Shah Arman

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La dynastie Shah Arman, Shah-i Arman ou Chah Armen (« roi d’Arménie » ; en turc : Ermenşah), Shah d'Ahlat (en turc : Ahlatşah) ou Sökmenli (pluriel turc : Sökmenliler, « (les) Sökmen ») est une dynastie beylicale de la première période des beylicats d'Anatolie.

Histoire[modifier | modifier le code]

L'Arménie aux XIe et XIIe siècles.
Sökmen Ier

En 1080, Kutbeddin İsmail[1], le fils d’un oncle du sultan seldjoukide Malik Shah, exerce les fonctions de gouverneur de l’Azerbaïdjan.

Sökmen[2] est un de ses officiers ghulams. De là vient son nom de Sökmen al-Qutbî[3]. Sökmen, dont les qualités ont été remarquées, a bénéficié de promotions rapides[4].

La région du lac de Van est passée sous le contrôle des Seldjoukides après la bataille de Manzikert (1071). Sökmen s’est vu confier le fief de la région d’Ahlat par le sultan seldjoukide Muhammad Tapar, avec la mission de remplacer l’émir qui s’y est rendu coupable de mauvais traitements. Les troupes de Sökmen entrent dans Ahlat et prennent en main la ville[4].

En 1108, il étend son domaine en faisant la conquête de Mayyâfâriqîn (Silvan). Il meurt en 1112 au cours d’une campagne contre les croisés[4].

Ibrahim

Son fils Zahir al-Dîn Ibrahim lui succède. Pendant son règne, Mayyâfâriqîn est prise par les Artukides[4]. Il meurt en 1127.

Ahmad (et Ya`qûb[5].)

À la mort d’Ibrahim, son fils Sökmen, né en 1121/1122, est encore en bas âge. Ahmad, son oncle, prend le pouvoir pendant dix mois, jusqu’à sa mort en 1228[6].

Sökmen II

Sökmen II n’a que sept ans à la mort de son oncle Ahmad. La principauté connaît des moments difficiles car elle est menacée par ses voisins. Le règne est assez long pour voir la principauté atteindre son apogée. L’Artukide de Mayyâfâriqîn, Qutb al-Dîn Ilghâzi II, décède en 1184. Husâm ad-Dîn Yülük Arslan lui succède, mais il est encore très jeune. Sökmen veut profiter de la situation et intervenir dans les affaires de la principauté de Mayyâfâriqîn[4].

Sökmen II meurt sans enfant en 1185.

Fin de la principauté

De 1185 à 1207, cinq ghulams vont se succéder. Mayyâfâriqîn a été prise aux Artukides par les Ayyoubides ; ces derniers n’ont pas renoncé à leur ambition de dominer les principautés turques d’Anatolie, ils vont profiter des rivalités entre les successeurs de Sökmen II pour s’imposer. `Izz al-Dîn Balabân, le dernier successeur des Sökmenli, demande le soutien de Tugrul Chah, émir d’Erzurum, fils du sultan seldjoukide de Roum Kılıç Arslan II, contre le gouverneur ayyoubide de Mayyâfâriqîn appelé Najm al-Dîn Ayyoubî (en turc : Necmeddin Eyyubi). Les deux alliés battent Najm al-Dîn Ayyoubî. Mais Tugrul Chah perd le contrôle du pays et pour cette raison assassine `Izz al-Dîn Balabân. La population et le gouverneur d’Ahlat ne le laissent pas prendre possession de la ville et appellent les Ayyoubides à l’aide. Ces derniers atteignent ainsi leur but qui est d’annexer la région (1207)[4].

La dynastie[modifier | modifier le code]

Dates[7] Nom Fils de  
1100-1112 Sökmen al-Qutbî    
1112-1126 Zahir al-Dîn Ibrahim Sökmen  
1126-1128 Ahmad[8] Sökmen  
Ya`qûb[9]
1128-1185 Nasir al-Dîn Sökmen Ibrahim Meurt sans héritier.
1185-1193 Sayf al-Din Begtimur   Les beys suivants sont des ghulams.
1193-1197 Badr al-Dîn Aq Sunqur    
1197 Chujâ' al-Dîn Qutlug    
1197-1207 Al-Malik al-Mansûr Muhammad Begtimur  
1207 `Izz al-Dîn Balabân    
1207 Occupation d'Ahlat par les Ayyoubides

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Kutbeddin ou Qutb al-Dîn de l’arabe : quṭb al-dīn, قطب الدين, direction/pivot de la religion.
  2. Sökmen al-Qutbî, à ne pas confondre avec Mu`în al-Dîn Sökmen de la dynastie artukide, son contemporain mort en 1104/1105.
  3. Sökmen al-Qutbî doit sur surnom à son maître Qutb al-Dîn Isma`îl (en turc Kutbeddin İsmail).
  4. a b c d e et f (en) « Ermenshah Principality », sur « Öztürkler ».
  5. Signalé sans autre précision par Clifford Edmund Bosworth, op. cit. (lire en ligne), « The Shâh-i Armanids », p. 197.
  6. (en) Charles Cawley, « West Asia and North Africa (2) », sur Medieval Lands, Foundation for Medieval Genealogy, 2006-2016.
  7. Ordre de succession d’après (en) Clifford Edmund Bosworth, op. cit. (lire en ligne), « The Shâh-i Armanids », p. 197
  8. Ahmad aurait régné seul 10 mois d’après (en) Charles Cawley, « West Asia and North Africa (2) », sur Medieval Lands, Foundation for Medieval Genealogy, 2006-2016.
  9. (en) Clifford Edmund Bosworth, op. cit. (lire en ligne), « The Shâh-i Armanids », p. 197 laisse la possibilité que ce soit Ahmad ou Ya`qûb.

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]