Sebastião José de Carvalho e Melo

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Sebastião José de Carvalho e Melo
Illustration.
Le marquis de Pombal.
Fonctions
Secrétaire d'État aux Affaires intérieures du royaume de Portugal
(chef du gouvernement)

(21 ans, 9 mois et 26 jours)
Monarque Joseph Ier
Prédécesseur Pedro da Mota e Silva
Successeur Vicomte de Vila Nova de Cerveira
Secrétaire d'État aux Affaires étrangères et à la Guerre de Portugal

(4 ans, 9 mois et 4 jours)
Monarque Joseph Ier
Prédécesseur Marco António de Azevedo Coutinho
Successeur Luís da Cunha Manuel
Biographie
Titre complet comte d'Oeiras
marquis de Pombal
Date de naissance
Lieu de naissance Lisbonne (Portugal)
Date de décès (à 82 ans)
Lieu de décès Lisbonne (Portugal)
Nationalité portugaise
Conjoint (1) Teresa de Noronha e Bourbon Mendonça e Almada
(2) Eleonore de Daun
Enfants Henrique José de Carvalho e Melo, marquis de Pombal
Teresa de Carvalho e Daun
Maria Francisca de Carvalho e Daun
José Francisco de Carvalho Melo e Daun, marquis de Pombal
Maria Amália de Carvalho e Daun
Religion Catholicisme romain
Résidence Palais du Marquis de Pombal à Oeiras

Sebastião José de Carvalho e Melo
Chefs du gouvernement portugais

Sebastião José de Carvalho e Melo, comte d'Oeiras et marquis de Pombal (plus connu sous ce titre) ( - ) est un homme politique portugais du XVIIIe siècle.
Dirigeant le Portugal durant vingt et un ans, il a laissé l'image d’un visionnaire du Siècle des Lumières qui modernisa son pays, mais aussi d’un despote responsable d'une répression impitoyable contre toute forme d’opposition, qui imposa la censure et recourut à la torture. Son action pour sauver Lisbonne lors du tremblement de terre de 1755 fut remarquable. En 1759 il expulsa les Jésuites du Portugal et s’attaqua à la haute noblesse, qui le méprisait du fait de ses origines. Il laissa dans les mémoires l'exécution de la famille de Tàvora et de leurs parents, accusés de haute trahison, roués et brûlés sur l'échafaud en 1759.
En 1777, à l'abdication du roi Joseph Ier, le peuple dénonce son terrorisme et il est écarté du pouvoir par la reine Marie Ire. En 1779, un procès lui est intenté pour népotisme, vénalité et des énormes dettes envers l’État ou des fournisseurs privés. Il meurt avant la fin du procès[1].

Biographie[modifier | modifier le code]

Famille[modifier | modifier le code]

Sebastião José de Carvalho e Melo naît à Lisbonne le . Il est le fils Manuel de Carvalho e Ataíde, capitaine, et de Teresa Luísa de Mendonça de Melo.

Il est issu d'une famille de la petite noblesse provinciale[2],[3] originaire de la petit ville de Soure près de Coïmbre dont la filiation remonte à Sebastião de Carvalho, né en 1465, appelé « Mestre », une qualification qui peut suggérer qu'il était médecin ou chirurgien[4].

Même si son père est un gentilhomme pauvre[5] et même si sa famille n'appartenait pas aux grandes maisons du royaume, ses membres font profession des armes et les alliances de la famille attestent de sa considération[6].

Ses premières années d'étude se déroulent à São João da Pesqueira, là où, quelques années plus tard, il créera une zone viticole productrice de vin de Porto. Après des études de droit à l'université de Coïmbra, il sert quelque temps dans l'armée. Il semble que le jeune Sebastião José ait été un jeune homme turbulent.

À 23 ans, il épouse après un enlèvement consenti, une veuve de dix ans son aînée, Teresa de Noronha e Bourbon Mendonça e Almada (1687-1739), fille de Bernard de Noronha, cadet des comtes d'Arcos et ce malgré l'opposition de la famille celle-ci, qui considérait son honneur blessé par cette mésalliance[7]. Les beaux-parents rendirent la vie du couple insupportable jusqu'à ce qu'ils finissent par s'installer dans leur propriété près de Pombal.

