Siège de Perpignan (1642)

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Siège de Perpignan
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue de Perpignan en 1642.
Informations générales
Date du au
Lieu Perpignan, Principauté de Catalogne
Issue Victoire des français
Belligérants
Drapeau du royaume de France Royaume de France
Drapeau de la Catalogne Principauté de Catalogne
Drapeau de l'Espagne Monarchie espagnole
Commandants
Charles de La Porte Pedro Diego de Zúñiga
Forces en présence
3 000
Pertes
2 500

Guerre de Trente Ans
Guerre des faucheurs

Batailles

Coordonnées 42° 41′ 55″ nord, 2° 53′ 44″ est
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Siège de Perpignan
Géolocalisation sur la carte : Languedoc-Roussillon
(Voir situation sur carte : Languedoc-Roussillon)
Siège de Perpignan
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Orientales
(Voir situation sur carte : Pyrénées-Orientales)
Siège de Perpignan

Le siège de Perpignan est un des épisodes de la guerre des faucheurs qui s'est déroulé du au et qui s'est soldé par une victoire française.

Antécédents[modifier | modifier le code]

Peu après la révolte qui s'est traduite par le Corpus de Sang, l'armée de Philippe IV d'Espagne occupe Tortosa et Tarragone. Le , devant l'alarmante avance de l'armée castillane, Pau Claris à la tête de la Généralité de Catalogne, proclame la République catalane et signe une alliance politique et militaire avec la France, qui mettait la Catalogne sous la souveraineté de Louis XIII. Peu de jours après, avec l'aide de l'armée française, la Généralité obtient une importante victoire militaire lors de la bataille de Montjuïc du , ce qui force les troupes castillanes de se retirer à Tarragone.

Le , l'escadre française d'Henri d'Escoubleau de Sourdis se présente devant Tarragone et entreprend le blocus de la cité avec les troupes de terre de Philippe de La Mothe-Houdancourt. Durant les mois de mai et juin, les troupes s'affrontent autour de Tarragone ; le fort de Salou tombe au pouvoir des Français le et Constantí le . Après avoir été battus entre le et le lors de la première bataille de Tarragone, les Espagnols rassemblent une nouvelle escadre commandée par García Álvarez de Tolède y Mendoza qui réussit à livrer des provisions à la cité et à faire fuir l'escadre française vers le Roussillon.

Une colonne castillane de 4 500 hommes part de Tarragone le pour secourir le Roussillon, qui était resté isolé au nord, mais elle est battue à mi-chemin à Collioure à la fin du mois d'avril. En mai, les Espagnols retirent les tercios qui étaient à Roses avec une escadre de 78 navires[1]. Et à la suite de la bataille de Barcelone, à partir du la flotte espagnole n'est plus en mesure de rejoindre Perpignan, ce qui précipite sa chute.

L'armée française[modifier | modifier le code]

L'armée française était forte d'un total de 19 compagnies de gardes françaises, 6 de gardes suisses, 310 compagnies d'infanterie, 10 compagnies royales et 44 compagnies de cavalerie[2] :

Durant le siège, le régiment de Cinq Mars a été envoyé en Catalogne et a été remplacé par le régiment Degli-Oggli (italien) formé par 9 compagnies de 200 hommes pour servir à l'assaut.

Le siège[modifier | modifier le code]

Les troupes de Louis XIII vont assiéger Perpignan à partir du . Le roi en personne est présent durant le début du siège mais il part avant la conquête de la cité. Le gouverneur, Pedro Diego de Zúñiga y de la Cueva, marquis de Flores Dávila[3], propose la reddition de la cité, qui se livre le à cause de la famine et du grand nombre de morts, alors qu'il ne reste que 500 survivants. En effet si la cité avait pu être approvisionnée au début de l'année, le siège ne serait pas venu à bout de sa résistance[4]. La cité est ensuite occupée par des troupes françaises soutenues par les Catalans révoltés.

Conséquences[modifier | modifier le code]

Dans la cité, l'armée française capture le plus grand arsenal de l'armée espagnole : cent canons et vingt mille fusils[3]. La pression sur Salses, qui était complètement isolé dans le Roussillon, oblige son gouverneur à se rendre à son tour.

La prise de Perpignan, d'où les forces catalanes sont ensuite chassées, prélude à l'incorporation de la Catalogne Nord au royaume de France.

C'est pourquoi les Français veillent à toujours maintenir dans la cité une garnison très nombreuse, surtout par rapport à une ville pratiquement déserte à cause des maladies et de la faim provoquées par le siège.

Le régiment de Champagne et 4 compagnies de Gardes Suisses restent en garnison à Perpignan jusqu'en 1644. Cette année-là, ils sont remplacés par le régiment Vaisseaux-Mazarin reconstitué et le régiment du Breuil. Ce dernier est fusionné avec Vaisseaux-Mazarin en 1648. Appelé Vaisseaux-Candale après , en 1652, Louis-Charles de Nogaret de Foix duc de Candale y incorpore les restes d'un régiment portant son nom recruté en 1649. Vaisseaux-Mazarin tient garnison jusqu'en 1654 où il se déplace en Catalogne pour participer à des opérations jusqu'en 1659. En et durant le reste de l'année, Perpignan sert de garnison aux 3 000 hommes du régiment Catalan-Mazarin.

Références[modifier | modifier le code]

  1. (es) ingenieros del rey.com, « Catalunya 1640 »
  2. (fr) Jean de Gazanyola: Histoire du Rousillon. Perpignan, 1857
  3. a et b (es), Modesto Lafuente, Historia general de España
  4. Alícia Marcet i Juncosa, « De l'home de Talteüll al segle xx »
(ca) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en catalan intitulé « Setge de Perpinyà (1642) » (voir la liste des auteurs).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Jean de Gazanyola: Histoire du Rousillon. Perpignan, 1857
  • Louis Suzane, Histoire de l'ancienne infanterie française Tomes II et VIII - Paris, Librairie militaire, maritime et polytechnique de J. Corréard
  • Theatrum Europaeum Plànol Obsidio Perpignani de l'any 1642.
  • Recueil de généalogies pour servir de suite ou supplément au dictionnaire de la noblesse, Tome XIV ou II des suppléments, pag. 565. Chez M. Badiez Paris 1784.