Statue de Victor Schœlcher (Cayenne)

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Statue de Victor Schœlcher
La statue avant son déboulonnage en 2020.
Présentation
Type
Fondation
Créateur
Ouverture
Patrimonialité
Localisation
Adresse
Place Victor-SchœlcherVoir et modifier les données sur Wikidata
Cayenne, Guyane
 France
Coordonnées
Carte

La statue de Victor Schœlcher est un groupe sculpté en bronze rendant hommage à Victor Schœlcher pour son rôle dans la seconde abolition de l'esclavage en France en 1848. Réalisée en 1896 par Louis-Ernest Barrias, l'œuvre est inaugurée l'année suivante à Cayenne en Guyane, actuellement département d'outre-mer français mais à l'époque colonie de la France, où celle-ci a pratiqué la traite des Noirs.

La statue représente Schœlcher accompagné d'un esclave fraîchement libéré. Bien que protégée aux monuments historiques depuis 1995, elle est critiquée pour son esthétique paternaliste et son invisibilisation du rôle des esclaves dans l'abolition. D'abord masquée symboliquement en marge du mouvement social de 2017, elle est vandalisée puis déboulonnée en 2020, dans un contexte de gestion contestée du Covid‑19, de réactions au meurtre de George Floyd, et de volonté de décoloniser l'espace public.

Localisation[modifier | modifier le code]

La place Victor Schœlcher à Cayenne, en 2013, avec la banque historique sur la droite (actuellement BNP Paribas).

La statue était située dans la ville de Cayenne, chef-lieu de la Guyane, une enclave de la France sur le continent sud-américain.

Entre 1897 et 2020, la statue était érigée au centre de la place Victor Schœlcher, anciennement place Victor-Hugo[1],[2],[3],[4],[5]. Cette place est située à l'intersection des rues suivantes :

* rue Louis-Blanc, qui traverse la place du nord-ouest au sud-ouest ;

* rue du Docteur-Sainte-Rose au sud;

* rue des Peuples autochtones (ex-rue Christophe-Colomb)[6] à l'est.

Entre 1949 et 2015, cette place était à la limite entre les cantons de Cayenne Nord-Ouest et Cayenne Sud-Ouest.

Cet emplacement était stratégique en raison de la présence sur la place de l'hôtel de la Banque de Guyane[1], depuis la pose de sa première pierre par le gouverneur le [7]. Cette banque, première de la colonie[8], fut créée par décret impérial de Napoléon III le [9] pour indemniser les colons après l'abolition de 1848[10] à laquelle Schœlcher a contribué. Cette banque n'existe plus et a été remplacée par une agence de BNP Paribas.

De plus, lorsque le Vieux Port de Cayenne était encore en service, cette place se trouvait sur le chemin entre le port et le centre-ville[1],[11].

Depuis , la statue n'est plus visible sur cette place, où il ne reste que le socle, mais remisée dans un entrepôt des services techniques de la ville[12].

Histoire[modifier | modifier le code]

Contexte[modifier | modifier le code]

La statue célèbre la mémoire de Victor Schœlcher non pour ses liens avec la Guyane, qui sont ténus[1] (il était plus proche de la Guadeloupe et de la Martinique, dont il a été député), mais parce qu'il a présidé la commission pour l'abolition de l'esclavage. Celle-ci a préparé le décret d'abolition du [1], qui arriva en Guyane et y fut promulgué le par le gouverneur, André-Aimé Pariset[13] (en mémoire de cet événement, le est un jour férié en Guyane depuis 1983[14],[15]).

Création[modifier | modifier le code]

Plâtre original à Bourbon-Lancy (Saône-et-Loire).

Schœlcher mort fin 1893, un groupe se forme dès 1894 à Paris et dans les colonies pour élever un monument à sa mémoire[1]. La commande est confiée à Louis-Ernest Barrias.

Le , Barrias ayant terminé le plâtre, il écrit à Gustave Leblanc-Barbedienne pour lui demander de venir le récupérer[16] afin que l'édition en bronze soit fondue, ce qui a lieu dans le courant de l'année 1896[1].

La statue est inaugurée à Cayenne le , jour de fête nationale, par Henri Éloi Danel, gouverneur de Guyane[1]. C'est alors le premier monument élevé en hommage à Schœlcher[1].

La place devient par la suite un lieu où la population se rassemble autour du monument, aussi bien pour célébrer la fête nationale le [1], que l'abolition de l'esclavage le [17].

