Souheil al-Hassan

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Souheil al-Hassan
Surnom Le Tigre
Naissance (53-54 ans)
Beït Ana (ar) (Syrie)
Origine Syrien
Allégeance Drapeau de la Syrie République arabe syrienne
Grade Major-général
Années de service 1991présent
Commandement Forces du Tigre
Conflits Guerre civile syrienne
Faits d'armes Bataille d'Alep
2e Bataille de Jisr al-Choghour
Bataille de Sahl al-Ghab
Bataille de Khanasser
2e Bataille de Palmyre
4e Offensive de Hama
5e Offensive de Hama
Offensive de la Badiya
Bataille de Deir ez-Zor
Bataille de Mayadine
Offensive d'Abou Douhour
Bataille de la Ghouta orientale
Offensive de Deraa
Offensive de Khan Cheikhoun
Offensive de Maarat al-Nouman et Saraqeb

Souheil al-Hassan (en arabe : سهيل حسن), né le près de Jablé, est un major-général de l'armée syrienne, surnommé par ses hommes « Le Tigre » (en arabe : النمر, al-Nimr). Les forces spéciales sous son commandement sont pour cela parfois appelées « les Forces du Tigre » (en arabe : قوات النمر, Quwwat al-Nimr). Il participe à la guerre civile syrienne dans le camp du régime de Bachar el-Assad.

Vie personnelle[modifier | modifier le code]

Hassan est un alaouite d'environ 50 ans[1]qui aime la poésie. Il a un fils qui n'a jamais été vu depuis le début de la guerre civile[2].

Parcours militaire avant la guerre civile syrienne[modifier | modifier le code]

En 1991, Souheil al-Hassan sort lieutenant de l'Académie militaire de Homs. Il a servi comme officier dans le service de renseignement des forces aériennes, participant notamment à la lutte contre Al-Qaida en 2005-2006.

Pendant la guerre civile syrienne[modifier | modifier le code]

Insurrection[modifier | modifier le code]

Lorsque la révolution syrienne débute en 2011, Souheil al-Hassan est officier au sein du Service de renseignement de l'armée de l'air[3]. Il participe alors à la répression des manifestations dans la région de Damas, puis à Hama où il prend la tête d'une unité paramilitaire[3],[1]. Selon Le Monde, « Ses hommes, placés à l’arrière des forces de répression au contact des manifestants, devaient s’assurer que les ordres de tirer sur la foule étaient bien appliqués »[3].

Bataille d'Ariha (août 2013)[modifier | modifier le code]

En 2013, les Forces du Tigre sont fondées et Souheil al-Hassan en prend la direction[3]. Cette nouvelle unité effectue ses premières opérations dans la région de Hama[3].

Après dix jours de combat, il sort victorieux de la ville d'Ariha, dans la province d'Idleb[4],[5],[6].

Campagne d'Alep (septembre 2013 - juillet 2014)[modifier | modifier le code]

Le , les rebelles s'emparent de la ville de Khanasser, coupant la route d'Alep depuis le reste des territoires contrôlés par les loyalistes[7]. Souheil al-Hassan reçoit alors pour mission de dégager la route. Le , après une semaine de combats, Khanasser tombe[8]. Quarante villages sont pris dans la semaine suivante, et la route est à nouveau ouverte[9],[10]. Il poursuit ensuite vers le nord, pour prendre le faubourg industriel d'Alep, ou « Cheikh Najjar » très défendu et comptant plusieurs tunnels[11]. La bataille s'étale de au , et s'achève par la prise totale de la ville par les hommes de Souheil al-Hassan[11],[12].

Il est alors présenté pour la première fois à la télévision, pendant qu'il passe ses troupes en revue[1].

Le , la prison centrale d'Alep est prise, ce qui a un impact[13],[14] majeur.

Au cours de négociations avec les rebelles concernant des échanges de prisonniers, il aurait déclaré, selon un rebelle, à propos de miliciens afghans : « Faites ce que vous voulez avec eux. Vous pouvez les tuer, ce sont juste des mercenaires. Nous pouvons vous en envoyer des milliers »[15].

Campagne de Hama (juillet 2014 à octobre 2014)[modifier | modifier le code]

En , le front al-Nosra, branche syrienne d'Al-Qaïda, lance une offensive d'envergure dans le nord du gouvernorat de Hama, menaçant ainsi la ville de Hama, son aéroport, et la ville chrétienne de Mhardeh à proximité. La situation est considérée comme difficile pour l'armée syrienne[16], et c'est au colonel al-Hassan que revient le commandement des troupes syriennes. Il entame les combats avant l'arrivée de toutes ses troupes[17], et réussit en moins d'un mois à prendre Arzh, Khittab et Helfaya[18]. Il poursuit ensuite son offensive, prenant notamment Morek[19].

Désert de Homs et champ gazier de Shaer (novembre 2014 à mars 2015)[modifier | modifier le code]

Il prend part à la reconquête d'un champ gazier (en) contre les forces de l'État islamique (Daech).

Idleb et Jisr al-Choghour (avril à juin 2015)[modifier | modifier le code]

Fin , il fait face à un assaut rebelle à Jisr al-Choghour[20].

Le , un de ses gardes du corps meurt d'un tir de sniper[21].

Kweires (octobre à novembre 2015)[modifier | modifier le code]

L'aéroport militaire de Kweires était assiégé par les rebelles du front islamique, puis par ceux de l'État islamique (Daech) depuis 2013. En , une offensive est préparée par l'armée syrienne. En octobre, les forces sous le commandement du général al-Hassan lancent l'attaque, en prenant les villages les uns après les autres. C'est le que le siège est brisé (en). Ses troupes ont alors avancé de 10 km[22],[23]. Le président Bachar el-Assad a alors félicité personnellement Souheil al-Hassan[24]. Il est fait major général le , et devient ainsi le plus jeune porteur de ce grade de l'armée syrienne[25].

