Strip-Tease (émission de télévision)
Strip-Tease | ||||||||
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Genre | Documentaire | |||||||
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Création | Jean Libon Marco Lamensch |
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Réalisation | par multiples autrices et auteurs | |||||||
Présentation | Voix off du générique : Louane Sévinier Martine Matagne |
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Thème du générique | Batumambe par Combo belge | |||||||
Slogan | Le magazine qui vous déshabille | |||||||
Pays | ![]() ![]() |
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Langue | Français | |||||||
Nombre d’émissions | ≈850 | |||||||
Production | ||||||||
Durée | Entre 13 et 60 minutes | |||||||
Société de production | V.F. Films RTBF Bruxelles Avec la participation de France Télévisions |
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Diffusion | ||||||||
Diffusion | RTBF1/La Une (1985-2002) (2019) sur La Une Canal+ (1987-1992) France 3 (1992-2012) RMC Story (2019) La Trois (rediffusion) |
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Date de première diffusion | 1985 | |||||||
Date de dernière diffusion | ||||||||
Statut | Arrêté | |||||||
Public conseillé | Accord parental | |||||||
Chronologie | ||||||||
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Strip-Tease est une série documentaire télévisée belge, créée et dirigée par Marco Lamensch et Jean Libon. D'abord belge puis belgo-française, elle est diffusée de 1985 à 2002 sur RTBF1, de 1987 à 1992 sur Canal+, et du [1] à l’année 2012 sur France 3.
D'après ses créateurs, elle a pour but de traiter des sujets « pris dans les faits de société »[2]. Son ambition est de « dresser un portrait kaléidoscopique de notre société » et l’émission s’y emploie en quelques 850 films signés de 130 réalisateurs.
Une reprise de la série est effectuée en 2019 sur RMC Story, mais celle-ci donne lieu à des contestations juridiques.
Historique
[modifier | modifier le code]Contexte
[modifier | modifier le code]Strip-Tease s’inscrit dans la tradition du cinéma direct, apparu dans les années 50-60 en même temps que les caméras et enregistreurs légers, indépendants et synchrones. Comme dans d’autres pays s’est créée en Belgique une école originale de cinéma direct au travers d’une émission de la RTBF, Faits divers, où travaillèrent le cameraman et réalisateur Manu Bonmariage, et son assistant de l’époque, Jean Libon, cocréateur de Strip-Tease[3],[4].
Les créateurs de Faits divers se réfèrent notamment au canadien Michel Brault, un des créateurs du cinéma direct à l’Office national du film du Canada.
Ce cinéma direct se développe à la même période dans divers pays, (Canada, USA, France, Royaume-Uni), sous diverses déclinaisons et divers noms (cinéma direct, cinéma-vérité, cinéma du réel...), avec divers réalisateurs (Frederick Wiseman, Jean Rouch, puis Paul Watson, Raymond Depardon...)[5],[6]. Les créateurs de Strip-Tease se réfèrent à eux, même s’ils ont une approche fort différente du documentaire[a],[7].
Ils revendiquent aussi l’influence d’un certain cinéma de fiction (les premiers films de Milos Forman, les anglais Ken Loach, Stephen Frears et Alan Clarke, les Suisses du Groupe 5)[8].
Génèse
[modifier | modifier le code]Les deux créateurs, Marco Lamensch et Jean Libon ont travaillé ensemble au sein d’un magazine d’enquêtes et de reportages de la RTBF, À Suivre. Ils y ont réalisé plusieurs films documentaires sans commentaire, avant-coureurs de Strip-Tease, dont Les Russes attaquent à l’aube, film de 1984 sur l’armée belge, et Faut pas plonger, film de 1985 suivant un couple de toxicomanes sur 18 mois[9],[10].
Dans ce cadre, ils mènent, avec d’autres professionnels (réalisateurs, journalistes mais aussi opérateurs image et son, monteurs, etc.) une réflexion critique qui les pousse à délaisser une forme récurrente en documentaire : l’alternance d’interviews et d’images servant de support au commentaire. A contrario, leur ambition est de capter surtout les relations entre les gens[11],[12]. Ils affirment à ce sujet : « Quand on fait l'interview d'un père puis de sa fille, c'est souvent l'aveu qu'on est incapable de filmer leurs relations, chose qui exige un minimum de doigté et d'humilité »[13].
Par ailleurs, ils défendent une grammaire proche de celle du cinéma de fiction : « Strip-Tease était né, notamment, d’une frustration et d’un constat. Le constat est qu’il nous semblait que les films de fiction rendaient souvent beaucoup mieux compte de la réalité que la plupart des documentaires. Et la frustration découlait de l’usage médiocre qui était fait, dans ces derniers, des trois piliers du cinéma : la caméra, l’enregistreur et la table de montage »[14],[15]
Enfin, ils insistent sur la nécessité d’avoir des moyens de production adéquats, et principalement de temps : outre les repérages (variables), disposer d’une semaine de tournage et de deux de montage ce qui, pour un film de 13 minutes, est considéré comme un luxe à la télévision[16].
Le premier numéro de Strip-Tease est diffusé le 11 janvier 1985 dans le cadre de l'émission À Suivre. À partir de la rentrée d’octobre 1985, la direction de la RTBF programme Strip-Tease avec une fréquence mensuelle.
L’émission aborde essentiellement des passages de la vie de tous les jours (repas de famille, séance de vaisselle, la vie d’une fermière). Le spectateur peut ainsi se reconnaître dans son intimité quotidienne : « Strip-Tease : l’émission qui vous déshabille ».
