Sophie Danièle Sylvie Maupu, née le à Paris 15e (Seine), est la cadette des enfants de Benoît Maupu[1], chauffeur routier, et de Simone née Morisset (1938-2016)[2], employée dans un grand magasin parisien puis dans une brasserie. Son frère Sylvain, de trois ans son aîné, est très proche d'elle.
Sophie Maupu passe sa petite enfance à Chelles dans une maison avec ses parents, son frère et son cousin, puis déménage dans un appartement au 162, rue Gabriel-Péri à Gentilly[3], en proche banlieue parisienne.
Ses parents divorcent lorsqu'elle est âgée de 9 ans[4] ; ils se remarieront ultérieurement.
Pour gagner un peu d'argent, Sophie Maupu s'inscrit dans une agence de publicité pour enfants et adolescents où elle est repérée[6]. Après une audition passée par hasard, elle obtient en 1980, à l'âge de 13 ans, le premier rôle du film culte de Claude Pinoteau, La Boum, qui semble traverser les frontières et les générations. Le personnage de Vic, adolescente romantique et rebelle, lui apporte une célébrité immédiate. Elle reprend d'ailleurs le même rôle dans le second volet de la série, La Boum 2, en 1982, qui lui vaut le César du meilleur espoir féminin en 1983. Claude Pinoteau lui offre en 1988 le rôle de Valentine dans L'Étudiante, comédie romantique qui obtient elle aussi un franc succès.
Pendant le tournage de La Boum, Claude Pinoteau lui suggère de prendre un pseudonyme et lui propose de choisir dans une liste de noms d'avenues de Paris. Son choix se porte sur Marceau afin de conserver l'initiale de son nom de famille[7].
Après le film réalisé par Georges Lautner, elle fut choisie en 1984 pour le rôle principal dans Harem, un film réalisé par Arthur Joffé en 1985, où elle donna la réplique à Ben Kingsley. À l'époque, elle devait incarner le rôle de Diane dans le film intitulé La Favorite, un projet qui, s'il avait abouti, aurait marqué un tournant décisif dans sa carrière cinématographique. Toutefois, pour des raisons diverses et inconnues, le film ne se concrétisa pas avec Sophie et fut finalement tourné avec Nastassja Kinski[9].
La même année, elle est choisie par son futur compagnon, le réalisateur polonais Andrzej Żuławski, pour tenir le rôle de Mary dans le film L'Amour braque. Ce rôle tranche complètement avec ses premiers films et casse son image. Cette collaboration lui permet de faire quelques incursions remarquées dans le cinéma d'auteur, notamment en 1985 dans Police de Maurice Pialat (qui avait exigé de Gérard Depardieu qu'il lui inflige de vraies gifles) ou encore Par-delà les nuages en 1995.
Durant les années 1990, Sophie Marceau parvient à percer à Hollywood, grâce à des rôles remarqués, tout en s'imposant comme tête d'affiche de grosses productions françaises, souvent en costumes.
Avec sa forte personnalité, son franc-parler choque, en particulier lorsqu'elle critique le cinéma français. Sa réputation d'avoir un caractère « difficile[10] » lui vaut d'être délaissée par les producteurs français, même si elle est décrétée par plusieurs sondages « actrice préférée des Français »[11].
Son dernier gros film français, le thriller fantastique Belphégor, le fantôme du Louvre, de Jean-Paul Salomé, reçoit cependant un accueil tiède en 2001. La décennie suivante va ainsi être marquée par un retour vers un cinéma plus intimiste.
En 2007, elle dévoile sa seconde réalisation, le polar La Disparue de Deauville, où elle tient un double rôle, et a pour partenaire Christophe Lambert. Il devient son compagnon à la ville et elle le retrouve pour le drame L'Homme de chevet, sorti en 2009.
Mais cette année-là, elle renoue avec le succès populaire en incarnant Anne, quadragénaire mère d'une ado rebelle de 16 ans, dans la comédie dramatique LOL, gros succès de l'année avec 3,6 millions d'entrées en France[13].
La même année, elle est la voix-off du film documentaire La France sauvage diffusé le sur ARTE, puis de la série documentaire en dix épisodes du même nom diffusée du 9 au [17],[18],[19].
La même année, elle tourne le thriller indépendant La Taularde, qui sort l'année suivante.
En 2017, elle commence en Chine le tournage de son quatrième long-métrage comme réalisatrice, la comédie Mme Mills, une voisine si parfaite. Elle en partage aussi l'affiche avec Pierre Richard.
