Pobeda (cuirassé)

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Pobeda
Победа
illustration de Pobeda (cuirassé)
Lancement du Pobeda au chantier naval de la Baltique en 1900

Autres noms IJN Suwo
Type Cuirassé
Classe Peresvet
Histoire
A servi dans  Marine impériale russe, 1er escadron du Pacifique,  Marine impériale japonaise
Chantier naval Chantiers navals de la Baltique à Saint-Pétersbourg
Quille posée
Lancement
Armé
Statut Sabordé le 17 octobre 1905 (Russie), renfloué, démantelé en 1922 (Japon)
Équipage
Équipage 769 officiers et marins
Caractéristiques techniques
Longueur 129,2 m
Maître-bau 21,8 m
Tirant d'eau 8,3 m
Déplacement 13 500 tonnes (standard) 13 717 tonnes (max)
Propulsion 3 moteurs à vapeur à triple expansion verticale (TEV), 30 chaudières Belleville (Russie) Miyabara (Japon)
Puissance 14 500 ch
Vitesse 16 nœuds (30 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage ceinture : 230 mm
Pont : de 51 à 127 mm
Tourelle : 229 mm
barbette : 203 mm
Armement 4 × 254 mm
11 × 152 mm
20 × 75 mm
16 × 37 mm
20 × 47 mm
8 × 37 mm
2 × 63,5 mm (canons Baranovsky)
5 tubes lance-torpilles de 381 mm
Rayon d'action 11 000 kilomètres
Aéronefs non
Carrière
Pavillon Empire russe
Port d'attache Port-Arthur

Le Pobeda (en russe : Победа, littéralement « victoire »), était un cuirassé de la classe Peresvet, construit pour la Marine impériale de Russie dans les chantiers navals de la Baltique.

C'était un hybride de croiseur et de cuirassé conçu pour une grande autonomie en mer. Il prit part à la guerre russo-japonaise de 1904-1905. Le , il fut sabordé à Port-Arthur. Capturé par les Japonais, le , le navire renfloué prit le nom de IJN Suwo.

Historique[modifier | modifier le code]

Carrière dans la Marine impériale du Russie[modifier | modifier le code]

En 1902, en présence du kaiser Guillaume II d'Allemagne et du tsar Nicolas II de Russie, ce navire prit part à une revue navale. Le , les essais d'artillerie à Libava prirent fin, le bâtiment de guerre rejoignit l'escadron du kontr-admiral Ewald von Stackelberg. Avec le cuirassé Revitzan, les croiseurs Bogatyr, Pallada et Diana, il rejoignit la flotte du Pacifique. Toutefois, au cours de son voyage, le navire présenta des problèmes mécaniques. Le Pobeda fut ancré quelque temps dans le port du Pirée afin de procéder au nettoyage des chaudières. Le , le cuirassé quitta le port grec ; en juin de la même année, il accosta à Port-Arthur.

Guerre russo-japonaise[modifier | modifier le code]

Dans la nuit du 26 au , le Pobeda, en plein chargement de charbon, fut surpris par une attaque de destroyers japonais. Le cuirassé ne déplora que d'infimes dégâts à bord. Au cours de cet engagement, le navire russe tira deux obus de 152 mm, 18 de 75 mm et 60 projectiles de 47 mm. Le matin du , le Podeba tira sept obus de 254 mm, 66 de 152 mm, 230 de 75 mm.

Peu après le naufrage du Petropavlovsk (31 mars 1904), le Pobeda explosa à son tour sur une mine. L'explosion se produisit à bâbord près de la réserve de charbon, occasionnant une brèche de 8 × 5,3 mètres à 5 mètres au-dessous de la ligne de flottaison. Le , il fut procédé à l'obturation des brèches. Les neuf canons de 152 mm et de 75 mm furent retirés du navire et installés sur les fortifications de Port-Arthur.

Afin de rallier le port de Vladivostok, le 10 juin 1904, le Pobeda reprit la mer. Le commandant du navire, le capitaine 1er rang Vassili Maksimovitch Zatsarenny, victime de la maladie de la dengue, fut remplacé par V.S Sarnavsky, commandant du Pallada.

