Six cents Franchimontois
- Domaine royal de Louis XI
- Possessions de Charles le Téméraire
- Évêchés (dont la principauté de Liège)
Date | |
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Lieu |
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Issue | Victoire bourguignonne |
![]() | ![]() |
![]() ![]() | Vincent de Bueren Gosuin de Streel |
Inconnu | 600 hommes |
Inconnu | 600 hommes |
Batailles
Les Six cents Franchimontois sont les hommes du pays de Franchimont qui tentèrent, en 1468, de surprendre Louis XI et Charles le Téméraire qui assiégeaient Liège. Cet épisode tragique de la vie liégeoise est une des batailles les plus connues des guerres liégeoises.
Histoire[modifier | modifier le code]
C’est par Philippe de Commynes, qui était à cette époque chroniqueur de Charles le Téméraire et devint par la suite celui de Louis XI, que ce fait d’armes nous est connu.
Le contexte est le suivant : Louis de Bourbon avait été nommé prince évêque de Liège grâce à l’influence de son oncle le Duc Philippe le Bon de Bourgogne, au mépris des règles d’élections en vigueur. Le dessein de la manœuvre est clair : placer la principauté de Liège, qui sépare les états de Bourgogne en deux, sous l’autorité de la famille de Bourgogne.
Ce dessein a de nombreux opposants internes à la principauté, mais aussi externes, dont le roi de France lui-même, Louis XI, qui encouragea les Liégeois à ne pas se soumettre à l’autorité du duc de Bourgogne, son vassal insoumis. Le 15 juin 1467, Charles le Téméraire succède à son père Philippe le Bon comme duc de Bourgogne.

En octobre 1468, les révoltes sont à leur comble, l’évêque s’échappe de la cité épiscopale, mais les Liégeois le rattrapent à Tongres et le ramènent à Liège. Ce dernier fait irrite son cousin, le duc de Bourgogne, Charles le Téméraire, qui résout de venir à Liège ramener l’ordre et asseoir son autorité. Louis XI est, à titre d’humiliation, contraint de l’accompagner pour lui servir de témoin.
Le 22 octobre, une milice liégeoise tente d’enrayer la progression de l’armée bourguignonne et se fait écraser à Lantin.
Le 26 octobre, une attaque tente encore de déloger les soldats ennemis des faubourgs de la ville. En désespoir de cause, Gosuin de Streel et Vincent de Bueren rassemblent les dernières forces disponibles, dont fait semble-t-il partie un important contingent venu du pays de Franchimont, pour une dernière tentative nocturne.
Dans la nuit du 27 au 28 octobre, le petit groupe d’hommes monte vers Sainte-Walburge, où est établi le campement des ennemis. Ils comptent sur l’effet de surprise pour capturer le duc de Bourgogne et Louis XI et ainsi inverser le rapport de force. Arrivés sur les lieux, les hommes parviennent à maîtriser les sentinelles, mais ils perdent du temps à combattre les soldats bourguignons plutôt que de se rendre là où les chefs logent dans le camp. Ceux-ci ont donc le temps d’organiser une contre-offensive.
Le lendemain, en guise de représailles, la ville de Liège fut mise à sac et incendiée. Son incendie dura, dit-on, sept semaines.
Le Perron de Liège fut démonté et transporté à Bruges.
Il est cependant établi que jamais les insurgés ne sont montés par l'artère appelée aujourd'hui montagne de Bueren à Liège pour la simple raison que ces escaliers ont été réalisés quatre siècles plus tard (entre 1875 et 1880). Ils entrèrent par la porte Sainte-Marguerite à proximité de l'actuelle rue Hocheporte, et accédèrent au camp soit vers la rue Fond-Pirette et le Thier Savary ou vers la côte d'Ans là où se trouvait le camp de Charles le Téméraire. La montagne de Bueren rend simplement hommage à Vincent de Bueren.
Quant aux Sî cin grés (« Les six cents marches » en wallon), il s'agissait d'un escalier, maintenant disparu qui suivait, intra-muros, le rempart de la ville entre la porte de Vivegnis (nord du parc Saint-Léonard actuel) et la Païenporte (à l'est de la citadelle). Il est possible que cet escalier comptait 600 marches. Le rapport avec les six cents Franchimontois n'est pas avéré.
De plus, ces 600 hommes ne furent jamais plus qu'une poignée d'hommes décidés mais mal inspirés.[réf. nécessaire]
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- « Monument aux 600 Franchimontois », Chronique archéologique du pays de Liège, t. VIII, no 1, , p. 12 (lire en ligne)
- Rodolphe de Warsage, « Les six cents Franchimontois. », Bulletin de la société royale Le Vieux-Liège, t. I, no 2, , p. 020-021 (ISSN 0776-1309)
- Gustave Ruhl, « L'expédition des Franchimontois à Sainte-Walburge, 30 octobre 1468 », Bulletin de la Société d'art et d'histoire du diocèse de Liège, t. IX, , p. 147-157 (lire en ligne)
Articles connexes[modifier | modifier le code]
- Guerres de Liège
- Charles le Téméraire
- Favechamps
- Montagne de Bueren
- Château de Franchimont
- Itinéraires du roi Louis XI de 1461 à 1483
Sources[modifier | modifier le code]
- Article de Sophie Rottiers in Les grands Mythes de L'histoire de Belgique, de Flandre et de Wallonie, evo-histoire, 1996, (ISBN 2-87003-301-X)
- L'épisode est romancé dans La Cité ardente de Henry Carton de Wiart. C'est, depuis ce livre, le surnom de Liège.
- Henri Del Vaux, Dictionnaire géographique et statistique de la province de Liège, Liège, Jeunehomme frères, , 330 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 257: «Liège était assiègé par Charles-le-Téméraire, duc de Bourgogne et Louis XI, roi de France : la ville n'était défendue que par ses propres citoyens et 7 à 800 hommes du pays de Franchimont. Dans cette cruelle extrémité, 600 Franchimontois sortirent de la ville pour aller surprendre le roi et le duc dans la maison où ils étaient logés… »