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Space Rider

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Space Rider
Mini navette spatiale
Fiche d'identité
Organisation Agence spatiale européenne
Constructeur Thales Alenia Space Italie, European Launch Vehicle
Type de vaisseau Navette autonome
Lanceur Vega-C+
Premier vol 2027 (prévu)[1]
Nombre de vols 0
Statut En cours de tests
Caractéristiques
Masse totale 2,4 t.
Source énergie 2 panneaux solaires
Atterrissage Terre ferme à l'aide de patins et parapente
Performances
Destination Orbite basse
Équipage Inhabité
Fret total 600 kg
Retour de fret Oui
Volume pressurisé 1,2 m³
Espace habitable Non
Autonomie < 3 mois
Type d'écoutille Non
Rendez-vous Non

Space Rider (en anglais : Space Reusable Integrated Demonstrator for Europe Return) est une mini-navette spatiale (2,4 tonnes) automatisée en cours de tests à l'Agence spatiale européenne. Cet engin spatial qui utilise les travaux du corps portant expérimental IXV, devrait effectuer un premier vol en 2027[1]. Cette navette est conçue pour permettre de réaliser dans l'espace sur une durée de quelques mois des expériences en micropesanteur, sur les matériaux et tester en vol de nouvelles technologies tout en ayant la capacité de ramener les résultats de ces expériences au sol.

Caractéristiques techniques

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L'atterrissage du Space Rider avec un parapente est similaire à celui du NASA X-38.

Le Space Rider est composé de deux parties : un corps portant dépourvu d'ailes disposant de deux volets fixés dans le prolongement du fuselage pour contrôler son vol durant la rentrée atmosphérique, réutilisable, et d'un module de service dérivé du quatrième étage AVUM+, muni du AVUM Life Extension Kit (ALEK), dépensé à chaque vol. L'engin spatial, qui a une masse de 2,4 tonnes au lancement, est mis en orbite par le lanceur léger Vega-C. Il peut transporter dans sa soute jusqu'à 600 kg de charge utile. Il est stabilisé 3 axes et utilise le module de service pour manœuvrer en orbite où il peut séjourner au moins deux mois. L'énergie est fournie par les panneaux solaires déployable du module ALEK, conçus par Leonardo, qui produisent entre 150 et 400 watts pour la charge utile, largués donc avant la rentrée atmosphérique.

Pendant la rentrée, les ailerons, au nombre de deux à l'arrière du véhicule, d'une masse de 10 kg chacun, subissant des forces de 1200 kg et des températures allant jusqu'à 1650°C permettent de contrôler le véhicule. À la fin de la rentrée, lorsque la vitesse de la navette est inférieure à Mach 1, un parachute de freinage est déployé ; à 5 kilomètres d'altitude ensuite un autre parachute déploie un parapente de 27 mètres par 10 qui permet au Space Rider d'atterrir sur patins avec un précision de 150 mètres[2]. Il peut être réutilisé au moins 6 fois et le temps de remise en état entre deux vols est d'environ 6 mois[3].

Historique du projet

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Démonstrateur du corps portant IXV exposé après son vol de février 2015 au Salon du Bourget 2015.

Le développement Space Rider est proposé à la suite du vol suborbital réussi du corps portant expérimental IXV de l'Agence spatiale européenne ()[4],[5]. L'Agence spatiale européenne a décidé fin de financer une première phase d'étude de 36,7 M  qui doit déboucher sur une prise de décision fin 2019 dans le cadre d'une revue critique de définition. Le projet est financé principalement par l'Italie[6]. À la suite de la conférence ministérielle de l'ESA à Séville en , la France apporte une contribution à hauteur de 3 millions d'euros.

Le programme a franchi une nouvelle étape en avec la signature du contrat de développement entre l'Agence spatiale européenne et les industriels Thales Alenia Space (TAS) et Avio. Dans le cadre de ce contrat de 167 millions d'euros, TAS est responsable du développement du module de rentrée atmosphérique et Avio est chargé du système de propulsion et du module de service largable[7].

En novembre 2024, l'ESA et l'agence spatiale portugaise ont annoncé que la navette du premier vol se posera sur l'île Santa Maria des Açores[8].

Développement

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Le , le projet entre en phase de qualification et production[9].

Module de rentrée

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Le 5 août 2024, l'ESA annonce avoir réalisé un lâcher d'un simulateur de 3000 kg avec répartition de masse semblable au module de rentrée à 3,5 km d'altitude en Sardaigne à Salto di Quirra. Le parapente de 27 mètres par 10 a permis une descente douce et un contact avec le sol à 12 km/h[10]. Le vol était contrôlé depuis le sol[11].