Le 28 juillet 1904, une nouvelle percée du blocus fut tentée par la flotte russe. Dans l'après-midi, en mer Jaune, les forces navales russes rencontrèrent la flotte japonaise. les Japonais concentrant leurs tirs sur le Tsarevitch et le Peresvet, le Pobeda subit relativement peu d'attaque. À bord du cuirassé, des obus de 305 et 203 mm provoquèrent l'inondation de la réserve de charbon et des trois compartiments adjacents. Un obus tomba sur l'un des quartiers des membres d'équipage. Lors de cette bataille, trois marins furent tués, 29 furent blessés dont l'un décédera des suites de ses blessures.

À son retour à Port-Arthur, le Podeba fut une fois de plus engagé dans la défense de la forteresse. La zone no 6 dans la baie du Loup Blanc fut attribuée au cuirassé. Deux canons de 152 mm, quatre de 75 mm, deux de 47 mm, cinq de 37 mm et cinq projecteurs furent transférés sur terre. En outre, l'équipage du bâtiment de guerre fut affecté aux batteries de 254 mm placées sur une falaise.

Le , placés sur les hauteurs d'une montagne avec une large vue sur le port, les Japonais purent ajuster leurs canons de 120 mm, les tirs furent nourris. Le , le Pobeda fut atteint par cinq tirs ennemis, le lendemain, le cuirassé fut de nouveau touché. Le , huit nouveaux tirs endommagèrent le navire et d'autres bâtiments de guerre de la flotte russe. Du au , les nombreux tirs de la flotte japonaise causèrent des dommages irréparables à bord du Podeba. Le , dans de nombreux endroits, les cloisons étanches du cuirassé furent endommagées, de sorte que l'eau envahit toutes les parties provoquant l'inclinaison du navire à tribord. Le Podeba penchant fortement, le commandant ordonna le sabordage du navire. À la tombée de la nuit l'équipage quitta le Podeba.

Carrière dans la Marine impériale du Japon[modifier | modifier le code]

Suwo

Le , les Japonais renflouèrent le Podeba et lui attribuèrent le nom de IJN Suwo. De 1905 à 1907 à Yokosuka, le cuirassé fut en chantier. Les chaudières Belleville furent notamment remplacées par des chaudières japonaises Miyabara, et les canons de 152 mm furent déposés.

En 1909, le Suwo fut affecté à la défense côtière dans la flotte impériale du Japon.

Première Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Au début de la Première Guerre mondiale, le Suwo fut le navire amiral du vice-amiral Sadakachi Kato lors du siège de la concession allemande de Qingdao, du au . Deux bâtiments de guerre de la Royal Navy, le cuirassé HMS Triumph et le destroyer HMS Usk (en) rejoignirent l'escadre japonaise composée d'un certain nombre de navires obsolètes. D'autres bâtiments de guerre japonais plus modernes, comme le transporteur d'hydravions Wakamiya, les cuirassés Kawachi et Settsu, et le croiseur de bataille Kongō, participèrent au blocus de la côte allemande.

En 1922, le Suwo fut affecté à la formation des cadets de la flotte impériale du Japon.

Concernant la date de son démantèlement, les sources diffèrent. Selon les uns, le Suwo aurait été désarmé en 1922 à Kure. Au cours de son démantèlement, le navire aurait chaviré. Redressé, celui-ci aurait été remorqué à Mitsugojima. Selon d'autres sources, au cours de la Guerre du Pacifique, le cuirassé aurait été utilisé comme navire entrepôt. En 1946, il fut remorqué à Kure afin de procéder à son démantèlement.

Commandant du Podeba[modifier | modifier le code]

Commandant du Suwo[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sources et bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) С.В. Farmer, S. Molodtsov, Battleships type « Peresvet » ( « maritime Collection » № 1 pour 1998)
  • (en) Tony Gibbons, The Complete Encyclopedia of Battleships et Battlecruisers
  • (en) R.A Burt, Japanese Battleships, 1897–1945

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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