Seu Ring-haï

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Seu Ring-haï
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서영해Voir et modifier les données sur Wikidata
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Signature

Seu Ring-haï
Hangeul 서영해
Romanisation révisée Seo Yeong-hae

Seu Ring-haï (en anglais Seo Young-hae, coréen : 서영해, « Seu Ring-haï » est la graphie de son nom coréen sinisé[1]), de son nom de naissance Seo Hee-soo est un indépendantiste coréen, journaliste et écrivain en français, né le [2] à Pusan[3] et disparu en 1949[4], ou 1956[5]. Il a été très actif entre la fin des années 1920 et milieu des années 1940[1]. Il a promu la légitimité de l'indépendance de la Corée à Paris et au sein de l'élite européenne avec ses activités diplomatiques et sa production écrite[6],[7]. Il était correspondant diplomatique du gouvernement provisoire de Corée à Paris[8].

C'est une figure du nationalisme coréen[9].

Biographie[modifier | modifier le code]

Il est né en Corée en 1902[6] ou le . Fils de Shue Tchou et Kim Thébou[10].

En 1919, à l'âge de 17 ans, il participe, pendant la période de la colonisation japonaise, au Mouvement du qui revendique l'indépendance de la Corée[3]. Durant la même année 1919, de crainte d'être retrouvé par les autorités japonaises il choisit l'exil en Chine, à Shanghai[9],[8], et il rejoint le gouvernement provisoire de la République de Corée (qui est fondé à Shanghai en ) et il en devient le membre le plus jeune[9].

Durant cette même année 1919, il obtient la nationalité chinoise[11]. Kim Kyu-sik, ancien ministre des Affaires étrangères du gouvernement provisoire de la République de Corée, lui suggère d'aller étudier en France, qui était le centre névralgique de la diplomatie dans le monde, alors que son choix initialement se portait sur les États-Unis[8].

Études en France et mouvement indépendantiste[modifier | modifier le code]

Le [11], Seu rejoint la France, incité par le Gouvernement provisoire de la République de Corée à apprendre le français et à animer un mouvement indépendantiste en Europe[3].

Il a fait ses classes de lycée en France à Beauvais[12] ainsi qu'à Chartres, au Lycée Marceau[6]. Il a étudie à la faculté des Lettres[11], mais il a stoppe cette faculté à la mort de son père[11]. Il reprend des études l'École des Hautes Études Sociales[11] (ou à l'École supérieure de journalisme[6]).

En 1929, il fonde l'agence de presse « Korea » (ou « Koréa » ou « Agence Korea »)[6],[11],[3], à sa résidence 7 rue Malebranche, à Paris[8],[1].

Il est pigiste pour des journaux français, par laquelle il devient journaliste[8].

Il a écrit dans de nombreuses revues et journaux[13], dans le quotidien coréen « Bough Ibba », la revue « Revue Égyptienne », le journal new-yorkais « The New Korea »[11]. En France, entre 1928 et 1929, il a participe à la revue « Europe » (créée par Romain Rolland) et à la revue « Monde »[11].

En 1934, il est nommé représentant en France du gouvernement provisoire de la République de Corée[6],[13],[3], au même moment Syngman Rhee (futur président en Corée du Sud) est nommé représentant du gouvernement provisoire de la République de Corée aux États-Unis[14]. Plus tard, il sera nommé ambassadeur de ce même gouvernement[9]. Il s'intéressait beaucoup, avec les élites européennes, à la paix internationale[13]. Il était correspondant de Kim Koo, et LI Jin-Mieung le juge comme étant, un représentant n'ayant « pas joué un rôle diplomatique significatif »[14].

Il est membre en 1936 du « Comité de Lutte contre la Guerre et le Fascisme »[11].

En 1937, à la suite de son mariage avec Elisabeth C. Braeur (une artiste autrichienne), il a un enfant, nommé Stefan Seo. Cette relation se finira pendant la seconde guerre mondiale, du fait de cette guerre[3].

Seu fait l'objet d'une surveillance de la part des services de police français, pour ses activités de lutte contre le colonialisme[13]. Il fait l'objet en d'un rapport de police transmis à la direction des Renseignements Généraux et des Jeux[13].

Avec ses contributions dans la presse, il a révélé la brutalité du système colonial japonais en Corée et s'est efforcé de transmettre aux européens la culture et l'histoire de la Corée[3], il participe notamment aux « Rencontres internationales » de [15].

En , le gouvernement français demande la création de relations diplomatiques avec le gouvernement provisoire de la République de Corée[16], à la suite de cette demande le , Seu Ring-haï représente le gouvernement provisoire en France comme ambassadeur[14],[16],[1].

Retour en Corée[modifier | modifier le code]

Avec la libération de la Corée après la seconde guerre mondiale, il retourne en Corée[3] en 1947[9] il enseigne le français à Séoul dans l'Université pour femmes Ewha[8]. Alors qu'il était pressenti pour être ministre des affaires étrangères, il n'obtient aucun poste au gouvernement, du fait qu'il soit partisan de la ligne de Kim Gu (adversaire de Syngman Rhee, qui prônait un gouvernement unifié pour toutes les Corées[9])[3]. Après l'assassinat de Kim Gu, n'ayant pas de raisons de rester en Corée, il veut retourner en France avec sa nouvelle femme Miss Hwang Soon-jo. Il quitte Séoul en [8].