En Belgique
[modifier | modifier le code]Strip-Tease sera diffusé sur la RTBF le mercredi, en prime time juste après le Journal Télévisé, de janvier 1985 à avril 2002. Le programme dure environ une heure, et est composé de quatre films documentaires de moins d’un quart d’heure. Par la suite, il arrivera que des films soient plus longs, jusqu’à une heure, mais cela restera exceptionnel.
Les réalisateurs belges Benoît Mariage et Philippe Dutilleul y ont fait leurs premiers pas.
Tout ça (ne nous rendra pas le Congo) est en fait une reprise de Strip-Tease mais avec un format 52 minutes. Certains épisodes ressortent sous le nom de Strip-tease sur France 3.
En France
[modifier | modifier le code]France 3 demande aux créateurs de l’émission d’en décliner une version pour la France. À partir d’octobre 1992, Strip-Tease est diffusé sur France 3, jusqu’en août 2012. Par un système d’échange entre les émissions belges et françaises (la RTBF diffuse quatre films, dont un réalisé en France, et inversement sur France 3), les coûts sont un peu diminués, même si les conditions de travail restent confortables[17].
Les jours, les heures et les fréquences de diffusions changeront constamment, ce qui sera un souci pour fidéliser le public[18].
Lamensch et Libon dirigeront l’émission dans les deux pays, mais à partir de 2005, Lamensch abandonnera toute responsabilité éditoriale.
L'émission
[modifier | modifier le code]Titre
[modifier | modifier le code]Jean Libon et Marco Lamensch voulaient sortir des titres usuels comme Actuel, Envoyé spécial, Reportages, Zoom, Le Droit de savoir, etc. Kipkap ayant été un temps envisagé mais jugé trop bruxellois, ils trouvent finalement l'idée par hasard en voyant l'inscription « strip-tease amateur » sur une cassette[19].
Plus précisément, parmi les premiers sujets de l’émission[20], il y avait le portrait d’une jeune strip-teaseuse candidate à un concours de striptease amateur organisé à Bruxelles par Bernard Schol. L’affiche annonçant cet évènement avait été apposée sur la porte de la salle de montage par l’équipe chargée de la réalisation de ce reportage. Les producteurs, à l’époque toujours en recherche d’un titre générique pour leur projet d’émission, ont trouvé que « Strip-Tease » correspondait parfaitement au concept de « magazine qui vous déshabille » qu’ils voulaient développer.
« Nous avons parié sur l'intelligence du téléspectateur. Et puis nous avons conçu un emballage : musique, générique, etc. qui donne un minimum de pistes et un ton. L'ambiguïté en définitive ne dure qu'une heure. Une fois qu'on a vu Strip-Tease, on sait de quoi ça parle. Mais c'est vrai que le titre a beaucoup déplu, au départ. Avec des journalistes qui écrivaient : “Cette émission qui vaut mieux que son titre” ou “Strip-Tease, la meilleure émission de la télévision actuelle, hélas !”[19]. »
— Jean Libon, 2004
Musique du générique
[modifier | modifier le code]Le générique de l'émission, Batumambe, est une reprise d’un groupe malien, l’Orchestre régional de Ségou[21], par la fanfare bruxelloise Combo belge[19], sur un arrangement de Michel De Rudder. Dans une interview, Marco Lamensch raconte : « On cherchait une musique pour notre générique mais on ne voulait pas un style qui soit trop identifié : classique, rock ou jazz parce qu'on pensait que cela exclurait une partie du public. On connaissait une bande de copains de la Cambre qui avaient monté une fanfare, Olivier Deleuze en faisait partie. Ils faisaient de l'agit prop dans toutes les manifs à l'époque, avec leur Sauce Riche Fanfare. On leur a proposé de réenregistrer Batumambe dans une version moins lente. Ils sont venus à une quinzaine et quelques membres de l'équipe avaient apporté des casseroles et des instruments improbables. Mais, au départ, on était consternés parce que tout cela était trop propre, sans bavures. On les a fait recommencer mais cela n'allait toujours pas. Alors, soudain, on a eu une idée : on est revenu avec 20 bouteilles de vin et de quoi manger. On est resté à table deux heures et après, cela allait beaucoup mieux... (rires) »[19]
Ce thème a été adapté pour des jouets musicaux, par Chapi Chapo et les petites musiques de pluie[22].
Intentions
[modifier | modifier le code]L'équipe affiche ses intentions : « Strip-Tease voudrait, au fil du temps, arriver à dresser un portrait kaléidoscopique de notre société. »[23]
Strip-Tease a l’ambition d’être un magazine documentaire qui puisse intéresser, quel que soit le milieu, l’âge ou le niveau d’éducation et il ambitionne aussi un nouveau type de rapport avec le spectateur : « Strip-Tease donne des éléments de réflexion mais ne tire pas de conclusions. Il montre des images mais n’impose pas de lecture. Il ne requiert ni présentateur, ni commentaire. »[24],[b]
Le premier texte décrivant le projet d’émission proclame :
« La réalisation en serait très soignée, originale, laissant parler l'image, s'essayant d'autres formes de langage télévisuel, bannissant résolument le "documentaire" et son commentaire envahissant mais laissant aussi la place à l'humour[25] »
Les créateurs de l’émission entendent prendre leurs distances à l’égard des documentaires se voulant exhaustifs, omniscients et consacrés à un sujet et un seul. Ils veulent, comme dans le cinéma de fiction, donner de la vie une image moins carrée, plus ambiguë, moins ordonnancée. Ainsi, dans la « Tentative de définition » de Strip-Tease destinée au CNC, Lamensch écrit :
« La plupart des documentaires sont effectivement "consacrés" à un sujet, et à un seul. Alors tout y concourt : le commentaire, les images, les interviews. Mais la vie est plus complexe, moins nette, plus floue. Elle se laisse mal emprisonner dans les seules interviews : elle procède des relations entre les hommes, pas de la juxtaposition de leurs monologues. (...) Notre ambition sera donc qu'un certain documentaire, lui aussi, participe de cette connaissance de notre époque, en essayant d'échapper à l'habituel souci de classification, d'ordonnancement, d'intérêt[26] »
En de courts films, dont la facture relève plus du cinéma que de la télévision, sans grille explicative, sans aucun commentaire et avec un minimum d’interviews, Strip-Tease donne à voir un réel qui n’a rien à voir avec la téléréalité[27].