Son épouse meurt en janvier 1739 et il tombe amoureux de la jeune comtesse de Daun, fille d'Heinrich Reichard Lorenz, comte de Daun et prince de Thiano, et de Maria Violante Josepha von Boymont, comtesse de Payrsberg[8],[9]. Sa demanda en mariage fut d'abord très mal accueillie par la famille de la comtesse, qui ne croyait pas de Carvalho d'une condition à prétendre à cette alliance. Le mariage - en 1745 - ne se fit qu'après que la reine de Portugal confirme la noblesse de sa famille[10]. Il revint à Lisbonne avec les plus brillantes espérances fondées sur la protection de la reine, mais celle-ci elle ne put obtenir du roi qu'il lui confiât le moindre emploi. La conduite de Carvalho à la Cour de Vienne avait pour jamais dégoûté Jean V de ses services[11]. De ce mariage il eut deux fils et trois filles[12].

Carrière[modifier | modifier le code]

Brève carrière militaire[modifier | modifier le code]

Entré au service militaire à Lisbonne comme simple soldat selon l'usage de la jeune noblesse Portugaise, il obtint le grade caporal, mais dégoûté de ne pas faire partie d'une promotion générale d'officiers en 1735 dont bénéficièrent tous ses camarades, il quitta le service et Lisbonne pour se retirer à Soure. Mais le peu d'opportunités qu'il pu y trouver et le mauvais état de sa fortune lui fit demander à son oncle, le prélat Paul de Carvalho, un emploi à Lisbonne. Ce dernier le recommanda au cardinal João da Motta e Silva, alors Premier ministre[13].

Envoyé extraordinaire à Londres (1738-1745)[modifier | modifier le code]

En 1738, le cardinal João da Motta e Silva, l'envoie à Londres en qualité d'envoyé extraordinaire[14].

Il a alors 39 ans. Cette période est pour cet esprit réformateur des plus formatrices. L'Angleterre était alors une société éduquée, progressiste et libérale, et, à la différence du Portugal, une monarchie constitutionnelle parlementaire. À l'époque, la langue de la diplomatie européenne est le français, ce qui explique que l'ambassadeur n'apprendra jamais l'anglais. Par tradition, des interprètes étaient à son service.

En 1739 éclate la guerre dite de l'oreille de Jenkins entre Anglais et Espagnols, aussitôt suivie, en 1742, de la guerre de Succession d'Autriche. Durant les deux conflits, le Portugal reste neutre contrairement à l'Angleterre. Cette neutralité aurait dû empêcher les Anglais de croiser les eaux portugaises. C'est pourtant ce qu'ils faisaient, au mépris des autorités portugaises, en y attaquant les navires espagnols. C'est en vain que l'ambassadeur se plaignit auprès des autorités anglaises. Celles-ci refusèrent néanmoins de venir en aide au Portugal, lorsque le nouvel ambassadeur, dans sa toute première intervention, leur demanda de soutenir les forces portugaises en Inde, qui venaient de perdre Salete.

En 1740, la Grande-Bretagne interdit toute exportation de blé. L'approvisionnement du Portugal en est affecté sans que son ambassadeur puisse changer la situation.

L'une des principales prétentions du Portugal d'alors était la Colonia del Sacramento. Sébastien José de Carvalho présenta à Robert Walpole une demande officielle afin que le roi d'Angleterre respecte le traité d'Utrecht, et reconnaisse le droit du Portugal sur cette colonie et l'aide à expulser les intrus espagnols. Les délais et les refus successifs opposés aux sollicitations et aux réclamations portugaises témoignent du peu de considération de la Grande-Bretagne envers son allié.

Sébastien José de Carvalho supporte mal cet orgueil anglais. Au parlementarisme britannique, il préfère le modèle français et des hommes d'État tels que Richelieu. Il reconnaît toutefois l'esprit d'initiative britannique, son avidité insatiable ainsi que sa ténacité en Orient. L'opinion négative qu'il a des Anglais s'applique également aux nombreux Britanniques qui vivaient au Portugal. La communauté britannique dominait alors le commerce au Portugal et notamment celui du vin. Selon Sébastien José de Carvalho, ils avaient même tendance à dénaturer le vin portugais, ce qui nuisait à leur réputation. On peut voir là, les fondements de son projet de création de la Companhia Geral da Agricultura das Vinhas do Alto Douro.

