema pe Igas in Parlament », sur Ziare.com, (consulté le )
  19. (ro) « Demiteri in Politie - Igas: Am venit sa fac ordine, nu sa stau cu mainile incrucisate », sur Ziare.com, (consulté le )
  20. (ro) « Cum a ratat Geoană încă o șansă să se simtă președinte », sur evz.ro, .
  21. (ro) « Meleșcanu, despre onorul acordat lui Boc: Un semnal prost al puterii », sur evz.ro, .
  22. « Commission mixte de la Chambre des Députés et du Sénat pour l'élaboration de la proposition législative de révision de la Constitution de la Roumanie », sur cdep.ro.
  23. (ro) « Meleșcanu propune desființarea Curții Constituționale », sur evz.ro, .
  24. (ro) « Meleșcanu », sur cristianpreda.ro, .
  25. (ro) « Protocol de fuziune" », sur pnl.ro, .
  26. (ro) « A incetat din viata Felicia Meleșcanu », sur stiri.kappa.ro, .

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]