Le journal Le Monde écrit : « une seule vedette aux mille visages, que l'on nous montre sans aucun voyeurisme : l'humanité, avec et sans majuscule. On l'imagine banale, débarrassée de tout artifice ? Plus vraie que nature, elle est toujours étonnante, souvent émouvante, parfois drôle. »[28] et « Qu'est-ce qui fait vivre les êtres humains ? C'est la question secrètement posée par ce magazine qui obéit à la grammaire stricte du cinéma. »[29]
Enfin, les créateurs de Strip-Tease proclament qu’il n’y a aucune raison pour qu’un documentaire soit plus ennuyeux qu’un film de fiction : « On est, en général, infiniment moins sévère pour le documentaire (que pour la fiction). Comme si le documentaire supposait automatiquement une petite dose d'ennui, (…) comme si cette petite dose d'ennui était par elle-même une garantie de sérieux du travail. »[30] Tout commentaire est exclu, non qu’il soit nécessairement superflu ou inesthétique, mais parce qu’il trop souvent une facilité qui permet de cacher les brèches dans la réalisation. En outre, cela protège le flou et l’ambiguïté qui fait la vie, et dont Strip-Tease veut rendre compte[27].
Chaque film est un film à part entière, signé par un réalisateur qui a son propre style et une équipe technique, également créditée au générique.
Méthode
[modifier | modifier le code]Strip-Tease essaie de filmer des situations et des comportements, originaux ou banals, et de « ne les montrer que dans la mesure où ils ouvrent à une réflexion qui dépasse ce qu’ils ont de "pittoresque", les met en perspective et en dit plus long sur toute la société »[31].
« La technique d'immersion privilégiée par Strip-tease ressemble beaucoup à celle qu'utilisent les anthropologues » explique le sociologue François Heinderycks[27]. Il faut "du temps", "de la patience", "de la rigueur". Il y a peu de règles, mais impératives : sont proscrits toute reconstitution, toute "fictionnalisation" ou autres "bidouillages". Un minimum d’interview. Une caméra souple, discrète mais jamais cachée : la grammaire du cinéma direct[32].
Les gens filmés ne sont que très rarement des gens qui se sont proposés : sur les dizaines qui l’ont fait, six ont été retenus sur plus de 800 films.
Pour les films « standard » (dont la durée, très variable, est d’environ 13 minutes) sont prévues outre le repérage très variable, une semaine de tournage et deux semaines de montage, ce qui est confortable comparé aux normes habituelles en télévision. Il s’agit là d’une moyenne : la souplesse est de mise et la production s’adapte. Le repérage, en particulier, peut être très long[33]. L’équipe de tournage se compose en général du réalisateur et d’une équipe technique : opérateur image et ingénieur du son.
Pour réaliser les films, Strip-Tease dispose d’équipes d’opérateurs, image et son, rompus au cinéma direct, ainsi que des monteurs dédiés[34].
Les films de Strip-Tease réalisés en Belgique sont tous tournés en film 16 mm, alors que les films français le sont en numérique[c],[35].
Style de l'émission
[modifier | modifier le code]Les titres des films participent de la même démarche, jeux de mots façon titres de Série noire : « Marchands de Tapie » (sur l’école de commerce Bernard Tapie), « Vert solitaire » (sur un député écologiste), etc.[36]
Les créateurs de l’émission refusent un présentateur, au motif que le présentateur ne sert en général que lui-même. France 3 essayera un moment de leur en imposer un, mais en vain[18].
Il n’y a pas de commentaires. C’est moins un refus d’orienter la perception du spectateur qu'un choix stylistique. Le commentaire sert souvent de lien entre des séquences qui n’ont pas de rapport entre elles. Strip-Tease entend tout raconter avec la grammaire cinématographique et oblige le réalisateur à penser son histoire en termes de cinéma[37]. On peut cependant entendre les questions du réalisateur dans certains épisodes, comme Valérie Bierens de Haan dans Les demoiselles de la Légion d'honneur (1992) par exemple.
Strip-Tease donnant peu d’explications sur les films présentés, on aide le spectateur à comprendre, d’une phrase ironique en sommaire, qu’il faut tout regarder avec un certain esprit critique et du second degré. De même, en fin d’émission, après le slogan « Strip-Tease VOUS déshabille », la voix aigre-douce de Martine Matagne dit un quatrain écrit par Lamensch, chaque fois différent[38], par exemple :
« Informer ce n’est pas couvrir
Décaper ce n’est pas polir
Mal penser c’est se faire honnir
Strip-Tease c’est pas du cul, c’est pire »
Réalisation et réalisateurs
[modifier | modifier le code]Strip-Tease, dans ses textes fondateurs, insiste sur la qualité de réalisation indispensable. Pour réaliser plus de 850 films, il a été fait appel à environ 130 réalisateurs différents, venant d’horizons divers, certains très expérimentés, d’autres ayant réalisé leur premier film dans le cadre de l'émission. 23 réalisateurs ont réalisés plus de 5 films, soit ensemble environ 70 % des épisodes (belges et français)[30].
