Service central d’enquêtes sur les crimes nationaux-socialistes

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Service central d'enquêtes sur les crimes nationaux-socialistes
Histoire
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Organisation
Effectif
21 employés ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Directeur
Thomas Will (d) (depuis )Voir et modifier les données sur Wikidata
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Le Service central d’enquêtes sur les crimes nationaux-socialistes (abréviation : ZStL[1]) fut créé en Allemagne en 1958, pour enquêter sur les crimes commis durant le Troisième Reich. Il est actuellement basé dans la ville de Louisbourg.

Création[modifier | modifier le code]

En 1956, un ancien commandant SS, jugé innocent par un tribunal de dénazification, réclame qu’il soit réintégré à son poste dans le civil : il était avant la guerre chef de la police de Memel, ville située désormais en territoire lituanien. La presse se faisant l’écho de sa demande, un lecteur le dénonce. Il sera jugé à Ulm pour le massacre de Juifs en Lituanie en 1941 : c’est le procès dit « de l’escadron » (de). Le scandale créé par l’affaire pousse les ministres de la Justice des Länder à créer un service spécial qui serait chargé d’enquêter sur les premiers massacres de Juifs, dans la foulée de l’opération Barbarossa.

Fonctionnement[modifier | modifier le code]

Le service fait face à une grande difficulté : par la présence du rideau de fer, toute enquête à l’Est est rendue presque impossible. Or c’est justement dans les territoires de l’Est que se sont produits les massacres. Toutefois, des équipes spécialisées sont créées, enquêtant chacune dans un secteur géographique particulier. Après enquête, les informations étaient transmises au Land dont dépendaient les suspects, et le parquet décidait ou non d’une ouverture d’une action en justice.

Fin 1964, le service avait engagé plus de 700 enquêtes.

De 1997 à 2000, il est dirigé par Willi Dressen[2],[3].

Procès notables[modifier | modifier le code]

  • Cas du 101e bataillon de réserve, qui perpétua des massacres en Pologne en  : l’instruction et les poursuites par le Land de Hambourg durèrent de 1962 à 1972.
  • Cas des tortionnaires du camp d'extermination de Treblinka : dix personnes comparurent devant la cour d’assises de Düsseldorf d’octobre à .
  • Cas du personnel du camp de concentration d’Auschwitz : comparution à Francfort de 1962 à 1965.
  • Cas de Martin Sandberger, condamné à mort, puis à la réclusion à perpétuité, au procès des Einsatzgruppen, et enfin libéré en 1958. Le service ayant tenté en 1970 de le faire rejuger, les nouveaux éléments tirés des archives du bloc de l'Est ne furent pas jugés suffisants pour justifier un nouveau procès.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Annette Wieviorka, Le procès de Nuremberg, Québec, Braille Jymico, 536 p. (OCLC 936639802).
  • (de) Andrej Umansky: "Geschichtsschreiber wider Willen? Einblick in die Quellen der „Außerordentlichen Staatlichen Kommission“ und der „Zentralen Stelle“", in: A. Nußberger u.a. (Hrsg.), Bewusstes Erinnern und bewusstes Vergessen. Der juristische Umgang mit der Vergangenheit in den Ländern Mittel- und Osteuropas, Tübingen 2011, p. 347-374.

Notes[modifier | modifier le code]

  1. ZStL : Zentrale Stelle der Landesjustizverwaltungen zur Aufklärung nationalsozialisticher Verbrechen Ludwigsburg
  2. Lorraine Millot, Holocauste: de la justice à l'histoire. L'office allemand chargé de traquer les nazis deviendra un pôle de documentation, Libération, 29 juillet 1997
  3. Der Leiter der NS-Fahndungsstelle, geht in den Ruhestand, Hagalil, 30 août 2000