Le plâtre original est exposé à Bourbon-Lancy en Saône-et-Loire, au musée municipal installé dans l'église Saint-Nazaire[18],[19].

Monument historique[modifier | modifier le code]

En , la statue voit son dossier de protection aux monuments historiques examiné par la Commission régionale du patrimoine historique, archéologique et ethnologique (Corephae), à l'occasion du bicentenaire de la première abolition de l'esclavage en 1794[17] (il a été rétabli en 1802 par Bonaparte, avant l'abolition définitive de 1848).

La statue, y compris son socle, est d'abord inscrite aux monuments historiques par arrêté du [20], puis classée par arrêté du [21],[6]

Dégradations et déboulonnage[modifier | modifier le code]

En -, la statue est recouverte d'une cagoule. L'acte n'est pas revendiqué mais fait vraisemblablement écho aux « 500 frères », un collectif d'hommes cagoulés à l'origine du mouvement social alors en cours en Guyane[22].

En , des maillots sont posés sur la tête des deux personnages de la statue, un noir sur Schœlcher et un rouge sur l'esclave libéré[5].

Statue retirée après les dégradations de 2020.

Dans la nuit du au , pendant le couvre-feu en vigueur depuis le pour lutter contre la pandémie de Covid-19, la statue est maculée de peinture rouge[5], une seringue est placée dans la main droite de Schœlcher, et ce qui semble être un cœur arraché est déposé aux pieds de l'esclave libéré[22]. Ces dégradations sont probablement à la fois une critique de la gestion de la crise sanitaire et une réaction au meurtre de George Floyd[22].

La statue est ensuite « déboulonnée » dans la nuit du au [23],[24] (plus précisément, la statue n'étant pas fixée à son socle, elle est simplement renversée[25]). En l'absence de témoin et de vidéosurveillance, les auteurs de cet acte ne sont pas identifiés. Pour protéger l'œuvre et pour les besoins de l'enquête[25], elle est remisée dans un entrepôt des services techniques de la ville[12]. Elle n'est pas réinstallée, et seul subsiste le socle.

Quelques mois plus tard, en , la rue Christophe-Colomb, qui débouche sur la place Schoelcher et sa statue[6], est rebaptisée rue des Peuples-autochtones par les autorités municipales, afin de rendre hommage aux peuples amérindiens de Guyane[26]. Ce changement de nom est justifié par « l'extermination de nations amérindiennes, la colonisation et l'esclavage sur les terres guyanaises » causés par l'exploration de l'Amérique par Christophe Colomb[27].

Description[modifier | modifier le code]

Statue[modifier | modifier le code]

Gros plan sur la statue.

Le groupe est un bronze de 2,30 mètres de hauteur pour 1,17 mètre de largeur et 80 cm de profondeur[17].

Deux personnages sont représentés, debout côte à côte : Victor Schœlcher et un esclave fraîchement libéré par le décret d'abolition.

Schœlcher, en redingote, étend son bras droit vers l'horizon, tandis que son bras gauche entoure les épaules de l'esclave, comme pour lui montrer la voie de la liberté[28] et d'un avenir meilleur[29],[30],[31].

L'esclave, un jeune homme noir, est vêtu d'un simple pagne, plus spécifiquement un calimbé, vêtement des Bushinengue du Maroni et des Amérindiens[32],[3],[33]. À ses pieds se trouvent des chaînes brisées, symbole de sa liberté retrouvée. Il tient ses mains superposées sur son cœur[12] et semble porter un regard admiratif[34], reconnaissant[5] et innocent[35] vers Schœlcher.

Marcus Wood souligne la beauté juvénile de l'esclave (son corps souple, ses jambes minces, son ventre presque féminin rappelant les Vénus peintes par Cranach) et sa sensualité (sa main sur son cœur caressant son mamelon), par opposition à la virilité de Schœlcher, y voyant une charge homoérotique[35].

Le critique d'art Georges Lafenestre en fait la description suivante en 1908 dans la Revue de l'art ancien et moderne : « Schœlcher, debout, long, maigre, ferme, stoïque, étroitement boutonné dans sa longue redingote de puritain austère et de démocrate aristocratique, protégeant de sa bienveillance virile l'esclave qu'il a délivré »[36].

Sur la plinthe à la base du groupe, sous le pied gauche de l'esclave, on trouve l'inscription « E. Barrias, Paris, 1896 », et sous le pied droit de Schœlcher, « Leblanc-Barbedienne, fondeur, Paris »[18],[37].

