Sonate pour piano no 1 de Weber

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Sonate pour piano no 1
op. 24 / J. 138
Manuscrit pour piano
Manuscrit autographe de la partition pour piano

Genre Sonate pour piano
Nb. de mouvements 4
Musique Carl Maria von Weber
Durée approximative 29 min
Dates de composition 1812
Dédicataire à Mme la grande-duchesse
Marie Pavlovna de Russie

La Sonate pour piano no 1 en ut majeur, op. 24 est une œuvre pour piano-forte de Carl Maria von Weber composée à Weimar, en 1812. Dédiée à la grande-duchesse Marie Pavlovna de Russie, la partition porte la référence J. 138 dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par Friedrich Wilhelm Jähns.

Composition[modifier | modifier le code]

Carl Maria von Weber compose sa Sonate pour piano no 1 à Weimar, du mois d'avril au mois d'août 1812[1]. L'œuvre est publiée la même année à Berlin par les éditions Schlesinger[1], dédiée à la grande-duchesse Marie Pavlovna de Russie, sœur du tsar[2] et qui était également grande-duchesse de Weimar[3]. Celle-ci « s'avoua vaincue par la Sonate en ut majeur, et Weber rapporta à titre personnel que, si elle n'avait été grande-duchesse, il lui aurait donné raison[4] ».

La partition porte les références op. 24, J. 138 dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par Friedrich Wilhelm Jähns[5].

Présentation[modifier | modifier le code]

L'œuvre est en quatre mouvements :

  1. Allegro en ut majeur, à quatre temps (noté ),
  2. Adagio en fa majeur, à
    ,
  3. Menuetto. Allegro en mi mineur, à
    — Trio en mi majeur, Poco ritenuto,
  4. Rondo. Presto en ut majeur, à
    .

Parcours de l'œuvre[modifier | modifier le code]

I. Allegro[modifier | modifier le code]

I. Allegro,
Anatole Vedernikov (1959).

L'Allegro initial débute « par un saisissant accord de septième diminuée (si bémol, do dièse, mi, sol) affirmé et décomposé dans une nuance fortissimo[6] » :

Premières mesures de l'Allegro.

La réexposition « surprenante du premier sujet dans le ton de mi bémol majeur » affirme « le triomphe de la virtuosité[6] ».

II. Adagio[modifier | modifier le code]

II. Adagio,
Anatole Vedernikov (1959).

L'Adagio « s'ouvre sereinement par quelques mesures qui s'amplifient rapidement dans un climat de mélancolie et d'émotion[6] » :

Premières mesures de l'Adagio.

III. Menuetto. Allegro[modifier | modifier le code]

III. Menuetto. Allegro,
Anatole Vedernikov (1959).

Le menuet, « dynamique, contraste avec un délicieux trio dont les accords carillonnants semblent annoncer Oberon[6] ».

Premières mesures du Menuet, Allegro.

Guy Sacre voit dans ce troisième mouvement « le véritable joyau de l'œuvre[1] » : « Quel morceau ! un des plus saisissants de Weber. Un menuet ? plutôt un scherzo diabolique[7] ».

IV. Rondo. Presto[modifier | modifier le code]

IV. Rondo. Presto,
Anatole Vedernikov (1959).

Le rondo « a fait le tour du monde sous le nom de Mouvement perpétuel ou Moto perpetuo, ou Perpetuum mobile. Le brio va croissant et déchaîne les bravos, car on a beau se dire qu'il y a peu de musique là-dedans, que les doigts y marchent tout seuls, on se laisse prendre à ces pirouettes d'acrobate sans filet[8] ».

Premières mesures du Rondo, Presto.

Weber surnommait ce mouvement « l'Infatigable, qu'il transposait à toute allure en ut dièse, pour se dégourdir les doigts[9] ».

Postérité[modifier | modifier le code]

Les sonates de Weber « n'ont pas eu la célébrité d'autres œuvres pour piano et, cependant, leur postérité n'a jamais été l'oubli : les grands romantiques, Chopin et Liszt, qui les jouaient souvent, mais aussi Mendelssohn, Schumann, Brahms et Grieg — pour ne citer que des compositeurs-pianistes — ont puisé dans le legs technique de Weber. Ils y ont ajouté, tout en lui rendant d'éclatants hommages[10] ».

Guy Sacre regrette « que la gloire, excessive, du Mouvement perpétuel de Weber ait nui à ses sonates. La plupart de ceux qui l'entendent, sinon de ceux qui le jouent, ignorent qu'il s'agit du finale de la première d'entre elles[11] ». En 1852, Johannes Brahms « s'amusa à transcrire le morceau en interchangeant le rôle des mains. Tchaïkovski en réalisa une version pour la main gauche seule, avec une main droite de son cru[8] ».

Les quatre Sonates de Weber, « lieu d'un conflit entre la forme classique et l'éclosion du mouvement romantique, méritent une attention renouvelée. Leur indéniable pouvoir de séduction et leur flamboyance dominent sans que l'on doive y rechercher une autre profondeur existant parfois chez certains de ses grands contemporains[12] ».

Discographie[modifier | modifier le code]

Discographie de la Sonate no 1 de Weber
Interprète Complément Label Référence Année
Dino Ciani Intégrale des Sonates pour piano Arlecchino (2 CD) ARL 69-70 1968
Marie-Catherine Girod Intégrale des Sonates pour piano Solstice (2 CD) CYD 50 / 912024 -
Alexandre Paley Intégrale de l'œuvre pour piano Naxos (4 CD) 8.550988 10-
Michael Endres Oehms Classics (2 CD) OC 357 2004

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages généraux[modifier | modifier le code]

Monographies[modifier | modifier le code]

Notes discographiques[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Sacre 1998, p. 2938.
  2. Warrack 1987, p. 149.
  3. De Place 1987, p. 831.
  4. Warrack 1987, p. 158.
  5. Warrack 1987, p. 448.
  6. a b c et d De Place 1987, p. 832.
  7. Sacre 1998, p. 2938-2939.
  8. a et b Sacre 1998, p. 2939.
  9. Marcq 1982, p. 3.
  10. Marcq 1982, p. 4.
  11. Sacre 1998, p. 2936.
  12. Caron & Denizeau 2019, p. 79.

Liens externes[modifier | modifier le code]