Supersaurus

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Supersaurus
Description de cette image, également commentée ci-après
Supersaurus (vue d'artiste).
153–145 Ma
Classification
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Reptilia
Super-ordre Dinosauria
Ordre Saurischia
Sous-ordre  Sauropodomorpha
Infra-ordre  Sauropoda
Clade  Eusauropoda
Clade  Neosauropoda
Super-famille  Diplodocoidea
Clade  Diplodocimorpha
Clade  Flagellicaudata
Famille  Diplodocidae
Sous-famille  Diplodocinae

Genre

 Supersaurus
Jensen[1], 1985

Espèces de rang inférieur

Synonymes

Supersaurus (« super lézard ») est un genre éteint de très grands dinosaures herbivores sauropodes de la famille des diplodocidés ayant vécu au Jurassique supérieur (Kimméridgien et Tithonien), il y a environ entre 157 et 145 Ma (millions d'années), en Amérique du Nord où il a été découvert dans la formation de géologique de Morrison du Colorado aux États-Unis en 1972[1], et au Portugal dans la formation Camadas de Alcobaça en 1987[3].

Étymologie[modifier | modifier le code]

le nom de genre Supersaurus veux dire littéralement en grec ancien, "Super reptile", en raison de sa grande taille. D'ailleurs certains meme sur internet le représente comme le "Superman des dinosaures".

Découverte[modifier | modifier le code]

Moulage de la vertèbre dorsale (BYU 9044) de Supersaurus vivianae, holotype d' « Ultrasauros macintoshi ».
Longueur = 1,38 m.
Squelette reconstitué de Supersaurus vivianae au Museum of Ancient Life (en), Utah, États-Unis.

Les premiers fossiles de Supersaurus ont été découverts en 1972 dans la Dry Mesa Quarry près de la ville de Delta dans le Colorado. Il ne s'agissait que de quelques os, principalement un scapulo-coracoïde (os de la ceinture scapulaire), un ischion et des vertèbres caudales. Le paléontologue James A. Jensen crée le genre Supersaurus avec le scapulo-coracoïde, référencé BYU 5500, comme holotype. Cet os mesure 2,40 mètres de longueur. Ces restes fossiles avaient été nommés Supersaurus de façon informelle dès 1973, un an après la découverte[4]. La description officielle de Supersaurus vivianae par Jim Jensen n’interviendra qu'en 1985[1].

Plus tard, une énorme vertèbre cervicale provenant du même site et mesurant 1,38 mètre de long a été attribuée à Supersaurus[5].

Reconstruction du squelette de Supersaurus vivianae (WDC DMJ-021),
surnommé « Jimbo » au Wyoming Dinosaur Center.

En 1996, un nouveau spécimen plus complet, surnommé « Jimbo » et référencé WDC DMJ-021, est découvert dans le comté de Converse dans l'État du Wyoming, aux États-Unis. Environ 30 % du squelette de l'animal ont été retrouvés. Son anatomie est proche de celle d'Apatosaurus, mais en moins robuste et avec des vertèbres cervicales encore plus allongées qui formaient un des plus longs cous de sauropodes connu[5],[6]. Ce spécimen de référence permet de trier et de réattribuer plusieurs autres os découverts dans la formation de Morrison, soit au genre, soit à d'autres diplodocidés. Le squelette est conservé au Wyoming Dinosaur Center[6].

Description[modifier | modifier le code]

Supersaurus est l'un des plus grands sauropodes. Comme pour tous les sauropodes géants les mensurations de l'animal sont un sujet qui fait débat. En 2007, Lovelace Lovelace et ses collègues estiment sa longueur maximale entre 33 et 34 mètres, valeurs reprises par Thomas Holtz en 2011[7], et sa masse entre 32 et 36 tonnes[6]. D'autres appréciations lui attribuent une longueur de 42 mètres[8].

Anciens noms de genres[modifier | modifier le code]

Ultrasauros / Ultrasaurus[modifier | modifier le code]

James A. Jensen devant une patte avant reconstituée d'Ultrasauros, aujourd'hui Supersaurus vivianae.