Socle[modifier | modifier le code]

Jusqu'en 2020, la statue reposait sur un socle en maçonnerie, sur lequel est gravée l'inscription suivante[18],[38],[3],[39],[37] :

Inscription sur le socle.
Inscription sur le socle.
Page du rapport dont est extraite la citation du socle.
Page du rapport dont est extraite la citation du socle.

À
Victor Schoelcher
La Guyane reconnaissante
——
La République
n'entend plus faire de distinction
dans la famille humaine
Elle n'exclut personne
de son immortelle devise
Liberté – Égalité – Fraternité

Extrait du rapport de V. Schœlcher

Il s'agit d'une citation tirée de la conclusion du rapport remis par la commission pour l'abolition de l'esclavage, présidée par Schœlcher, au ministre de la Marine et des Colonies, François Arago[40].

Critique[modifier | modifier le code]

L'opposition dans cette statue entre l'habit raffiné de Schœlcher et la quasi-nudité de l'esclave, ainsi que l'attitude de guide protecteur que prend le premier, et le regard reconnaissant du second, rendent compte d'un certain paternalisme[12],[31], dans le sillage de la « mission civilisatrice » que la France s'est donnée lors de son expansion coloniale[29]. La représentation du corps de l'esclave devient alors le moyen de célébrer la philanthropie de Schœlcher, et par extension, du Blanc[41].

De plus, cette esthétique présente Schœlcher comme le seul artisan de l'abolition[28], renforçant le reproche fait à ses partisans d'avoir, malgré leur abolitionnisme, « effacé le souvenir des luttes des esclaves, d'avoir réduit ceux-ci à un rôle de débiteurs devant une reconnaissance éternelle à une République libératrice »[42].

On retrouve le même type d'éléments dans la statue de Schœlcher réalisée par Anatole Marquet de Vasselot à Fort-de-France, également déboulonnée le lors de la fête de l'abolition de l'esclavage en Martinique.

Postérité[modifier | modifier le code]

Jean Hess, disciple de Schœlcher, évoque la statue en 1898 dans À l'Île du Diable, une enquête pour Le Matin sur les conditions de détention de Dreyfus à l'île du Diable, au large de Cayenne, où il a été condamné au bagne dans le cadre de son procès contesté pour trahison[30] :

« Les Cayennais ont d'ailleurs été les premiers à témoigner d'une manière effective leur reconnaissance à l'illustre philanthrope. Sur une des principales places de Cayenne, près de l'hôtel de la Banque de la Guyane, s'élève la statue de Schœlcher due au maître Barrias. Le libérateur est représenté debout, soutenant d'un bras un esclave libéré, et lui montrant d'un beau geste ... l'avenir. »

Albert Londres décrit la statue en ces termes en 1923 dans Au bagne[43],[44], un reportage pour Le Petit Parisien sur les conditions de vie dans les bagnes guyanais :

« Par le grand chemin à pente douce, je partis dans Cayenne. [...] Ce que je rencontrai d'abord trônait sur un socle. C'étaient deux grands diables d'hommes, l'un en redingote, l'autre tout nu et qui se tenaient par la main. Je dois dire qu'ils ne bougeaient pas, étant en bronze. C'était Schœlcher, qui fit abolir l'esclavage. Une belle phrase sur la République et l'Humanité éclatait dans la pierre. »

Selon certains auteurs, Frantz Fanon pense peut-être à cette statue quand il écrit en 1952 dans Peau noire, masques blancs[45],[34] :

« Le Noir s'est contenté de remercier le Blanc, et la preuve la plus brutale de ce fait se trouve dans le nombre imposant de statues disséminées en France et aux colonies, représentant la France blanche caressant la chevelure crépue de ce brave nègre dont on vient de briser les chaînes. »