Chacun ayant son style et ses méthodes, la manière de trouver un sujet diffère de l’un à l’autre, et s’il y a des caractéristiques communes aux divers films (le respect des principes de Strip-Tease), chaque réalisateur a son style, souvent bien reconnaissable.
Au sein de l’émission, une « émission-laboratoire », tout le monde n’est pas toujours d’accord et les discussions sont fréquentes[d],[39].
Selon ses responsables, Strip-Tease fonctionne un peu comme une maison d’édition : les films produits ont tous quelque chose en commun, mais sont forcément inégaux : « sur 850 films, il y en a un tiers qu’on n’aurait pas dû faire, un tiers qu’on aurait pu faire mieux, ce qui en laisse 250 ou 300 qui sont formidables »[40],[41],[42]
Les premiers réalisateurs de l’émission appartiennent à la RTBF et sont souvent issus de la génération qui eut vingt ans en 1968[e],[5].
Tout en restant fidèles à leurs convictions progressistes, la plupart veulent prendre leurs distances avec un certain cinéma militant qu’ils jugent simplificateur et peu convaincant Par la suite, en Belgique comme en France, des réalisateurs plus jeunes sont engagés, qui parfois se forment sur le terrain. Beaucoup de ces réalisateurs resteront longtemps fidèles à une émission où, si l’on ne fait pas fortune, on ne parle que de réalisation, et où, malgré une exigence très grande, ils disent jouir d’une liberté appréciable dans le cadre imparti[23],[43].
Format
[modifier | modifier le code]Au départ, la volonté des créateurs de Strip-Tease, estimant que la plupart des documentaires ne méritent pas le temps qu’ils durent, vise à réaliser des films courts, d’environ treize minutes, ce qui permet de diffuser quatre films différents pendant l’heure que dure l’émission. Par la suite, certains des films dont la situation a présenté une évolution qui parait intéressante, sont suivis d’une suite, et parfois de plusieurs. Des années après le début de l’émission, apparaissent, ponctuellement, quand la situation filmée semble le justifier, des films plus longs, allant jusqu’à une heure.
Le premier film durant plus de cinquante minutes, et présenté comme un « numéro spécial » est Martine et Lénine (1997) d’Yves Hinant, consacré à un conflit social et à son meneur syndical. Beaucoup d’autres suivront[44].
On verra apparaître plus tard quelques séries de plusieurs films longs, tels les six films de plus d’une heure réalisés par Anne-Marie Avouac sous le titre général America America (2004 et 2012). Ils sont consacrés à la vie, aux États-Unis, d’un groupe de français[45],[46],[47].
Production et budgets
[modifier | modifier le code]La production de Strip-Tease ne s’organisa pas de la même manière en Belgique puis en France.
En Belgique, de 1985 à 2002, Strip-Tease est produit au sein de la RTBF, avec des réalisateurs et des techniciens de l’entreprise de service public, et quelques réalisateurs extérieurs, au coup par coup, dont certains finirent par être engagés. Au départ, les réalisateurs et les techniciens sont ceux de la RTBF à la base du projet, garantie de leur implication[6].
En 1989, le budget de Strip-Tease est de 300 000 francs belges en frais directs[f]. Cela permet d’engager parfois un réalisateur extérieur (qui travaillera avec les techniciens de la RTBF) ou d’acheter une séquence[48].
Thèmes abordés
[modifier | modifier le code]En 850 films, Strip-Tease a abordé beaucoup des grands thèmes qui traversent la société de la fin du XXème siècle, et BelgaCult (livre en néerlandais consacré aux mouvements culturels importants en Belgique) souligne « un grand équilibre thématique » : 88 films ont traité, principalement ou incidemment d’immigration, 28 de l’islam, 40 du catholicisme, 87 de pauvreté, 74 de richesse, 113 de politique, 21 de la colonisation et de ses suites, etc.[49]
Il est à remarquer que Strip-Tease ne traite que rarement un thème défini, mais l’aborde incidemment. Christophe Den Tandt, chercheur à l'Université libre de Bruxelles écrit : « Les courts métrages qui composent chacune de ces émissions font preuve d’un tel degré de modestie - un tel refus de développer une thèse préétablie - qu'ils laissent souvent leurs spectateurs libres de déterminer la nature même du sujet traité. »[50] On peut néanmoins distinguer quelques grands thèmes auxquels se rattachent, de près ou de loin, de nombreux films.
Les « farfelus »
[modifier | modifier le code]Strip-Tease a parfois été vu comme un catalogue de personnages originaux en tous genres, de farfelus et de « fous ». Strip-Tease a effectivement réalisé des épisodes abordant des thématiques liées aux troubles mentaux, tout comme l’enfermement psychiatrique, les comportements borderline ou les démences séniles[51],[52],[53].
Par ailleurs, il y a tous les « originaux » et ceux qui sont « fous de quelque chose ». Strip-Tease en a généralement traité uniquement dans la mesure où ils ouvraient une fenêtre sur la société : dérives sectaires, comportements marginaux et leur acceptation, etc. S'ils ont parfois été marquants, leur proportion est moins importante dans l’émission que dans la réalité.
