Sophie Gay

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Sophie Gay
Marie Françoise Sophie Nichault de la Valette, épouse Gay dessinée par Jean-Baptiste Isabey
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Marie Françoise Sophie Nichault de la ValetteVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonymes
Sophie Gay, Sophie de La Valette, Sophie Liottier, baron PergamiVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoints
Gaspard Liottier (d)
Jean Sigismond Gay (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
Propriétaire de
Partenaire

Marie Françoise Sophie Nichault de la Valette, dite Sophie Gay, née le à Paris où elle est morte le , est une écrivaine et salonnière française.

Biographie

Marie Françoise Sophie Nichault de la Valette est la fille de Francesca Peretti, italienne et d'Auguste Antoine Nichault de La Vallette, homme de finances attaché à la maison de Monsieur, futur Louis XVIII. Elle fut mariée, en 1793, au courtier Gaspard Liottier dont elle divorça en 1799 peu avant d’épouser Jean Sigismond Gay (1768-1822), baron de Lupigny, originaire d'Aix en Savoie et associé d’une maison de banque, qui devint, sous l'Empire, receveur-général du département de la Roer. Cette union lui ayant permis d’être en étroite relation avec nombre de personnalités distinguées, elle se trouva, pendant son séjour à Aix-la-Chapelle, en relation avec la plus haute société réunie aux eaux de Spa, et particulièrement avec la princesse Borghèse, qui l’honora de son amitié. Son salon finit par être fréquenté par tous les écrivains, musiciens, acteurs et peintres distingués de son temps, attirés par sa beauté, sa vivacité et ses nombreuses qualités aimables.

En 1802, an X, elle prit la plume pour défendre le roman Delphine de Germaine de Staël, dans une lettre qui fut insérée dans le Journal de Paris. Cette première production littéraire fut suivie, la même année, de son premier roman Laure d’Estell, publié sans nom d’auteur, par Mme***, sur l’avis du chevalier de Boufflers et du vicomte de Ségur.

Dix ans après, elle fit paraître Léonie de Montbreuse, considéré par Sainte-Beuve comme son meilleur roman, mais Anatole (), histoire des amours d’un sourd-muet, jouit peut-être d’une réputation plus élevée.

Elle fit encore paraître d’autres romans, qui se recommandent par la pureté et l’élégance du style. Parmi ses autres œuvres, ses Salons célèbres (2 vols, 1837) méritent une mention particulière. Sophie Gay travailla aussi pour le théâtre. Elle est l’auteure de plusieurs comédies et livrets d’opéra, qui ont rencontré un succès considérable. Musicienne accomplie, elle a également composé les paroles et la musique d’un certain nombre de chansons.

Sophie Gay est la mère de l’écrivaine Delphine de Girardin, et sa fille Isaure épousa le fils de son amie Sophie Gail.

En 1818, elle arrangea pour l’Opéra-Comique La Sérénade de Regnard, dont Sophie Gail fit la musique. En 1821, elle tira du Chanoine de Milan, d’Alexandre Duval, un opéra-comique intitulé Le Maître de chapelle. Elle fit, en outre, quelques comédies et des drames. La comédie La Veuve du tanneur eut un grand succès à l’hôtel de Castellane, mais La Duchesse de Châteauroux en eut moins à l’Odéon. Elle a travaillé aux Nouvelles nouvelles, au Livre des Cent-et-un, à La Presse. Bonne musicienne, elle a publié plusieurs romances avec accompagnement de piano, dont elle avait composé les paroles et la musique : la romance Maris a eu beaucoup de vogue. On cite aussi d’elle une élégie intitulée L’Inconstant.

Sophie Gay était veuve depuis quelque temps déjà lorsqu’elle fit, en 1826 et 1827, un voyage en Suisse et en Italie avec sa plus jeune fille. Dans les dernières années de sa vie, elle habitait Versailles pendant la belle saison. Une de ses filles épousa le comte O’Donnell ; l’autre, déjà célèbre sous le nom de Delphine Gay, épousa Émile de Girardin. De son premier mariage, Sophie Gay avait eu une autre fille, devenue comtesse de Canclaux. Elle avait eu en outre un fils, mort en Algérie, à la suite d’une blessure reçue au siège de Constantine. On parle aussi d’une quatrième fille, qui après avoir fait une éducation en Angleterre continua en France à s’occuper d’enseignement.