C'est à Londres qu'il fait la connaissance d'un ex-fonctionnaire de la Compagnie britannique des Indes orientales, nommé Cleland. De leurs conversations naît l'idée d'une compagnie de même genre pour les domaines coloniaux portugais. Le problème était qu'une compagnie qui nécessiterait un capital important et dont les bénéfices seraient fluctuants ne pourrait se développer sans certaines protections ou privilèges. De là, l'idée du monopole, qui serait bientôt transposée à d'autres domaines.

Sébastien José de Carvalho avait de nombreux préjugés envers la communauté juive. Selon lui, les Juifs organisaient un grand complot contre tous les pays qui les avaient persécutés et en faveur de ceux qui les avaient accueillis.

De plus, en raison de l'hostilité que vouaient les colons portugais à la Mission jésuite du Paraguay, et de l'hostilité générale de la franc‑maçonnerie envers les jésuites, il fit supprimer en 1740 les réductions (communautés de jésuites ayant pour objectif de convertir et éduquer les indiens d'Amérique espagnole) du Paraguay (cédé par l'Espagne).

Sur le plan diplomatique, le séjour de Sébastien José de Carvalho à Londres fut un échec : Salete ne fut pas soutenue, Sacramento pas reconnue, les marins portugais continuaient à être mal accueillis dans les ports britanniques, le Portugal ne fut pas exclu de l'interdiction d'exportation de blé, l'inégalité commerciale subsistait… Mais c'est à Londres qu'il va concevoir les idées et les plans qu'il appliquera plus tard au Portugal.

À la mort de ses deux protecteurs, son oncle et le cardinal de Motta, comme il est peu apprécié du roi, il est rappelé à Lisbonne où on le laisse sans emploi[15].

Mission à Vienne[modifier | modifier le code]

En 1745, il est envoyé en mission à Vienne, dans une Autriche plongée en pleine guerre de succession : le futur du Saint-Empire est en jeu. Le conflit oppose Marie-Thérèse d'Autriche au pape Benoît XIV. À Rome, les partis étaient divisés même si les opposants à la reine restaient majoritaires. C'est pourquoi, celle-ci tentait depuis plusieurs années de placer l'un de ses partisans au sein du Collège des cardinaux. Un accord avait même été établi avant qu'elle ne succède à son père Charles VI. Pourtant, le Saint Siège fit machine arrière déclenchant une crise diplomatique. L'ambassadeur portugais à Rome, Manuel Pereira de Sampaio, suggéra au pape la médiation de la couronne portugaise : la reine portugaise, Marie-Anne d'Autriche était sœur de Charles VI. Mais Vienne n'a aucun ambassadeur portugais. On demande alors à Sébastien José de Carvalho d'assurer cette mission tout en gardant son poste à Londres.

Celui-ci considère cette nomination comme un cadeau empoisonné : d'une part la négociation lui semble impossible, d'autre part il y voit une volonté de l'exclure du projet de création de la Compagnie des Indes, qu'il avait élaboré à Londres. Ce projet avait immédiatement rencontré de nombreux opposants et le Premier ministre, João da Mota, le rejettera par manque de moyens financiers.

En , Sébastien José de Carvalho quitte Lisbonne. Il fait un passage par Londres où des dossiers l'attendent. Par ailleurs, il n'a pas abandonné son idée de Compagnie portugaises des Indes.

Ce n'est qu'en qu'il rejoint le continent. Ce retard déplaît à la couronne portugaise. Il rejoint d'abord La Haye puis Hanovre avant d'arriver à Vienne en juillet. Peu après, le , le mari de la reine d'Autriche, François Étienne, est sacré empereur. La question du siège au Collège des cardinaux ne faisait que s'envenimer. À Vienne, on raconte que le pape ne serait pas à l'origine de la proposition de médiation portugaise et que l'émissaire portugais ne serait pas impartial. C'est d'ailleurs, comme simple « émissaire » que le roi du Portugal présente Sébastien José de Carvalho à sa nièce, et non comme ambassadeur. En effet, l'émissaire ne possédait aucune des qualifications de diplomate. Cela n'était pas pour améliorer la situation.