Par la suite, ses hommes attaquent vers le Nord-Est, et prennent la centrale électrique d'Alep, après avoir encerclé une partie des forces de l'État islamique près de Rayyan[26],[27].

Palmyre (mars 2016)[modifier | modifier le code]

La ville de Palmyre est reprise par les troupes sous le commandement de Souheil al-Hassan.

En 2017, ses troupes sont stationnées près d'al-Bab[28], mais elles ne participent pas à la bataille.

En 2018, il prend part à la bataille de la Ghouta orientale au printemps[29] et à l'offensive de Deraa à l'été[3].

Réputation[modifier | modifier le code]

C'est un des généraux syriens les plus populaires parmi les loyalistes. Certains observateurs considèrent qu'il fait de l'ombre au président Assad ou pourrait lui succéder[30], [31]. D'après Radio France International, il a « gagné toutes ses batailles »[32].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c url= http://www.worldcrunch.com/syria-crisis/the-syrian-tiger-assad-039-s-biggest-threat-may-be-from-within/samir-geagea-bashar-al-assad-crisis-uprising-alawite/c13s17707/
  2. (en) « An audience with ‘the Tiger’ – Bashar al-Assad’s favourite soldier », The Independent (consulté le )
  3. a b c d e et f Madjid Zerrouky, « Le Tigre » à la reconquête de la Syrie, Le Monde, 8 juillet 2018.
  4. (en) « Army retakes strategic town in northwest Syria », (consulté le )
  5. (en) « Syrian forces capture strategic northern town: opposition », Reuters (consulté le )
  6. (en) « Syrian regime forces fight on multiple fronts around Aleppo - Al-Monitor: the Pulse of the Middle East », Al-Monitor (consulté le )
  7. (en) « Syria rebels take control of strategic town » (consulté le )
  8. (en) « Syria army retakes northern strategic town » (consulté le )
  9. (en) « Syria army retakes 40 villages, opens Hama-Aleppo road » (consulté le )
  10. http://english.al-akhbar.com/content/syrian-army-ends-opposition-siege-aleppo
  11. a et b (en) « Aleppo’s Sheikh Najjar: The death of a once-rich city » (consulté le )
  12. (en) IANS, « Syrian army retakes industrial city in Aleppo province », (consulté le )
  13. (en) « BBC News - Aleppo prison siege 'broken by Syrian troops' », BBC News (consulté le )
  14. (en) « Syrian army fights for last major rebel route into Aleppo », Reuters (consulté le )
  15. (en) Christoph Reuter, « The Afghans Fighting Assad's War », Der Spiegel, (consulté le ) : « A rebel commander from Aleppo, who is leading negotiations for six other Afghans, at least managed to reach one of the most powerful Syrian officers on the telephone: Colonel Suhail al-Hassan, called Nimr, or tiger, by his supporters. The colonel's answer was succinct: "Do what you want with them. You can kill them, they're just mercenaries. We can send you thousands of them." »
  16. (en) « Syria Analysis: The Assad Regime Is In Serious Trouble Near Hama », EA WorldView (consulté le )
  17. (en) « Syrian Republic - Tiger Forces Arrive in Hama to Combat... - Facebook » (consulté le )
  18. (en) « Syrian forces win battle with rebels in Hama », Reuters (consulté le )
  19. (en) « Army retakes key Syrian town from rebels: monitor », The Daily Star Newspaper - Lebanon (consulté le )
  20. (en) Leith Fadel, « Tiger Forces Arrive at Ariha; Jaysh Al-Fatah Tries to Enter Al-Mastouma », Al-Masdar News (consulté le )
  21. (en) « Violent clashes erupt in the countryside of Hama, while the regime forces shell areas in it », SOHR, (consulté le ) : « One of the guards of the Colonel Sohil al-Hassan known as al-Nemr (the Tiger) died of wounds due to shooting him by a sniper earlier. »
  22. « ISIL siege of Aleppo airbase 'broken by Syrian army' », sur aljazeera.com, (consulté le ).
  23. (en) « Syrian troops capture northern village from IS », sur yahoo.com via Wikiwix (consulté le ).
  24. (en) « President Assad Congratulates Colonel Hassan for Liberating the Kuweires Airport », sur AMN - Al-Masdar News / المصدر نيوز,‎ (consulté le ).
  25. (en) « Who is Colonel Suheil Al-Hassan of the Tiger Forces? », sur al-Masdar News, (consulté le )
  26. https://archive.wikiwix.com/cache/20160311013856/http://www.presstv.ir/DetailFr/2016/02/16/450652/Syrie-Turquie-Kweires-Sirnak-arme-Alep-Daech-couvrefeu.
  27. « francophone.sahartv.ir/infos/m… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  28. Samia Medawar, enjeux de la bataille d’al-Bab, 'OLJ avec agences, 7 février 2017.
  29. Benjamin Barthe, En Syrie, l’offensive terrestre contre la Ghouta orientale a commencé, Le Monde, 2 mars 2018.
  30. Hala Kodmani, « Souhail al-Hassan, l’autre grand fauve du régime de Damas », Liberation,‎ (lire en ligne)
  31. Al-Souria Net (site web pro-opposition syrienne), « Who's Who: Suheil Al-Hassan », sur syrianobserver.com,
  32. « Syrie: dans la bataille annoncée d'Idleb, chaque camp fourbit ses armes - Moyen-Orient », sur RFI,

Liens externes[modifier | modifier le code]