et ils analysent l'esthétique de cette statue pour contextualiser le propos de Fanon. Cependant, il peut aussi s'agir de la statue de Schœlcher réalisée par Vasselot à Fort-de-France, où Fanon a passé son enfance[41],[34].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j Kagan 2008, p. 404.
  2. Mam-Lam-Fouck 1998, p. 34 et 40.
  3. a b et c Mam-Lam-Fouck 2000, p. 197.
  4. Mam-Lam-Fouck 2006, p. 115 et 228.
  5. a b c et d P.R., « La statue de Victor Schoelcher maculée de peinture rouge sang », France-Guyane, .
  6. a b et c « Statue de Victor Schœlcher », notice no PA00135683, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  7. Michel Lohier, Les grandes étapes de l'histoire de la Guyane française : Aperçu chronologique 1498-1968, Laballery et Cie, , 159 p. (BNF 33082031).
  8. P.R., « Cayenne : la statue de Victor Schoelcher est à terre », France-Guyane, .
  9. No 1210 — Décret impérial qui constitue la Banque de la Guyane française, du , Bulletin des lois, XIe série, t. 3, no 147, , p. 632–633.
  10. Paul Jean-Louis et Jean Hauger (préf. Émile Delage), La Guyane française : Historique, , 81 p., p. 52.
  11. Nathalie Cazelles, « Monument commémoratif de Victor Schoelcher », pour l'Inventaire général du patrimoine culturel, dans la base Mérimée, ministère de la Culture, notice no IA97300283.
  12. a b c et d Lalouette 2021.
  13. « (No 229) Proclamation du commissaire général de la République aux habitants de la Guyane française » et « (No 230) Arrêté portant promulgation du décret qui abolit l'esclavage dans toutes les colonies et possessions françaises », Bulletin officiel de la Guyane française, Cayenne, Imprimerie du gouvernement, no 6, , p. 308–310, et « Proclamation du commissaire général de la République aux habitants de la Guyane française », Feuille de la Guyane française, no 24, .
  14. « Une histoire, des abolitions », sur francetvinfo.fr, Outre-mer La Première, .
  15. Décret no 83-1003 du relatif à la commémoration de l'abolition de l'esclavage, Journal officiel de la République française, no 272, , p. 3407, sur Légifrance.
  16. Florence Rionnet, La maison Barbedienne : Correspondances d'artistes, Paris, CTHS, coll. « Format » (no 65), , 372 p. (ISBN 978-2-7355-0666-8), « L.A.S. à Gustave Leblanc-Barbedienne,  », p. 57, d'après 368AP/1, dossier 10 aux Archives nationales : « Je vous serai obligé d'envoyer prendre le groupe du Schœlcher ».
  17. a b et c « Monument à Victor Schoelcher », sur À nos grands hommes, musée d'Orsay.
  18. a b et c Kagan 2008, p. 405.
  19. « Monument à Victor Schoelcher », notice no 01640000098, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture.
  20. Liste des immeubles protégés au titre de la législation sur les monuments historiques au cours de l'année 1995, Journal officiel de la République française, no 79, , p. 5082, NOR MCCE9600150K, sur Légifrance.
  21. Liste des immeubles protégés au titre de la législation sur les monuments historiques au cours de l'année 1999, Journal officiel de la République française, no 75, , texte no 22, p. 4878, NOR MCCE0000210K, sur Légifrance.
  22. a b et c Karl Constable, « Fait divers : la statue de Victor Schoelcher barbouillée de peinture rouge-sang », Guyane La Première, .
  23. P.R. et S.H., « Cayenne : la statue de Victor Schoelcher n'est plus sur son socle », France-Guyane, .
  24. Vincent Lemiesle, « On vous explique les motivations de ceux qui ont renversé une statue de l'abolitionniste Victor Schoelcher en Guyane », France 3 Grand Est, .
  25. a et b AFP, « Guyane : la statue de l’abolitionniste Victor Schoelcher renversée à Cayenne », Le Parisien, .
  26. Lauriane Nembrot, « Guyane : à Cayenne, la "rue Christophe Colomb" renommée en hommage aux peuples autochtones », Outre-mer La Première, .
  27. D'après la plaque de rue, citée par Matthieu Noucher (géographe chargé de recherche au CNRS), « Faut-il déboulonner les plaques de rue ? », Cause commune, no 22,‎ , p. 81–83 (lire en ligne).
  28. a et b Isabelle Hidair, « L'espace urbain cayennais : Un champ de construction identitaire », L'Espace politique, no 6,‎ , § 23 (DOI 10.4000/espacepolitique.1039, S2CID 141753800).
  29. a et b (en) Rosie Millard (en), « The French empire strikes back », The Sunday Times,  :

    « They call it the “mission to civilise”, and hang the expense. In Cayenne, the Guyanese capital, there is a huge statue of some French national hero dressed like Voltaire and pointing out the bright future to a semi-naked African slave. That's about the sum of it. »

