Square Lamartine

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16e arrt
Square Lamartine
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Vue depuis l'avenue Henri-Martin.
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Situation
Arrondissement 16e
Quartier Porte-Dauphine
Début Avenue Victor-Hugo
Fin Avenue Henri-Martin
Morphologie
Longueur 125 m
Largeur 36 m
Historique
Création 1825
Dénomination 1886
Ancien nom Rue du Petit-Parc
Rue Spontini
Rue Neuve-du-Puits-Artésien
Place Victor-Hugo
Géocodification
Ville de Paris 5213
DGI 5292
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Square Lamartine
Géolocalisation sur la carte : 16e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 16e arrondissement de Paris)
Square Lamartine

Le square Lamartine est un square du 16e arrondissement de Paris.

Situation et accès[modifier | modifier le code]

Plaque de rue.

Le terme de square désigne à la fois l'espace vert central et les deux petites voies qui la bordent à l'ouest et à l'est et qui sont loties.

De forme approximativement rectangulaire, le square s’étend sur une surface de 4500 m2, de 125 mètres de longueur et 36 mètres de largeur.

On y accède par l'avenue Victor-Hugo (no 189) ou par l'avenue Henri-Martin (no 70)[1].

Le square est accessible en transports en commun par la ligne C du RER à la gare de l'avenue Henri-Martin et par la ligne 9 à la station Rue de la Pompe.

En 2021, le prix moyen du m2 sur le square se situe dans une fourchette comprise entre 10 642 € et 17 097 €, avec un prix moyen de 12 970 €[2].

Origine du nom[modifier | modifier le code]

Le poète et homme politique français Alphonse de Lamartine (1790-1869).

Il rend hommage au poète romantique Lamartine (1790-1869), qui vécut dans un chalet aujourd'hui détruit, situé non loin, à hauteur des nos 107-113 de l'avenue Henri-Martin[3],[4].

Historique[modifier | modifier le code]

Cette voie, qui a fait partie de la « rue du Petit-Parc »[5], résulte de la transformation, en 1825, du chemin qui longeait, à l'est, les terrains de l’ancienne faisanderie de la Muette et qui séparait les communes de Passy et de Neuilly[6].

Classée dans la voirie parisienne en vertu d'un décret du en absorbant la partie sud du côté pair de la rue Spontini, elle prend le nom de « rue Neuve-du-Puits-Artésien » puis « place Victor-Hugo »[1] par un arrêté du , avant de prendre sa dénomination actuelle par un arrêté du . Il est à noter qu'une autre place Victor-Hugo existe de nos jours dans l'arrondissement.

En juin 1901, une « très jolie et très brillante fête » est organisée dans le jardin d’un hôtel particulier du square. Les arbres sont fleuris de roses et éclairés de lanternes électriques. La soirée se termine par « un élégant cotillon conduit par la marquise de Portes et le comte Louis de Périgord »[7].

En 1919, un buste de l’homme politique Jean Jaurès (1859-1914), qui avait habité à proximité, au 8, villa de la Tour, est provisoirement installé dans le square, devant la statue de Lamartine, à l’occasion d’une manifestation organisée pour protester contre l’acquittement de Raoul Villain, son assassin. Un cortège composé de plusieurs dizaines de milliers de personnes (de 30 000 à 300 000 selon les sources), drapeaux rouges déployés, défile devant le buste trois heures durant[8]. En 1924, le Parti communiste français et la Confédération générale du travail unitaire organisent une nouvelle démonstration au même endroit pour commémorer le dixième anniversaire de la mort de l’homme politique. 7000 personnes manifestent de la place du Trocadéro jusqu’au square, où a été à nouveau érigé le buste en bronze de Jaurès, en suivant l’avenue Henri-Martin[9],[10].

En 1928, trois ouvriers employés sur un chantier du square sont précipités dans le vide d’une hauteur de 12 mètres et sont grièvement blessés[11].

En 1930, un journaliste décrit le square de la façon suivante : « Il y a quelques années encore, ce petit square était gentil comme tout. Bordé d’hôtels proprets, orné de massifs corrects et calmes, encombré de deux statues qui ressemblent à toutes les statues des places publiques, car elles ne sont pas des chefs-d’œuvre, avec des bancs et des fontaines, il donnait l’impression apaisante et ravissante d’un square de cité provinciale au temps de Louis-Philippe »[12].

Bâtiments remarquables et lieux de mémoire[modifier | modifier le code]

Immeubles du square, côté est.
No 2.
No 7.
  • Ce petit espace vert est orné par la statue de Lamartine par Paul Niclausse, datée de 1951[13]. Cette statue remplace celle en bronze [14] due à Marquet de Vasselot, inaugurée le dans le square (alors appelé « square Victor-Hugo »), qui représentait le poète assis les jambes croisées dans un fauteuil Louis XV, sous lequel se trouvait couché le lévrier qu’il affectionnait[15], et qui a été refondue sous l'Occupation. Pour les enfants, une aire de jeux et un bac à sable ont été aménagés.
  • À l'extrémité nord du square se trouve le puits artésien de Passy, foré de 1855 à 1860[18], dont l'eau a jailli pour la première fois en 1861. Il est à l'origine destiné à alimenter les étendues d'eau du bois de Boulogne voisin[1]. En 1934, on y trouve une pompe à la place de l’ancienne fontaine[19]. Le puits est rénové en 1994. De nos jours, de nombreux habitants du quartier viennent s'y approvisionner en eau potable[20],[21],[3].
  • Le chanteur Mika a passé son enfance square Lamartine[22].
  • No 2 : cette maison de ville est la plus ancienne construction du square et est un témoignage de ce à quoi il pouvait ressembler avant la construction des grands immeubles qui le bordent aujourd’hui. Le dernier survivant du siège d’Anvers (1832), le lieutenant-colonel Ferry, y meurt, en son domicile, en 1899[23].
  • No 2 bis : immeuble de 1922 construit par l'architecte Charles Labro[24] ; sous l’Occupation, 14 appartements y sont réquisitionnées par les Allemands[25].
  • No 3 (démoli) : à cette adresse se trouvait « l’usine des poêles mobiles et hôtel particulier de M. de Choubersky », qui s’y suicide en 1892[26].
  • No 4 (et 72, avenue Henri-Martin) : immeuble de 1922 construit par l’architecte Charles Labro[24]. En 1925, dans un appartement situé au 3e étage, le vol d’un million de bijoux est commis au préjudice d’une riche réfugiée russe. Une femme de chambre est soupçonnée, suspectée d’avoir agi pour le compte de « l’organisation secrète des soviets »[27].
  • No 5 : le 8 juillet 1977, un grave attentat endommage l’appartement de Marcel Boiteux, directeur général d’EDF, situé au quatrième étage de cet immeuble. L’attentat est revendiqué par un Comité d’action contre les crapules atomiques[28].
  • No 7 : la comtesse Pastré y occupe, avant-guerre, un luxueux appartement[29], où elle reçoit beaucoup : la chanteuse Édith Piaf, l’acteur Yves Montand... Sous l’Occupation, « tout un petit monde prestigieux par le talent et par l’esprit gravitait square Lamartine autour du salon (et de ses buffets de rêve) de la comtesse Pastré »[30].

Dans la littérature[modifier | modifier le code]

  • En 2000, l’écrivain américain André Aciman publie l’essai Faux Papiers, dont un chapitre s’intitule Square Lamartine[31].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Des stèles similaires se trouvent square Louvois (2e arrondissement), square René-Viviani (5e arrondissement) et square Félix-Desruelles (6e arrondissement).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 2 (« L-Z »), « Square Lamartine », p. 17.
  2. « Square Lamartine, 75016 Paris », sur meilleursagents.com.
  3. a et b Jacques Barozzi, Paris de fontaine en fontaine, Éditions Parigramme, Compagnie parisienne du livre (Paris), 2010, 135 p. (ISBN 978-2840966586), p. 112.
  4. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Éditions de Minuit, septième édition, 1963, t. 1 (« A-K »), « Avenue Henri-Martin », p. 631.
  5. La rue du Petit-Parc, qui partait autrefois de l'ancienne commune de Passy jusqu'à Neuilly, a été remplacée par la rue Mignard, le square Lamartine, la rue Spontini et la rue Pergolèse.
  6. « Square Lamartine », Nomenclature des voies de la ville de Paris, www.v2asp.paris.fr.
  7. « Nos échos », La Presse, 25 juin 1901, sur RetroNews.
  8. « La manifestation à la mémoire de Jean Jaurès », Le Petit Journal, 7 avril 1919, sur RetroNews.
  9. « L’anniversaire de Jaurès », Le Petit Parisien, 28 juillet 1924, sur RetroNews.
  10. « La manifestation commémorative du meurtre de Jaurès », Excelsior, 28 juillet 1924, sur RetroNews.
  11. « Trois ouvriers tombent d’un échafaudage », Le Petit Journal, 17 juin 1928, sur RetroNews.
  12. « Un bon exemple », Le Temps, 17 juin 1930, sur RetroNews.
  13. Marie-Laure Crosnier Leconte, Le Guide du promeneur. 16e arrondissement, Paris, Parigramme, , 276 p. (ISBN 2-84096-036-2), p. 183.
  14. « Photo de la statue de Lamartine », paris1900.lartnouveau.com.
  15. « Cérémonie », L’Avenir de la Mayenne, 10 juillet 1886, sur RetroNews.
  16. « Le Monument de Benjamin Godard », La Presse, 15 juin 1906, sur RetroNews.
  17. Carte postale ancienne du monument , Gallica, gallica.bnf.fr.
  18. « Où irez-vous aux eaux cette année ? », Excelsior, 28 mars 1919, sur RetroNews.
  19. « Les mille sources de Paris », L’Intransigeant, 23 août 1934, sur RetroNews.
  20. « Le puits artésien de Passy », mapage.noos.fr.
  21. http://www.amicale-genealogie.org/Histoires_temps-passe/Paris_eau/pareau05.htm
  22. Pascale Krémer, « Mika : A l’école, j’étais un extraterrestre », Le Monde, 9 février 2019.
  23. Le Petit Parisien, 2 mai 1899, sur gallica.bnf.fr.
  24. a et b Demandes de permis de construire parisiens, volume 6, Archives départementales de Paris.
  25. Cécile Desprairies, Paris dans la Collaboration, Éditions du Seuil, 2009.
  26. « Suicide de M. de Choubersky », Le Siècle, 10 janvier 1892, sur RetroNews.
  27. « Un million de bijoux volés par une femme de chambre », Le Petit Journal, 28 avril 1925, sur RetroNews.
  28. « Un comité d’action contre les crapules atomiques revendique l’attentat contre le domicile de M. Boiteux », Le Monde, 11 juillet 1977.
  29. Laure Kressmann, Lily Pastré : la bonne-mère des artistes, Gaussen, 2014 (ISBN 978-2-356-98067-0).
  30. Pierre Bensoussan, Les cris du silence : Itinéraire d’un psychanalyste, Belfond, Paris, 1977.
  31. Renaud Machart, « André Aciman, le cantor d’Alexandrie », Le Monde, 7 février 2002.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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