Souslik d'Europe

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Spermophilus citellus

Le souslik d'Europe ou spermophile d'Europe (Spermophilus citellus) est un rongeur de la famille des sciuridés. Avec le souslik tacheté (Spermophilus suslicus), c'est le seul représentant dans l'UE du genre Spermophilus qui comprend une trentaine d'espèces d'écureuils terrestres à travers le monde.

Description[modifier | modifier le code]

Ce sont des petits rongeurs mesurant entre 17 et 22 cm de long, au pelage brun et avec une queue courte et cylindrique de 3 à 9 cm teintée de gris[1]. Le poids est assez variable en fonction de la saison, entre 150 g après hibernation et jusqu'à plus de 500 g en fin d'été[2].

Mode de vie[modifier | modifier le code]

Animaux diurnes, ils constituent des colonies avec des guetteurs qui sifflent comme les marmottes dès qu'un danger approche. Ils hibernent l'hiver et sont actifs pendant une période relativement courte allant de mars à septembre[3].

Le temps de gestation est de 25 à 30 jours, donnant naissance de 2 à 11 petits par portée[1].

Ils peuvent pulluler certaines années et faire des dégâts dans les cultures [réf. nécessaire].

Alimentation[modifier | modifier le code]

Leur régime alimentaire est à base de végétaux (feuilles, racines, herbes...) de graines et aussi d'insectes, tels que les sauterelles, qui lui fournissent le juste apport de protéines.

Le souslik d'Europe a dans son anatomie des abajoues qui lui servent pour emmagasiner de la nourriture et à la rapporter dans son terrier. Comme l'écureuil, il accumule une grande quantité de nourriture dans sa tanière dans laquelle il hiberne en hiver pour se réveiller au printemps[réf. nécessaire].

Habitat[modifier | modifier le code]

Deux Souslik d'Europe se déplaçant près de leur terrier.

Le souslik d'Europe habitent les steppes et forêts ouvertes d'Europe centrale et des Balkans, du niveau de la mer jusqu'à 2 500 mètres d'altitude[4]. Ils apprécient les prairies sèches à la végétation courte tels que les pâturages, les friches, les terrains de sport voire les pistes d'atterrissage[5],[6]. Ils évitent les terres agricoles et cultures intensives mais peuvent s'installer dans des vignobles, vergers ou jardins. Ils édifient des réseaux de terriers qui, une fois abandonnés, peuvent servir d'habitat à d'autres espèces de reptiles, d'oiseaux, et d'arthropodes[5].

Reproduction[modifier | modifier le code]

Les femelles ont leurs portées en avril et en mai. Ces portées sont composées, en moyenne, de trois à huit petits qui, à la naissance, sont très fragiles et complètement dépourvus de fourrure.

Répartition[modifier | modifier le code]

Leur aire de répartition est l'Europe centrale et du sud-est, couvrant un territoire allant du sud-ouest de l'Ukraine au détroit du Bosphore et des Balkans et jusqu'en Bohème[7]. Cependant les Carpathes et les gorges du Đerdap sur le Danube délimite deux populations distinctes[8].

État des populations[modifier | modifier le code]

Bien que commun dans toute l'Europe centrale, les populations déclinent à partir des années 1960, principalement à cause de l'évolution du paysage, des pratiques agricoles et donc de la destruction et fragmentation des habitats[5],[9]. Le souslik d'Europe disparaît d'Allemagne en 1968, de Pologne en 1983 alors qu'en République tchèque ne subsistent que quelques îlots isolés du reste des populations. Depuis 1989, des réintroductions sont effectuées en Allemagne, Pologne et Slovaquie avec des succès mitigés[9]. Cependant, ils peuvent atteindre des densités de population exceptionnellement élevées dans des environnements façonnés par les activités humaines, surpassant parfois les densités observées dans des habitats non perturbés[10].

Durant la première moitié du XXe siècle, le souslik d'Europe était considéré comme un ravageur des cultures[6] avant d'être listé comme en danger en 1989 [11]. L'espèce est désormais strictement protégée par la convention de Berne (annexe II), par la directive habitats de l'Union européenne (annexe II et IV)[5]. À cause du déclin des population, la liste rouge de l'UICN réévalue en 2019 le statut de l'espèce de "Vulnérable" à "en danger".

