Silésie autrichienne

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Silésie autrichienne
(de) Österreichisch-Schlesien

1742–1919

Drapeau Blason
Description de l'image Silésie Autrichienne au sein de la double monarchie en 1914.svg.
Informations générales
Statut Duché
- Pays de la Couronne de Bohême au sein de la monarchie de Habsbourg
- Terre de la Couronne de l' Empire d'Autriche (1804–1867) et de la Cisleithanie au sein de l' Autriche-Hongrie (1867-1918)
Capitale Opava (Troppau)
Langue(s) Allemand, tchèque, polonais
Histoire et événements
Traité de Breslau
Ratification du traité de Saint-Germain-en-Laye

Entités précédentes :

La Silésie autrichienne (en allemand : Österreichisch-Schlesien ; en tchèque : Rakouské Slezsko ; en polonais : Śląsk Austriacki), désignation officielle : duché de Haute- et de Basse-Silésie (en allemand : Herzogtum Ober-und Niederschlesien), était l'un des pays autonomes de la couronne de Bohême au sein de la monarchie de Habsbourg ; la partie de la Silésie qui est retenue lors des pertes de territoire à la suite de la première guerre de Silésie en 1742, opposant l'archiduchesse Marie-Thérèse d'Autriche imperatrice de Saint empire romain et le roi Frédéric II de Prusse. À partir de 1804, elle faisait partie de l'empire d'Autriche, et elle constitua l'un des royaumes et pays représentés à la Diète d'Empire (la Cisleithanie) au sein de la couronne de l'empire d'Autriche-Hongrie dès le Compromis de 1867.

Après la Première Guerre mondiale, la majeure partie de la Silésie autrichienne est attribuée à la République tchecoslovaque. Une petite part du territoire passa à la Pologne.

Géographie[modifier | modifier le code]

Ce territoire est composé des régions de Haute-Silésie conservées par les Habsbourg à l'issue de la guerre de Succession d'Autriche.

La Silésie autrichienne correspond en grande partie à l'actuelle Silésie tchèque.

La Silésie autrichienne comprend deux territoires séparés par une bande de terre de la Moravie :

Histoire[modifier | modifier le code]

Les guerres de Silésie (entre 1740 et 1763) finirent par diviser ce territoire, notamment durant la guerre de Succession d'Autriche, puis la guerre de Sept Ans, qui opposa principalement le royaume de France au royaume de Grande-Bretagne d'une part, l'archiduché d'Autriche au royaume de Prusse d'autre part. En 1742, avec la victoire prussienne lors de la bataille de Chotusitz, le traité de Breslau divisa la Silésie. Le royaume de Prusse reçut la majorité des territoires silésiens.

En 1804, l'empereur François Ier d'Autriche fonda l'empire d'Autriche et prit le titre de « duc de Haute et Basse Silésie ».

En 1867, les duchés de Haute et Basse Silésie sont dévolus à la Cisleithanie.

Le , à Kreuznach, Erich Ludendorff affirme souhaiter rompre avec un demi-siècle de politique allemande à l'égard de l'Autriche-Hongrie[a],[1] : lors de cette conférence gouvernementale allemande, il demande l'ouverture de négociations avec Ottokar Czernin, alors ministre austro-hongrois des affaires étrangères, en vue de la cession des deux duchés à la Prusse. Selon le Dioscure, cette annexion permettrait au Reich d'avoir une frontière commune avec la Hongrie, et de renforcer l'influence allemande sur la Bulgarie et l'empire ottoman[1].

En 1918, La majeure partie de la Silésie autrichienne fut alors attribuée à la Tchécoslovaquie en vertu des dispositions du traité de Saint-Germain, à l'exception d'une moitié de l'ancien Duché de Teschen, la Silésie de Cieszyn, qui fut intégrée à la voïvodie de Silésie jusqu'en 1939.

Territoire[modifier | modifier le code]

Territoires de la Silésie autrichienne.

La Silésie autrichienne comprenait :

  • Le cercle de Teschen (en allemand : Teschener Kreis) ;
  • Le cercle de Troppau (en allemand : Troppauer Kreis).

Le cercle de Teschen comprenait :

  • La principauté de Teschen (allemand : Fürstentum Teschen ; tchèque : Těšínské knížectví), correspondant à l'ancien duché de Teschen (en allemand : Herzogtum Teschen ; en tchèque : Těšínské vévodství ; en polonais : Księstwo Cieszyńskie ; en latin : Ducatus Tessinensis) ;
  • La principauté de Bielitz (en allemand : Fürstentum Bielitz ; tchèque : Bílské knížectví), correspondant à l'ancien duché de Bielitz (en allemand : Herzogtum Bielitz ; en tchèque : Bílské knížectví ; en polonais : Księstwo Bielskie ; en latin : Ducatus Bilicensis) ;
  • La seigneurie de Dombrau (en allemand : Minderherrschaft Dombrau) ;
  • La seigneurie de Freystadt (en allemand : Minderherrschaft Freystadt) ;
  • La seigneurie de Freideck ;
  • La seigneurie de Deutsch Leuthen (en allemand : Minderherrschaft Deutsch Leuthen) ;
  • La seigneurie d'Orlau (en allemand : Minderherrschaft Orlau) ;
  • La seigneurie de Reichwalde (en allemand : Minderherrschaft Reichwalde) ;
  • La seigneurie de Roy (en allemand : Minderherrschaft Roy) ;
  • La seigneurie d'Oderberg (en allemand : Minderherrschaft Oderberg).