Au printemps 2025, une deuxième campagne de tests a lieu toujours en Sardaigne à Salto di Quirra avec cependant 6 mois de retard[12]. Trois lâchers d'un simulateur de même masse et moment d'inertie ont validé la séquence de déploiement des parachutes puis du parapente[2] et la capacité de la navette à atterrir dans un zone prédéfinie[13] grâce aux algorithmes de vol qu'utilisera le Space Rider[2]. Les vols étaient donc cette fois automatiques. Les lâchers étaient effectués à une altitude de 1 à 2.5 kilomètres, par un hélicoptère CH-47 de l'armée de l'air italienne. Le simulateur, une palette métallique lestée par du béton sur laquelle était montée l'avionique, des bidons pour relâcher les parachutes et deux treuils pour contrôler le parafoil, a volé un maximum de 12 minutes avec une vitesse verticale de 4 m/s, pour une vitesse d'atterrissage de 2 m/s[2].

Pendant le second semestre 2025, l'ESA effectuera des lâchers avec un prototype à l'échelle 1/1 de même forme, avec patins, pour vérifier sa stabilité après atterrissage[14]. Enfin, une dernière campagne de tests, toujours en Sardaigne mais sur une nouvelle piste d'atterrissage de Salto di Quirra, explorera les pires scénarios d'atterrissage afin de vérifier que les charges utiles n'en souffriraient pas[2].

Début octobre 2024, le centre italien de recherche aérospatiale (CIRA) a annoncé avoir testé avec succès les patins d’atterrissage, en attendant un dernier test en 2025, montés sur la navette[8].

Le 20 février 2025, le CIRA a annoncé avoir qualifié les ailerons de la navette pour le vol, après des tests thermiques, permettant de démarrer la production. Dans la foulée, le CIRA annonce débuter les tests thermiques du nez de la navette, conçu de la même céramique[15].

Module de service

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Le 10 avril 2025, l'ESA annonce que le module ALEK, produit par Beyond Gravity, a passé avec succès les tests acoustiques, de vibration et de réponse aux chocs à l'ESTEC aux Pays-Bas[13]. Il a depuis été renvoyé à Colloferro (Italie), où les éléments de vol vont lui être ajoutés. La prochaine étape pour le développement du module de service est la qualification de l'avionique, qui aura lieu à Colloferro[13].

Vols opérationnels

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Le premier vol du Space Rider est prévu pour 2027, au sommet d'une Vega C+, comportant un P160C comme premier étage. En janvier 2025, 16 charges utiles étaient prévues pour ce vol, commerciales et institutionnelles, avec des missions de recherche et développement, des expériences de physique et biologie en microgravité, d'observation de la Terre et de l'espace et de vol de proximité[14].

Notes et références

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  1. a et b (en) [1] Article de NasaSpaceFlight le 26/08/2023
  2. a b c d et e (en) ESA, « Closing the loop: new Space Rider drop test », sur esa.int,
  3. (en) « Space Rider fact sheet », Agence spatiale européenne, (consulté le )
  4. (en) « Space Rider », sur esa.int (consulté le ).
  5. « Thales Alenia Space monte à bord de Space Rider, la navette réutilisable de l'ESA - L'Usine Aéro », sur L'Usine nouvelle (consulté le ).
  6. Stefan Barensky, « Une ébauche de système de transport spatial intégré basé sur Vega », Aerospatium,
  7. Rémy Decourt, « L'Europe va avoir sa navette spatiale », sur Futura (consulté le )
  8. a et b (en) Andrew Parnonson, « Santa Maria to be Landing Site of Inaugural Space Rider Flight », sur europeanspaceflight.com,
  9. (en) Andrew Parsonson, « ESA’s Space Rider Spacecraft Reaches Key Milestone », sur European Spaceflight,
  10. (en) ESA, « Space Rider drop tests », sur esa.int,
  11. (en) Andrew Parnonson, « ESA Completes First Drop Test for Reusable Space Rider Spacecraft », sur europeanspaceflight.com,
  12. (en) Andrew Parnonson, « ESA Validates Space Rider Landing Accuracy with Drop Test Campaign », sur europeanspaceflight.com,
  13. a b et c (en) Andrew Parnonson, « ESA Concludes Key Testing Phase for Space Rider Service Module », sur europeanspaceflight.com,
  14. a et b (en) Andrew Parnonson, « ESA Member States to Vote on Future of Space Rider in November », sur europeanspaceflight.com,
  15. (en) Andrew Parnonson, « CIRA Qualifies Key Element of Space Rider’s Thermal Protection System », sur europeanspaceflight.com,

Articles connexes

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Liens externes

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