Banlieues et déshérités
[modifier | modifier le code]Avec des approches fort différentes, selon les situations et la sensibilité des réalisateurs, Strip-Tease a beaucoup filmé les banlieues, mais aussi les immigrés et l’exclusion. Portraits de groupes ou parcours individuels, drôles ou sinistres, les films sont souvent, sans être militants ou complaisants, emprunts d’empathie pour les gens filmés[54],[55],[56],[57].
Religion
[modifier | modifier le code]Plus de 60 films de Strip-Tease parlent, de près ou de loin, de la religion. Les responsables de l’émission soulignent que loin d’aspirer à une analyse exhaustive, la multiplicité de courts films montre les nombreuses manières dont se décline la foi, humaniste ou sectaire[58]. Strip-Tease a introduit sa caméra dans des milieux chrétiens, juifs ou musulmans, aussi bien « libéraux » qu’intégristes[59].
Monde paysan
[modifier | modifier le code]Les difficultés du monde paysan, ses rapports compliqués avec l’administration ou les citadins, l’arriération de certaines campagnes et bien d’autres thèmes sont abordés[60],[61],[62],[63],[64].
Extrême droite
[modifier | modifier le code]Strip-Tease filme à plusieurs reprises des milieux d'extrême droite mais précise veiller à ce que l'ambiguïté qui prévaut d'habitude dans ses films ne soit pas de mise et que personne ne puisse accuser l'émission de complaisance[65],[66],[67],[68].
Documentaires notables
[modifier | modifier le code]Personnalités contrastées
[modifier | modifier le code]Dans La soucoupe et le perroquet (1993), Jean-Claude Ladrat, un cultivateur de Germignac (Charente-Maritime), construit une soucoupe volante, afin de s'envoler dès l'automne. Il s'agit de l'un des épisodes les plus connus de la série[69],[70],[71],[72].
Chaud business, documentaire de 1993 fait référence au docteur Martinot qui avait cryogénisé son épouse morte depuis 1984 dans l'espoir qu'elle y survive.
Au pays des merveilles, documentaire de 2002, évoque la difficulté — à cette époque — à s'adapter au monde de l'informatique.
Tiens ta droite, documentaire de 1995, évoque le néo-nazisme, chez une famille ayant une vision très arrêtée de l'Histoire, et ayant des idées racistes et préconçues.
Multiculturels
[modifier | modifier le code]Parmi les documentaires qui ont marqué l'émission, on peut citer À la poursuite de Madame Li (2005), de Anne-Marie Avouac, relatant les éventuelles difficultés - dont culturelles - dans le début des années 2000, pour des entreprises européennes, de travailler avec la Chine[73].
Dans le documentaire La Chinoise de Dominique Fischbach, réalisé en 2002, une jeune chinoise est invitée au pair dans une famille française. Tout semblait bien se dérouler, mais, du fait des différences culturelles, elle aura des difficultés d'intégration et devra se débrouiller toute seule pour survivre.
De société
[modifier | modifier le code]Dans le documentaire Restons zen d'Antoine Gallien, réalisé en 2009, une proviseure essaye de gérer au mieux un établissement scolaire.
Dans le documentaire Adopte un père.com de 2012 de Clémentine Bisiaux, une jeune adolescente de 16 ans, enceinte, doit en discuter avec son père et son petit ami, afin de se faire une projection sur le futur.
Délégation de très haut niveau
[modifier | modifier le code]Délégation de très haut niveau (2000) relate le voyage officiel d'une délégation parlementaire belge de différentes sensibilités politiques en Corée du Nord qui a provoqué d'importants remous dans le monde politique lors de sa diffusion. Cette délégation était présidée par Willy Burgeon, les autres parlementaires étant Georges Dallemagne, Alain Destexhe, Michiel Maertens, Patrick Moriau, Vincent Van Quickenborne et Ferdy Willems.
La caméra, très proche des membres de la délégation, enregistre leurs réflexions et réactions diverses lorsqu’ils réalisent que tout écart par rapport au programme officiel et toute relation avec la population et la réalité du pays leur sont interdits. Ils se retrouvent à faire du tourisme, baladés entre monuments à la gloire de Kim Il-sung, avec dépôt de gerbe, et visite d’une bibliothèque monumentale ne contenant que les œuvres de Kim Jong-il, ou d’une école où ils assistent à la récitation par des enfants endoctrinés de l’histoire et de la liste des bienfaits du dirigeant[74].
Willy Burgeon, président honoraire du parlement wallon et échevin de l’instruction publique de la ville de Binche, y montre son enthousiasme face aux bienfaits du régime, notamment la qualité de l’enseignement. Les autres membres sont partagés entre le tourisme bon enfant, l'agacement face aux refus des autorités de leur laisser visiter ne serait-ce qu'un marché et l'effarement face au régime et à sa propagande. Willy Burgeon sera démis de ses fonctions à la suite de l’émission, et certains membres de la délégation déclareront s’être fait piéger.
Des épisodes qui voyagent dans le temps
[modifier | modifier le code]Plusieurs épisodes de Strip-Tease ont une suite tournée des mois ou des années plus tard, ce qui donne l'occasion de découvrir ce que sont devenus certains protagonistes.
- L'arche de Zoé (1985) a pour suite Zoé et son Jules (1994, 9 ans plus tard) de Marco Lamensch et Jean Libon.
- Le film Sur le banc, d’André François, qui traite en 1986 du procès d’un assassin finalement condamné à mort est suivi, huit ans plus tard de Portrait d’un mort vivant (1994), qui retrouve le condamné après sa libération. Il y aura un troisième film, encore huit ans plus tard, La route enchantée (2002).
