St. Simon (cheval)

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St. Simon
Image illustrative de l’article St. Simon (cheval)

Père Galopin
Mère St. Angela
Père de mère King Tom
Sexe M
Naissance 1881
Pays de naissance Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Mort 2 avril 1908 (à 27 ans)
Pays d'entraînement Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni
Éleveur Prince Gusztáv Batthyány
Propriétaire Duc de Portland
Entraîneur Matthew Dawson
Jockey Fred Archer
Nombre de courses 9
Nombre de victoires 9
Gains en courses £ 4 676
Distinction Tête de liste des étalons en Angleterre et en Irlande (1890-1896 & 1900–1901)
Tête de liste des pères de mères en Angleterre et en Irlande (1903–1907 & 1916)
Principales victoires Ascot Gold Cup
Goodwood Cup
Epsom Gold Cup

St. Simon (1881-1908) est un cheval de course pur-sang, considéré comme l'un des meilleurs chevaux du XIXe siècle et devenu l'un des étalons les plus importants de l'histoire de l'élevage.

Carrière[modifier | modifier le code]

Le Prince Batthyány, aristocrate hongrois qui élevait des chevaux en Angleterre, dans le Suffolk, meurt en mai 1883, quelques jours avant les 2000 Guinées que devait remporter son élève Galiard. Ses effectifs sont dispersés lors d'une vente aux enchères, et le 2 ans St. Simon, qui n'a pas encore fait ses débuts, rejoint pour 1 600 guinées l'écurie du Duc de Portland et les boxes de l'entraîneur classique Matthew Dawson. St. Simon paraît en course pour la première fois dans les Halnaker Stakes à Goodwood au cœur de l'été et fait une énorme impression, s'imposant de six longueurs. Il remet ça le lendemain (!), et enchaîne les victoires, monté par le grand jockey Fred Archer. À la fin de l'année, après un duel en un contre un qui l'a opposé à Duke of Richmond, il est considéré comme le meilleur 2 ans d'Angleterre.

Conséquence de la mort du Prince Batthyány, tous les engagements classiques de St. Simon sont annulés. Si bien que l'entourage du poulain doit renoncer à conquérir la Triple Couronne, c'est-à-dire boucler le triptyque 2000 Guinées-Derby-St. Leger. Et il y a des regrets à avoir car le poulain semble intouchable en cette année 1884. Il l'entame en écrabouillant le meilleur cheval de l'époque, le grand champion Tristan, de six longueurs dans un duel non officiel à Newmarket. Sa première course officielle n'est pas la plus difficile de sa carrière : il n'a tout simplement pas d'adversaire dans la Gold Cup d'Epsom et n'a qu'à rallier le poteau d'arrivée pour empocher la course, puisque personne n'a osé s'aligner contre lui. On peut les comprendre : lorsque dans la Gold Cup d'Ascot St. Simon affronte des concurrents, parmi lesquels Tristan, il les laisse à vingt longueurs. Et laisse à huit longueurs, sans forcer, le dénommé Chiselhurst dans la Gold Cup de Newcastle. Dans la Goodwood Cup, c'est l'ancien vainqueur du St. Leger, Ossian, qui est condamné à regarder sa croupe à 20 longueurs de distance.

St. Simon ayant été privé de Triple Couronne, il n'a pu affronter en course l'élite de ses contemporains. Mais on sait qu'il était, de tous, le meilleur. Et on l'a vu. À l'automne, il participe à une séance d'entraînement très particulière, un galop public qui réunit les trois meilleurs classiques de l'année : Scot Free, le lauréat des 2000 Guinées, Harvester le Derby-winner (dead-heat avec St. Gatien) et The Lambkin, qui va s'imposer quelques jours plus tard dans le St. Leger. Aucun ne pourra approcher St. Simon.

St. Simon reprend l'entraînement en vue d'une campagne à 4 ans, mais des soucis de santé l'empêchent de renouer avec la compétition. Invaincu, et probablement invincible à son époque, il rejoint le haras et l'immortalité. En 1886, lorsque l'hebdomadaire The Sporting Times demande à un panel de cent spécialistes de la chose hippique de choisir le meilleur cheval de l'histoire des courses anglaises, St. Simon est classé quatrième[1].