Classification[modifier | modifier le code]

L’espèce Spermophilus citellus est décrite pour la première fois par le naturaliste suédois Carl von Linné en 1766 sous le protonyme Mus citellus. En 1825, Frédéric Cuvier place le souslik d'Europe dans le genre Spermophilus[8].

Publication originale[modifier | modifier le code]

  • Publication originale: (la) Carolus Linnaeus, Systema naturae sive regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis : Editio Decima, Reformata. Tomus I, Holmiæ (Stockholm): impensis direct. Laurentii Salvii, , 532 p. (lire en ligne), p. 80

Liste des sous-espèces[modifier | modifier le code]

La validité de ces sous-espèces reste à confirmer car certaines ne se basent que sur une légère différence de couleur et de taille des individus[8].

  • Spermophilus citellus balcanicus Markov, 1957
  • Spermophilus citellus citellus (Linnaeus, 1766)
  • Spermophilus citellus gradojevici Martino & Martino, 1929
  • Spermophilus citellus istricus Calinescu, 1934
  • Spermophilus citellus karamani Martino & Martino, 1940
  • Spermophilus citellus laskarevi Martino & Martino, 1940
  • Spermophilus citellus macedonicus Fraguedakis-Tsolis, 1977
  • Spermophilus citellus martinoi Peshev, 1955
  • Spermophilus citellus thracius Mursaloğlu, 1964

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Souslik d’Europe », sur Muséum national d'Histoire naturelle (consulté le )
  2. (en) « European Souslik », sur www.landforlife.org (consulté le )
  3. (en) Maria Kachamakova et Yordan Koshev, « Post-release settlement and survival of endangered European ground squirrel after conservation reinforcement », Journal for Nature Conservation, vol. 63,‎ , p. 126048 (DOI 10.1016/j.jnc.2021.126048, lire en ligne, consulté le )
  4. Koshev, Y.S., « Distribution and status of the European Ground Squirrel (Spermophilus citellus) in Bulgaria », Lynx (Praha), n.s., vol. 39, no 2,‎ , p. 251-261 (lire en ligne)
  5. a b c et d (en) Dimitra-Lida Rammou, Dimitris Kavroudakis et Dionisios Youlatos, « Distribution, Population Size, and Habitat Characteristics of the Endangered European Ground Squirrel (Spermophilus citellus, Rodentia, Mammalia) in Its Southernmost Range », Sustainability, vol. 13, no 15,‎ , p. 8411 (ISSN 2071-1050, DOI 10.3390/su13158411, lire en ligne, consulté le )
  6. a et b (en) I.E. Hoffmann, E. Milesi, K. Pieta et J.P. Dittami, « Anthropogenic effects on the population ecology of European ground squirrels (Spermophilus citellus) at the periphery of their geographic range », Mammalian Biology, vol. 68, no 4,‎ , p. 205–213 (DOI 10.1078/1616-5047-00086, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Référence UICN : taxon Spermophilus citellus (consulté le )
  8. a b et c (en) Nicolás Ramos-Lara, John L. Koprowski, Boris Kryštufek et Ilse E. Hoffmann, « Spermophilus citellus (Rodentia: Sciuridae) », Mammalian Species, vol. 913,‎ , p. 71–87 (ISSN 0076-3519 et 1545-1410, DOI 10.1644/913.1, lire en ligne, consulté le )
  9. a et b (en) Jan MATĚJŮ, Štěpánka ŘÍČANOVÁ, Michal AMBROS, Borys KALA, Ervín HAPL et Kristýna MATĚJŮ, « Reintroductions of the European Ground Squirrel (Spermophilus citellus) in Central Europe (Rodentia: Sciuridae) », Lynx (Praha), n.s., vol. 41,‎ , p. 175–191 (ISSN 0024-7774, lire en ligne, consulté le )
  10. Ilse Hoffmann, Michaela Brenner, Tabea Turrini et Eva Millesi, « Stress load in European ground squirrels living in habitats with high and low human impact », Journal of Wildlife and Biodiversity, vol. 1, no 2,‎ (DOI 10.22120/jwb.2017.28426, lire en ligne, consulté le )
  11. (en) Tabea A. Turrini, Michaela Brenner, Eva Millesi et Ilse E. Hoffmann, « Home ranges of European Ground Squirrels (Spermophilus citellus) in two habitats exposed to different degrees of human impact », Lynx (Praha), n. s., vol. 39, no 2,‎ , p. 323–332 (lire en ligne)

Liens externes[modifier | modifier le code]

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