- Martha (1988) a pour suite Martha a cent ans (1995, 7 ans plus tard) de Luckas Vander Taelen.
- La course de l'échevin (1988) a pour suite Le chagrin de l'échevin (1998, 10 ans plus tard) de Richard Olivier.
- La guerre du Golfe (1991) a pour suite Mon Pierre (1999, 8 ans plus tard) de Marco Lamensch et Jean Libon.
- 500 lignes (1992) a pour suite Pétard nuptial (2002, 10 ans plus tard) de Didier Lannoy.
- Les petites filles modèles (1993) a pour suite Un petit couple modèle (2002, 9 ans plus tard) de Antoine Gallien.
- Tiens ta droite (1995) a pour suite Tiens-toi droite (2000, 5 ans plus tard) de Yves Hinant.
- Tout salaire mérite travail (1999) a pour suite Né cassé (2003, 4 ans plus tard) de Farida Taher.
- Il était une fois dans l'ouest (2001) est un épisode dont les 4 premières minutes sont tirées de l'épisode La Bruel pour aller danser (1991, 10 ans plus tôt) de Philippe Cornet.
- Mon prince charmant (2002) a pour suite Putain, qu'il a grandi! (2003, 7 mois plus tard) de Laure Pradal.
- Les aventures de la famille De Becker (1992) a pour suite Les nourritures terrestres (1998)
- La série de 3 documentaires de 1997 sur une grève à Maryflo, une entreprise de confection textile (La guerre de tranchées, Les grandes manœuvres, Le repos du guerrier), est suivie de La Légion étrangère (2005)
Des personnalités filmées par les caméras de Strip-Tease
[modifier | modifier le code]Plusieurs épisodes de Strip-Tease accompagnent des personnalités publiques :
- Le désarroi esthétique (1996) suit le publicitaire Daniel Robert.
- La compassion (1997) et Dans l'enfer de Bali (2003) suivent le disc jockey Claude Challe.
- Le parapluie de Cherbourg (2000) suit le réalisateur Jean-Pierre Mocky.
- L'édition, c'est pas de la littérature (2009) suit l'éditeur Gilles Cohen-Solal. On y croise à plusieurs reprises sa compagne Héloïse d'Ormesson et le père de celle-ci Jean d'Ormesson.
- Corinne Masiero, dans l’épisode Pastis sur ordonnance[75].
- Bernard Tapie, dans les deux épisodes belge et français nommés Marchands de Tapie.
- Jacques Blanc et Bernard Serrou, dans Serrou, c'est blanc.
- Amine El Khatmi, dans Ségolène, maman & moi.
Fin de l'émission
[modifier | modifier le code]En Belgique
[modifier | modifier le code]Strip-Tease s’est interrompu sur la RTBF en 2002, par la volonté de ses créateurs qui estimaient le nombre de réalisateurs insuffisant pour continuer à produire une émission de qualité. Elle avait duré 17 ans, mensuellement en prime time. À Strip-Tease succèdera, en septembre 2002, Tout ça (ne nous rendra pas le Congo), émission créée aussi par Lamensch et Libon[76],[77],[g],[78].
En France
[modifier | modifier le code]En 2012 sort le reportage Recherche bergère désespérément de Véronique Houth, qui raconte l'histoire de Damien, agriculteur célibataire, dont les grands-parents veulent rompre la solitude. Ils font appel à une agence matrimoniale afin de le mettre en relation avec une jeune Roumaine.
Regardée par près de 900 000 téléspectateurs, ce reportage a vite été l'objet d'une polémique et d'abord sur les réseaux sociaux (Twitter)[79]. Ce reportage a provoqué un scandale[80],[81] pour les téléspectateurs du fait que l'émission ne fixe pas de limite par rapport à ce qu'elle montre.
L'émission s’arrête en 2012.
Suites
[modifier | modifier le code]Depuis 2012 : projet de reprise avorté et extensions
[modifier | modifier le code]- En 2015, l'émission devait revenir sur France 3 avec une nouvelle sessions d'émissions. Le premier épisode devait être consacré au maire du VIIᵉ secteur des quartiers nord de Marseille Stéphane Ravier[82]. Le projet de reprise est finalement avorté.
- En 2016, Mathieu Ortlieb, un des réalisateurs, publie un ouvrage sur les coulisses de l'émission Strip-Tease: Mes plus belges années. Cet ouvrage sera suivi en 2018 par le livre écrit par Marco Lamensch Strip-Tease se déshabille, Préface de Philippe Geluck, Editions Chronique[83].
- En 2018 sort en salles le film Ni juge, ni soumise de Jean Libon et Yves Hinant. Les deux réalisateurs avaient contribué à Strip Tease. Yves Hinant avait consacré deux reportages de Tout ça ne nous rendra pas le Congo à la juge Anne Gruwez. Le film a réalisé plus de 200 000 entrées en France et 10 000 en Belgique et a obtenu le prix du meilleur documentaire aux Magritte du Cinéma et aux Césars[84].