Sur le plan politique, si Marie-Thérèse d'Autriche semble céder, Rome reste inflexible. Sébastien José de Carvalho reste convaincu d'être devant une mission impossible ; Vienne ne voyait dans la médiation portugaise qu'une intromission dans ses affaires et considérait l'émissaire trop favorable à Rome. Rome, elle, le croyait incapable d'impartialité, d'autant plus depuis son mariage. Les cardinaux avaient été vexés du choix du pape d'accepter la médiation portugaise sans les consulter. En résumé, aucun des partis ne croyait au succès de cette mission. C'est pourquoi, Sébastien José de Carvalho annonce à la reine son départ pour Londres. Cela mécontente fortement la couronne portugaise qui l'oblige à rester. En il pose sa démission, qui lui est également refusée.

En , Rome et Vienne entrent en négociations directes. La médiation portugaise semble dès lors totalement inutile. C'est alors que meurt Philippe V d'Espagne. Son fils, Ferdinand VI, gendre de Jean V, lui succède. L'idée d'une médiation portugaise refait surface. Cette fois-ci, c'est une guerre que l'on veut éviter. Sébastien José de Carvalho est appelé à comparaître devant l'impératrice. Le Portugal tient là une chance de se distinguer et d'améliorer ses relations avec l'Espagne. C'est ainsi que l'on parvint finalement à un accord.

Ce n'est qu'à la mort de Philippe V que Sébastien José de Carvalho est chargé officiellement de négocier et de signer les accords concernant la médiation (). Celle-ci était enfin reconnue par Vienne.

Entre-temps surgit un nouveau problème entre Vienne et Rome. Il concernait cette fois le Prince-électeur de Mayence. Il ne prendra fin qu'en 1748, et ce grâce à l'aide de Sébastien José de Carvalho. La fin des conflits entre Rome et Vienne mit aussi fin à sa mission.

Règne de Joseph Ier[modifier | modifier le code]

Ayant de grands projets pour son pays, il tente de négocier une paix européenne mais échoue. Le roi Jean V, ne l'appréciant pas beaucoup, le rappelle à Lisbonne. Après la mort du roi, en 1750, son fils monte sur le trône sous le nom de Joseph Ier (José).

Ce dernier, à la différence de son père, apprécie le marquis et le nomme ministre des Affaires étrangères et le titre comte d'Oeiras en 1759.

Le , alors qu'il avait acquis le titre de Premier ministre du royaume, un tremblement de terre de magnitude de 8,75 sur l'échelle de Richter ravage Lisbonne, provoquant incendies, raz-de-marée et scènes de paniques. On compte environ 60 000 morts et 85 % des habitations sont détruites, dont le palais royal, avec la bibliothèque et ses archives.

Carvalho prend immédiatement les choses en main alors que la famille royale fuit Lisbonne et part camper à Ajuda. Tout est fait pour ramener l'ordre, assainir la ville, conserver les habitants sur place et museler les mauvais prophètes.

Le Marquis de Pombal, L'expulsion des jésuites par Louis-Michel van Loo et Claude-Joseph Vernet, 1766.
Mausolée du marquis de Pombal à l'église de la Mémoire (Ajuda-Lisbonne).
Leonor Ernestina de Daun, 1re marquise de Pombal.

Surtout, on lui doit la reconstruction de la ville basse (a Baixa) telle que nous la connaissons aujourd'hui. Il fait appel aux architectes portugais avec lesquels il va chercher à appliquer les principes des Lumières : souci de simplicité, de cohérence et d'efficacité animent ce projet. Les activités sont regroupées par quartier. Pour se protéger des incendies, on privilégie l'azulejo qui connaît son grand essor. Il lance un appel à l'aide au niveau international et de nombreux renforts arrivent.

Cet événement va lui permettre, enfin, de se défaire en politique d'une partie de ses opposants, à savoir la noblesse et les jésuites, et d'exercer un pouvoir absolu. Pendant vingt ans, il va être l'homme fort du pays, le roi Joseph Ier ayant une personnalité réservée. Il va redresser le pays économiquement, politiquement et lui faire rattraper son retard.