    Traduction : « DOM-TOM. Très chers confettis d'empire », Courrier international,  :

    « Les Français appellent cela leur “mission civilisatrice” et sont prêts à y mettre le prix. À Cayenne, on voit se dresser l'immense statue d'un héros national français vêtu comme Voltaire [Victor Schœlcher, à l'origine du décret abolissant définitivement l'esclavage, en 1848], montrant du doigt un avenir radieux à un esclave africain à demi nu. Tout se résume à peu près à cela. »

  30. a et b Jean Hess, À l'Île du Diable : Enquête d'un reporter aux îles du Salut et à Cayenne, Paris, Nilsson-Per Lamm, , 252 p. (BNF 30601270, SUDOC 117749249, lire en ligne), chap. XIV, p. 184, note de bas de page liée à la phrase :

    « À Cayenne, où mon maître Schœlcher a fait abolir l'esclavage en 1848, il y a beaucoup d'hommes d'origine noire. On y connaît l'injustice des persécutions de race. »

    Tiré de Jean Hess, « À l'île du Diable, enquête de notre envoyé spécial sur Dreyfus : Septième et dernier article », Le Matin, , p. 2, col. 1.

  31. a et b Kagan 2008, p. 406.
  32. Mam-Lam-Fouck 1998, p. 35 et 40–41.
  33. Mam-Lam-Fouck 2006, p. 115 et 229.
  34. a b et c (en) Anna Jörngården, « Presencing Absence : Ruin as Counter-Monument in Caribbean Literature », dans Jobst Welge (dir.) et Juliane Tauchnitz (dir.), Literary Landscapes of Time : Multiple Temporalities and Spaces in Latin American and Caribbean Literatures, Boston et Berlin, De Gruyter, , 201 p. (ISBN 978-3-11-076226-6, 978-3-11-076227-3 et 978-3-11-076229-7), p. 143–162 (DOI 10.1515/9783110762273-009), p. 144 [lire en ligne].
  35. a et b (en) Marcus Wood, « Emancipation Art, Fanon and the 'Butchery of Freedom' », dans Brycchan Carey (en) (dir.) et Peter Kitson (en) (dir.) pour l'English Association (en), Slavery and the Cultures of Abolition : Essays Marking the Bicentennial of the British Abolition Act of 1807, Cambridge, D.S. Brewer, coll. « Essays & studies » (no 60), , 227 p. (ISBN 978-1-84384-120-3), p. 14 [lire en ligne], repris dans Wood 2010, p. 19–20.
  36. Georges Lafenestre, « Ernest Barrias (1841-1905) », Revue de l'art ancien et moderne, vol. 23,‎ , p. 321–340 (332–333) (lire en ligne), repris dans L'Œuvre de Ernest Barrias : Avec une notice de Georges Lafenestre (exposition au Salon des artistes français, Grand Palais, -), Paris, Renouard, , 117 p. (BNF 33516638), p. 65–66 [lire en ligne] et photo intitulée « Victor Schœlcher, émancipateur des nègres », p. 57 [lire en ligne], cité dans Kagan 2008, p. 406 et dans Lalouette 2021.
  37. a et b Dominique Perchet, « Monument à Victor Schoelcher – Cayenne », sur e-monumen.net.
  38. Mam-Lam-Fouck 1998, p. 41.
  39. Mam-Lam-Fouck 2006, p. 229.
  40. Victor Schœlcher (président) et Henri Wallon (secrétaire), Rapport fait au ministre de la Marine et des Colonies, par la commission instituée pour préparer l'acte de l'abolition immédiate de l'esclavage, dans Recueil de la législation nouvelle, Basse-Terre (Guadeloupe), Imprimerie du gouvernement, , 48 p. (BNF 34136395), p. 10 [lire en ligne] [lire sur Wikisource] :

    « La République n'entend plus faire de distinction dans la famille humaine. Elle ne croit pas qu'il suffise, pour se glorifier d'ètre un peuple libre, de passer sous silence toute une classe d'hommes tenue hors du droit commun de l'humanité. Elle a pris au sérieux son principe ; elle répare envers ces malheureux le crime qui les enleva jadis à leurs parents, à leur pays natal, en leur donnant pour patrie la France, et pour héritage tous les droits du citoyen français ; par là, elle témoigne assez hautement qu'elle n'exclut personne de son immortelle devise :