En 1984, à dix-sept ans, Sophie Marceau entame une liaison avec le réalisateur polonais Andrzej Żuławski[8], de vingt-six ans son aîné, rencontré lors du Festival de Cannes 1981 trois ans auparavant[20]. Séparés en 2001, ils ont un fils, Vincent, né le [21].
En 1999, alors qu'elle tourne Le monde ne suffit pas, elle entame une liaison avec le producteur Jim Lemley[réf. nécessaire], qu'elle a croisé sur le tournage d’Anna Karenine à la fin de l’année 1996. De cette relation naît Juliette, le .
Sophie Marceau et Jim Lemley se séparent en 2007, après un coup de foudre de l'actrice pour Christophe Lambert, rencontré sur le tournage du film La Disparue de Deauville dont elle est également la réalisatrice. Christophe Lambert et l'actrice annoncent leur séparation le [22].
De janvier à , elle est la compagne du cuisinier Cyril Lignac[23],[24]. En juillet 2020 est officialisée sa relation depuis l'année précédente avec le producteur de théâtre Richard Caillat. Ils se séparent en [25].
Sophie Marceau est la marraine de l'association Arc-En-Ciel, dont la vocation est de réaliser les rêves d'enfants atteints de maladies graves. Elle s'occupe également de la protection des animaux[8]. Elle a à ce titre adopté à la SPA Leetchi, un bichon maltais[26].
Sophie Marceau, végétarienne, dénonce en 2018 l'élevage des poules en cage dans une vidéo de l'association L214.
En 2007, elle vote pour Nicolas Sarkozy, estimant qu'elle a voté « pour le moins pire » car elle ne voulait pas voir Ségolène Royal diriger le pays. Elle décrit cette dernière comme étant « un peu barrée »[28].
Sophie Marceau crée des comptes sur Twitter, Facebook et Instagram en 2015, à l'aide du community manager Benjamin Lemaire[32],[33] qui l'aide à « tempérer tout ça »[34] selon ses dires.
En mars, à l'occasion de la remise de la Légion d'honneur à Mohammed ben Nayef Al Saoud, elle déclare en réponse à un journaliste « voilà pourquoi j'ai refusé la Légion d'honneur[37] ». Le président Nicolas Sarkozy lui a proposé, à l'époque, de la décorer.
Le , en pleine tourmente dans les journaux people à cause de sa relation avec Cyril Lignac, elle publie deux vidéos[38] où elle traque et filme les paparazzis dans la rue[39]. Quelques mois plus tard, elle invite ses abonnés à ne pas lire la presse people[40].
En juin, elle parodie la publicité Dior avec Charlize Theron alors qu'elle est dans le même lieu de tournage[41],[42].
Une polémique assez vive naît à la sortie de la chanson de Julien ClercAssez Assez en 1997 (« Faut des ronds, Faut des courbes […] Et les seins de Sophie Marceau »). L'actrice a failli aller jusqu'au procès. Elle a déclaré peu après, en : « J’ai été atrocement gênée par ce disque. Quand je l’ai reçu chez moi, je l’ai caché. J’avais peur que mon entourage tombe dessus. J’étais mal, comme si j’avais fait une bêtise. Comme si je montrais mes seins à la radio. Les seins, c’est intime, c’est érotique, sexuel, je me suis sentie dévêtue »[43]. L'année suivante, en 1999, Alain Souchon sort Au ras des pâquerettes où il fait aussi référence aux seins de l'actrice (« Sans les seins de Sophie Marceau. Qu'est-ce qu'on fait ? »).
Hormis sa popularité glanée au cinéma, Sophie Marceau a aussi acquis une réputation d'actrice souvent dénudée dans ses films. Se décrivant de nature pudique, elle révèle elle-même ce paradoxe « Je suis très pudique dans la vie. Petite, je voulais toujours mettre un soutien-gorge pour cacher la poitrine que je n'avais pas ! Au cinéma, le corps n'est plus qu'un instrument au service de l'émotion »[44]. Apparaissant dénudée dans plus de vingt-cinq films, partiellement ou totalement, Sophie Marceau a aussi fait la une de nombreux magazines, ou posé pour des photographes de manière dénudée (comme la une de Paris Match, nue corps à corps avec l'actrice Monica Bellucci). Il est à noter aussi une habitude de la part de l'actrice pour les frasques et les accidents vestimentaires, comme au Festival de Cannes 2005 avec l'épisode du nipplegate[45]. Alors qu'elle pose devant les photographes au bas des marches du palais, la bretelle de sa robe tombe et laisse apparaître furtivement sa poitrine[46]. La séquence est beaucoup parodiée, notamment dans l'émission Les Guignols de l'info. En 2015, l'histoire s’est répétée lors du 68e Festival de Cannes. Sophie Marceau a cette fois-ci dévoilé ses sous vêtements, à cause d'un courant d’air venu défaire sa jupe fendue.