Juillet 2019 : nouvelle série d’émissions, contestée par les créateurs de Strip-Tease
[modifier | modifier le code]Le , NextRadioTV annonce le retour de Strip-Tease sur RMC Story à partir du , pour 3 émissions produites par la société belge Matchpoint, avec la participation de RMC Story[85]. Les créateurs de Strip-Tease, Marco Lamensch et Jean Libon, regrettent dans un communiqué de n’avoir été « ni consultés, ni même avertis » de cette copie « d’une émission emblématique du service public » pour une chaîne privée française[86],[87],[88]. Pour André François, autre figure de l’émission, « le massacre a commencé. Il s'agit d'un honteux plagiat dans lequel la responsabilité de la RTBF paraît complètement engagée. »[89]
La RTBF confirme avoir vendu les droits de Strip-Tease à Matchpoint, leur accordant le droit d’utiliser librement « le nom, la musique, le générique, le concept de l’émission »[90]. La direction de la RTBF assure démontrer « avec la reprise de Strip-Tease cet été » son souci « de faire perdurer la qualité narrative propre au service public, avec un regard d’aujourd’hui »[91]. Il semble cependant que le droit qu’avait la RTBF de vendre le concept de l’émission ne soit pas parfaitement établi, et les droits moraux des créateurs pourraient prévaloir[92].
Les auteurs-réalisateurs et réalisatrices qui ont travaillé pour Strip-Tease disent leur refus d’un « ersatz de Strip-Tease » dans une tribune collective[93]. Selon eux, « prétendre réaliser des films de qualité en quatre fois moins de temps, avec un manque flagrant de moyens relève plus de l’escroquerie que de l’ambition ». La veille de la première diffusion prévue, Marco Lamensch et Jean Libon ont adressé une mise en demeure à la présidence de RMC Story, leur interdisant de « diffuser une quelconque suite documentaire « inédite » qui se revendiquerait de près ou de loin de la série originelle Strip-tease ». Après avoir visionné trois documentaires de la nouvelle série, ils estiment qu’ils « sont dénués de tout enjeu qui les structure, sans regard original, sans cette volonté de réaliser un documentaire avec la grammaire et le montage de la fiction, et sans même que le réalisateur ne signe son film ». Pour Lamensch et Libon, « toute volonté d’associer les épisodes (annoncés) à Strip-tease est ainsi une atteinte flagrante et particulièrement dommageable au droit au respect de l’œuvre de ses auteurs »[94].
Depuis 2019 : longs-métrages
[modifier | modifier le code]- En 2022 sort en salles le film Poulet Frites, réalisé par Jean Libon et Yves Hinant.
- En 2025 sort en salles le film Strip-Tease intégrale, regroupant 5 documentaires.
Accueil
[modifier | modifier le code]En Belgique comme en France, l’apparition de Strip-Tease est généralement saluée comme un renouveau de l’approche documentaire.
La presse est dans l’ensemble très favorable. Il y a quelques bémols, peu nombreux : ainsi La Libre Belgique (quotidien classé à l’époque comme catholique et conservateur) si elle reconnaît une innovation, n’aime pas le titre « racoleur », met en garde contre « le conformisme de la dérision et de la cruauté » et doute que la programmation en prime time soit judicieuse. Néanmoins, la RTBF gardera cette programmation pendant toute la diffusion du magazine en Belgique, de 1985 à 2002[95],[96],[97].
En France, Le Figaro, après avoir critiqué l'émission en 1993 dans un article intitulé La vérité toute nulle, écrit l’année suivante : « Du réel, tout simplement. Et le réel, c'est spectaculaire et étonnamment télégénique. (...) Pas de commentaires et un refus salutaire du scabreux et du sensationnel. »[98],[99]
L’émission sera récompensée de multiples prix. Dans le milieu du cinéma documentaire, plus d’une centaine de réalisateurs reconnus ou débutants ont travaillé à Strip-Tease. Plusieurs s’en réclament ou l’admirent et si certaines critiques se font jour, elles s’expriment peu, peut-être à cause du consensus assez général autour de l’émission[h].
Prix et récompenses
[modifier | modifier le code]- Prix du Journalisme Audiovisuel - Bruxelles 1986 [100]
- Prix de la Communauté des télévisions francophones - Montréal 1987[101]
- Oreilles de Cristal - Mons 1987
- Sept d'Or du meilleur Magazine de Société - France 1996[102]
- Sept d’Or du meilleur Générique (de Jan Bultheel et "Pix and Motion") – France 1999[102]
- Sept d’Or du meilleur Magazine Documentaire – France 2000[102]
- Prix de Journalisme du Parlement de la Communauté française de Belgique – 2002[103]
- Sept d’Or de la meilleure Série Documentaire - France 2003[102]
- Euro FIPA d’Honneur « contribution à une télévision créative et impertinente » - Biarritz 2012[104]
Notes et références
[modifier | modifier le code]Notes
[modifier | modifier le code]- ↑ Libon déclare : « Mes références se situeraient plutôt du côté de la Grande-Bretagne. Les documentaristes anglais sont parmi les seuls à pouvoir concurrencer les films de fiction à la télévision et je ne vois pas pourquoi, sous prétexte que nous faisons du documentaire, nous aurions le droit d'être moins passionnants que les grands films hollywoodiens. »
- ↑ Dans le livre, on trouve cette profession de foi : "Je travaille pour des gens qui sont intelligents avant d'être sérieux." (Paul FÉVAL cité par l’OULIPO)
- ↑ Les responsables de l’émission insistent sur ce qu’a eu de formateur le tournage en film 16 mm : le magasin d’une caméra dure 11 minutes et le temps pour le recharger est presqu’aussi long. Cela impose au cameraman un sens de l’anticipation et une attention particulière s’il ne veut pas manquer un moment important. En vidéo, on peut enchaîner les cassettes sans temps mort.