En diplomatie et en économie, il poursuit l'alliance britannique, organise la colonisation du Brésil et contribue à l'histoire de la culture du cacao par la création de la Companhia Geral do Grao Para e Maranhao. Il stimule le développement des manufactures et crée de nombreux monopoles, dont en 1756 la Compagnie pour la culture des vignes du haut-Douro qui règlemente la production de porto.

Il lutte avec acharnement contre les jésuites, en premier lieu pour obtenir enfin la colonisation du Paraguay, cherchant comme tous les francs-maçons à affaiblir le catholicisme. Il fait expulser la Compagnie de Jésus du Portugal le  ; quelques jours plus tôt, il faisait exécuter des nobles pour haute trahison (procès des Távora). Cela sera suivi peu de temps plus tard en France et en Espagne. Il fait brûler le jésuite Gabriel Malagrida en place publique.

En , sous le règne du roi José I, il interdit l'importation d'esclaves vers le Portugal continental et l'Inde, non pas pour des raisons humanitaires, étrangères à sa nature, mais parce qu'ils constituent une main-d'œuvre nécessaire au Brésil. Dans le même temps, il a stimulé le commerce d'esclaves noirs (les pièces, selon les termes de l'époque) vers cette colonie, et deux compagnies ont été fondées, avec le soutien et la participation directe du marquis de Pombal — la Compagnie de Grão-Pará et Maranhão et la Compagnie générale de Pernambuco et Paraíba — dont l'activité principale était précisément le trafic d'esclaves, principalement des Africains, vers les terres brésiliennes. La liste des actionnaires des deux compagnies comprenait, outre le marquis, de nombreux nobles et ecclésiastiques[16],[17]. Entre seulement 1757 et 1777, un total de 25 365 esclaves noirs ont été importés au Pará et au Maranhão (Brésil) depuis des ports d'Afrique occidentale[18].

Il supprime la vieille distinction entre « anciens » et « nouveaux chrétiens » en vigueur depuis plus de deux siècles. Il soumet l'Inquisition à l'autorité royale. Il fait enfermer plus de 400 nobles récalcitrants et parvient à museler la fronde. Il est aussi à l'origine d'une importante réforme de l'enseignement qui permet au pays de se doter des cadres et des administrateurs dignes d'un État moderne. Le but est là aussi de centraliser le pouvoir au détriment de la noblesse. Il développe l'université de Coimbra. Il met en place un système de police moderne.

Le , il est élevé au titre de marquis de Pombal.

Ainsi les rancœurs et les jalousies à son égard s'accumulent-elles, lorsqu'en 1776, Joseph Ier fait renoncer sa fille Marie Ire à tous droits souverains et démissionne le vieux marquis de toutes ses fonctions. Accusé de tous les maux, Pombal est jugé, puis exilé hors de Lisbonne. S'étant retiré sur ses terres, il meurt en 1782.

João Oliveira e Daun est son petit-fils en ligne maternelle.

Publication[modifier | modifier le code]

  • (pt + fr) Relaçaõ abbreviada da republica, que os religiosos jesuitas das provincias de Portugal, e Hespanha, estabeleceraõ nos dominios ultramarinos das duos monarchias [« Liste abrégée de la république, que les religieux jésuites des provinces du Portugal et d'Espagne établiront dans les domaines d'outre-mer des deux monarchies »], Lisbonne ?, s.n., 1757 ?, 85 p., in-8o (OCLC 884545457, BNF 33578195, SUDOC 179809296, présentation en ligne).

Postérité[modifier | modifier le code]

En 1771, le botaniste italien Domenico Vandelli nomme Pombalia (en), un genre de plantes à fleurs d'Amérique, appartenant à la famille des Violaceae, en l'honneur du marquis[19].