Au Festival de Cannes 1999, alors qu'elle s'apprête à remettre la Palme d'or aux frères Dardenne, Sophie Marceau qui improvise son intervention, se perd en un long discours, décousu et incompréhensible, ce qui lui vaut d'être huée par une bonne partie de l'assistance et interrompue par la maîtresse de cérémonie Kristin Scott Thomas[46]. Revenant le jour même de Cabourg, elle explique par la suite qu'elle est très bouleversée par la visite à l'hôpital pour enfants qu'elle a faite juste avant la cérémonie. Il a tellement fait sensation à l'époque que Les Guignols de l'info se sont empressés, le lendemain de la cérémonie de clôture cannoise, de lui créer une marionnette, et en étant imitée par Sandrine Alexi, le soir même.
En , elle est invitée par Patrick Poivre d'Arvor sur le plateau de TF1 afin de parler de son dernier film Les Femmes de l'ombre. Mais elle décide de quitter brusquement les studios de la chaîne peu avant de passer sur le plateau, en apprenant que le leader du Front national, Jean-Marie Le Pen, est, lui aussi, invité à la même émission. Il n'est nullement question d'un débat sur la Résistance entre les deux invités, mais l'actrice tient à ne pas mêler la politique au cinéma. De son côté, Jean-Marie Le Pen riposte en la qualifiant de « petite péronnelle », d'« actrice peu connue »« qui cultive le navet avec assez de réussite »[47].
Elle chante le duoDream in Blue avec François Valéry en 1981. La chanson obtient un grand succès au hit-parade durant l'hiver 1981-1982, et le 45 tours est certifié disque d'or pour plus de 500 000 exemplaires vendus[56]. En 1985, elle sort un album, Certitude, écrit par Étienne Roda-Gil et Franck Langolff. Cet album et le 45 tours qui en est extrait Bérézina n'obtiennent pas le succès escompté. Toutefois, c'est en assistant à l'enregistrement de cet album que Vanessa Paradis, alors inconnue du grand public, fait la rencontre d'Étienne Roda-Gil et Franck Langolff, qui lui écrivent deux ans plus tard son premier tube Joe le taxi[57].
Le , elle chante La Vie en rose d’Édith Piaf avec le chanteur chinois Liu Huan, à l'occasion du grand gala de la télévision chinoise pour le nouvel an. En 2016, elle participe au single Liberté des Enfoirés au profit des Restos du cœur.
Moins d'un an après avoir été nommée chevalier dans l'ordre des Arts et des Lettres, Sophie Marceau est promue officier à titre exceptionnel. Elle reçoit la rosette des mains de Jean-Jacques Aillagon, ministre de la Culture, qui déclare : « Pour des millions de spectateurs, vous incarnez la liberté et la révolte. Votre carrière s'inscrit dans la tradition des plus grands acteurs français, dans le sillage de Catherine Deneuve, Gérard Depardieu, Philippe Noiret ou Jean-Paul Belmondo [...] Vous êtes un modèle dans notre pays et, à l'étranger, vous incarnez l'image de la femme française parfaite et vous méritez pour cela la gratitude de la République »[60].
« Tandis que la fiche de François Maupu, évêque de Verdun depuis 2000, ne précise pas qu’il est parent avec Sophie Maupu, alias Sophie Marceau. Peut-être ce pseudo parce que tonton a été curé de la paroisse Saint-Marceau à Orléans de 1984 à 1989 »
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↑Documentaire de Séverine Liatard, France Culture, .
↑Sophie Grassin, « La Vraie Histoire de Sophie Marceau », TéléObs, (lire en ligne, consulté le ).
Propos recueillis par Céline Fontana, « Sophie Marceau se dévoile corps et âme sur Arte. La comédienne fait ses premiers pas dans une fiction télévisée, un monologue écrit par Ingmar Bergman », Le Républicain lorrain no 1417, Groupe Républicain Lorrain Communication, Woippy, , p. 16, (ISSN0397-0639)
Frédéric Quinonero, Sophie Marceau, en toute liberté, Mareuil éditions, 2019.