Mandarine (couleur)

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Mandarines de Californie.

Le nom de couleur mandarine désigne des nuances d'orange, d'après la couleur du fruit du mandarinier, dont la couleur varie selon la maturité et selon la variété.

Dans les nuanciers, on trouve, en peinture pour la décoration mandarine[1], mandarine[2], mandarine[3] ; en fil à broder 741 mandarine[4].

Des oranges similaires peuvent aussi bien se nommer tangerine, clémentine, bigarade ou kumquat, selon le bon plaisir de ceux qui en décident, ces agrumes ne se distinguant pas par la couleur. Les commerçants souhaitent souvent impressionner les consommateurs et affirmer la propriété intellectuelle sur un de leurs modèles par l'usage de noms de couleur nouveaux. Toutes ces désignations fondées sur la métonymie sont invariables : « des tissus mandarine », « des mandarine pâles ».

Dans le nuancier américain ISCC-NBS, les noms de couleur « mandarin orange, tangerine » s'associent aux mêmes nuances, 35, 48, 50, tandis que le 34 ne correspond qu'au « mandarin red »[5].

Origine et histoire[modifier | modifier le code]

La mandarine est introduite en Europe en 1828, et, importée de Malte et de Sicile, cultivée aussi dans l'Algérie colonisée, devient courante en France au milieu du siècle[6].

Au XIXe siècle, Michel-Eugène Chevreul a entrepris de situer les couleurs les unes par rapport aux autres et par rapport aux raies de Fraunhofer. Il a comparés à ses couleurs-type plusieurs variétés de mandarines, trouvant 2 orangé 9 ton et 2 orangé 10 ton(p. 369), 3 orangé 8 ton (p. 373), 4 orangé 9 ton (p. 377), 5 orangé 7 ton (p. 381)[7].

La couleur mandarine, produite par un colorant nouvellement inventé[8], est lancée comme couleur de la mode en 1877 : « c'est égal, le mandarine me sort des yeux ; dans quinze jours, on ne verra que ça dans les rues[9] ».

Le Répertoire de couleurs de la Société des chrysanthémistes publié en 1905 donne Rouge mandarine pour un synonyme de Rouge mandarine GR, nom commercial d'un colorant azoïque, l'orthotoluidine sulfonée diazotée traitée par le Naphtol β[10], dit aussi Orangé R[11].

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Nos couleurs », sur duluxvalentine.com.
  2. « Nuancier nature Ripolin », sur ripolin.tm.fr.
  3. « Couleurs V33 », sur v33.fr.
  4. « Nuancier DMC numéros et noms », sur sd-g1.archive-host.com.
  5. (en) « ISCC-NBS », sur tx4.us.
  6. Antoine Risso et Pierre Antoine Poiteau, Histoire et culture des orangers, Paris, Plon, (lire en ligne).
  7. Michel-Eugène Chevreul, « Moyen de nommer et de définir les couleurs », Mémoires de l'Académie des sciences de l'Institut de France, t. 33,‎ (lire en ligne). La longueur d'onde se déduit des indications des pages 29 et 48. Les tons indiquent la clarté, L* = (21-ton)/21. Les fonctions colorimétriques CIE XYZ donnent les valeurs pour les lumières monochromatiques ; on ajoute suffisamment de gris D65 pour que la couleur entre dans le gamut sRGB et on multiplie par le coefficient nécessaire pour obtenir la clarté visée. Les couleurs sont toutes plus sombres que le type du cercle chromatique principal, donc les couleurs sont aussi intenses que possible. On convertit ensuite en sRGB.
  8. W. de Miller, « sur le « rouge français » », Bulletin de la Société chimique de Paris,‎ (lire en ligne).
  9. Charles Chaumière, « Le mardi de Madame Z. », La Vedette, Marseille,‎ (lire en ligne).
  10. Henri Dauthenay, Répertoire de couleurs pour aider à la détermination des couleurs des fleurs, des feuillages et des fruits : publié par la Société française des chrysanthémistes et René Oberthür ; avec la collaboration principale de Henri Dauthenay, et celle de MM. Julien Mouillefert, C. Harman Payne, Max Leichtlin, N. Severi et Miguel Cortès, vol. 1, Paris, Librairie horticole, (lire en ligne), p. 62
  11. Dictionnaire de chimie industrielle, (lire en ligne).