Solomon kaDinuzulu

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Solomon kaDinuzulu
Titre Roi des Zoulous
(1913-1933)
Prédécesseur Dinuzulu kaCetshwayo
Successeur Cyprian Bhekuzulu kaSolomon
Biographie
Dynastie Zoulou
Naissance
Île de Sainte-Hélène, Royaume-Uni
Décès (à 42 ans)
Kambi, district de Louwsburg, Natal, Afrique du Sud
Père Dinuzulu kaCetshwayo
Enfants Cyprian Bhekuzulu kaSolomon

Solomon kaDinuzulu aussi appelé Solomon Nkayishana Maphumuzana Zulu, né en sur l'île de Sainte-Hélène et mort le à Kambi dans le district de Louwsburg, province du Natal (actuel KwaZulu-Natal) en Afrique du Sud[1], est le roi des Zoulous, régnant depuis la mort de son père Dinuzulu kaCetshwayo en 1913 jusqu'à son décès en 1933.

Il n'a en réalité jamais été reconnu officiellement, comme roi des Zoulous, par le Royaume-Uni qui ne voit en lui que le chef des uSuthus[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Solomon naît sur l'île de Sainte-Hélène où son père Dinuzulu a été banni parce qu'il conspirait contre le gouvernement[3]. Sa mère est Mkasilomo Mdlalose[1].

En fait, le prince héritier du trône zoulou est David Nyawana Zulu, le demi-frère aîné de Solomon, mais des machinations politiques, l'influence tribale et des intrigues le détournent de la succession et Solomon est reconnu comme le nouveau roi, bien que le Royaume-Uni ne voie en lui que le chef des uSuthus[2].

Une de ses sœurs est la princesse Magogo, qui est devenue célèbre en tant que musicienne traditionnelle. C'est la mère de Mangosuthu Buthelezi, fondateur en 1975 de l'Inkatha Freedom Party (IFP), premier ministre du bantoustan autonome du KwaZulu de 1976 à 1994 et ministre des Affaires intérieures d'Afrique du Sud de 1994 à 2004.

Officiellement, Solomon a six épouses. C'est Masibiya kaMathathela Ntombeni (1900-1946), avec qui il se marie en 1915, qui est sa « Grande Épouse »[n 1] et qui lui donne son successeur Cyprian le [1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Solomon est baptisé à Sainte-Hélène et y est éduqué, comme ultérieurement au Zoulouland, d'une manière occidentale dans des écoles de missionnaires, notamment par les religieuses de feu l'évêque Colenso. Il porte des sous-vêtements, des chaussures et des uniformes militaires, préférant s'assoir sur une chaise, dormir sur un matelas et manger à table comme les Européens. De même, il choisit de se couvrir de couvertures plutôt que de peaux, de dormir dans des draps propres et de s'essuyer avec une serviette après s'être lavé à l'eau chaude[4]. Il apprécie le mode de vie occidental et est passionné de musique, il a un phonographe avec de nombreux disques qu'il écoute souvent[5].

Il succède à son père Dinuzulu à la mort de celui-ci en 1913. Il tente de regagner et d'étendre son influence en construisant des relations avec les amaKhosi (« chefs » en zoulou) et les autres personnes influentes. Il persuade certaines de ses sœurs (les filles de Dinuzulu) de se marier avec des amaKhosi, parmi lesquels Mathole Buthelezi qui prend la princesse Magogo comme dixième épouse, Mdibanisi Dlamini qui se marie avec la princesse Mpiyamaxhegu et Pixley kaIsaka Seme qui épouse la princesse Phikisile[6].

Au milieu des années 1920, il fonde l'Inkatha kaZulu (le Conseil national zoulou, « couronne des zoulous» en zoulou), qui institutionnalise le nationalisme ethnique zoulou[7]. Le but de l'organisation est d'unifier le peuple zoulou, mais surtout de représenter les intérêts de la famille royale et de permettre à la petite bourgeoisie noire d'avoir plus de possibilités pour acheter des terres. Ce groupe comprend des exploitants agricoles, des clercs, des marchands, des artisans et des professionnels qualifiés tels que des enseignants, des prêtres ou des avocats. Ce sont les fils des chefs zoulous et des aristocrates qui ont été éduqués dans les écoles des missionnaires, les kholwas[n 2] et qui voient le rapprochement avec les communautés rurales comme un moyen potentiel d'arriver à la possession des terres et à une agriculture commerciale au moment où l'État sud-africain s'engage dans une politique ségrégationniste qui anéantit les espoirs d'affranchissement et les aspirations de la classe moyenne noire. Ce mouvement ne peut réussir que par l'éducation et le progrès de la part que tient le peuple zoulou dans l'économie. Solomon est aidé pour cela par les élites zouloues kholwas telles que Richard Msimang, qui aide à écrire la constitution de mouvement, Pixley kaIsaka Seme, John Langilibele Dube et George « Mahlathamnyama » Champion. Malgré tout, l'organisation est minée par les détournements de fonds de certaines élites des districts de Vryheid et de Nongoma, et la mort de Solomon en 1933 la fait cesser de fonctionner correctement[8],[9].

Solomon devient alcoolique, ce qui lui pose parfois des problèmes car il s'énerve et a des paroles déplacées, comme en 1930 où assistant à un durbar il reçoit une amende de 750 livres pour avoir déclaré que « les choses dans ce pays ne seront jamais bonnes tant que je ne serai pas reconnu comme son chef »[10] ou bien lorsqu'il est accusé d'« impolitesse préméditée devant un hôte royal » à une cérémonie de rencontre des administrateurs coloniaux et des chefs africains en à Eshowe, la capitale administrative du Zululand[11].

Il meurt le à Kambi dans le district de Louwsburg, à l'âge de 42 ans.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Traditionnellement, les zoulous qui ont plusieurs épouses, tels que les rois, choisissent une « Grande Épouse » qui sera la mère de leur héritier. Celle-ci n'est pas forcément la première à s'être mariée ou à avoir eu le premier enfant mâle.
  2. Kholwa désigne en zoulou les noirs qui portent des vêtements occidentaux aussi bien que les chrétiens. Le terme opposé est bhinca qui se rapporte à ceux qui ne sont pas chrétiens et qui portent des habits traditionnels. Ces mots sont interprétés plus dans le sens culturel que religieux (Francis 2011, p. 35 [note 3]).

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) Soszynskiurl 2011
  2. a et b (en) Hourwich Reyher 1998, p. 22
  3. (en) Hourwich Reyher 1998, p. 21
  4. (en) Hourwich Reyher 1998, p. 23
  5. (en) Hourwich Reyher 1998, p. 191
  6. (en) Nzimande 2011, p. 38
  7. (en) Gump 1996, p. 135-136
  8. (en) Nzimande 2011, p. 38-39
  9. (en) Francis 2011, p. 34-35
  10. (en) Iliffe 2004, p. 217
  11. (en) Chidester, Kwenda et Petty 1997, p. 258

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]