L'adjectif « pombalin » désigne l'idéologie de la morale et du pouvoir à l'époque du gouvernement de Pombal (1755-1777)[20],[21]. En architecture, le style pombalin symbolise la représentation des constructions néo-classiques sobres faisant suite au tremblement de terre subi par la ville de Lisbonne en 1755[22].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Charlotte Chaullin, Le marquis de Pombal, sauveur de Lisbonne mais héros controversé, GEO Histoire, septembre-octobre 2022 n°65.
  2. Lisbonne 1755: un tremblement de terre et de ciel sous la direction de Jean Mondot, Presses Univ de Bordeaux, 2006, page 11.
  3. Dictionnaire Larousse en ligne, notice sur Sebastião José de Carvalho e Melo, 1er marquis de Pombal.
  4. Miguel Gorjão-Henriques da Cunha Por linhas direitas (1): em volta de Carvalhos, de Carvalhos Magalhães e da Rua Formosa, 2012, page 101.
  5. Arilda Ines Miranda Ribeiro, Vestígios da educação feminina no século XVIII em Portugal, Arte & Ciência, 2002, page 68.
  6. Jules Lan, Parallèle entre le marquis de Pombal (1738-1777) et le baron Haussmann (1853-1869), Amyot 1869, page 41.
  7. Francesco Gusta, Mémoires de Sébastien-Joseph de Carvalho et Mélo, comte d'Oeyras, marquis de Pombal, B. Le Francq, 1784, page 3.
  8. A Descendência do Marquês de Pombal, de Luís Moreira de Sá e Costa, S.J. Tipographie Costa Carregal, g. 3, 1re édition Porto, 1937.
  9. Geração Pombalina-Descendência de Sebastião José de Carvalho e Melo, de João Bernardo Galvão-Telles Dislivro Histórica, livre I, p. 28, 1re édition Lisbonne, 2007.
  10. « O Marquês de Pombal e a sua época », p. 57.
  11. Francesco Gusta, Mémoires de Sébastien-Joseph de Carvalho et Mélo, comte d'Oeyras, marquis de Pombal, B. Le Francq, 1784, pages 14 et 15.
  12. Pierre-Victor baron Malouet, Mémoires, Didier et Cie, libraires-éditeurs, 1868, page 9.
  13. Francesco Gusta, Mémoires de Sébastien-Joseph de Carvalho et Mélo, comte d'Oeyras, marquis de Pombal, B. Le Francq, 1784, pages 2 à 5.
  14. Francesco Gusta, Mémoires de Sébastien-Joseph de Carvalho et Mélo, comte d'Oeyras, marquis de Pombal, B. Le Francq, 1784, page 5.
  15. Francesco Gusta, Mémoires de Sébastien-Joseph de Carvalho et Mélo, comte d'Oeyras, marquis de Pombal, B. Le Francq, 1784, page 7.
  16. (pt) Luis Oliveira Ramos, « Pombal e o esclavagismo » [PDF], sur Repositorio Aberto da Universidade do Porto, .
  17. (pt) Arlindo Manuel Caldeira, Escravos e Traficantes no Império Português: O comércio negreiro português no Atlântico durante os séculos XV a XIX, A Esfera dos Livros, , p. 219-224.
  18. (pt) Charles Boxer, O Império colonial português (1415-1825), Ediçoes 70, , p. 191.
  19. (en) Domenico Vandelli, « Pombalia Vand. », sur Plants of the World Online Kew Gardens, (consulté le ).
  20. José Eduardo Franco (pt), Pierre-Antoine Fabre (dir.) et Catherine Maire (dir.), Les antijésuites : Discours, figures et lieux de l'antijésuitisme à l'époque moderne, Rennes, Presses universitaires de Rennes, , 644 p., 24 cm (ISBN 978-2-7535-6714-6, OCLC 690743548, BNF 42162467, SUDOC 143157558, présentation en ligne, lire en ligne), « L'antijésuitisme au Portugal : composition, fonctionnalités et signification du mythe des Jésuites (De Pombal à la 1re République) », p. 353-381.
  21. Marie-Noëlle Ciccia, « Équivoque et ironie dans la poésie satirique contre la cantatrice Anna Zamperini (en) à Lisbonne (1772) », Carnets. Revue électronique d'études françaises de l'APEF, Faculté des Lettres de l'Université de Coimbra (pt),‎ , p. 81-91 (ISSN 1646-7698, lire en ligne, consulté le ).
  22. André Laurins, « Lisbonne, la Baixa Pombalina du marquis de Pombal : l’architecture pombaline », sur Le Petit Journal, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

(Liste non exhaustive, classée par années d'éditions).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]