    Liberté, Égalité, Fraternité. »
  41. a et b (en) Charles Forsdick, « The Panthéon's empty plinth : Commemorating slavery in contemporary France », Atlantic Studies: Global Currents, vol. 9, no 3 « The Slave Trade's Dissonant Heritage: Memorial Sites, Museum Practices, and Dark Tourism »,‎ , p. 279–297 (282) (DOI 10.1080/14788810.2012.688628, S2CID 161628083).
  42. Lalouette 2021, citant Hidair 2008 et Honour 1989.
  43. Kagan 2008, p. 404–405.
  44. Albert Londres, Au bagne, Paris, Albin Michel, (1re éd. 1923), 249 p. (BNF 32392467), p. 28 [lire en ligne] [lire sur Wikisource], reprise dans une version légèrement différente d'Albert Londres, « Notre enquête au bagne : À Cayenne, premiers étonnements », Le Petit Parisien, no 16963,‎ , p. 1, col. 3, § « À travers Cayenne » (lire en ligne).
  45. (en) Marcus Wood, The Horrible Gift of Freedom : Atlantic Slavery and the Representation of Emancipation, Athens (GA), University of Georgia Press (en), coll. « Race in the Atlantic world, 1700-1900 », , 442 p. (ISBN 978-0-8203-3426-4 et 978-0-8203-3427-1), p. 19–20.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Honour 1989] Hugh Honour et Ladislas Bugner (dir.) (trad. de l'anglais par Marie-Geneviève de La Coste Messelière et Yves-Pol Hémonin), L'Image du Noir dans l'art occidental, vol. 4 De la Révolution américaine à la Première Guerre mondiale, t. 1 Les trophées de l'esclavage, Paris, Gallimard, , 376 p. (ISBN 2-07-011152-0), p. 268–269. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Kagan 2008] Judith Kagan, « Bronze cassé ? Bronze caché ? Bronze classé ! La protection de la statuaire monumentale au titre des monuments historiques en France - un exemple lointain d'intérêt historique majeur », dans Catherine Chevillot (dir.) et Laure de Margerie (dir.), La sculpture au XIXe siècle : Mélanges pour Anne Pingeot, Paris, Nicolas Chaudun, , 480 p. (ISBN 978-2-35039-054-3), p. 402–406. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • [Lalouette 2021] Jacqueline Lalouette, Les statues de la discorde, Paris, Passés Composés (Humensis), , 238 p. (ISBN 978-2-37933-640-9), « Victor Schœlcher (Martinique, Guadeloupe, Guyane) » et « La haine antischœlchérienne et de nécessaires rappels historiques », p. 49–51. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • [Mam-Lam-Fouck 1998] Serge Mam-Lam-Fouck, L'esclavage en Guyane, entre l'occultation et la revendication : L'évolution de la représentation de l'esclavage dans la société guyanaise (1848-1977), Petit-Bourg/Fort-de-France/Paris, Ibis rouge, Groupe d'études et de recherches en espace créole (GÉREC), et Presses universitaires créoles, coll. « Espaces guyanais », , 102 p. (ISBN 2-911390-26-1), p. 34–36 et 40–41. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
    Une photo de la statue apparaît en couverture de l'ouvrage.
  • [Mam-Lam-Fouck 2000] Serge Mam-Lam-Fouck, « Une lecture des lieux de mémoire du chef-lieu de la Guyane : De Paul Dunez aux nègres marrons », dans Jean Bernabé (dir.), Jean-Luc Bonniol (dir.), Raphaël Confiant (dir.) et Gerry L'Étang (dir.), Au visiteur lumineux : Des îles créoles aux sociétés plurielles, Mélanges offerts à Jean Benoist, Ibis rouge, Groupe d'études et de recherches en espace créole (GÉREC), et Presses universitaires créoles, , 716 p. (ISBN 2-84450-078-1), p. 191–201 (196–197). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article
  • [Mam-Lam-Fouck 2006] Serge Mam-Lam-Fouck, Histoire de l'assimilation : Des “vieilles colonies” françaises aux départements d'outre-mer, la culture politique de l'assimilation en Guyane et aux Antilles françaises (XIXe et XXe siècles), Matoury, Ibis rouge, coll. « Espace outre-mer », , 258 p. (ISBN 2-84450-291-1), p. 115–116 et annexe 3 « Une lecture des lieux de mémoire du chef-lieu de la Guyane : De Paul Dunez aux nègres marrons », p. 223–234 (228–229). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article

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