Sunna

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Ceci est une version archivée de cette page, en date du 19 février 2020 à 20:42 et modifiée en dernier par Apollofox (discuter | contributions). Elle peut contenir des erreurs, des inexactitudes ou des contenus vandalisés non présents dans la version actuelle.

Le terme sunna (en arabe : سنة) signifie « tradition », « cheminement » ou « loi ». Dans le Coran, le terme sunna est employé pour désigner la « loi immuable » de Dieu sous l’expression sunna Allah (en arabe : سُنَّةَ اللَّهِ) qui signifie « règles de Dieu ».

La sunna, selon le Coran, englobe les règles ou « lois » de Dieu qui auraient été prescrites à tous les prophètes, y compris le prophète de l'Islam, Mahomet. Pour les musulmans, la sunna a les caractéristiques suivantes :

  • elle appartient exclusivement à Dieu ;
  • elle n’est pas interchangeable avec une quelconque autre loi ;
  • elle n’est pas transférable à un tiers ni à un prophète ;
  • elle est unique et immuable à tous les humains et tous les êtres.

La sunna, selon des hadiths, éclaire les enseignements du prophète. En particulier :

  • ses dires[1],[2] ;
  • ses actes[1],[2] ;
  • ses approbations explicites ou implicites[2] ;
  • ses qualités morales personnelles (selon certains savants du hadith comme Boukhari ou Muslim) ;
  • ses désapprobations ;
  • ses délaissements de certains actes.

La sunna, selon les hadiths, est une source législative de l'islam sunnite et chiite associée aux règles législatives du Coran. Elle est plus connue sous l'expression de « sunna prophétique ».

Étymologie

Le mot sunna signifie en arabe « tradition », « loi », ou « cheminement ».

Acceptions

Dans la théologie musulmane, ce terme signifie « tradition prophétique ». Il désigne le comportement que le prophète de l'islam a eu durant sa vie[2]. Pour les chiites, cette sunna a été transmise par Mahomet à l'imam Ali et à Fatima Zahra. La sunna chez les chiites s'appuie sur les narrations de la famille du prophète (Ahl al-Bayt). La sunna chiite de ce fait, n'a jamais connu d'interruption puisqu'elle continue du prophète jusqu'au 12e imam. À l'époque de l'imam Sadeq (6e imam) donc avant l'imam Abû Hanîfa (699-767), on comptait 400 ouvrages de hadiths et théologie dans le monde chiite. À cette époque, il n'existait encore aucune école sunnite. Le premier ouvrage de compilation des hadiths est venu a posteriori.

La sélection des hadiths est un processus méticuleux. Tous les compagnons du prophète n'étant pas jugés authentiques ou infaillibles, leurs narrations sont analysées par des imams détenteurs de l'imamat (continuité de la prophétie). Certains hadiths sont rejetés par les théologiens, car ils sont considérés non authentiques.

La sunna selon le Coran

Le terme sunna apparaît plusieurs fois dans le Coran et elle est réputée appartenir exclusivement à Dieu. Cependant il faut souligner que l’expression « sunna prophétique » n’est pas littéralement mentionnée dans le Coran. Selon ce dernier, il ne peut y avoir de dualité dans la « sunna » et elle a été même imposée au prophète Mahomet.

  • Coran (33:38) : Nul grief à faire au Prophète en ce que Dieu lui a imposé conformément à la sunna d’Allah[3] qui a été aussi prescrite à ceux qui vécurent antérieurement. Le commandement de Dieu est un décret inéluctable.
  • Coran (33:62) : Telle était la loi établie par Allah[3] envers ceux qui ont vécu auparavant et tu ne trouveras pas de changement dans la loi d’Allah[3].
  • Coran (48:23) : Telle est la règle d’Allah appliquée aux générations passées. Et tu ne trouveras jamais de changement à la règle d’Allah[3].

Dans le Coran, Dieu mentionne le terme de « sunnan » qui est le pluriel du mot « sunna ». L’emploi de ce mot est automatiquement traduit par une mise en garde contre ceux qui veulent adopter plusieurs « sunna ».

La sunna selon les hadiths

Les sciences de la sunna sont reliées aux biographes de Mahomet ainsi qu'à la collection et à l'explicitation des hadiths. Elles contiennent :

  • la biographie du prophète de l'islam ;
  • les dires, actes, qualités morales et personnelles de Mahomet ;
  • les chroniques des événements auxquels Mahomet a participé (batailles, exil, rencontres, etc.) ainsi que leur contextualisation ;
  • les sources des hadiths (soit la chaîne de personnes ayant rapporté la tradition) ainsi que les opinions et biographies des personnes qui ont rapporté ces hadiths ;
  • la connaissance des hadiths abrogés et abrogeant ;
  • la connaissance des hadiths qui posent des problèmes de compréhension ;
  • la connaissance des hadiths non corroborés.

Les sciences de la sunna sont des sciences d'encyclopédistes qui nécessitent une grande rigueur, à la fois dans la collection des hadiths, mais aussi dans la recherche d'authenticité qui accompagne cette collection.

Les ouvrages de hadiths sont encore très étudiés aujourd'hui non seulement par les spécialistes en droit islamique, mais aussi par les musulmans soucieux de tirer des enseignements, notamment spirituels de la vie de Mahomet.

Sens étendus du mot dans le sunnisme

Dans certains contextes, le terme sunna représente les pratiques religieuses surérogatoires[4], comme la prière ou le jeûne hors des cinq piliers. Dans d'autres contextes encore, elle peut désigner la loi islamique elle-même[5].

Une référence pour le comportement des musulmans

Les textes de la sunna forment une vaste référence dans laquelle les musulmans cherchent des exemples de comportement ou des justifications. Pour cette même raison, les oulémas (savants) se doivent d'en posséder une connaissance complète, de la même manière qu'ils doivent connaître le Coran par cœur[réf. nécessaire].

Notes et références

  1. a et b Muhammad Hamidullah, Le Prophète de l'Islam, éditions El-Najah,1998, p. 16
  2. a b c et d Asmaa Godin, Les sciences du Coran, éditions Al Qalam, 1999, p. 25
  3. a b c et d En arabe dans ce verset : arabe : سُنَّةَ اللَّهِ qui signifie sunna d'Allah ou arabe : لِسُنَّةِ ٱللَّهِ qui signifie à la sunna d'Allah
  4. Exemple de l'utilisation du siwak, acte religieux méritoire, mais non obligatoire.
  5. Exemple du hadith rapporté par Boukhari et Mouslim : « Celui qui déteste ma Sunna n'est pas des miens », où le mot prend alors le sens de religion

Annexes

Articles connexes