Œuvres

  • Laure d’Estell, par Mme ***, Paris, Ch. Pougens, 1802, 3 vol. in-12.
  • Léonie de Montbreuse, Paris, 1813 et 1823, 2 vol. in-12.
    La seconde édition n’est pas anonyme.
  • Anatole, Paris, 1815 et 1822, 2 vol. in-12.
  • Les Malheurs d’un amant heureux, ouvrage traduit de l’anglais, par M***, auteur de plusieurs ouvrages connus ; Paris, 1818 ; reproduit sous le titre : Les Malheurs d’un amant heureux, ou mémoires d’un aide-de-camp de Napoléon écrits par son valet de chambre, Paris, 1823, 3 vol. in-8°.
  • Le Marquis de Pomenars, comédie en un acte et en prose, Paris, Ladvocat, 1820, in-8°.
  • Une aventure du chevalier de Grammont, comédie en trois actes et en vers, Paris, 1822, in-8°.
  • Marie, ou la pauvre fille, drame en trois actes et en prose, Paris, 1824, in-8°.
  • Théobald, épisode de la guerre de Russie, Paris, 1828, 4 vol. in-12.
  • Le Moqueur amoureux, Paris , 1830, 2 vol. in-8°.
  • Un mariage sous l’Empire, Paris, 1832, 2 vol. in-8°.
  • Scènes du jeune âge, Paris, 1833, 2 vol. in-8°.
  • La Physiologie du ridicule, ou Suite d'observations, Paris, 1833, 2 vol. in-8°.
  • Souvenirs d’une vieille femme, Paris, Michel Lévy frères, 1834, in-8°: extrait des Mémoires de l’auteur.
  • La Duchesse de Châteauroux, Paris, 1834 et 1839, 2 vol. in-8°.
  • Le Chevalier de Canolle, opéra comique en trois actes, musique de Fontmichel ; Paris, 1836, in-8°.
  • La Comtesse d’Egmont, Paris, 1836, 2 vol. in-8°.
  • Salons célèbres, Paris, Dumont, 1837, 2 vol. in-8°.
  • Marie de Mancini, Paris, 1840, 2 vol. in-8°.
  • Histoire de Marie-Louise d’Orléans, Paris, 1842, 2 vol. in-8°.
  • La Duchesse de Châteauroux, drame en quatre actes, joué sur le second Théâtre-Français, le  ; Paris, 1844, grand in-8°.
  • Ellénore, Paris, 1844-1846, 4 vol. in-8°.
  • Le Faux Frère, Paris, 1845, 3 vol. in 8".
  • Le Comte de Guiche, Paris, 1845, 3 vol. in-8°.
  • Le Mari confident, Paris, 1849, 2 vol. in-8°.
  • Société du Travail à domicile, discours suivi d’une pétition en vers en faveur de cette œuvre, Versailles, 1849, in-8°.
  • Œuvres complètes de Sophie Gay, Paris, M. Lévy, 1864-1885.

Liens externes

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Références

  • Paul Lafond, L’Aube romantique : Jules de Rességuier et ses amis, Chateaubriand - Émile Deschamps - Sophie Gay - Madame de Girardin - Victor Hugo - Lamartine - H.T. de Latouche - Sainte-Beuve - A. Soumet - Eugène Sue - Alfred de Vigny et autres, Paris, Mercure de France, 1910.
  • Henri Malo, Une muse et sa mère : Delphine Gay de Girardin, Paris, Émile-Paul Frères, 1924.
  • Jules Manecy, Une famille de Savoie : celle de Delphine Gay, Aix-les-Bains, E. Gérente, 1904.
  • Jules Marsan, La Muse française, 1823-1824, Paris, É. Cornély et Cie, 1907-1909.

Sources

  • * Ferdinand Höfer, Nouvelle Biographie générale, t. 19, Paris, Firmin-Didot, (lire en ligne), p. 751-3.
  • 7 S : Fonds Gay, archives municipales d'Aix-les-Bains, Savoie