- ↑ Le journaliste-réalisateur René-Philippe Dawant déclare : « il existe un ton et un goût Strip‑Tease qui ne se confondent pas avec les autres émissions d'informations. Ça peut donner le meilleur et le moins bon, au public de juger. Mais ce qui est stimulant, c'est qu'il n'y a pas d'unanimité au sein de l'équipe : on discute, on conteste chaque reportage. Je dirais que Strip‑Tease est une émission‑laboratoire et c'est drôlement rafraîchissant. Le public semble l'avoir compris, les jeunes mômes nous l'écrivent. »
- ↑ Lamensch dit : « Jean (Libon) et moi, on a commencé au début des années 70. On sortait de '68. On ruait dans les brancards. Et plus tard, à Strip-Tease, on a en effet récupéré les irrécupérables. Ce n’était pas des gens qui avaient l’habitude de mettre le doigt sur la couture du pantalon. (...) Ou plus tard, le réalisateur français Pierre Carles, à qui on a en quelque sorte offert l’asile, puisque plus personne ne voulait de lui, qui tournait des sujets sur les conflits d’intérêts au sein de la télé et était, pour cette raison, persona non grata. »
- ↑ Les « frais directs » représentent le coût d’un film sans compter le personnel payé par la RTBF suivant les barèmes du service public, ni le matériel de la maison
- ↑ Le 24 avril 2002, Strip-Tease diffuse Le der des ders de Richard Olivier dont la présentation dit : « Et pour ce dernier film, on vous montre ceux qui sont toujours restés dans l’ombre : les réalisateurs de Strip-Tease. Et comme c’est la dernière fois, eh bien, on vous les découvre tel que Dieu les a créés : à poil ».
- ↑ Lamensch écrit dans Strip-Tease se déshabille, p. 1 : « L’auteur de ces lignes sollicitant une aide au Centre du Cinéma et de l'Audiovisuel pour un projet (très différent de Strip-Tease) s’entendit un jour répondre : « On ne va quand même pas donner de l'argent au fossoyeur du documentaire en Belgique ! » Fossoyeur ! Bigre ! Pour moi ce peut être une promotion, mais pour une émission qui a fait travailler cent trente réalisateurs en Belgique et en France et produit tant de films, l'accusation est sévère. Le problème est qu'elle n'a jamais été faite de front, étayée, argumentée, assumée. »
Références
[modifier | modifier le code]- ↑ « Fiche Ina.fr », sur ina.fr France 3 03.10.1992 23:25:00 00:58:00 Strip tease Magazine Reportage Magazine d'origine belge, à périodicité variable, composé de quatre reportages sans commentaire, dont trois sont tournés en France et un en Belgique, voulant rendre compte de la vie quotidienne et de ses travers. Par un ton volontairement humoristique et distancié, les reportages dressent un portrait de la société au quotidien et des comportements humains.
- ↑ Stéphane Benassi, « Strip-tease : Quand le documentaire refuse de devenir reportage », CinémAction, no 84, , p. 140 à 148
- ↑ « Faits Divers (1968) Une saisie », sur RTBF Auvio,
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- Nicolas Crousse, « Marco Lamensch: «Strip-Tease est un témoignage sur une époque» », sur Le Soir, (consulté le )
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- ↑ Pierre Beylot, CinémAction n°84 – Les magazines de reportage à la télévision, (ISBN 2854809068), De « Brut » à « Strip-tease » un nouvel avatar du mythe de la transparence ? par Pierre Beylot
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- ↑ « A suivre - Les Russes attaquent à l'aube », sur RTBF Auvio (consulté le )
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- ↑ « Special. A Suivre… Strip-Tease Le magazine télévisé qui déshabille la société », La Cité,
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- ↑ P.S., « Une feuille de vigne pour « Strip-tease » », La Libre Belgique,
- ↑ Jean Couchard, « Libon et Lamensch attaquent ce soir », Le Soir,
- ↑ Annick Peigné‑Giuly, « A poil la France », Libération,
- ↑ Dominique Borde, « La vérité toute nulle », Le Figaro,
- ↑ Hervé De Saint-Hilaire, « Tranches de vie », Le Figaro,
- ↑ « Prix de journalisme », Le Point,
- ↑ « Enquêtes en tout genre », sur Le Monde,
- Jérôme Roulet, « Cérémonie des 7 d’Or : les palmarès de 1985 à 2003, tous les gagnants du trophée récompensant la TV », sur Toutelatele,
- ↑ Fernand Letist et Vincent Quittelier, « TÉLÉVISION Euronews en ex-Yougoslavie PRIX Distingué « Strip-tease » JOURNALISME Le prix des radios francophones publiques », Le Soir,
- ↑ « Costume de soirée pour la Belgique », sur Sud Ouest,
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Articles connexes
[modifier | modifier le code]- Aléas: le magazine de l’imprévisible
- C'est arrivé près de chez vous (1992), film qui s'en inspire
- Tout ça (ne nous rendra pas le Congo)
Liens externes
[modifier | modifier le code]- Voir les émissions Strip-Tease sur Sonuma.be
- Le site de la réalisatrice Aline Morcillo
- Le site du réalisateur Didier Lannoy
- Le site de la réalisatrice Dominique Fischbach
- Le site de l'émission sur France 3
- « Un film sur les rapports de travail, on ne voit jamais cela à la télévision ! », entretien avec Jean Libon paru dans Alternative libertaire en .
- Émission de télévision documentaire
- Émission diffusée sur RTBF1
- Émission diffusée sur France 3
- Émission diffusée sur TV5Monde
- Émission de télévision produite en Belgique
- Émission de télévision produite en France
- Émission de télévision créée en 1985
- Émission de télévision disparue en 2012
- Émission diffusée sur RMC Story