Le cercle de Troppau comprenait :

  • La principauté de Troppau (en allemand : Fürstentum Troppau ; en tchèque : Opavské knížectví), correspondant à l'ancien duché de Troppau (en allemand : Herzogtum Troppau ; en tchèque : Opavské vévodství ; en polonais : Księstwo Opawskie) ;
  • La principauté de Jägerdorf (en allemand : Fürstentum Jägerdorf ; en tchèque : Krnovské knížectví), correspondant à l'ancien duché de Jägerndorf (en allemand : Herzogtum Jägerndorf ; en tchèque : Krnovské vévodství ; en polonais : Księstwo Karniowskie ; en latin : Ducatus Carnovia) ;
  • La principauté de Neisse (en allemand : Fürstentum Neisse ; en tchèque : Niské knížectví) ;
  • La seigneurie de Freudenthal (en allemand : Minderherrschaft Freudenthal) ;
  • La seigneurie d'Olberdorf (en allemand : Minderherrschaft Olberdorf) ;
  • La seigneurie de Hennersdorf.

Enclaves moraves[modifier | modifier le code]

  1. Füllstein (aujourd'hui, Bohušov), avec Grundek (Dolní Povelice), Karlsdorf (Karlov), Kaschnitzberg (Kašnice) et Schärfenberg (Ostrá Hora) ;
  2. Maidelberg (aujourd'hui, Dívčí Hrad), avec Zottig (Sádek) et Seitendorf (Životice) ;
  3. Glemkau (aujourd'hui, Hlinka) ;
  4. Johannesthal (aujourd'hui, Janov u Krnova) ;
  5. Hennersdorf (aujourd'hui, Jindřichov) ;
  6. Liebenthal (aujourd'hui, Liptaň), avec Butschafka (Bučávka) et Ober Paulowitz (Horní Povelice) ;
  7. Hotzenplotz (aujourd'hui, Osoblaha ), avec Stubendorf (Studnice) ;
  8. Petersdorf (aujourd'hui, Petrovice) ;
  9. Rausen (aujourd'hui, Rusín), avec Grosse (Hrozové) et Matzdorf (Matějovic) ;
  10. Deutsch Paulowitz (aujourd'hui, Slezské Pavlovice) ;
  11. Roßwald (aujourd'hui, Slezské Rudoltice), avec Kawarn (Koberno), Neuwald (Nový Les) et Weine (Víno) ;
  12. Waißak (aujourd'hui, Vysoká), avec Bartelsdorf (Bartultovice) et Pittarn (Pitárné) ;
  13. Peischdorf (aujourd'hui, Piskořov), aujourd'hui partie d'Olbersdorf (Město Albrechtice) ;
  14. Röwersdorf (aujourd'hui, Třemešná)  ;
  15. Öhlhütten (aujourd'hui, Lhotka) ;
  16. Leitersdorf (aujourd'hui, Litultovice), avec Choltitz (Choltice) ;
  17. Schönstein (aujourd'hui, Dolní Životice), avec Hertitz (Hertice) ;
  18. Niklowitz (aujourd'hui, Mikolajice) ;
  19. Köhlersdorf (aujourd'hui, Uhlířov) ;
  20. Schlakau (aujourd'hui, Slavkov) ;
  21. Dorfteschen (aujourd'hui, Deštné), aujourd'hui partie d'Eckersdorf (Jakartovice) ;
  22. Jaktar (Štáblovice), aujourd'hui partie de Troppau (Opava) ;
  23. Stablowitz (aujourd'hui, Štáblovice) ;
  24. Wlastowitz (aujourd'hui, Vlaštovičky) ;
  25. Schlatten (aujourd'hui, Slatina), avec Ohrad (Ohrada), aujourd'hui partie de Wagstadt (Bílovec), et Karlowitz (Karlovice), aujourd'hui partie de Zeiske (Tísek) ;
  26. Sucholasetz (aujourd'hui, Suché Lazce) et Hadrunek (Hadrunek), aujourd'hui partie de Troppau (Opava).

Données démographiques[modifier | modifier le code]

Selon le recensement autrichien de 1910, la Silésie autrichienne comptait 756 949 habitants, qui parlaient :

  • 43 % : allemand
  • 31 % : polonais
  • 26 % : tchèque

Villes de plus de 5 000 habitants vers 1880.

Villes Nom allemand Population
Opava Troppau 20 563
Bielsko-Biała Bielitz 13 060
Cieszyn/Těšín Teschen 13 004
Krnov Jägerndorf 11 792
Bruntál Freudenthal 7 595
Frýdek Frydek 7 374

Subdivisions[modifier | modifier le code]

La Silésie autrichienne comprenait :

  • Trois villes autonomes (en allemand : Autonome Städte) :
    • Troppau (en tchèque : Opava ; en polonais : Opawa) ;
    • Bielitz (en tchèque : Bílsko ; en polonais : Bielsko) ;
    • Friedek (en tchèque : Frýdek ; en polonais : Frydek) ;
  • en neuf districts (en allemand : Bezirkshauptmannschaften) :
    • Bielitz-Land (en tchèque : Bílsko ; en polonais : Bielsko) ;
    • Freistadt (en tchèque : Fryštát) ;
    • Freiwaldau (en tchèque : Jeseník, anciennement Frývaldov) ;
    • Freudenthal (en tchèque : Bruntál) ;
    • Jägerndorf (en tchèque : Krnov ; en polonais : Krnów, anciennement Karniów)
    • Teschen (en tchèque : Český Těšín ; en polonais : Cieszyn) ;
    • Troppau (en tchèque : Opava ; en polonais : Opawa) ;
    • Wagstadt (en tchèque : Bílovec) ;
    • Friedek (en tchèque : Frýdek ; en polonais : Frydek).

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. En 1866, Bismark s'était opposé avec succès aux demandes des militaires prussiens d'annexer des territoires autrichiens.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Fischer 1970, p. 441.


Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :