Strollad ar Vro
Strollad Ar Vro (fr) Parti du Pays | |
![]() Logotype officiel. | |
Présentation | |
---|---|
Président | Jean Le Calvez |
Fondation | 1972 |
Disparition | 1977 |
Siège | 19 Rue du Frout 29000 Quimper[note 1] |
Co-fondateur | Yann Fouéré[1] |
Journal | l'Avenir de la Bretagne |
Positionnement | Droite[2] (1972-74) Gauche[3],[4] (1974-78) |
Idéologie | Nationalisme breton Fédéralisme européen[5] Régionalisme Europhilie |
Adhérents | 1800[6] (revendiqué) |
Couleurs | bleu et blanc |
Strollad ar Vro (« Parti du Pays » en français), est un parti politique breton créé en 1972 par nationalisme traditionnel de droite avec le soutien de Yann Fouéré, et disparu en 1977.
Histoire
[modifier | modifier le code]Fondation
[modifier | modifier le code]Strollad Ar Vro est l'héritier de la branche nationaliste de droite du Mouvement pour l’organisation de la Bretagne[7].
Association
[modifier | modifier le code]Le il s'associa avec les Comités d'action bretons et à Stourm Breizh pour fonder le Front socialiste autogestionnaire breton[8],[9]. La permanence régulière du F.S.A.B. se tiendra d'ailleurs dans ses locaux de Saint-Brieuc. Son organe de presse était l'Avenir de la Bretagne.
Renommage
[modifier | modifier le code]Après la dissolution du front devenu F.A.S.A.B, il s'étiola et changea de nom en 1982, il s'appela désormais le Parti pour l'organisation de la Bretagne libre[réf. nécessaire].
Déclin
[modifier | modifier le code]
La principale cause de son déclin est l'hostilité de l'Emsav envers ce parti, due à leur soutien à la candidature de François Mitterrand dès le premier tour[10], alors qu'il y avait un candidat fédéraliste[note 2], ce qui divise le parti[réf. nécessaire].
Le parti est dissout en 1977[7].
Programme et orientations
[modifier | modifier le code]Il se définissait comme nationaliste breton et fédéraliste européen[5].
On y retrouvait des anciens du MOB, des militants bretons classés plutôt à droite ainsi que des militants nationalistes de gauche. II avait ouvert de nombreuses permanences, embauché des responsables de secteurs et des troupes de choc, suscité des candidatures — les gaullistes désirant sans doute s'infiltrer dans les rangs des nationalistes bretons, afin soit de les manipuler, soit de démanteler les réseaux FLB. Néanmoins, en 1974 le parti se rallia, dès le premier tour, à la candidature de François Mitterrand face au candidat fédéraliste (Guy Héraud), ce qui provoqua de nombreuses de démissions[réf. nécessaire].
Positionnement politique
[modifier | modifier le code]Collaboration des classes
[modifier | modifier le code]Dans son manifeste, lors de sa création, Strollad ar Vro préconisait une « harmonieuse collaboration des classes »[11],[source secondaire souhaitée].
Moyens financiers
[modifier | modifier le code]Jean Le Calvez expliquait ses énormes disponibilités financières par le fait qu'il s'agissait là du « produit des fraudes fiscales de sa société ». Une enquête permit d'établir que le « produit des fraudes fiscales » provenait en réalité des caisses de sa société Francexpa[12].
Organisation interne
[modifier | modifier le code]Membres
[modifier | modifier le code]Le parti Strollad ar Vro comptait quelque 1800[6] adhérents. Il était composé de 18 fédérations[13], d'un Conseil National de 43 membres et d'un comité directeur de 30 membres. L'instance dirigeante était un bureau politique de six personnes dont le président était Jean Le Calvez, le secrétaire national Lucien Raoul, le secrétaire adjoint Lionel Divard, le responsable aux affaires bretonnes Louis Bergeron, le responsable aux affaires françaises Michel Barré et le responsable presse Yves L'Haridon[14].
Place dans le paysage politique français
[modifier | modifier le code]On doit à Strollad ar Vro, en 1973, d'avoir baptisé (à tort) « Loi Pleven », la loi de 1972 contre le racisme que le parti menaçait d'invoquer pour se plaindre de la diffusion du film Tout va très bien Madame la Marquise, jugé insultant pour le peuple breton[15]. Cette plainte ainsi qu'une campagne la même année d'Ordre nouveau puis du jeune Front national contre la loi de 1972, contribuèrent à accréditer l'idée d'une implication du ministre dans cette loi et à diffuser l'expression inappropriée « Loi Pleven ». Au vrai, la loi résultait de propositions parlementaires et non d'un projet du ministre qui s'y était d'ailleurs clairement opposé le 8 janvier à l'Assemblée nationale[16].