Le paléontologue James A. Jensen, qui décrit le spécimen original de Supersaurus , relata dans le même temps la découverte d'un autre sauropode géant, qui sera plus tard nommé Ultrasaurus macintoshi[1].

L'inventeur du genre en 1985, Jim Jensen se rend compte peu après sa publication, que le nom de genre Supersaurus a été déjà utilisé en 1983 par un paléontologue coréen, Haang Mook Kim, pour décrire ce qu'il croyait être un humérus de grand dinosaure de la fin du Crétacé inférieur de Corée du Sud, et qu'il a nommé Ultrasaurus tabriensis[9]. Cependant l'humérus se révèle être un cubitus et le dinosaure est sensiblement plus petit et n'a rien à voir avec les diplodocidés nord-américains[10].

Le nom de genre Ultrasaurus ayant déjà été utilisé, George Olshevsky en 1991, modifie une lettre du nom du genre nord-américain pour le renommer Ultrasauros, Ultrasauros macintoshi. Le fossile type pour définir Ultrasauros, est une vertèbre dorsale référencée, BYU 9044, qui s'est avérée par la suite appartenir à Supersaurus, voire au spécimen holotype du genre. Ultrasauros est donc un synonyme junior de Supersaurus, et son nom est abandonné au profit de Supersaurus[11].

Dystylosaurus[modifier | modifier le code]

Un troisième genre de dinosaures diplodocidés trouvé près de la carrière originelle de Supersaurus, et connu à partir d'une vertèbre dorsale référencée BYU 5750, fut baptisé par Jim Jensen en 1985 : Dystylosaurus edwini. Il est considéré, depuis 2001, comme un spécimen de Supersaurus vivianae. Par conséquent, Dystylosaurus est un synonyme junior de Supersaurus[12].

Dinheirosaurus[modifier | modifier le code]

En 2015, Emanuel Tschopp, Octavio Mateus et Roger B.J. Benson conduisent une grande étude phylogénétique des Diplodocidae à l'échelle des spécimens. Parmi leurs conclusions, outre la réhabilitation du genre Brontosaurus, ils placent le genre portugais Dinheirosaurus en synonyme junior de Supersaurus. La seule espèce de Dinheirosaurus, D. lourinhanensis devient pour eux Supersaurus lourinhanensis et serait ainsi la seconde espèce valide du genre avec A. vivianae[3]. À noter qu'Octavio Mateus, participant à cette étude, était le co-créateur avec José Bonaparte du genre Dinheirosaurus en 1999[2].

Supersaurus lourinhanensis, si l'on retient son nouveau nom, est connue presque uniquement par des vertèbres, la plupart dans un mauvais état de conservation. Sa taille est estimée à environ 25 mètres[13]. Quelques côtes ont été trouvées également, elles ne sont pas pneumatisées, ce qui est interprété comme un caractère plésiomorphique (ancestral)[14]. Comme pour la plupart des sauropodes, des gastrolithes ont été récupérés à proximité des restes de l'animal.

Classification[modifier | modifier le code]

Emanuel Tschopp et ses collègues en 2015 placent les deux espèces de Supersaurus parmi les plus basales des membres de la sous-famille des Diplodocinae[3]. C'est ce que montre leur cladogramme ci-dessous :