Résumé de carrière[modifier | modifier le code]

Date Hippodrome Pays Course Distance Jockey Place Écart Deuxième
1883, 2 ans
31 juillet Goodwood Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Hullnaker Stakes 1 000 m F. Archer 1er 6
Goodwood Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni 1 000 m F. Archer 1er 1
Epsom Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Devonshire Sally Plate Handicap 1 000 m F. Archer 1er 2
Doncaster Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Prince of Wales Nursery Plate 1 400 m F. Archer 1er 8
24 octobre Newmarket Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Match Race 1 200 m F. Archer 1er 3/4 Duke of Richmond
1884, 3 ans
15 mai Newmarket Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Trial Match 2 400 m C. Wood 1er 6 Tristan
30 mai Epsom Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Epsom Gold Cup 2 400 m F. Archer 1er walk over
12 juin Ascot Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Gold Cup 4 000 m C. Wood 1er 20 Tristan
26 juin Newcastle Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Newcastle & Gosforth Gold Cup 2 400 m C. Wood 1er 8 Chiselhurst
31 juillet Goodwood Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Goodwood Cup 4 000 m C. Wood 1er 20 Ossian

Au haras[modifier | modifier le code]

Au haras, St. Simon est aussi dominateur qu'il le fut en course. Entre 1890 et 1901, il obtient neuf titres de champion sire, et donne pas moins de 10 vainqueurs classiques en Angleterre, qui à eux tous cumulent 17 victoires classiques. Dans l'histoire, seuls Stockwell dans les années 1860, et un siècle plus tard Sadler's Wells et son fils Galileo peuvent en dire autant ou ont fait mieux. Parmi ses rejetons classiques, deux ont remporté la Triple Couronne anglaise des poulains (Diamond Jubilee en 1900) et des pouliches (La Flèche en 1892).

Mais surtout St. Simon, qui compte six titres de tête de liste des pères de mères, a eu une influence pratiquement sans égal sur l'élevage mondial et on peut dire que sa descendance est omniprésente encore aujourd'hui, et qu'on peinerait à trouver des pedigrees exempts de son sang[2]. Il suffit pour s'en convaincre d'observer les multiples occurrences de son nom dans les pedigrees des principaux étalons du XXe siècle : il apparaît quatre fois dans le pedigree de Nearco, et quinze fois dans les huit premières générations de celui de son petit-fils Northern Dancer.

St. Simon s'éteint en 1908, à 27 ans. Son squelette est conservé au Musée d'histoire naturelle de Londres[3].

Origines[modifier | modifier le code]

St. Simon est né des œuvres de Galopin, un autre phénomène élevé par le Prince Batthyány, qui remporta 10 de ses 11 sorties, parmi lesquelles le Derby 1875. Galopin fut lui aussi un étalon hors pair, très influent, trois fois champion sire (1888, 1889, 1898) et notamment père de mère de Bayardo et du fameux Flying Fox, dont le pedigree est marqué par un inbreeding très serré sur lui, 2x3. St. Angela, la mère de St. Simon, n'eut pas d'autre coursier remarquable, mais l'une de ses filles, Angelica, donna le champion et grand étalon Orme (accessoirement le père de Flying Fox).

Pedigree[modifier | modifier le code]

Origines de St. Simon (IRE), mâle bai né en 1881[4]
Père
Galopin
1872
Vedette
1854
Voltigeur Voltaire
Martha Lynn
Mrs. Ridgway Birdcatcher
Nan Darrel
Flying Duchess
1853
The Flying Dutchman Bay Middleton
Barbell
Merope Voltaire
Velocidede's Dam
Mère
St. Angela
1865
King Tom
1851
Harkaway Economist
Fanny Dawson
Pocahontas Glencoe
Marpessa
Adeline
1851
Ion Cain
Margaret
Little Fairy Hornsea
Lacerta (Famille 11-c)


Références[modifier | modifier le code]

  1. Tony Morris et John Randall, Horse Racing: Records, Facts, Champions, Guinness Publishing, , Third éd. (ISBN 0-85112-902-1)
  2. « St. Simon », sur www.tbheritage.com (consulté le )
  3. (en-GB) « Skeleton horses get a dusting down and a plastic wrapping in the... », sur Getty Images (consulté le )
  4. « St Simon Horse Pedigree », sur www.pedigreequery.com (consulté le )