Retour en France et mort[modifier | modifier le code]

Lors de leur voyage pour le retour en France, ils font une escale à Shanghai en Chine, mais au même moment la Chine devient communiste. Sa nouvelle femme retourne alors en Corée grâce à son passeport coréen, Seu n'a pas de passeport coréen, il a le passeport chinois et est donc bloqué en Chine[3],[8]. Son histoire après cet événement n'est pas clair, il aurait vécu en Corée du Nord, sa date de mort et le lieu de sa mort reste un mystère[3], il pourrait être décédé en 1949[1] ou en Corée du Nord en 1956[6] mais il n'y a pas de preuve appuyant ou démentant cette thèse[3].

Il aurait travaillé à l'école affiliée du gouvernement provisoire coréen pour l'éducation de la personnalité des résidents coréens à Shanghai jusqu'en 1956[9].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • « Autour d'une vie coréenne », Agence Korea, 1929, 189 p.

À la fin de son ouvrage « Autour d'une vie coréenne » Seu Ring-haï reprend la déclaration d'indépendance publié par le bureau d'information coréen[17]. L'ouvrage est traduit en coréen en 2019 sous le nom « 어느 한국인의 삶 »[18].

  • « Les Coréens en Mandchourie : extraits du rapport Ritten avec commentaire de Syngman Rhee » Agence Korea, 1933.
  • « Miroir, cause de malheur ! et autres contes coréens », éditions Eugène Figuière, Paris, 1934. (Réédition en 1977 en Corée : So Yong-hae 서영해, Miroir, cause de malheur ! Et autres contes coréens, Saemunsa 새문사, collection d’Est en Ouest)
  • Article de journal : « Le problème de la Corée » dans la revue Esprit

Récompenses[modifier | modifier le code]

  • 1995, il reçoit l'« Ordre de la Médaille patriotique de la Fondation nationale » (건국훈장 애국장이) de la Corée du Sud[19],[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e https://www.coree-culture.org/IMG/pdf/culturecoreenne99.pdf
  2. https://e-gonghun.mpva.go.kr/user/ContribuReportDetailPopup.do?goTocode=0&mngNo=9536&kwd=%EC%84%9C%EC%98%81%ED%95%B4 Ministère des Patriotes et des anciens combattants
  3. a b c d e f g h i j k et l Book Introduction http://www.k-book.or.kr/user/books/books_view?idx=3314
  4. Notice de personne"Seu, Ring-Hai", Catalogue Bnf
  5. (ko) « 독립운동가 서영해 사찰한 80여년 전 佛 경찰문서 첫 확인 / 연합뉴스 », sur 연합뉴스,‎ (consulté le ).
  6. a b c d e f et g « Sŏ, Yŏng-hae (1902-....) 서, 영해 (1902-....) », sur idref.fr (consulté le ).
  7. (ko) « 공훈전자사료관 », sur mpva.go.kr (consulté le ).
  8. a b c d e f g h et i (ko) « 서영해(徐嶺海) », sur aks.ac.kr (consulté le ).
  9. a b c d e f et g http://www.koreatimes.co.kr/www/opinon/2019/04/162_266395.html
  10. Source primaire : Document d'Archives de la préfecture d’Eure et Loir d’un rapport du secretaire certifiant l’identité de Seu Ring Hai du (https://www.youtube.com/watch?v=sOqKXIuU9XM à 11 min 34 s)
  11. a b c d e f g h et i Source primaire : Rapport de police https://fr.yna.co.kr/view/AFR20190218000900884 (https://img5.yna.co.kr/etc/inner/FR/2019/02/18/AFR20190218000900884_01_i_P4.jpg)
  12. parisconsortium, « CHANG Seok-Heung, « Le mouvement d’indépendance de Sŏ Yŏng-Hae, envoyé spécial de la délégation diplomatique du Gouvernement provisoire coréen à Paris dans les années 1930 et 1940 », 2 février 2018 », sur Le Réseau des Études sur la Corée (consulté le )
  13. a b c d et e https://fr.yna.co.kr/view/AFR20190218000900884
  14. a b et c La France et les mouvements d’indépendance du Gouvernement provisoire de Corée (1919-1945), LI Jin-Mieung, Professeur à l’Université Lyon 3, http://www.reseau-etudes-coree.univ-paris-diderot.fr/sites/default/files/article_li_jin-mieung_120_ans.pdf
  15. Olivier Prat, « « La Paix par la jeunesse ». Marc Sangnier et la réconciliation franco-allemande, 1921-1939 », Histoire@Politique, vol. 10, no 1,‎ , p. 4 (ISSN 1954-3670, DOI 10.3917/hp.010.00100, lire en ligne, consulté le )
  16. a et b (ko) « 서영해(徐嶺海)-임시정부-애국장 - 대한민국 독립운동가 », sur w3devlabs.net via Wikiwix,‎ (consulté le ).
  17. https://www.coree-culture.org/IMG/pdf/culturecoreenne99.pdf page 16 à 21
  18. « Domaine coréen | BULAC », sur www.bulac.fr (consulté le )
  19. (ko) « 공훈전자사료관 », sur mpva.go.kr (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notices[modifier | modifier le code]