 Diplodocidae 

Amphicoelias altus



 Apatosaurinae 

espèces non nommées





Apatosaurus ajax



Apatosaurus louisae





Brontosaurus excelsus




Brontosaurus yahnahpin



Brontosaurus parvus






 Diplodocinae 

espèces non nommées




Tornieria africana





Supersaurus lourinhanensis



Supersaurus vivianae





Leinkupal laticauda




Galeamopus hayi





Diplodocus carnegii



Diplodocus hallorum





Kaatedocus siberi



Barosaurus lentus











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Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f (en) Jensen, J.A. (1985). "Three new sauropod dinosaurs from the Upper Jurassic of Colorado." Great Basin Naturalist, 45: 697-709
  2. a b et c (en) J.F. Bonaparte & O. Mateus, (1999). « A new diplodocid, Dinheirosaurus lourinhanensis gen. et sp. nov., from the Late Jurassic beds of Portugal » dans Revista del Museo Argentino de Ciencias Naturales. 5(2): p 13-29
  3. a b et c (en) Emanuel Tschopp, Octavio Mateus & Roger B.J. Benson (2015), « A specimen-level phylogenetic analysis and taxonomic revision of Diplodocidae (Dinosauria, Sauropoda) », PeerJ 3:e857; DOI 10.7717/peerj.857 https://peerj.com/articles/857/
  4. (en) George, J. 1973. Supersaurus. The biggest brute ever. Denver Post, Empire Magazine. May 13, 1973. (condensed in: Reader's Digest, Jun. 1973: 51-56.)
  5. a et b (en) Mathew J. Wedel, Cifelli, R.L. et Sanders, R.K., « Sauroposeidon proteles, a new sauropod from the Early Cretaceous of Oklahoma », Journal of Vertebrate Paleontology, vol. 20, no 1,‎ , p. 109–114 (DOI 10.1671/0272-4634(2000)020[0109:SPANSF]2.0.CO;2, lire en ligne [PDF])
  6. a b et c (en) D.M. Lovelace, S.A. Hartman et W.R. Wahl, « Morphology of a specimen of Supersaurus (Dinosauria, Sauropoda) from the Morrison Formation of Wyoming, and a re-evaluation of diplodocid phylogeny », Arquivos do Museu Nacional, vol. 65, no 4,‎ , p. 527–544 (ISSN 0365-4508, CiteSeerx 10.1.1.603.7472, lire en ligne)
  7. (en) Holtz, Thomas R. Jr. (2011) Dinosaurs: The Most Complete, Up-to-Date Encyclopedia for Dinosaur Lovers of All Ages, Winter 2010 Appendix.
  8. David Burnie, L'encyclopédie des dinosaures, Rouge & Or, Chine, 2005, p. 83
  9. (en) H. M. Kim. 1983. [Cretaceous dinosaurs from Korea]. Journal of the Geological Society of Korea 19(3):115-126
  10. (en) P. Upchurch, P. M. Barrett, and P. Dodson. 2004. Sauropoda. In D. B. Weishampel, H. Osmolska, and P. Dodson (eds.), The Dinosauria (2nd edition). University of California Press, Berkeley 259-322
  11. (en) Curtice, B., Stadtman, K., and Curtice, L. (1996) "A re-assessment of Ultrasauros macintoshi (Jensen, 1985)." Pp. 87-95 in M. Morales (ed.), The Continental Jurassic: Transactions of the Continental Jurassic Symposium, Museum of Northern Arizona Bulletin number 60
  12. (en) B. Curtice, Stadtman, K., Western Association of Vertebrate Paleontologists and Southwest Paleontological Symposium - Proceedings 2001, 8, McCord, R.D.; and Boaz, D. (eds.), , « The demise of Dystylosaurus edwini and a revision of Supersaurus vivianae », p. 33–40
  13. (en) O. Mateus, Colecções e museus de Geologia: missão e gestão, Universidade de Coimbra e Centro de Estudos e Filosofia da História da Ciência Coimbra, , 121–126 p. (lire en ligne), « Paleontological Collections of the Museum of Lourinhã (Portugal) »
  14. (en) P.D. Mannion, Paul Upchurch, O. Mateus, R.N. Barnes et M.E.H. Jones, « New information on the anatomy and systematic position of Dinheirosaurus lourinhanensis (Sauropoda: Diplodocoidea) from the Late Jurassic of Portugal, with a review of European diplodocoids », Journal of Systematic Palaeontology, vol. 10, no 3,‎ , p. 521–551 (ISSN 1478-0941, DOI 10.1080/14772019.2011.595432, lire en ligne)
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