Suite en duo

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pour flûte et harpe, ou violon et piano

Suite en duo
pour flûte et harpe
ou violon et piano
Couverture de la partition
Couverture de la partition originale

Genre Suite
Nb. de mouvements 4
Musique Jean Cras
Durée approximative ca. 14 min 30 s
Dates de composition février 1927
Dédicataire René Le Roy et Pierre Jamet
Création
Salle Érard
Paris, Drapeau de la France France
Interprètes René Le Roy, Pierre Jamet

La Suite en duo est une œuvre de Jean Cras composée en 1927 pour flûte et harpe, dédiée à René Le Roy et Pierre Jamet qui en assurent la première audition publique le . La partition est également interprétable pour violon et piano.

Composition[modifier | modifier le code]

Jean Cras compose sa Suite en duo à bord du cuirassé qu'il commande, La Provence[1], et en escale à Toulon, du 1er au [2].

La partition s'inspire des sonorités africaines du balafon, instrument rapporté de Guinée par le compositeur et témoignant de « la curiosité de l'auteur vis-à-vis des cultures indigènes au contact desquelles l'a mené sa vie de marin[3] ».

Le langage musical de cette œuvre « à la manière de l'Afrique noire, si marqué », selon Aubert Lemeland, est « fort heureusement indifférent aux effets de stylisation académique[4] ».

Création[modifier | modifier le code]

Le Suite en duo est dédiée au flûtiste René Le Roy et au harpiste Pierre Jamet[5], qui en assurent la création au cours d'un concert de la Société nationale de musique le à la salle Érard[6].

La partition est publiée dans une double version pour flûte et harpe ou violon et piano[7], qui simplifie l'écriture en notes répétées de nombreux passages en mouvement rapide où Jean Cras exploite toutes les ressources des notes enharmoniques à la harpe (do dièse et bémol, par exemple[8]).

Analyse[modifier | modifier le code]

Structure[modifier | modifier le code]

L'œuvre est en quatre mouvements, tous dans l'armure de la bémol majeur[3] :

  1. Préambule — Modéré (noire = 92) à
    enchaînez
  2. Modéré (noire = 80) à
  3. Assez lent (noire = 69) à
  4. Danse à onze tempsTrès animé (croche = 288 ou noire pointée = 96) à

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Œuvre de maturité, la Suite en duo est caractéristique du langage de son auteur, où « les thèmes et les formules rythmiques utilisés évoquent tour à tour le balancement de la houle du large et la pulsation frénétique d'une danse africaine aux temps irréguliers[9] ».

Dans la Danse finale à onze temps, « magistralement menée[3] », Jean Cras use habilement de la variété d'une mesure à
,
ou
 :

Partition à onze temps
Suite en duo, premières mesures de la « Danse à onze temps ».
Premières mesures de la « Danse à onze temps »
noicon
François Bru (flûte), Gwenaëlle Roussely (harpe), 1987

Postérité[modifier | modifier le code]

Au sein de l'« importante production de musique de chambre[10] » de Jean Cras, Gustave Samazeuilh place la Suite en duo, avec le Trio à cordes et le Quintette pour flûte, harpe, violon, alto et violoncelle, parmi les œuvres « où la solidité et l'ingéniosité aisée de l'écriture sont en plein accord avec le caractère spontané des idées[11] ».

Discographie[modifier | modifier le code]

pour flûte et harpe[modifier | modifier le code]

pour violon et piano[modifier | modifier le code]

  • Jean Cras, L'Œuvre pour violon et piano, Poèmes Intimes pour piano par Marie-Annick Nicolas (violon) et Jean-Pierre Ferey (piano), Skarbo SK 4941, 1993.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Fleury 2011, p. 13.
  2. Cras 1927, p. 24.
  3. a b et c Fleury 2011, p. 6.
  4. Ferey 1993, p. 2.
  5. Cras 1927, p. 1.
  6. Duchesneau 1997, p. 288-289.
  7. Ferey 1993, p. 4.
  8. Cras 1927, p. 15.
  9. Alberti 1987, p. 2.
  10. Samazeuilh 1939, p. 247-248.
  11. Samazeuilh 1939, p. 248.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Partition[modifier | modifier le code]

Ouvrages généraux[modifier | modifier le code]

  • Gustave Samazeuilh, Musiciens de mon temps : Chroniques et souvenirs, Paris, Marcel Daubin, (1re éd. 1939), 430 p., in-16 (BNF 43254580), p. 246-249.
  • Michel Duchesneau, L'Avant-garde musicale et ses sociétés à Paris de 1871 à 1939, Paris, Mardaga, , 352 p. (ISBN 2-87009-634-8).

Monographies[modifier | modifier le code]

  • (en) Paul-André Bempéchat, Jean Cras, Polymath of Music and Letters, Farnham, Ashgate, , 569 p. (ISBN 978-0-754-60683-3), p. 430-435.

Notes discographiques[modifier | modifier le code]

  • (fr + en) Éric Alberti, « De Jean Cras à Marcel Labey », p. 2-7, Paris, Cybelia CY 821, 1987.
  • (fr + en) Jean-Pierre Ferey, « Jean Cras, l'Œuvre pour violon et piano », p. 2-7, Paris, Skarbo SK 4941, 1993.
  • (fr + en) Michel Fleury, « Du carré à la chambre », p. 4-18, Paris, Timpani 1C1179, 2011.

Liens externes[modifier | modifier le code]