Résultats électoraux
[modifier | modifier le code]Élections législatives
[modifier | modifier le code]
Aux élections législatives françaises de 1973, les résultats sont :
- Côtes-du-Nord 3,16 % ;
- Finistère 3,06 % ;
- Ille-et-Vilaine 2,95 % ;
- Loire-Atlantique 6,15 % ;
- Morbihan 1,72 %.
et avec une moyenne de 2,65 % des suffrages exprimés dans ces départements[17].
Élections cantonales
[modifier | modifier le code]Aux élections cantonales françaises de 1973, les résultats sont :
- Côtes-du-Nord : (Saint-Brieuc) 5,32 % ;
- Finistère : (Lannilis) 14,61, (Ploudalmézeau) 24,69 ;
- Ille-et-Vilaine : (Rennes I) 6,59 % ;
- Loire-Atlantique : (Saint-Nazaire) 3,69.
Publications
[modifier | modifier le code]- Pourquoi des députés, programme électoral pour les législatives 1973.
- Pour une gauche fédéraliste bretonne, Frañch Tremel, dépôt légal .
Références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- ↑ Siege du parti à sa fondation. source:Manifeste 1972, Strollad Ar Vro, , 17 p. (lire en ligne), p. 1
- ↑ Guy Héraud, qui aura respectivement 19 255 voix
Références
[modifier | modifier le code]- ↑ « Composition du S.A.V. », sur PRELIB, (consulté le )
- ↑ Tudi Kernalegenn, « La recomposition du mouvement breton au tournant des années 1980 (MOB) », sur OpenEdition, (consulté le ) : « Le nationalisme traditionnel de droite se réinvente également au cours des années 1980. Strollad ar Vro, dernier avatar du Mouvement pour l’organisation de la Bretagne »
- ↑ « Le Parti Breton Strollad Ar Vro Accentue Son Orientation À Gauche », sur Le Monde, (consulté le )
- ↑ « Le Parti Breton Strollad Ar Vro Se Déclare À Gauche Et Dans L'Opposition », sur Le Monde, (consulté le )
- Manifeste 1972, Strollad Ar Vro, , 17 p. (lire en ligne), p. 6 :
« S.A.V. réclame la création d'Etats régionaux fédérés, chacun disposant dans sa sphère particulière de pouvoirs exécutifs »
- « Le Mouvement Strollad Ar Vro Réclame Un Véritable Pouvoir Régional », sur Le Monde, (consulté le ) : « Créé en février 1972, SAV, qui revendique mille huit cents adhérents »
- Tudi Kernalegenn, « La recomposition du mouvement breton au tournant des années 1980 », dans Les années Mitterrand, 1984-1988 : L’alternance et la première cohabitation vues des régions, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 89–98 p. (ISBN 978-2-7535-8870-7, lire en ligne)
- ↑ Histoire chronologique des pays celtiques Jakez Gaucher 1990.
- ↑ Éléments de la théorie et de la pratique du F.S.A.B., 13 août 1975, imprimerie spéciale du F.S.A.B.
- ↑ FRANKVEZOURIEN n°2, Strollad Ar Vro, , 8 p. (lire en ligne), p. 6 :
« La position du Parti est donc nette: nous soutenons le candidat du Parti Socialiste et du Programme commun dela gauche »
- ↑ Manifeste 1972, p. 11|lire en ligne=https://bibliotheque.idbe.bzh/data/cle_47/Strollad_Ar_Vro_manifeste_1972_.pdf
- ↑ Patrice Chairoff, Dossier B ... comme barbouzes, AM Éditions, , 513 p. (ISBN 9782869800519)
- ↑ « Le Parti Breton Strollad Ar Vro Se Déclare À Gauche Et Dans L'Opposition », sur Le Monde, (consulté le ) : « SAV a incité ses dix-huit fédérations à soutenir le candidat de la gauche »
- ↑ Organigramme, juin 1974
- ↑ Dominique Chathuant, « 1972 : une loi contre le racisme », sur L'Histoire, (consulté le ) : « lorsque le parti breton Strollad ar Vro (SAV) invoque la « loi Pleven (sic) » de 1972 pour dénoncer le film Tout va très bien Madame laMarquise »
- ↑ J. S., « Un groupement breton obtient le retrait de “Tout va très bien, Madame la marquise” », Le Monde, 30 avril 1973 dans Dominique Chathuant, Nous qui ne cultivons pas le préjugé de race. Histoire(s) d'un siècle de doute sur le racisme en France, Paris, Le Félin, 2021, p. 367.
- ↑ « Le mouvement Strollad ar vro réclame un véritable pouvoir régional », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
Liens externes
[modifier | modifier le code]